Même l’école me manque

Même l’école me manque

Tout est devenu bizarre, même l’école me manque ! Je ne pensais pas qu’un jour, je dirai cela : « L’école me manque ! ». À peine une semaine de “congés forcés” et déjà j’ai envie de ce que je ne peux pas, plus avoir …  Une évasion. 

Pourtant, je ne peux pas trop me plaindre, j’ai de quoi m’occuper.  Des jeux pleins mon ordi – et même un tout nouveau pas mal du tout – un livre d’Harlan Coben(1) à lire pour le cours de français, bien d’autres devoirs qui arrivent via mon smartphone. Malgré tout, l’école me manque ! C’est sûr, je deviens fou. 

Comment se lasser de la grasse matinée, du temps à volonté pour jouer avec mon chien avant de regarder jusqu’à en avoir mal aux yeux des séries policières … Oui, d’accord je suis fou mais l’école me manque ! Ce doit être l’interdit, une envie de défendu. Pouvoir sortir, descendre en ville, taper sur l’épaule des copains. Ah,…  l’école me manque !

Dans ma chambre, le nez au plafond, au début, je comptais les heures, puis je suis passé aux minutes et maintenant, qu’une seconde… C’est long. À la télé, on nous dit que le monde que nous connaissions s’est arrêté. Pour moi, j’ai l’impression que c’est carrément le temps qui s’est mis en « lock down ». On nous dit aussi qu’il faut tenir quelques semaines et ensuite, tout sera derrière nous. Mais comment penser en semaines quand je goûte à chaque seconde comme un bonbon qu’on laisserait fondre en bouche longuement … vraiment longuement.

Dehors il fait beau, le soleil brille, les arbres se couvrent de vert, les oiseaux chantent l’amour printanier et puis, cette idée qui gâche tout, une menace pèse sur moi, ma famille, l’espèce humaine toute entière. Je regarde ma mappemonde. Jusqu’alors, j’y voyais une minuscule représentation d’une immensité. Aujourd’hui, je me dis qu’il est tout, vraiment tout, tout petit ce monde. Ma main recouvre facilement un continent sur lequel se propage à toute vitesse cette « nano chose » qui fait peur et qui tue.

C’est vrai, j’ai peur aussi. Pas vraiment pour moi, pour les jeunes, il parait que c’est comme une grosse grippe, une histoire de deux jours maximum mais pour mes grands-parents, mes parents peut-être, pour les autres personnes que je connais aussi. Heureusement, à cet instant, je ne connais pas encore de gens qui sont malades ou même qui connaissent d’autres qui le sont mais… 

J’ai hâte que le temps reprenne son cours. Oublier ces secondes et ces minutes, recommencer à râler parce qu’il faut se lever tôt, entendre maman qui me crie « dépêche-toi, dépêche-toi donc. Il est sept heures et nous sommes en retard! » et puis partir pour l’école et la vie normale.

Je sais, je suis égoïste. En partant à l’école, je laisserai derrière moi tant de morts devenir des statistiques. Mais J’ai dix-sept ans et je voudrais encore être insouciant même s’il est trop tard. Maintenant, je sais qu’on peut tout perdre en un instant. Qu’une fois que ce mal, cette crise seront passés, autre chose surgira bien trop tôt, trop vite accompagné par d’autres calamités dues au réchauffement climatique qui aura cessé d’exister durant ces quelques semaines de confinement.

J’ai dix-sept ans et quand je me tourne vers mon avenir, je ne vois rien qui puisse inviter à l’optimisme. Quand j’y pense, j’ai peur. Je voudrais ne plus penser, me lever, sortir et aller à l’école … Oh oui, l’école me manque !

A écouter aussi en podcast ici

(1) Harlan Coben (1962, USA) est un auteur de romans policiers où se mêlent, souvent, humour un petit peu noir et intrigue un tout petit peu flippante.  

Auteur : Bartholomé, ferrière, 17 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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Il y a un mois je rigolais de tout ça ! Je ne croyais pas, une seule seconde, que notre pays allait être touché. Je ne croyais pas qu’il y allait avoir autant de morts … Pourtant la réalité est là et notre pays est bel et bien touché.

L’histoire du confinement je trouve ça utile, même si je n’y arrive pas à m’y faire de rester. Sept jours sur sept, enfermée chez moi… Sans aller voir mes copains ou mes copines tout cela sous un soleil magnifique… Va falloir respecter tout cela si on veut que notre pays guérisse, si on veut que les rues de chacune de nos villes se remplissent à nouveau de gens heureux, de personnes qui ne craignent pas de sortir  de chez elles.

Pour moi c’est dur, c’est difficile de rester à la maison. J’ai un copain, j’ai une nièce, mais je ne sors plus de peur d’attraper le virus et de le refiler à ma grand-mère de 86 ans. Quand je vois tous ces gens inconscients qui sortent en groupe !!! Je crois qu’ils ne réfléchissent pas une seule seconde, qu’ils sont entrain de propager le virus encore plus vite. Ils sont égoïstes et ne pensent qu’à eux.

J’aimerais aussi remercier les infirmières, les infirmiers qui, chaque jour, sauvent une vie. J’aimerais aussi remercier les caissières, les caissiers, qui n’ont pas peur alors que, chaque jour, ils ou elles rencontrent des gens. Ils et elles font leur travail qui est aussi super important.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Antonia, liège, 16 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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Ma sérénité dévorée par mon angoisse

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Magda a 17 ans, elle habite à Charleroi. Son prénom a été changé à sa demande : elle ne veut que ses proches sachent qu’elle est très angoisée pour le moment. Si elle a peur, ce n’est pas pour elle mais pour sa maman, si elle a peur, c’est pour les siens.


Depuis le début du confinement, je ne suis plus sereine. Je crois que c’est à partir de l’arrêt des cours que j’ai réellement pris conscience de ce qu’engendrerait le covid19. Je sais que certains diront que je n’ai pas à me tracasser car je suis jeune, en bonne santé. Et je leur répondrai que si j’ai peur ce n’est pas pour moi, mais pour ma maman. 

Elle a une maladie auto-immune(*), une maladie qui l’oblige à avoir un traitement immunosuppresseur. Ma mère est donc une personne à risque face au virus. Je compte les jours depuis qu’on est confiné-es, depuis notre dernier contact avec les gens dehors, depuis que mon père a été faire les dernières courses. 

Tous les jours, j’angoisse à l’idée de me réveiller et de voir que l’un de nous à l’un des symptômes. J’ai vraiment peur. Je m’occupe comme je peux mais honnêtement, je crois que rien ne pourra remédier à ça. Je m’oblige à quitter les réseaux sociaux parce que les personnes victimes du covid19 commencent à parler, à expliquer ce que provoque réellement la maladie. Alors oui, aujourd’hui j’ai peur. Je n’ai pas la tête à penser aux autres, aux cours, aux amis. Je suis juste là, hyper inquiète, toujours près de mes parents qui ne se doutent probablement pas à quel point ce virus me monte à la tête. 

* Notre système immunitaire fonctionne bien… Il ne s’attaque pas à ce qui lui permet de fonctionner mais, pour une personne atteinte d’une maladie auto-immune, c’est le contraire. Les cellules de l’organisme sont attaquées par le système immunitaire. Dans les maladies auto-immunes, il y a par exemple, le diabète de type 1, le psoriasis, la sclérose en plaques, la maladie de Crohn.

Auteure : Magda, CharleRoi, 17 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Certains m’appelent la Terre

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Les textes écrits lors des ateliers proposés par Scan-R, prennent parfois par des formes plus poétiques. C’est le cas avec ce texte d’Ali. Son proverbe personnel ? « Souri à Ali et Ali te sourira. »  

Certains m’appellent la Terre
D’autres mère nature
Dès vos premiers pas, j’ai été là.
Je vous ai regardé grandir, sans rien dire.
J’existe depuis plus de 4 milliards et demi d’années
Soit 22500 fois plus longtemps que vous
Je n’ai pas besoin de vous.
Mais vous avez besoin de moi.
Oui !!! Votre future dépend de moi.
Lorsque je prospère, vous prospérez.
Lorsque je faiblis, vous faiblissez… ou pire
Je suis là depuis l’éternité
J’ai soumis des espèces plus grandes que vous
Et affamé de bien plus nobles que vous.
Mes océans, ma terre, mes rivières, mes forêts
Tous peuvent vous emporter
Ou vous laissez en paix.
Vous n’êtes qu’une infinie partie de mon Histoire
Une phrase sur une centaine de pages
Les choix que vous faites chaque jour
Que vous vous préoccupiez de moi ou pas
M’importe peu.
Vos actions déterminent votre sort.
Pas le mien
Je continuerai d’exister, vous pas
Grâce à moi, vous êtes en vie.
Et cela jusqu’à aujourd’hui.
Je suis éternelle
Mais vous
Votre temps est compté.

Auteur : Ali, Bruxelles

Cet article a été réalisé lors d’un atelier Scan-R.

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J’aime

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Lors d’un atelier organisé dans un service d’accrochage scolaire (SAS (1)) à Seraing, Mathieu (15 ans) et Rayan (14 ans), ont expliqué les petites et grandes choses qu’ils aimaient, minuscules ou pétaradantes petites taches de soleil qui réchauffent sans jamais brûler la peau.

Mathieu et les gens 

J’ai appris la mécanique grâce à mon père qui est aussi fou de motos. Depuis tout petit, j’aime la moto, ma première moto, je l’ai eue à mes 5 ans je crois puis après, j’en ai eu plusieurs. J’ai toujours bien aimé rouler, être libre … Quand tu roules, tu peux grimper sur les hauteurs et puis découvrir le paysage. Cette sensation d’être libre est géniale. La moto, c’est de père en fils depuis un moment. Ce que j’adore quand je roule en moto, c’est d’écouter de la musique qui apaise, regarder le paysage, regarder les oiseaux, les rayons du soleil qui tapent sur la visière de mon casque, le bruit du moteur qui fait vibrer tout mon corps.

MATHIEU ET LES CHOSES

Dans les gens qui comptent pour moi, il y a mon très bon pote Anthony. Dès que tu as un problème, il est là pour toi. Avec lui, je peux avoir des fous-rires et tout, on s’amuse toujours bien. Un autre avec qui je m’amuse, c’est Sarah, ma cousine. Elle, je l’adore, on fait plein de choses, on mange, on monte à cheval… J’adore passer du temps avec elle. Avec elle aussi, on rit pour rien et tout le temps ! Un jour, je lui apprendrait à rouler à moto et on aura un truc en plus pour s’amuser. Il y a Sarah, Anthony et puis il y a ma copine. Passer du temps avec elle, sa joie, sa bonne humeur, sa façon de parler, j’adore… J’adore tout chez elle-même si de temps en temps, on s’embrouille, je l’aime. Je serais prêt à tout pour elle, pour qu’elle soit heureuse et qu’elle n’ait pas de problème.

RAYAN, la play  ET L’école 

Le travail scolaire, c’est pas mon fort… Alors, je préfère jouer que de travailler. Jouer à la play, ça m’occupe et ça m’amuse, travailler, ça me rend fou. Je supporte pas, je perds mon temps. Par contre, j’aime le travail manuel, la soudure, la peinture et la menuiserie. C’est comme quand je vais dehors, je m’assois sur un banc et je joue sur mon téléphone, sur des applis. J’aime aussi me retrouver dehors avec des amis et parler de nos journées. Mon objectif, c’est de retourner à l’école, l’école c’est mieux, je dois être respectueux.

(1) Le Service d’Accrochage Scolaire (SAS) apporte une aide sociale, scolaire, éducative aux jeunes de 6 à 18 ans qui ne fréquentent plus l’école mais qui souhaitent y retourner. Il tente, à travers cours et activités, de ramener filles et garçons sur les bancs. À l’inverse de ce qui est fait dans une classe normale, le projet de chacune et chacun est individualisé. Il y a une quinzaine de SAS à Bruxelles et en Wallonie.

AuteurS : mATHIEU – 15 ans, RAYAN – 14 ANS

Ces articles ont été produits lors d’un atelier Scan-R au SAS DE SERAING. 

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Je ne suis pas mort !

Je ne suis pas mort !

Mourad a survécu à un incendie. Il raconte son combat pour revenir à une vie aussi normale que possible. Entre décès de personnes – très proches – et difficultés à reprendre le dessus, il nous emmène sur un chemin compliqué qu’il quitte maintenant, petit à petit, pas à pas.  

2017, avec la famille, on emménage dans une nouvelle maison. Quelques jours après, au matin, des ouvriers de la ville vérifient le compteur électrique. Vers 3 h du matin, il y a eu un gros problème. Tout le rez-de-chaussée s’embrase.

À mon réveil, à l’hôpital, je ne savais pas ce du tout ce qui s’était passé, où j’étais, je ne me souvenais de rien, de rien du tout. Je ne savais pas bouger et je n’avais aucune notion du temps. J’étais auprès de mon frère, hospitalisé lui aussi suite à l’incendie. Mon beau-père restait auprès de nous.

Très vite, j’ai compris qu’on me cachait des choses. Je posais des questions et quand j’avais une réponse, si j’en avais une, cela restait toujours très vague, très incomplet, très imprécis. Dès que j’ai pu le faire, alors que ma vue n’était pas encore complètement rétablie, je me suis connecté à Internet. Je voulais découvrir ce qu’on ne me disait pas. En arrivant sur mon profil Facebook, j’ai regardé mon mur et j’ai très vite compris que beaucoup, beaucoup de choses s’étaient passées.

Les messages de mes amis et de ma famille me souhaitaient du courage, ils me présentaient leurs condoléances… J’ai donc appris, via Facebook, que ma mère et un de mes frères étaient morts pendant l’incendie. J’étais resté cinq mois dans le coma.

De mon coma, je ne me souviens que de mon dernier rêve. Je faisais un concours de celui qui buvait le plus d’eau. Avant de me réveiller, dans mon rêve, j’en buvais tellement que je vomissais. Parmi les choses très compliquées, en plus de la perte de ma mère et de mon frère, le plus difficile a été de réapprendre le plus simple : manger, marcher, courir, sociabiliser. Souvent, j’ai failli tout lâcher : j’en avais marre de voir tout le monde faire des choses si facilement, alors que moi, en faisant 20 fois plus d’efforts, j’avais beaucoup du mal.

C’est mon caractère de têtu qui m’a fait tenir en me disant que personne ne ferait ma rééducation à ma place. C’est dans le Centre médical zeepreventorium que j’ai été rééduqué et aujourd’hui après ces immenses efforts, ça va beaucoup mieux.

Auteur : Mourad, Liège, 22 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R. 

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