Bulle

Bulle

Michaël a 22 ans, il habite à Bruxelles. Le jeudi 12 mars, alors qu’il savait ce qui se passait en Chine. Il a appris, comme nous toutes et tous, que des nouvelles mesures avaient été prises en Belgique, pour faire face au virus. Ecoles, restaurants, bars, activités récréatives, tout devait être stoppé, suspendu. Le monde marquait une pause depuis, il est dans sa bulle.

Un événement inédit

Pour moi, comme pour les autres, c’était une première : je n’avais jamais vécu ce genre de situation avec d’aussi grandes répercussions. Jusque-là, je n’avais pas pris conscience que ça serait la dernière fois que je verrais mes proches car après cela,… J’ai passé le week-end chez mon copain pour en profiter un maximum avant qu’on soit confinés jusqu’à …

Cette situation me touche,…  j’avais l’habitude de sortir, de voir mes proches, de profiter de bons moments à leurs côtés. Du jour au lendemain, ne plus me retrouver à leurs côtés me fait un pincement au cœur. Je ne suis pas une personne qui aime être au téléphone, je préfère voir la personne dans la vraie vie.

Les premiers jours étaient difficiles. Dur de s’habituer à cette situation. Rester à la maison, c’est bénéfique cela me permet de me recentrer sur moi. J’aime me retrouver seul, c’est à la fois apaisant et relaxant. Je fais quelques promenades avec ma chienne, des petites tours de 5 à 10 minutes, je prends l’air. Être enfermé est perturbant. Sortir comme ça, l’espace d’un moment, on peut un peu oublier le confinement.

Un cocon de solitude 

Plus, les jours passent, plus, je sens que cette routine qui s’installe. Notre esprit doit s’adapter à la situation. L’absence de mon copain est de plus en plus pesante. Bien-sûr,  je suis entouré de ma famille mais ce n’est pas la même chose qu’avec mes amis et mon copain car la plupart du temps, je suis dans ma chambre, dans mon cocon. Les seuls moments que je passe avec ma famille, c’est pour le dîner où nous échangeons notre ressenti face à la situation tout en discutant et en mangeant un bon repas.

Dans un sens, j’aurais aimé être avec mon copain. La personne que j’aime depuis 4 ans et demi, le fait qu’il ne soit pas à mes côtés me pèse beaucoup. Comme dans toutes les relations,  nous vivons des hauts et des bas. Mais ces moments avec lui, même sans faire quelque chose de particulier, me manquent, toutes les sorties, au cinéma, aux magasins, tout me manque. Le confinement m’a fait rendre compte que le manque d’une personne devenait pesant chaque jour qui passe et par moment, c’est dur de ressentir cette douleur.

D’autres de mes proches ont de la chance. Ils ont leur copain/copine avec eux même si, de temps en temps, ça ne doit pas être facile chaque jour de voir la même personne en permanence. Moi, j’aurais aimé traverser cette épreuve avec mon copain car cela m’aura permis de me rapprocher de lui. Parfois j’envie les gens qui sont ensemble, je les jalouse même car j’aimerais tellement être aux côtés de mon gars. La solitude prend le dessus…
Mon moral prend un coup chaque jour qui passe. Les proches me manquent, mon copain me manque, le fait de ne pas les voir depuis un bon moment ou via la caméra n’arrange pas les choses.  

Une épreuve

Malgré les noirceurs de ce confinement, je me dis qu’il faut toujours relativiser et croire que la lumière est au bout du tunnel. Elle arrivera à un moment donné même si actuellement, ce n’est pas encore gagné. Tout cela me semble interminable. Un jour, le confinement sera levé définitivement. À un moment, je pourrai reprendre un rythme de vie normal, je pourrai revoir mes proches et mon copain… Après on en reparlera de ce confinement … en rigolant.

Cette épreuve, ce n’est pas seul qu’on la traverse… Il y a toujours quelqu’un avec qui on peut discuter de nos problèmes, de nos inquiétudes face à ça ou d’autres choses encore. Ça fait du bien d’entendre d’autres personnes. Parfois, je peux me sentir seul comme dans une bulle mais, grâce aux réseaux sociaux, je peux exprimer ma créativité et me sentir mieux après. Ces réseaux permettent de garder contact avec mes proches et mon copain, ce n’est pas quelque chose d’indispensable mais cela permet de nous évader et d’oublier cette frustration du confinement.

Je souhaite faire passer un message à toi qui lira ceci : fais attention à toi, n’hésite pas à prendre l’air quelques minutes en allant dans ton jardin, dehors mais surtout prends soin de tes humains préférés. 

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Michaël, Bruxelles, 22 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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Scan-R, dès le départ, donne la parole à tout le monde… Dans les témoignages que nous avons reçus, certains étaient un peu trop courts pour faire l’objet d’un post sur notre site. Nous avons donc décidé de rassembler ici ces petits avis !  

Inès, 17 ans, Herve

Je suis issue d’une famille multiculturelle : maman est belgo-italienne, papa maroco-espagnol. L’une, l’un et moi avons tous la nationalité belge. Je suis aussi de plusieurs religions. Chacune de mes grands mères est très croyante, chacune a une religion différente. Petite, on me faisait des “blagues” assez déplaisantes : « les arabes ce sont des voleurs ». Avec le temps et si l’intention est basée sur la plaisanterie, j’en rigole mais ce n’a pas toujours été le cas. Je ne parle pas de racisme. Je pense que c’est un problème assez commun : l’inconnu fait peur. C’est un réel problème de la société, les gens ne devraient pas à avoir honte d’être migrant ou d’avoir des origines, des nationalités différentes, c’est ce qui fait la richesse de chacun. Le mélange de cultures enrichit une population. Chacun est égal, chaque personne a le droit de vivre sa religion dans le pays qu’il souhaite en respectant autrui.

Luna, 16 ans, Dinant

Je vis, sauf qu’on ne peut pas dire que ce sont des vacances. Nous sommes obligés de rester chez nous, de ne plus voir personne. Pour moi, le pire, ce sont les gens qui postent sur les réseaux des messages du genre « Restez chez vous sinon, vous êtes égoïste » je trouve cela débile. On pourrait vivre comme on le veut, ce n’est pas parce qu’il y a une virus que ne peux plus vivre ou que ce soit la fin du monde. Je suis une ado et je dois obéir à mes parents du coup, je ne vois plus personne, ni même mon copain. On n’a plus de vie sociale, on s’occupe avec des jeux débiles sur Instagram… C’est malheureux pour ceux qui ont perdu la vie mais après il faut continuer à vivre, ne pas rejeter la faute sur autrui. Chacun fait ce qu’il veut, chacun est libre et ce n’est pas pour autant qu’il faut juger les gens qui ne pensent pas de la même façon et les mettre sur le côté en disant que tout ça, c’est leur faute.

Dorian, 19 ans, Bruxelles

Cette situation de confinement ne me dérange pas plus que ça même s’il est compliqué de ne plus voir personne, à part ma famille. Ce qui me dérange surtout, c’est qu’il a mis un stop à la formation que je suivais. Je commençais à trouver mes marques, je commençais à sociabiliser, à apprécier les personnes et je commençais à tisser des liens ! Pourtant je suis fier de moi, pour une fois, j’avais réussi à sortir de ma zone de confort, à quitter ma coquille et j’ai bien fait !

Marco, 17 ans, Liège

Pendant la semaine, je fais du skate très souvent et comme 3 milliards de personnes je suis confiné. Pendant ce confinement, la vie est parfois plus intéressante, parfois moins bien qu’avant. Je profite un max de mes journées mais je ne suis plus autant libre qu’avant. La famille, ça va. Je m’occupe un peu avec mon frère. Ma mère est médecin donc elle est un peu stressée mais elle gère quand même. J’essaye d’imaginer le futur après cette épidémie mais je ne peux que l’imaginer. Je continue à faire du skate mais je reste pas loin de chez moi et je ne skate qu’avec un seul ami. Je me réjouis de pouvoir ressortir à Maastricht ou à Liège pour aller au Park avec mes potes. Je suis pressé de faire une session de skate pendant cinq heures, d’aller manger au fast-food. Au final, je préférais tout de même aller à l’école et avoir ma vie normale.

HUgo, 16 ans, Mortier

Je fais du foot et c’est très difficile de jouer en ce moment de confinement. Rester à la maison pour ce sport qui consiste à courir et à toucher beaucoup le ballon. C’est pas super possible. Chez moi, je ne sais pas courir et mes parents ont même peur que je joue dehors, ce qui complique encore les choses. Pour remédier à cela, je fais des pompes, des abdos, des exercices pour les jambes même sans matériel. C’est possible mais il faut être motivé. Courir, ce qui est la première chose à faire pour un footballeur, c’est – évidemment – toujours difficile, mon jardin n’est pas une piste d’athlétisme même si c’est déjà heureux d’en avoir un quand même. Ce n’est pas le cas de tout le monde et je plains ceux qui font du foot assez intense et qui n’en ont pas. Il y a des points positifs à tout cela : je voulais fortement travailler mon haut du corps et c’est plus facile en restant chez soi, j’ai beaucoup de temps. Si j’allais à l’école et qu’en plus je devais étudier, ce serait plus compliqué encore. Bref, le confinement est difficile mais peut être aussi positif pour certains sportifs. Quand tout cela sera terminé, le foot reprendra et il faudra retravailler sévère. 

Mayrone, 19 ans, Namur

Je suis aide animateur à la maison des jeunes Plomcot 2000. J’habite à Plomcot, depuis tout petit. Du plus profond de mon cœur, j’espère que chacune et chacun de la MJ se portent bien. Ce n’est pas une étape facile dans notre vie, saleté de virus ! Moi je vais bien même si le confinement me casse un petit peu dans mon moral, je m’ennuie énormément même si je travaille beaucoup pour l’école. Quand je dis que ça me casse un petit peu dans le moral, c’est à dire que les activités du mercredi après-midi, l’atelier danse le samedi, l’atelier théâtre du vendredi soir, les plaines,.. et tout le reste me manquent énormément ! J’ai hâte de retrouver tout le monde pour pouvoir passer, à nouveau, des bons moments de rigolades.Je pense que ça nous manque à tous. Certes, c’est très difficile, mais il faut prendre notre mal en patience, c’est pour nous, nos proches.

Laurine, 17 ans, Namur

Le confinement devient très dur à supporter, ça nous coupe de notre vie sociale, de notre famille, de nos amis. Les réseaux sociaux aident quand même un peu à garder cette vie sociale, aident à rester en contact avec les personnes qu’on aime mais c’est pas pareil. Restons chez nous, respecterons le confinement, pensons à nous et aussi aux personnes les plus fragiles ! Prenons soin de nous !

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Confinée, saison 2

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Blanche a 24 ans, son confinement a quelque chose d’unique. Pour elle, c’est une prolongation d’une situation qu’elle connaissait déjà de manière intime et angoissante. Malgré tout, le message qu’elle partage est formidable d’espoir.

Pour moi, le confinement a un goût amer. Pas parce qu’il me sort de mon quotidien mais, au contraire, parce qu’il est présent depuis trop longtemps. Le matin du 12 mars, on m’a annoncé la rémission de mon cancer. Le même 12 mars, au soir, le pays se mettait partiellement à l’arrêt. Physiquement et psychologiquement, je m’étais préparée à sortir à nouveau en commençant un service citoyen(*) afin de retrouver un rythme quotidien. Aujourd’hui, j’ai l’impression que tout le monde s’est adapté au mien.

Il y a encore un mois, la connotation du verbe « sortir » était pour moi source d’angoisses. Le monde extérieur était devenu un lieu hostile, un terrain de jeu potentiel pour mes crises de spasmophilie, vertiges et autres joyeusetés, toutes des conséquences de mes traitements hormonaux. Sortir seule ressemblait alors à un fantasme, la faute à mes cognitions négatives et obsessionnelles qui me criaient que sortir, c’était prendre un risque. Changer ces cognitions en démarrant un service citoyen m’a demandé beaucoup d’efforts et j’ai peur que cette obligation de confinement les réduisent à néant.

Des psychologues estiment qu’une durée de confinement de plus de dix jours est prédictive de syndrome post-traumatique. Des numéros verts spéciaux pour le corona se sont donc mis en place mais, parfois plus forte que les angoisses intérieures, il y a l’angoisse téléphonique, et aussi souvent la sensation qu’on n’est pas légitime ou qu’on n’a pas assez de raison de demander de l’aide. Mais il n’y a jamais de mauvaise raison, elles se valent toutes. J’ai eu un épisode dépressif qui a été bien plus dur à vivre que toutes les douleurs physiques que j’ai connues. Ce que j’en ai retenu, c’est que nous ne sommes pas responsables de notre détresse psychologique.

Je pense à ceux qui souffrent du confinement, pour une raison ou pour une autre, que ce soit les personnes autistes qui doivent adapter leurs habitudes, ceux qui subissent la violence de leur conjoint ou de leurs parents, ou encore ceux qui subissent une addiction renforcée par la situation. Je pense à tous ceux qui culpabilisent de retomber dans de mauvais travers, de prendre des médicaments pour dormir, de ne pas travailler assez ou de ne pas profiter du confinement pour apprendre le grec ancien.

Je voudrais qu’ils puissent déculpabiliser, et moi avec. Chercher à vivre, avec ou sans aide (médicamenteuse ou humaine), mais vivre, malgré tout. Malgré les angoisses qui persistent, malgré le chagrin et la peur. Vivre malgré le confinement, les non-sens politiques, les cognitions négatives. Vivre malgré les deuils et la solitude. Vivre pour ne pas mourir, périr, pourrir. Vivre avec des anxiolytiques, de l’alcool, du chocolat, des antidépresseurs s’il le faut. Nous avons le droit d’être en détresse, d’être faible, d’être paresseux ou anxieux. Je fêterai mes 25 ans dans un mois, confinée et sous anxiolytiques s’il le faut. On n’est pas surhumain, on ne doit pas l’être. Humain, c’est déjà très bien.

(*) Le service citoyen est une expérience de vie, exceptionnelle, proposée aux jeunes de 18 à 25 ans. Durant six mois, ils prennent le temps de s’engager  dans une structure, une association solidaire, tout en réfléchissant à de quoi demain sera fait.  

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Blanche, bruxelles, 24 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier, virtuel, de Scan-R

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Je relativise …

Je relativise …

Mazen a une énorme, une colossale, une gigantesque envie d’apprendre … Pour le moment hélas, un peu comme tout le monde, ce qu’il apprend ce n’est ni comment on prépare un Macaron à la rose, pomelos et litchis ni la recette du boeuf stroganoff… Ce qu’il apprend le plus, c’est la patience ! 

Je passe le plus clair de mon temps à faire du sport et j’aspire à ce que la situation revienne à la normale. J’aimerais commencer la formation en cuisine que j’ai décidé d’entreprendre, j’aimerais aussi que mes cours du soir en coaching sportif commencent. Malheureusement, même si les envies et projets ne manquent ça ne sera pas dans l’immédiat… 

Personnellement, je relativise vis-à-vis de la situation actuelle. J’essaye de prendre de la distance par rapport aux médias, à la télévision, aux informations relatives au coronavirus. Comme beaucoup, je pense, je me pose des questions à propos de la probable crise économique qui va suivre. Je pense à toutes ces personnes qui travaillent à leur compte et souffrent de cette situation dramatique. Qu’est-ce que le gouvernement compte faire pour palier à la catastrophe économique qui pointe, peu à peu, le bout de son nez ? En France, le gouvernement prétend que des solutions seront mises en place pour sortir le peuple français de cette galère après le covid 19… Lesquelles ?!… Grande question… En Belgique, il y a des idées, des propositions ou des décisions précises maiq quel sera le concret ?! Seul l’avenir nous le dira… 

Pour conclure, peut-être est-ce le signe qu’il est temps de repenser nos échanges économiques avec la Chine, avec tous les autres. Beaucoup de produits comme le miel que l’on retrouve dans nos magasins viennent de Chine et n’est qu’un assemblage de glucose et de fructose, autrement c’est de la chimie*. De plus, il faudra aussi revaloriser les entreprises locales plutôt que de délocaliser…  Enfin, cette situation peut être un véritable électrochoc donné aux politiciens pour qu’ils se rendent compte que le secteur médical n’a pas à subir de sévères restrictions budgétaires.

* Voir cette vidéo sur Christophe Brusset, auteur de « vous êtes fou d’avaler ça » pour en savoir plus

Auteur : Mazen, Woluwe-Saint-Lambert, 23 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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Ma manière de voir le confinement

Ma manière de voir le confinement

Je crois que je ne me rends pas bien compte…. On pourrait me dire d’ouvrir les yeux et de voir, tout le monde connaît la situation Le problème ce n’est pas de voir ni de savoir, mais de réaliser ! Tout est arrivé si vite ! D’un jour à l’autre on s’est retrouvé enfermé chez nous (ou pas pour les moins chanceux d’entre nous) avec la demande de ne plus sortir. Les cours ont été suspendus, tous les loisirs externes ont été annulés. Comment vivre avec tout ça ?

Le chiffre de contaminés augmente chaque jour et les gens sont de plus en plus méfiants. On se sent jugé au moindre toussotement ou reniflement. Nous évoluons dans un climat de peur et de stress mélangé à de l’euphorie et à de la colère. Je repense au vendredi avant le confinement, tous les élèves étaient joyeux et criaient « Plus d’école durant 5 semaines ! » et moi je les regardais. Je n’étais pas révoltée ni même offusquée par leurs propos. Pourquoi l’aurais-je été ? Je comprenais leur joie et j’avoue que ne plus avoir école me rendait tout aussi joyeuse, mais je me demandais surtout s’ils se rendaient vraiment compte de la situation. La suspension des cours, c’est une conséquence, une répercussion à une situation qui n’est pas forcément des plus drôles. Je me demande comment nous sortirons de cette…expérience.
Chez moi, rien ne semble changer. Des cris, des engueulades, des rires, … j’ai l’impression d’être enfermée dans un cube qui ressemble beaucoup à mon quotidien mais qu’au-dehors se trouve l’inconnu. Personne ne sait vraiment vers quoi on va…

Beaucoup de choses me trottent dans la tête, faut dire qu’on a le temps pour ça… Moi qui ne pensait que : présentations, jobs étudiants, examens, avenir ! Voilà que je me retrouve avec des journées entières de libre, comme de pages blanches qui attendent qu’on les remplisse. Mais combien y a-t-il de pages ? Le soleil semble nous accompagner, le printemps pointe le bout de son nez, les feuilles des arbres et les pâquerettes semblent entretenir un discussion endiablée au rythme du vent qui lui, est toujours présent, fidèle au poste comme un bon soldat.

Les gens semblent enfin se rendre compte de la beauté que nous offre la terre, les voilà qu’ils veulent tous aller se promener ! J’ai l’impression de redécouvrir l’ennui, j’ai le temps de m’asseoir et de me demander : “Qu’est-ce que j’ai envie de faire ?” Bien sûr je ne perds pas le nord, je travaille la moitié du temps. Mais je chante aussi, je dessine, je lis plus d’un livre par semaine, je cours ! Pleins de satisfactions que j’avais mise tout en bas de la liste de mes priorités. Je reprends goût à aller dehors (dans mon jardin, bien sûr), je dépoussière ma bibliothèque au rythme des valses de Chopin et des préludes de Bach et surtout je profite de tous ces petits moments rien qu’à moi. Pour moi ce confinement, c’est une renaissance ! Je ne dois plus décompter les heures à l’école avant de pouvoir me remettre au travail pour tenter de rendre mes présentations à temps ! Mon stress et ma fatigue se sont envolés, loin !

Je pense qu’au final, le confinement nous aura été à tous bénéfique (du moins pour les personnes confinées), il nous aura permis de nous retrouver, de fertiliser notre créativité, de s’occuper de soi et des autres. Alors même si c’est un situation bizarre et exceptionnelle, profitons de ces petits moments de liberté, profitons des autres et de nous. Et bien sûr, parce qu’il faut en parler, pensons aux personnes touchées par cette maladie et envoyons de la force au personnel médical, aux policiers, aux personnes qui font tout pour nous aider à subvenir à nos besoins et à toutes les personnes dans la rue qui n’ont pas la possibilité de pouvoir se réfugier chez elles.

La solidarité, c’est ça qui nous sauvera ! On peut parfois avoir l’impression d’être inutile mais rien que le fait de rester chez soit, de faire les courses pour les personnes malades, d’applaudir le personnel soignant à 20 heures tous les soirs ou encore d’éviter les écrans pour ne pas surcharger internet, ça aide ! On peut être utile ! 

Auteure : Sarah, Fernelmont, 14 ans

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J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

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