Mon pote est mort dans un accident

Mon pote est mort dans un accident

Il y a un mois et demi, à la sortie du confinement, le meilleur ami de Mathys est mort dans un accident de voiture. Aujourd’hui, il est dégouté, en colère, habité par un énorme sentiment d’injustice…

Le mur

En juin dernier, mon meilleur pote a eu un accident de voiture et il a perdu la vie. Le conducteur n’avait que 17 ans. Il n’avait pas le permis et la voiture avait été “empruntée” à son père. Mon ami ne le connaissait pas plus que ça, mais, va savoir pourquoi, il avait décidé de rentrer d’une soirée avec lui. Pas de bol, ils ont fini dans un mur. Un autre passager est également décédé.

Il ne reste rien

Mon ami était un gros malade avec qui je me tapais des barres qui pouvaient durer des heures. C’était un cuistot plein d’avenir. Il nous préparait de ces petits plats ! Pas des bêtes omelettes hein, de vrais plats ! C’était un mec en or. La vie c’est parfois injuste. Il me manque énormément. Je pense à lui tout le temps, surtout en ce moment, surtout pendant ces vacances. En principe, je devais partir en voyage avec lui, aller aux Ardentes… Tout cela sans parler des soirées qui s’annonçaient nombreuses et arrosées. Face à ce drame, je me sens bloqué, triste, je le garde pour moi.

Perdu

Quand c’est arrivé, j’étais ailleurs et ma mère n’a pas voulu rentrer plus tôt. Je ne suis rentré que pour l’enterrement. Sa famille, c’était comme la mienne. Ne pas être présent m’a fait me sentir comme une merde. Quand je l’ai vu enfin, le jour de son enterrement, j’étais dégouté de le voir dans une bête et laide boîte. Il méritait quand même quelque chose de mieux que ça … Depuis que ça c’est passé, je suis en colère sur ce conducteur. Mais je sais que quoique je fasse, cela ne servira à rien. Je suis dégouté par l’absence de justice envers ce chauffard. Il sera jugé comme un mineur, inconscient de ses actes … il avait trop bu. Je m’en veux de ne pas avoir prévenu mon ami qu’il trainait avec de mauvaises personnes. Je le savais… Mais bon, je continuerai d’avancer, pour lui. Mon frérot sera toujours avec moi.

Cet été, Bruxelles-Mobilité, l’administration de la Région de Bruxelles-Capitale chargée des équipements, des infrastructures et des déplacements a réalisé une campagne intitulée Barlos. Différentes personnalités (Kody, Martha Da’ro, SilentJill et Mourade Zeguendi) y ont participé. Leur but : faire en sorte que les jeunes prennent conscience des dangers de prendre le volant sous influence.

Auteur : Mathys, 16 ans, Grivegnée

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

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Flemmarde pendant le confinement ?

Flemmarde pendant le confinement ?

Paraît que les jeunes sont des flemmards qui ne veulent pas retourner à l’école et ne pensent qu’à geeker à longueur de journée. Pour Amal, médias et enseignant·es insistent, trop, sur le fait que ce ne sont pas les vacances, qu’il faut garder, à tout prix, un contact scolaire. Amal n’aime pas ces lourdes étiquettes collées sur la tête des jeunes. Elle invite, le temps d’une lecture, à voir ce qu’il se passe, réellement, à l’intérieur d’une tête de jeune confinée.

Découvrir l’essentiel

Avant, j’étais une acheteuse compulsive. Être confinée m’a donné l’opportunité de me retrouver moi-même, de méditer et de me repositionner par rapport à mes valeurs. J’avais tendance à sous-estimer les choses habituelles, celles qui ne s’achètent pas : rester chez soi, tourner en rond, être privée de la liberté… inimaginables. La mise en quarantaine fait de moi une personne moins distraite par les superflus de la vie. La fermeture des magasins et l’obligation de ne sortir qu’en cas de nécessité m’ont fait prendre conscience que je n’ai pas besoin de gaspiller mon argent pour vivre. J’apprends à être plus reconnaissante que ce que je ne l’étais pour tout ce que je possède et que d’autres n’ont pas forcément, comme un toit, de quoi manger et se vêtir, de quoi faire passer mon temps avec un simple smartphone.

Peu à plaindre

Je sais qu’il y a des personnes opprimées confinées qui ont vécu et continuent de vivre dans de moins bonnes conditions, entre des femmes qui subissent des violences conjugales, des enfants qui se font maltraiter ou des familles entières qui vivent dans un espace restreint. Mes pensées vont plus particulièrement pour ces gens-là. Alors oui, la “flemmarde” que je suis ne veut plus d’une société de consommation qui profite aux riches et délaisse les plus faibles.

Ça change

En confinement, j’ai vu ma routine changer du jour au lendemain. Je prends conscience que vivre le moment présent est très important, on ne sait jamais de quoi sera fait demain. Je découvre les choses simples de la vie auxquelles je ne prêtais pas attention avant. Sortir, pour moi, n’avait jamais été un problème, car je sortais lorsque j’en avais envie ou par obligation, comme pour l’aller à l’école ou à un rendez-vous. “Sortir”, par l’effet de manque, prend aujourd’hui un sens nouveau. Avoir les cheveux collants à cause du gloss après s’être ramassé un courant d’air est une routine qui ne s’est plus présentée pendant des jours, des semaines, voire des mois. Sortir me manque, simplement. M’évader. Respirer un autre oxygène que celui de ma chambre. La “flemmarde” que je suis reconnaît la valeur des choses simples et essentielles du quotidien.

Loin des ami·es, proche de la famille

Être loin de mes amis est frustrant, mais d’un côté, c’est une bonne occasion pour moi de me rapprocher de ma famille et de forger des liens. Bien sûr, on a la chance d’avoir toutes ces technologies qui nous permettent de rester en contact, virtuellement, mais ce n’est pas pareil. Quand on voit la personne en face-à-face, la conversation est plus fluide, avec certaines personnes on peut faire passer le message simplement par des regards ou des gestes. Les rassemblements en famille sont aussi très importants pour moi, se retrouver tous dans une maison autour d’une table en partageant tous la même assiette est essentiel, car j’ai besoin de sentir que j’appartiens à une communauté. La “flemmarde” que je suis a le sens de la famille et apprend à forger des liens forts avec celle-ci.

Je me découvre

Je me suis aussi trouvé une nouvel aspect de ma personnalité : la patience. Ça n’a pas toujours été facile, je suis passée par plusieurs émotions qui étaient le stress, l’anxiété et la peur. Étant étudiante en cinquième année secondaire, je me suis d’abord sentie abandonnée par certains de mes professeurs qui ne donnaient plus de matière, alors que j’ai encore une année diplômante devant moi qui est principalement basée sur les deux dernières du secondaire. Finalement, avec ce confinement, je réfléchis beaucoup à ce que je veux faire plus tard de ma vie, mes études, mes projets. J’y prête beaucoup plus d’attention car le temps passe vite, et là, j’ai beaucoup de temps libre devant moi pour me poser les bonnes questions sur les études que je voudrais entreprendre.

Flemmarde ? Vraiment ?

Alors, c’est ça pour vous, une flemmarde ? C’est une jeune qui apprend à se recentrer sur elle-même? C’est celle qui refuse une société capitaliste et inégalitaire ? Celle qui s’inquiète de son avenir ? Qui se bat pour obtenir le meilleur d’elle-même ? Celle qui sait se poser les bonnes questions ? Nous, jeunes, sommes remplis d’ambition. Nous aussi, nous voulons réussir notre vie, obtenir le meilleur des diplômes. Nous pensons à notre avenir et quand je vois le monde dans lequel nous vivons, je m’inquiète. Pourquoi dénigrer vos jeunes au lieu de les encourager ? Les jeunes d’aujourd’hui, ceux-là même qui sont traités de flemmards ou réprimés par un policier, seront peut-être, demain, les médecins qui vous soigneront, les avocats qui vous défendront dans quinze ans. Nous sommes la future génération. Nous sommes les docteur·es, les professeur·es, les juges, les pompiers et pompières, les policières et policiers de demain.

Auteure : Amal, 18 ans, Bruxelles

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R À DISTANCE.

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Divergences entre générations ?

Divergences entre générations ?

Brassens chantait… Quand ils sont tout neufs qu’ils sortent de l’œuf du cocon, tous les jeunes blancs-becs prennent les vieux mecs pour des cons. Quand ils sont d’venus des têtes chenues des grisons, tous les vieux fourneaux prennent les jeunots pour des cons. Moi, qui balance entre deux âges j’leur adresse à tous un message… (1). Hugo, sans attendre cette balance entre deux âges, en fait de même. 

Les temps changent

Depuis toujours une incompréhension entre les jeunes et les âgés se fait ressentir. Il y a toujours eu beaucoup de différences, beaucoup de changements. L’éducation d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui, les pratiques se font moins strictes, change aussi la place de l’enfant au sein de la famille, changent encore les valeurs transmises par les parents. Bien sûr, la différence d’âge joue. Les expériences vécues ne sont pas les mêmes et, évidemment, les adultes en ont naturellement vécues de plus nombreuses. Le monde dans lequel les jeunes, aujourd’hui, grandissent est tout aussi différent de celui dans lequel les adultes actuels ont grandi.

Hier, aujourd’hui …

Si on regarde bien, ces différences s’expliquent. On n’a pas grandi à la même époque. En effet, à la leur, peut-être, où on ne se souciait pas encore des problèmes actuels : réchauffement climatique, mondialisation, migration, certains phénomènes de société n’existaient pas ou étaient méconnus, comme les droits LGBT, le harcèlement sur internet… 

Combien de fois, n’a-t-on pas entendu « C’était mieux avant » ou « Vous les jeunes, vous ne savez plus rien faire ». Quelque part, on peut leur donner raison. C’est plus que probable, que dans la société dans laquelle nous évoluons, entourés par la technologie, nous, jeunes du jour sommes, en majorité, moins manuel que l’ont été nos parents. Mais est-ce réellement un défaut si nous vivons dans une aire de progrès technologique constant ? Ce n’est au fond qu’une adaptation à notre milieu de vie. 

Des vieux cons ?

Un jour, nous serons amenés à être des adultes. Nous serons d’ailleurs, peut-être, ceux qui diront à nos enfants, quand à notre tour, nous serons dépassés par l’évolution du monde, « C’était mieux avant ». À moins que,… nous parvenions à comprendre et à accepter les différences de générations et de pensées. Ne restons pas dans le passé, ne l’oublions pas non plus, mais utilisons le pour construire le monde de demain, ensemble.

Georges Brassens (1921-1981) poète et chanteur français a écrit et chanté des très nombreuses chansons populaires Chanson pour l’Auvergnat, Les Amoureux des bancs publics, Les Copains d’abord… Avec des mots parfois anciens, il parle d’amitié, d’amour, de tendresse.

Auteur : Hugo, 17 ans, Mortier

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