Qui l’eut cru ?

Qui l’eut cru ?

Qui l’eut cru ? Personne, je crois. Il nous est tombé dessus aussi vite qu’un œuf qui glisse sur le plan de travail (oui, j’aime beaucoup les métaphores atypiques). Je parle de ce qui a bouleversé, en un instant, notre mode de vie, le confinement.

Toi, moi, nous, jeunes humains enfermés quotidiennement dans notre chambre… Ça commence à faire long tu ne trouves pas ?  On a tous sauté de joie en sachant que les cours étaient suspendus, mais qui s’attendait à ne plus voir les moches têtes de nos meilleurs potes pendant si longtemps ? Personne, ni toi, ni moi…Enfin peut-être que tu as réfléchi un peu plus que moi et que t’y a pensé toi…

Dans tous les cas, on est beaucoup à ne pas avoir réalisé ce qui allait se passer. Peut-être que tu t’ennuyais au repas de famille chez mamie et grand-père mais…il ne te manque pas un petit peu là ? N’as tu pas l’impression de ne pas leur avoir dit au revoir ? Ou adieu pour certains ? Stop, on va s’arrêter là, car en plus de ne plus avoir de papier toilette, les mouchoirs nous manqueront aussi.

Ce que je veux dire, c’est que ce confinement doit nous faire comprendre à tous adolescents, enfants, parents, grands-parents,… Que rien n’est acquis. On peut perdre les choses les plus précieuses du jour au lendemain. On peut se rendre compte que nos petits ennuis du quotidien peuvent nous manquer parfois.

Mais relevez la tête, tout n’est pas perdu, bientôt toutes les petites têtes d’humains qu’on adore (ou qu’on déteste) seront à nouveau dans notre paysage et nous serons quand même bien contents. En attendant (car oui, c’est la seule chose qu’on puisse faire…attendre), profite, crée la meilleure version de toi si tu en as de la motivation.

Fais du sport, découvre de nouvelles passions, prends du temps pour toi, prends soin des gens qui vivent sous ton toit, profite de ta famille si elle est là et surtout reste chez toi.  Tout compte fait, le confinement est là pour nous faire ouvrir les yeux sur beaucoup de choses ! 

Auteure : Opaline, Tamines, 15 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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Les petits avis, épisode 1

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Scan-R, dès le départ, donne la parole à tout le monde… Dans les témoignages que nous avons reçus, certains étaient un peu trop courts pour faire l’objet d’un post sur notre site. Nous avons donc décidé de rassembler ici ces petits avis !  

Nathaël, 12 ans, Halanzy

Je ne suis pas très stressé par la crise qui se passe en ce moment car j’essaye de respecter au maximum les règles de sécurité. Pendant le confinement, un club de basket donne des défis chaque jour alors avec ma famille ou tout seul je les réalise ensuite on leur envoie la vidéo de nous. Puis ils rassemblent toutes les vidéos des personnes qui on fait le défi pour en faire une vidéo plus longue qui est publiée sur facebook. C’est très important pour moi ! Le basket a une grande place dans ma vie et pour l’instant j’en suis privé. (…) Le confinement terminé  j’aimerais retourner au basket jouer avec mes ami-es, aller me balader dans les rue avec elles et eux, aller dormir chez mes amis ou les inviter a dormir chez moi.

Vanina, 16 ans, Bruxelles

Ce cher covid-19 a débarqué dans nos vies de manière si brutale et spontanée. Nous ne l’avions pas vu venir, ça c’est sûr. Mais il fait du bien. Un peu paradoxal n’est ce pas ? Quand on regarde le taux de pollution, n’y-a-t’il pas un petit sourire au coin des lèvres ? La terre semble enfin respirer !  À côté, le désastre meurtrier qu’il provoque est très effrayant et triste. C’est étrange comme une chose peut être si positive et négative à la fois. C’est le cas pourtant du coronavirus. J’espère tout de même qu’on pourra bientôt lui dire « à plus » et tirer des nombreuses conséquences, une bonne leçon, à ne pas manquer si l’on veut éviter d’autres amis du genre à l’avenir.

Ayoub, 15 ans, Amay

Le confinement est très compliqué pour moi,  je ne vois plus mes amis et le fait de ne plus pratiquer la soudure me manque énormément. L’école à la maison, c’est la pire école qu’on puisse avoir. Les professeurs nous surchargent de travail et quand je reçois leurs exercices, mes yeux n’en reviennent pas à la vue de la quantité de travail à fournir. À cause du confinement, je ne dors pas beaucoup ce qui fait de moi un véritable zombie, heureusement que le café existe ! Sinon ma routine est la même que pour tout le monde, je fais mes devoirs, je joue dehors, je passe du temps en famille et j’embête ma sœur mais disons que ça ne change pas de d’habitude. Ma devise : rester positif car tant qu’il y a de la nourriture tout va bien.

Zélie, 13 ans, Villers-la-Chèvre (France)

Quand le confinement sera fini, j’irai voir mes amies. Ça fait trop longtemps que je ne les ai plus vues et elles me manquent énormément. Je ne sais pas ce que je ferai d’autre à part aller voir mes grands-parents. Eux aussi me manquent énormément. Donc pour conclusion, après le confinement, j’irais voir mes grands-parents et surtout je fêterai mon anniversaire avec mes amis. 

Dorian, 19 ans, Bruxelles

L’arrêt de ma mission au Service citoyen fut une petite déception. Je faisais enfin quelque chose, j’était utile. Le confinement m’a renvoyé à ma vie, pas ma vrai vie, celle qui commencera un jour, mais plutôt cette vie ou je n’ai pas de projet et où l’avenir est incertain. Cette vie, où je n’ai ni activité, ni passe temps. Je suis chez moi et je ne fais rien. Ce confinement va-t-il me ramener à cette routine ennuyeuse pendant encore longtemps? Est ce que je perdrais le moral, encore ? Je n’ai pas de réponses à ces questions. Nous sommes  enfermés.

J’ai l’impression que le temps passe vite mais en même j’ai l’impression qu’il ne s’écoule pas. Ce confinement est une mise en pause et j’espère pouvoir reprendre le cours de ma vie. Que seront nos vies après tout ça ? Tout redeviendra-t-il comme avant ? Est-ce que je ferais toujours la bise a mes amis ? Est-ce que je me souviendrais ? Tant de questions pour savoir comment demain sera ? Mais est-ce que demain sera ? Trop d’incertitude et de doute. C’est une période de doute.

Alexis, 19 ans, Housse

Le confinement, c’est une chose qu’on ne vit pas très souvent. Il y a des aspects positifs avec le coronavirus mais il y a beaucoup plus d’aspects négatifs. Le positif : puisque de nombreuses entreprises sont à l’arrêt, puisque c’est presque pareil pour les avions, les voitures aussi, la pollution a vraiment beaucoup diminué et la nature reprend le dessus sur l’humain. Il faudra donc en tirer une conclusion et ne pas reproduire les mêmes erreurs dans le futur. Le négatif : à cause du virus il y a beaucoup de morts et de malades, dont la plupart sont des personnes âgées. Et puis il y a aussi le fait que l’on doit rester enfermé chez soi. Chose très compliquée car nous vivons dans une société et nous  avons l’habitude de sortir beaucoup de chez nous. Et enfin moi ce que je vais faire après le confinement, je vais retrouver ma copine puis aussi mes amis, aller en ville boire un verre.

 

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Je suis malade

Je suis malade

On est le 25 mars. J’ai arrêté de compter les jours de confinement. En Belgique on a ordonné aux gens de rester chez eux pour quelques semaines. Cela faisait déjà plusieurs jours que je restais chez moi, par précaution.

Il est clair que c’est une nécessité pour éviter la propagation du virus qui circule actuellement autour du monde. Mais voilà, je suis malade. Non, je n’ai pas le coronavirus mais je souffre de dépression depuis des années.

Il m’est arrivé de nombreuses péripéties psychologiquement douloureuses, je me suis battue avec moi-même des années durant. Je m’étais isolée, je ne côtoyais plus mes amis. Depuis quelques mois, je commence à remonter doucement la pente, justement grâce aux amis que j’ai retrouvés. Je les vois très souvent, et ces moments passés avec eux sont, pour moi, un vrai traitement contre la bête noire qui sommeille en moi.

Au début, je me disais, un peu comme tout le monde, que je profiterai de cette période de confinement pour méditer, lire, prendre le temps de développer mon art. Mais… je me berçais d’illusions. Ma santé mentale est revenue au plus bas. Être cloîtrée chez moi est une vraie torture. Je ne suis pas seule, je vis avec mes parents. Ma mère me soutient beaucoup moralement. Mais ça ne suffit pas, ça ne suffit plus. 

Le seul échappatoire que j’avais m’a été enlevé. Je sais, c’est pareil pour tout le monde. Tout le monde est confiné, tout le monde reste chez soi. Mais je crois qu’on ne pense pas assez aux personnes pour qui le contact social est une chose indispensable à leur bien-être. Je retombe dans les abysses de ma dépression, mes angoisses reprennent de plus belle. Je ne peux que difficilement exprimer ce que je ressens. Je pourrais dire que mes amis me manquent, mais c’est un euphémisme comparé au trou béant que j’ai dans la tête. Comment gérer cette solitude? Comment faire pour garder le moral? Occupe ton esprit, me dit-on. Facile à dire. Je n’ai plus goût à rien. Je n’ai pas envie de faire quoi que ce soit. L’art qui pour moi est une passion, est devenu une tare. Ma motivation a disparu. Tout me semble insipide. Je ne me nourris presque plus, je pleure tous les jours. 

J’ai peur de ce que je pourrais faire si ce confinement dure plus longtemps. Je ne tiens plus, je ne tiendrai plus. À tous ceux qui souffrent en silence du manque de contact social, je vous entends. Je vous entends hurler au secours, je vous entends pleurer, je vous entends souffrir. Je n’ai pas le coronavirus, non. Mais je suis malade. 

Auteure : Elisabeth, 20 ans, Tournai

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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Et le reste alors ?

Et le reste alors ?

À voir tous ces articles sur le coronavirus, sur le confinement imposé à ceux qui le peuvent, et à me mettre moi-même en télétravail, je pense à tous les misérables qui sont encore plus laissés pour compte avec ce virus de merde. À la réflexion, je me dis que de nombreuses personnes ne sont pas trop mal… On est vraiment bien dans nos petits appartements, avec nos petites courses, notre wifi et nos livres. Mais les autres ? 

Merde quoi, ce sont encore les plus pauvres qui vont crever pendant qu’on se la coule douce dans notre canap’, à manger des trucs sains et à se remettre au sport ou au dessin. Et ça me met terriblement en rogne !! Franchement, l’humanité me déçoit, et je ne peux m’empêcher – même si je respecte les règles du confinement – de penser qu’encore une fois, ce virus nous montre à quel point notre système est pourri et décadent. Quand un virus peut te tuer directement, toi ou tes proches, tout le monde fait des efforts et respecte les consignes, le gouvernement met en place un système d’urgence, les supermarchés privés font des actions civiles, tout le monde donne du sien et remercie ceux qui sont en première ligne …


“on” a tous des oeillères

En temps normal cependant, quand il s’agit de vivre sa petite vie pépère alors qu’il y a la famine, les guerres, les réfugiés, le réchauffement climatique et j’en passe, là, personne n’est plus là… On en parle peu, on n’y fait pas attention, on consomme et tout va bien parce qu’on ne regarde pas. Quelle hypocrisie ! Des centaines de personnes meurent tous les jours, mais tant que ce n’est pas notre voisin, tout va bien. Et si tous ces maux étaient des virus qui pouvaient nous tuer, seraient-ils alors en voie de résolution ?


Une crise, vraiment ?

Oui, le coronavirus tue, des proches, des voisins, des personnes de notre pays et dans le monde. Le 7 avril, au niveau mondial, la carte de l’université John Hopkins affichait 1 348 628 personnes contaminées et 74 834 décédées. Et tout ce déploiement médiatique, pour un ratio de personnes touchées si moindre comparé à d’autres « crises ». Oui oui, parce que…

Famine

Savez-vous que la famine touche une personne sur neuf dans le monde ? Deux milliards de personnes sont en proie à une grave insécurité alimentaire. Et ce même si nous produisons plus de nourriture que ce qu’il faut pour nourrir les 7,7 milliards d’êtres humains. Et ce même si les principales victimes de la faim sont les populations paysannes, qui produisent donc la nourriture que l’on mange… (1)

 Conflits

Savez-vous qu’en 2017, ce sont 65,6 millions de personnes qui ont dû quitter leur foyer à cause d’un conflit ? Que la guerre et la violence armée est en cours dans plusieurs régions, comme la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan, la République Démocratique du Congo, le Nigeria, le Yémen, la Somalie, la République centrafricaine, les Philippines, le Myanmar, la Palestine, le Soudan, la Libye, l’Afrique subsaharienne, le Cameroun, le Sahel, … et que beaucoup de ces régions sont sujettes à de l’ingérence européenne, américaine, russe, chinoise et j’en passe. Juste pour rappel, notre chère FN de Herstal produit des armes qui se retrouvent dans des conflits au Yémen.(2)

Toute cette violence, ce sont les civils qui en sont les premières victimes : hommes, femmes, enfants.

Réfugiés

Savez-vous que nous comptons 22,5 millions de réfugiés dans le monde, dont 1,2 millions ont besoin d’une réinstallation maintenant, et que 84 % d’entre eux sont accueillis par des pays en développement…pas par nous donc. Crise migratoire, oui, mais pour nous ou pour eux ? Le droit d’asile prévu par la Convention de Genève de 1951 ne semble plus d’actualité : les coopérations policières et militaires des états européens à leur frontière, la mise en place de Frontex (Agence européenne de gestion des frontières extérieures) et le discours politique sécuritaire général qui vise à stigmatiser les réfugiés, à banaliser leur cas et à leur rendre la tâche la plus compliquée qu’il soit pour obtenir le droit d’asile, ne font que démontrer la politique commune d’éloignement des étrangers arrivant en situation irrégulière. (3)

Réchauffement climatique

Savez-vous que le réchauffement climatique va entraîner un nombre incalculable de dégâts en tout genre : augmentation du niveau de la mer, ouragans et cyclones en masse, épisodes caniculaires et épisodes de froid polaires, multiplication des feux de forêts, flambée des prix alimentaires dus aux phénomènes météorologiques extrêmes, impact sanitaire, disparition des espèces animales, détérioration extrême de la grande barrière de corail, etc. Et vous pensez que tout ça n’aura aucun impact sur nos vies ? Pensez- vous que l’avancée technologique nous permettra de tout palier ? Et pensez-vous que l’on s’en sortira sans pertes écologiques et humaines désastreuses ? Que nos démocraties à bout de souffle tiendront le coup et géreront ce « collapse » ?  Que l’on continuera à vivre comme on le fait maintenant ? (4)

Je rigole.

Ce coronavirus n’est qu’une petite blague face à l’immensité de l’effondrement civilisationnel qui nous attend. On n’est pas dans un film post-apocalyptique de mauvais goût, on est dans une réalité logique et analytique. Pour preuve ? Simplement la lecture des rapports du GIEC – Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. 

Ce n’est (encore) tout !

Et encore, ce ne sont que quelques exemples parmi les centaines qui existent et cohabitent dans cette humanité malfaisante : cancer, déploiement de la 5G (5), violences familiales et domestiques, criminalité organisée, extrémisme, menace nucléaire, perturbateurs endocriniens, bulle économique, extinction des espèces animales et végétales, amenuisement de l’eau potable, destruction massive des espaces naturelles, acidification des océans, pollution atmosphérique, déclin du pétrole, hyper-globalisation, inégalités effarantes, corruptions, délocalisation, ultralibéralisme, etc. etc. etc. Seulement, tous ces maux-là, tous ces problèmes, on y prête peu ou pas attention. C’est plus facile, ça permet de vivre tranquille, et puis surtout, ça ne se passe pas chez nous ou ça ne se vit / ne se voit pas directement, donc pourquoi s’inquiéter ? Notre confort, nos voyages, notre consommation passent bien avant le souci et la préoccupation de toutes ces vies, qui ceci-dit en passant, sont détruites par notre conduite.  

Système paradoxal, là où un virus nous renvoie à la tronche ce que les plus misérables, les moins bénéficiaires du système vivent tous les jours : la mort qui peut survenir à tout moment. Seulement, les plus pauvres eux, ils ne s’en soucient même plus. Parce que les plus pauvres, eux, ne pensent qu’à survivre malgré toutes les atrocités qu’ils vivent.

Récemment, je lisais d’ailleurs à ce propos le texte de Nesrina Slaoui (6), dans lequel elle expliquait que son père, entrepreneur ouvrier, ne pouvait pas télétravailler et qu’il continuait donc son travail. Pendant que certains se la coulent douce, moi y compris, d’autres continuent à abattre du travail, obligés par leurs conditions socio-économiques. Bah oui, le report des charges sociales, ce n’est pas ce qui va lui sauver la mise en tant que petit indépendant. Madame Slaoui concluait très justement « pour ces privilégiés, le confinement est une accalmie. L’occasion de profiter de leur grande maison en dehors des vacances d’été. L’occasion d’être en famille (…) Ils vous diront que c’est une quête spirituelle, le moment idéal de lire plein de livres, l’opportunité de se remettre au dessin, d’apprendre une nouvelle langue… Ils se sentent, eux, épargnés par la mort ». La boucle est bouclée donc, même si on ne veut pas les voir, les pauvres, les précaires, les misérables, sont eux touchés de pleins fouet par ce système capitaliste et son extrême instabilité, et ce n’est pas un virus qui les épargnera, que du contraire. Pendant que les grosses richesses continuent à s’en mettre plein les poches en détruisant toute forme de vie sur leur passage. 

Réveil, effondrement ?

Quand allons-nous nous réveiller, je vous le demande ? Parce que ce n’est pas avec le peu qu’on fait qu’on y arrivera. Et ce coronavirus n’est sûrement pas « un mauvais moment à passer », mais bien le début du pire. Il faut nous préparer à l’effondrement. En se préparant psychologiquement et matériellement à l’après-croissance, à la post-civilisation thermo-industrielle – s’il y en aura une. En apprenant la décroissance, en créant des espaces de résilience paysanne et socio-culturelle, en abandonnant nos privilèges consuméristes et en respectant notre premier habitat, la Terre. Mais pour l’instant, tout ce que je vois, tout ce que je ressens, c’est que ça fait bien longtemps qu’on nage dans la merde. Et qu’on n’est pas prêt de s’en sortir, virus ou pas virus. Inch’allah j’irai au paradis après cette vie. 

Et juste pour le plaisir, quelques paroles de Dominique Bourg (7) « On ne va pas sortir de la crise, c’est ce qu’il faut bien comprendre. On ne va pas revenir comme avant. (…) On rentre dans une dynamique de changement extrêmement profond et on y entre en fanfare. Il n’y aura pas d’après, il y aura un rappel permanent des difficultés, de la fragilité, du caractère non durable de notre société. Je ne vois pas du tout un retour à la normale. » 

(1) Sources : Nous sommes responsables de la plus grande famine de l’Histoire qui frappe actuellement l’Afrique Australe et des drames à venir,  29 janvier 2020, par la docteure Dorota Retelska de l’Université de Lausanne, Suisse – Source : En 2020, des millions de personnes seront confrontées à la faim, notamment en Afrique subsaharienne, 31 décembre 2019, sur le site des Nations Unies – Source : L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde – rapport 2019, 31 décembre 2019, sur le site des Nations Unies – Source : Pour la troisième année d’affilée, la faim progresse dans le monde, 15 juillet 2019, Mathilde Gérard, sur le site du journal Le Monde, Paris.

(2) Sources : Plus d’enfants meurent dans les pays en guerre que de combattants, 15 février 2019 ATS, sur le site du journal Le Temps, Lausanne – Source : Conflits armés et populations, sur le site d’Amnesty International France  – Source : Quelles sont les principales crises mondiales? La réponse en carte, 23 septembre 2016, Ximena Sampson sur le site de Radio Canada, Montréal.

(3) Sources : Où la guerre fait-elle rage dans le monde ?, 14 juillet 2018,  Ximena Sampson sur le site de Radio Canada, Montréal. Source : Conflits armés, sur le site d’Amnesty International France  – Source : Les réfugiés dans le monde, en chiffre, sur le site d’Amnesty International France  – Source : Le monde compte plus de 70 millions de déplacés, un record selon l’ONU, France 24, 19 juin 2019, sur le site de France 24, Paris.

(4) Source : 13 conséquences concrètes du réchauffement climatique, Emilie Jardin, 26 janvier 2020, sur le site de CNEWS, Paris.

(5) Le déploiement de la 5G par Proximus ces derniers jours réveille des questions auxquelles il n’y a pas encore de réponse. Le principe de prudence voudrait qu’on ne prend aucun risque et qu’on attend des études avant de déployer ce nouveau système. Hélas, ce principe n’est pas respecté.

(6) Nesrine Slaoui (Maroc, 1994), journaliste franco-marocaine à France Télévisions et à Bondy Blog

(7) Dominique Bourg (France, 1953), philosophe franco-suisse et candidat écologiste aux élections européennes de 2019 en France. 

Auteure : Céline, 24 ans, Bruxelles

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Quand, comment la vie reprendra-t-elle son cours normal ?

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Hélène a été dans les premières à participer à nos ateliers à distance. Aujourd’hui, comme tout le monde ou presque, elle se demande quand enfin, se rouvriront les portes vers le monde et les autres.

Certaines personnes sont en confinement depuis déjà un petit moment, d’autres plus récemment. Je ne vis pas bien cette situation : ne plus du tout voir mes amies, ne plus pouvoir aller aux scoutes, ne pratiquement plus faire de sport, ne plus faire la fête et, même si c’est fou, ne plus aller à l’école, …

Mes journées sont décousues. Il est parfois difficile d’être productive et d’avoir une bonne concentration. J’ai l’impression qu’il n’y a plus de week-ends et que tous les jours se ressemblent. Personnellement, je n’ai pas peur de la maladie en tant que telle mais j’entends qu’il y a beaucoup de morts. En Belgique, on a quand même l’air de bien gérer la situation. Ce qui est positif c’est qu’on se rend compte qu’on a de petits plaisirs tout simples, tout bêtes ! Se réjouir pour une émission TV, pour l’arrivée de son magazine préféré dans sa boite aux lettres et des contacts qu’on garde quand même souvent avec les autres par téléphone ou les réseaux sociaux, mais … ce n’est pas du tout pareil.

 Ce qui est compliqué est de ne pas savoir quand la quarantaine sera terminée. Personne ne sait si l’été va se passer normalement, puisque certains disent que les cours vont continuer au mois de juillet. Et puis après ? Comment cela va t il se passer ? Est-ce que tout va rouvrir d’un coup ou est-ce que cela va se faire petit à petit ? Est-ce que ce virus laissera des traces dans les mémoires ? Est-ce que les gens vont changer quelque chose à leur mode de vie ?

 

Auteure : Hélène, Plainevaux, 14 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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