Voir le positif alors que le monde va mal
Le coronavirus, prend de la place, de plus en plus de place et ça fait réfléchir. Les mesures qui sont prises vont vers un confinement de plus en plus strict. Voici les idées et les inquiétudes de Delphine, 20 ans.
Le contact avec l’extérieur devient difficile, mon contact familial s’arrête à mes proches. Mon compagnon étant chauffeur de bus au TEC, a de gros horaires et l’équipe se réduit, il y a beaucoup de « malades ». Mon papa, travaillant dans la restauration, est actuellement en chômage économique(1), comme beaucoup d’autres travailleurs (2).
La question que je pose est la suivante « Comment la société va-t-elle tenir le coup avec un monde économique qui s’arrête ? ». Les aides sociales sont dans une impasse, les personnes en difficultés sont livrées à elles-mêmes et les associations ne peuvent plus répondent correctement à leurs missions. Les personnes âgées s’isolent, la solitude se fait sentir, les contacts avec l’extérieur sont compliqués. Mon frère aîné étant malade, nous ne le voyons plus. La vie s’arrête, ce sentiment bizarre, tout est fermé, mais … tout le monde sort.
Je n’ai jamais vu autant de gens se promener et profiter de la nature qu’en ce moment. Les relations sociales sont coupées et nous évitons, le plus possible, de bouger. Ce confinement nous fait prendre conscience des nombreuses activités que l’on peut avoir sur une semaine dans notre vie actuelle, je remarque que mon agenda surbooké devient vide et que mes activités de loisirs prennaient une place très importante.
Etudiante en dernière année, je ressens une certaine impuissance face à l’avenir. Tout était clair dans ma tête et tout devient flou, si flou. Les cours sont suspendus, mais pas les travaux. Je profite pour travailler mais ce n’est pas évident, la question du TFE devient préoccupante, les bibliothèques sont fermées et cela provoque une difficulté supplémentaire. Pour le moment, j’en profite pour faire des choses que je devais faire depuis longtemps et que j’ai reportées, car la vie habituelle est chargée d’imprévus.
Aujourd’hui, des imprévus, je n’en ai plus. Nous devons apprendre à vivre avec notre entourage, nous vivons au jour le jour, nous redécouvrons les bienfaits du contact familial. Prendre plaisir avec ses proches, voir le positif alors que le monde va mal, ce n’est que la seule chose à faire. La technologie actuelle fait en sorte que nous ne nous sentons pas si seuls, même s’il est difficile de ne plus voir les personnes qui nous entourent, le contact reste présent. Nous devons être responsables de nos actes, mais également pour autrui, protégeons-nous pour mieux protéger les autres, voilà comment je conclurais. Prenez soin de vous !
(1) Le chômage économique – plus souvent appelé chômage temporaire – est un revenu que reçoivent les personnes lorsque la possibilité de travailler est réduite ou suspendue ce qui est précisément le cas pour le moment. Ce revenu est – le plus souvent – plus faible que le revenu normal. Il n’est pas versé par l’entreprise du travailleur mais par l’Etat.
(2) Au soir du samedi 28 mars 2020, on serait autour d’un million de personnes placées en chômage temporaire en Belgique.
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