Abandonner, les choix le premier

Abandonner, les choix le premier

En vérité, je ne sais pas quoi écrire. En fait, j’ai peur d’être jugé, que ce soit à tort ou non.
Je suis quelqu’un de différent, pas différent dans le sens où j’ai plus d’importance, différent dans le sens unique. Je ne sais pas l’expliquer correctement. Aussi, je vais simplement vous dire ma façon de penser, essayer d’expliquer les choses à ma manière. Par un petit (long) poème, merci de le lire. Et surtout merci à celui ou celle qui comprendra.

Je suis seul, comme si, le monde m’avait abandonné
Certes, j’ai peur de grandir et de me laisser aller
La joie et la peur me font rechuter
La peur m’empêche d’avancer
La joie quant à elle n’a pas d’ordre à donner

La vie est stupide, mais belle à la fois
Le chemin tracé pour moi, n’est pas l’un de mes choix
La vie décide pour moi, je ne fais jamais le premier pas
Toujours la tête dans les étoiles, toujours peur de me blesser
Avec mes sentiments, je joue à chat perché

Les cris me font trembler, la vie devient fade
Mais j’ai décidé d’avancer. Plus jamais je renoncerai
Car je sais qui je suis, je suis devenu ce que j’ai choisi

Harrow, c’est moi, et j’aime faire des choix.

Auteur : Harrow, 17 ans, Saint-Servais

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R.

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On ne choisit pas tous d’être différent

Je ne suis pas totalement d’accord avec la phrase : « Pour moi, être différent, c’est être spécial, tu crées ta différence, ce que les autres n’ont pas ».

On ne « choisit » pas tous d’être différent, bien sûr on peut créer sa différence grâce à son style, sa façon de parler…mais accepter une différence telle qu’une malformation physique à la naissance, un problème oculaire…peut-être compliqué car on ne l’a pas choisi.

Certaines personnes l’acceptent et en font une force mais pour d’autres cela peut être plus compliqué à cause du regard des autres, de son propre regard, de certaines réflexions, etc.

Selon moi, l’auteur de ce texte ne se met pas à la place de personnes qui ont du mal à accepter leurs différences. Comment faire de sa différence une force et se foutre de l’avis des gens si nous-mêmes, nous n’acceptons pas ces différences ?

Je pense que chacun réagit différemment et que pour éviter d’être un mouton, il faudrait d’abord arrêter de juger les autres.

Auteure : Clélia, 17 ans, Liège

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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J’ai eu une scolarité plutôt tranquille dans le sens où je n’ai jamais eu de grandes difficultés pour réussir. Une fois sortie de secondaire générale, je me suis empressée d’aller à l’université pour commencer des études de logopédie. Je n’étais pas trop sûre de mon choix, je savais juste que mon entourage me voyait bien là-dedans, le métier semble correspondre à certaines de mes attentes et l’université offre un prestige qui assure une belle place dans le monde du travail semble-t-il. Faudrait-il donc que je me pose plus de questions pour me lancer ?

Après 3 ans d’étude et avoir obtenu tant bien que mal mon bachelier, je peux vous assurer que oui ! La preuve : je ne ferai pas le Master pour obtenir le titre de logopède, et je ne compte pas remettre les pieds dans une université belge en tant qu’étudiante de sitôt.

La raison ? En réalité, il y en a plusieurs. Au fil des années, j’ai réalisé que la pédagogie de l’enseignement ne me convenait pas et me faisait petit à petit sombrer dans une angoisse intense de pouvoir être à la hauteur des exigences externes mais aussi les miennes. En effet, la charge de travail était tellement énorme que je n’avais plus le temps de me poser la question : « Pourquoi ? ». Pourquoi au final j’apprends cela ? Dans quel but ? Que vais-je faire de toutes ces informations ? Que vais-je faire après ? Comment vais-je prendre ma place ? Est-ce seulement fait pour moi ?

Et là, je me suis rendue compte que petit à petit, j’avais perdu sens en mon choix d’étude et à chaque point de matière que j’étudiais tous les jours. J’ai réalisé que toute ma vie, j’avais appris pour apprendre mais sans un but précis sans un goût particulier à l’apprentissage. Et pourtant, paradoxalement j’ai toujours aimé apprendre, tant que ce n’était pas au sein du système scolaire.

En fait, la quantité de matière était tellement énorme qu’il fallait faire des choix : je fais le choix de connaître la partie de matière qui devrait tomber à l’examen et non celle qui m’intéresse le plus ou qui me servira dans ma vie professionnelle. Un sentiment de pas pouvoir aller au bout des choses et d’incompétence grandissait au fil des jours, des mois, des années.

Au final je suis perdue.

J’ai su que je ne pouvais plus continuer comme cela, j’avais besoin, c’était vital de dire STOP. Non, je ne veux pas être l’ombre de moi-même et continuer dans un chemin que je sentais ne pas être le mien. Cette décision créa un moment charnière dans ma vie : OK, je veux arrêter et quoi ? Que fais-je à la place ? Où vais-je ? Comment m’y prendre ? Et surtout, comment l’annoncer à ma famille ? Comprendront-ils ? Et puis en arrêtant, je pouvais penser que j’ai perdu 3 ans de ma vie ? Vais-je oser faire le pas ? J’ai pas le choix si je veux rester en vie.
Au final, j’ai eu de la chance car même si mes parents étaient réticents au débat. Ils ont compris que je ne savais pas faire marche arrière : la question de l’orientation était devenue un poids pour moi trop lourd à porter. D’ailleurs, j’ai voulu aller trop vite en allant au SIEP et en me renseignant sur les Master envisagés pour moi avec mon bachelier. Résultat : j’ai fondu en larmes.

A ce moment-là, j’ai réalisé que je ne pouvais pas me relancer dans des études 3 mois plus tard, j’avais besoin de prendre du temps pour me reconstruire et prendre le temps de poser un choix éclairé. J’ai alors fait la formation Tremplin proposée à IFF Europe qui m’a permis de reprendre confiance en moi, m’exprimer et me questionner sur mon orientation future. Par la suite, j’ai commencé un Service Citoyen.

Si j’avais un conseil à donner, ce serait de s’accorder du temps pour choisir son orientation et le type de formation en fonction de nos besoins et attentes. Et n’ayez pas peur de changer de voie quel que soit votre âge. L’important est de s’écouter soi.
Pour avoir une expérience plus pratico-pratique, un an après le premier essai, j’ai retenté le Salon SIEP avec une position d’ouverture à ce qui était montré de pair en dehors de l’université ou la Haute école. Et croyez-moi ce fut une expérience totalement différente et très enrichissante.

Auteure : Lison, 21 ans, Liège

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Simulations

Simulations

Je crois que mon cerveau, ou mon cœur, a été mal câblé. Le choix est déjà fait, la décision est prise, le train est parti, les voiles ont brûlé, je ne reviendrai plus en arrière ; et pourtant, la simulation continue de tourner. Je reçois les notifs de ce moi-robot qui m’inonde des photos et des statuts de sa vie parfaite, outrageusement réussie : doctorats, palais, amis, reconnaissance internationale… dès que quelque chose semble me manquer, il l’a. Il l’a, et il ne se prive pas de s’en vanter, et c’est mon plus grand malheur.

Heureusement, j’ai pour moi un amour qui a survécu à tous les mauvais choix, qui réenchante les gestes faits mille fois et même, parfois, répare l’injustice biologique de mon cœur défaillant.

Auteur : Laurent, 32 ans, Liège

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Troupeau de moutons

Troupeau de moutons

Matéo, du haut de ses 15 ans, est franc, droit, et sûr de lui. Pour lui, hors de question de mettre un masque dans sa vie. Il souhaite être lui-même, peu importe les conséquences.

Troupeau de moutons

Pour moi, une grande partie des gens sont des moutons, qui suivent le troupeau tout au long de leur vie. Ils veulent faire comme tout le monde, s’habiller pareil, parler pareil et même agir face au monde comme tous les autres. Les gens veulent absolument rentrer dans la norme des autres par peur du rejet, des critiques, d’être jugé et par peur du regard des autres. Les gens ont peur de ce qui est différent, qui ne rentre pas dans la norme. Je ne comprends pas. Pour moi, être différent, c’est être spécial, tu créés ta différence, ce que les autres n’ont pas. Est-ce que si je décide de quitter le troupeau et sortir de la norme, est-ce les gens vont me regarder et me juger? Dois-je avoir peur de cela? Non. Moi en tout cas, je sortirai du troupeau, c’est mon envie. Même si les gens me jugent et m’évitent, je préfère être comme je suis et m’en foutre de ce que les autres disent. De toutes façons, il y aura toujours des gens pour critiquer ce que tu es ou ton image. Moi, je mets ma carapace, les jugements passent et je ne les entends pas.

Auteur : Matéo, 15 ans, Clavier

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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