
LES PETIS AVIS, EPISODE 119
Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc dans un seul article sobrement intitulé “Les Petits Avis”.
Animation forever, Anonyme, 15 ans, Lierneux
J’aimerais apprendre à animer car depuis que je suis toute petite, j’ai toujours été fascinée par l’animation. J’ai toujours voulu animer un groupe, créer des animations, car ma maman est éducatrice et m’a toujours donné envie d’animer.
Sous la capuche, Willy, 58 ans, Charleroi
À l’extérieur, la capuche devient bien plus qu’un simple vêtement : elle sert d’abri contre la pluie, le vent, le soleil, mais aussi de bouclier face au jugement, à la critique, au regard des autres. Pour beaucoup de personnes sans domicile, la capuche, le masque, les vêtements amples sont comme une armure : ils protègent la dignité, cachent la douleur, la souffrance, les cicatrices invisibles laissées par la vie dehors et par l’indifférence.
Ce besoin de se cacher, de s’effacer, est aussi une réponse à la stigmatisation et à la peur : peur d’être jugé, repoussé, voire agressé, peur de flancher sous le poids du silence et du mépris.
Dans une ville comme Charleroi, le manque d’abris de nuit oblige souvent à dormir dans des squats, des tentes, ou sur le bas d’une porte. La sécurité n’est jamais garantie, les expulsions sont fréquentes, et chaque nuit dehors laisse une nouvelle cicatrice, un doute, un sentiment de vide et d’absence. Les associations locales, comme le Relais Social ou les projets « Housing First », tentent d’apporter des solutions : relogement hivernal, accompagnement social, création de logements sociaux, accueil spécifique pour les femmes… mais la réalité, c’est que le nombre de places reste insuffisant et que la lutte contre l’exclusion est un combat de chaque instant.
La rue, c’est aussi la mémoire des drames, le deuil de ce qu’on a perdu, la poitrine serrée par la peur, la colère, la honte, la trahison. Beaucoup finissent par se sentir prisonniers de leur situation, enfermés dans le brouillard de l’indifférence, chassés des villes, effacés des regards. La souffrance psychique est profonde : la stigmatisation, le rejet, la solitude, la difficulté à demander de l’aide ou à garder espoir. Chaque sourire, chaque éclat de lumière, chaque rire est parfois un masque pour cacher les larmes, la douleur, la fatigue, le désespoir.
Pourtant, il y a aussi du courage, de la force, une dignité humaine à ne pas sous-estimer : se relever, encore et encore, affronter l’épreuve, apprendre à vivre avec l’absence, à transformer les cicatrices en leçons, à garder la lumière même dans la nuit la plus sombre. Aider, ce n’est pas seulement donner de l’argent, c’est aussi offrir un café, un peu à manger, un regard sans préjugé, une écoute sans jugement. Avant de critiquer ou de juger, il faut aller vers l’autre, comprendre son histoire, sa lutte, sa dignité.
La vie à la rue est un drame humain, une épreuve difficile, mais aussi une leçon sur la résilience, la solidarité, la nécessité de changer les lois et les regards. Derrière chaque capuche, chaque masque, il y a un être humain, une histoire de courage et de survie, une lumière qui ne demande qu’à briller.
NDLR : Parfois, Scan-R partage la parole des personnes ayant plus de 30 ans. Elles écrivent au sein d’institutions en lutte contre la précarité.
Auteurs/es : Anonyme, Willy
CES PETITS AVIS ONT ÉTÉ PRODUITS LORS DE DIFFERENTS ATELIERS SCAN-R.