Toutes les vies ne se valent-elles pas ?

Toutes les vies ne se valent-elles pas ?

La migration c’est du mouvement…
Depuis hier, depuis toujours.
À qui appartient cette terre ?
À qui le pouvoir de décider qui entre, qui s’en va ?
Ce n’est pas à moi… c’est à toi ?
Il y a quelques années, j’ai dit au revoir à mes proches. J’ai quitté mon quartier, puis mon pays.
Ce n’était pas facile mais ma vie n’était pas en danger… ce n’est pas le cas pour tout le monde.
Tous les jours, des personnes risquent leurs vies à la recherche d’une vie meilleure ou, tout simplement, d’une VIE : sans douleur, sans guerres, sans famines…
Est-ce que ta vie, ma vie, valent plus que celles des « autres » ?
Je bouge, je change, j’existe.
Je suis migrante et ceux qui sont arrivés avant moi et avant toi l’étaient aussi.
Est-ce que ta vie, ma vie, valent plus que celle de ceux et celles qui sont en Méditerranée ?
NON.
Et n’oublie pas, un jour ça pourrait être toi.

Auteure : Yessi, 30 ans, Huy

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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Les centres fermés

Les centres fermés

Ici, je vais me référer aux centres fermés parce que j’ai des connaissances qui sont actuellement dans des centres fermés pour des raisons incompréhensibles.

J’ai déjà eu à lire certaines revues sur le sujet et je me suis toujours posée la question de savoir à quoi cela mène, quelle est la finalité ?

Le message que je veux faire passer, c’est le fait que ces centres restent un traumatisme pour les personnes migrantes. La plupart ont déjà vécu des traumatismes depuis leur pays d’origine, sans oublier les difficultés du chemin migratoire. Pour moi, il n’est pas correct de leur faire encore vivre un rejet. Vu que la plupart des arrestations sont souvent assez violentes, cela constitue un autre traumatisme pour eux.

En plus de cela, on n’est pas sûr que lorsqu’ils arrivent chez eux, ils ne soient pas tués, persécutés par leur bourreau. Ils ne sont pas pris en charge psychologiquement puisque nous connaissons les réalités des pays en difficulté.

Donc, tout cela va rester dans notre conscience.

Si nous regardons d’un autre point, il est vraiment incompréhensible que quelqu’un vienne ici, s’intègre, se batte pour subvenir à ses besoins et aux besoins de sa famille et se retrouve à devoir recommencer tout depuis le début.

Je trouve que ces centres fermés devraient être bannis de la société, car c’est une forme d’exclusion et de rejet.

Auteure: Justine, 28 ans

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L’immigration

L’immigration

Abandonner hier, faire confiance à une énigme et vivre sans lendemain.

Les armes ont remplacé les fleurs. Les enfants qui riaient sont devenus des cadavres.
Quitter son pays, sa fratrie en quête d’un exil insécurisé, suivre une onde salvatrice pour échapper au pire. Survivre. S’émanciper.
Être immigré c’est quitter ceux qui nous aime, le sol ou l’on est né. Fuir nos racines et s’accrocher à l’inconnu. C’est échapper aux bombes et se retrouver dans une prison dorée.
Les préjugés nous mitraillent, la xénophobie nous guette. Alors que le même sang coule, les regards fusillent le nouvel étranger « Qui est-il ? D’où vient-il ? Que veut-il ? »
Alors que les pensées s’entrechoquent, l’immigré cherche à se réfugier « Que trouverai-je ? Ma vie sera-t-elle sauve ? »
Perdre tant de gens, tant de souvenirs pour se plonger dans l’obscurité, la peur et le rejet.
Le bateau tangue, le moteur gronde péniblement sous le coup des vagues.
Dans le bateau, les vies s’entassent.
Les cœurs meurent.
Les corps tremblent.
Quitter son pays parce que l’autre l’a décidé ou se soumettre à une dictature insensée.
L’invasion et la division ont tué le peuple. Tout être vivant a péri au nom de la gloire et de l’argent. Le gouvernement, allié de la démocratie, a poignardé les droits. L’homme, la femme et l’enfant ont vu leur identité souillée par les obus, leur famille meurtrie, pour que l’autre s’enrichisse et s’autoproclame roi.
Coulent le sang et les larmes.

La tempête en pleine mer dévaste tout. Effraie sans pitié. Mais je reste accroché à la carcasse du bateau. Pensant que le bois me sauvera.
Dieu m’entends-tu ? Me vois-tu ?
Le temps semble se figer, les secondes deviennent des heures et les heures des jours.
En quête d’un futur meilleur, mais une prospérité incertaine. Je suis terrifié.

Finalement à quand viendra la paix ?
Puis un jour, les gouttes de pluie perlent sur mon visage suis-je arrivé à la terre promise ou est-ce le songe du paradis ?

Enfant d’immigré, je m’appelle Soha. Je n’ai jamais connu ce combat, mon père l’a fait avant moi.
Aussi, j’ai eu besoin d’écrire après une exposition réalisée au Musée de la Migration à Bruxelles.
De là, je me devais de poser les mots et me délester des cailloux qui pesaient sur mon dos.
Il s’agit donc d’un hommage aux témoignages, aux œuvres et aux émotions traversés ce jour-là.
L’origine de l’histoire.

Auteure : Soha, 24 ans, Herstal

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Elisabeth, notre responsable des animations interculturelles, était interviewée dans le magazine de la Croix-Rouge, Trajectoires, dans le cadre des ateliers qu’elle organise avec les jeunes du Centre Croix-Rouge de Fraipont.

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Et si c’était moi ?

Et si c’était moi ?

Je parle de la migration car ce sujet me touche. Celui-ci n’a aucun lien avec moi. Cependant, j’essaie de me mettre à la place des personnes qui doivent fuir leurs pays pour, la plupart du temps, des choses qui ne sont pas de leurs fautes. Ils sont simplement soumis à des règles et n’ont aucun droit de parole.

Je me dis qu’à leur place, je ne sais pas si j’arriverais à rester là-bas et si je ne ferais pas comme eux… tenter de fuir mon pays. Cela me touche également car je trouve qu’aucune personne ne mérite et aucune personne ne devrait vivre toutes ces atrocités qui les obligent à devoir quitter leur pays natal.

Si je devais transmettre un mot à tous ces gens, je leur dirais de rester forts, de ne pas baisser les bras et que quoi qu’ils fassent, c’est pour une vie probablement meilleure ailleurs. Même s’ils traversent des choses très dures, ils y parviendront, même si cela peut prendre énormément de temps.

Auteur : Anonyme, Bruxelles

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