Étudier encore !

Étudier encore !

Michel a un métier et bientôt, il devra peut-être en changer. Son taf ? Se laver le matin, assister à des exposés, réfléchir au contenu qu’on lui propose, se faire une opinion, synthétiser, retenir, … bref, il doit apprendre ! Autrement dit, il est étudiant ! D’ici peu, son quotidien changera, est-ce qu’il est prêt pour le métro-boulot-dodo ?

Je suis arrivé à un moment charnière dans ma vie. Ce moment tant attendu par certains et nettement moins par d’autres. Je pense que je fais plutôt partie de ce second groupe. Je suis actuellement en dernière année de mes études supérieures voir mon dernier mois ! L’année prochaine, je suis censé travailler ce qui me fait peur étant donné que j’aime ma vie actuelle d’étudiant. J’aime ma vie actuelle, sans compte à rendre, sans trop de responsabilité, sans contrainte. J’aime cette vie ou je peux sortir quand je veux, où je veux, avec qui je veux !

Profiter de la vie

Je n’ai pas envie d’une vie “métro – boulot – dodo, cela ne m’intéresse pas du tout. Je veux profiter de cette vie et en faire ce que je veux sans être obligé de suivre des horaires prédéfinis et être rangé dans une “case”. Mais comment faire autrement ? Où trouver cet argent dont j’ai besoin pour faire ce que je veux ? Je sais que pour faire ce dont j’ai envie, j’aurai besoin de travailler afin d’avoir cet argent mais ce n’est pas ce dont j’ai envie.

Travailler ?

Serais-je heureux dans ma vie ? Oui j’aime ce que j’étudie et ce métier qu’il m’attend, je suis sûr qu’il pourra m’apporter. Je n’ai que 21 ans et je n’ai pas envie de me lancer dans quelque chose que je ferai toute ma vie. Le problème c’est que je ne sais pas quoi faire d’autre. Je n’ai pas d’autres idées/possibilités d’études. Et mes parents, je pense, me poussent vers le travail. Donc revenons à cette question de l’école. « La vie d’adulte », mais qu’est-ce que c’est en réalité ?

Quelle(s) suite(s) ?

Ne suis-je pas déjà en train de vivre ma vie d’adulte ? Pourquoi le fait de travailler et de gagner de l’argent est-il considéré comme le début de la vie d’adulte ? Personnellement je pense que je la vis déjà. La vie que je mène est une vie d’adulte. Je suis en kot, me prépare à manger, fais mes courses, bref la seule chose que je ne fais pas, c’est gagner mon propre argent… Et c’est ce qui est compliqué car pour l’instant je suis encore financé par mes parents mais plus après. Donc à quoi bon vouloir vivre sa vie comme on veut si l’on ne sait pas assurer la suite ?

Auteur : Michel, 21 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R de la Caravane des assises de la jeunesse

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Le retour des frontières

Le retour des frontières

Originaire d’Alsace, région de France frontalière de l’Allemagne et de la Suisse, pour Anna, la possibilité de traverser les frontières de manière quotidienne et d’avoir un mode de vie transfrontalier et hypermobile semblait acquise et parfaitement naturelle. Durant son année universitaire en Erasmus, elle a usé et abusé de cette possibilité ! En train, en bus, en covoiturage, en avion… toute l’Europe était pratiquement à portée de main sur un week-end ! Tout allait bien jusqu’à …

L’avenir ?

L’avenir, je l’imaginais déjà quelque part entre les frontières françaises, belges, luxembourgeoises, allemandes, suisses, italiennes … Je voyais un terrain de jeux, sur lequel je pourrais travailler et / ou vivre d’un côté ou de l’autre comme je l’entendais. Comme vous pouvez l’imaginer, le « grain de sable Corona » a bien chamboulé ma vie ! Fraichement diplômée de l’école d’architecture de Lille, Bruxelles me semblait l’endroit idéal pour avoir accès à des opportunités professionnelles intéressantes, tout en ayant la possibilité de garder des contacts étroits avec mon cercle d’ami·e·s de Lille, de multiplier les allers-retours même en semaine s’il le fallait. Bien avant que tout cela commence, bien loin d’imaginer que nous vivrions une crise sanitaire d’une telle ampleur, j’ai donc emménagé à Bruxelles avec mon copain.

Bruxelles

Bruxelles, la fausse bonne idée et je m’en suis mordue les doigts… D’une part, vivre cette situation angoissante coupée de mes ami·e·s et de ma famille. D’autre part, ne pas avoir la possibilité de découvrir mon nouveau lieu de vie ou de me créer un nouveau réseau de connaissances a été très difficile. Heureusement, je n’étais pas seule ! À Bruxelles, j’ai eu la chance de trouver un emploi, de le commencer en présentiel, d’y retrouver une amie d’enfance qui y faisait ses études. Mais j’avais la sensation qu’à chaque fois qu’un semblant de vie sociale se mettait en place, tout se coupait net au gré des mesures sanitaires. Je me sentais véritablement assignée à résidence.
À l’approche de la date d’anniversaire du confinement, ma situation personnelle à Bruxelles et la gestion de mes angoisses s’améliorent. Cependant, les conséquences du coronavirus, la durée de cette crise sanitaire et le peu de certitudes que nous avons vis-à-vis de ce virus laissent des traces et de sérieux doutes … Et si nous ne connaissions plus jamais une telle liberté de mouvements ? Et s’il n’était plus possible de voyager aussi facilement ? Et s’il fallait, obligatoirement, s’enraciner quelque part ? Ne choisir qu’un lieu unique où vivre et travailler ?

Tout est flou

Toutes les projections sur mon avenir et mon futur mode de vie s’effondrent. Jusque-là, mes convictions étaient intactes. Moi, l’europhile convaincue, j’en viens à douter de la pertinence de l’UE ! Alors que je doute de tout, il me semble devoir faire des choix déterminants pour mon avenir à long terme : quel lieu me correspond ? Quelle entreprise me correspond ? Qu’est-ce qui a du sens pour moi ? Qu’est-ce que j’aime faire ? Bien loin d’avoir la réponse à toutes ces questions, la crise sanitaire aura peut-être déclenché une remise en question généralisée accélérée.

Auteure : Anna, 25 ans, Schaerbeek

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Je m’écris du futur

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Comment prendre de la hauteur, de la distance pour s’éloigner des difficultés et tenter de percer les nombreux nuages d’un ciel inexorablement gris ? On peut se noyer dans les bouquins, les séries, les sorties, s’oublier dans des paradis parallèles ou bien, et bien mieux peut-être, imaginer une lettre envoyée du futur à la personne qu’on est aujourd’hui. C’est à ce très bel exercice que Med se livre !

La toi du futur t’écrit aujourd’hui

Je sais ô combien c’est dur ces derniers temps, que tu es en colère d’être différente et donc rejetée. La misogynie et l’homophobie seront malheureusement toujours présentes dans ta vie. Oui, ils t’ont tapé à cause de ta couleur de peau. Oui, ils t’ont jugée. Oui, les flics t’ont fouillée. Oui, des gens t’ont insultée. Alors qu’au fond, tu as toujours voulu passer inaperçue. Tu as été réduite à ne plus même t’aimer, à détester ton reflet dans le miroir. À haïr ta propre personne. Je sais que certaines portes t’ont été fermées à cause de ce que tu es. Tu t’es renfermée sur toi-même. Toi, petit bout de femme, qui ne comprend pas pourquoi les hommes doivent moins en faire. Pourquoi toi, en tant que fille, tu dois jouer à la Barbie, porter des robes roses ? Pourquoi des hommes te regardent ? Pourquoi t’embrassent-ils alors qu’ils ont l’âge de ton père ? Tu verras que le monde est cruel et, à part toi et ta vision, rien ne changera. Le monde ne changera pas pour toi.

Tu deviendras qui tu es même si ce n’est pas facile<H/3>

Je voulais aussi te parler d’un ressenti que tu as, mais auquel tu évites de penser : ton attirance pour les filles. Un jour tu te rendras compte que ce n’est pas grave. Tu ne l’as pas choisi mais tu l’accepteras. Même si ça sera compliqué pour certains proches, n’oublie jamais que c’est ta vie et pas la leur. Que tu as besoin de leur soutien et pas de leur approbation ! Je sais que tu es révoltée face au monde qui t’entoure, mais tu trouveras la paix. Tu es victime tous les jours de préjugés. Des gens qui te crachent dessus, des agressions, des insultes, tu en auras encore et encore. Mais tu arriveras à en faire une force et tu finiras même par défendre tes avis et tes droits dans des débats. Tu deviendras une féministe LGBT pour la multiculturalité. Tu en seras fière et tu te battras contre les colleurs d’étiquettes.

Libérée<H/3>

En toi, tu auras toujours cette profonde envie de rébellion. En toi, tu auras toujours cette envie que le monde voie enfin que chacun·e est à la fois unique et semblable. Certes les cases dans lesquelles ils t’ont rangée t’ont détruite au point où tu as voulu te détruire. Mais moi, je te le promets, un jour tu relèveras la tête et tu vivras comme bon te semble. Tu seras fière de qui tu es. Tu deviendras une combattante, une guerrière de la justice. Tu défendras tes communautés, et aussi toutes les minorités dont tu ne fais pas partie. Devant tout le monde, qu’il soit content ou pas, tu assumeras qui tu es. Alors oui, ta vie n’est pas rose et crois-moi, ça ne sera pas facile. Tu auras parfois envie d’en finir, mais tu vas continuer d’avancer, de persévérer et tu en sortiras plus grande, plus mature et plus forte. Tu y arriveras. Courage.

Auteur : Med, 18 ans, Wavre

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La ferme, l’école et la ferme encore

La ferme, l’école et la ferme encore

Julien et les animaux de sa ferme, c’est une histoire presque aussi longue que sa vie ! Depuis toujours, il côtoie et travaille avec vaches et moutons et partage ses émotions avec ses ami·e·s à poils. Pour la suite, c’est moins clair, mais comme il le dit, la ferme fera toujours partie de sa vie !

Une histoire de famille

L’agriculture et les animaux, moi j’adore ça. Aujourd’hui, j’ai 13 ans et je travaille dans notre ferme depuis près de 10 ans ! Petit, à seulement 3 ans, je voulais déjà aider mon père. Avant, je préférais de loin les machines : tracteurs, moissonneuses-batteuses, ensileuses… Maintenant, je préfère travailler avec les animaux même si aller faire un tour de tracteur, ce n’est pas de refus ! Mon père, probablement comme son père avant lui, est dans les animaux depuis toujours. J’aurais bien aimé, moi aussi, être agriculteur, mais mon père m’a dit à quel point c’était dur, compliqué. Il m’a dit que, dans le monde actuel, on ne pouvait plus en vivre, que cela coutait beaucoup d’argent et n’en rapportait plus assez. En plus, le corps en prend un coup, à 40 ans on a déjà mal partout. Maintenant, j’aimerais mieux être menuisier et créer ma propre entreprise. Pour nos fermes, on en a une qui est collée à notre maison et une autre chez mon grand-père de cœur. Les animaux sont mes meilleurs amis. Nous, on a des vaches et des moutons. Même si je râle toujours un peu quand on me le demande, j’adore aller les nourrir et une fois que j’y suis, je ne veux plus sortir des enclos. J’adore leur parler, je pense même qu’ils connaissent des secrets que personne d’autre ne connait. Les animaux me calment, me déchargent du stress que je retiens en moi, ce sont mes psychologues.

L’école, une autre histoire …

À une époque, j’en ai bien eu besoin de ces psys un peu spéciaux. En quatrième et cinquième primaires, les professeurs et certains élèves étaient trop sévères et durs avec moi. Même s’il y en avait des sympas, c’était vraiment insupportable. À un tel point que j’ai dû changer d’école. J’ai essayé d’en parler mais je n’y arrivais pas comme il le fallait. Les seuls avec qui j’arrivais à en parler, c’était ma mère et les animaux. Je trouve déjà que ma mère est une pro pour m’écouter mais les animaux, on dirait qu’ils comprennent tout ce que je dis et qu’ils apprécient de m’écouter. Une fois que j’ai changé d’école, j’ai rencontré de nouvelles personnes et c’est aussi là que j’ai eu le meilleur prof du monde.

La MJ

Aujourd’hui, je n’ai plus trop le temps d’aider mon père à la ferme. Je vais à l’école des devoirs de la maison des jeunes. Quand je rentre, il est déjà tard et les animaux deviennent un peu virtuels, je joue à Farming Simulator. C’est vrai que jouer aux jeux vidéos, c’est différent. Avec tout ce qui se passe à l’école, ça fait du bien de penser à autre chose en jouant, mais l’agriculture restera quand même près de moi.

Auteur : Julien, 13 ans, Louveigné

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Money, Money, Money

Money, Money, Money

Money, Money, Money, en français, cela se traduit par “Argent, Argent, Argent” c’est une chanson d’Abba.* Ce titre se prête bien au texte de Pierre (le prénom a été changé). Pour lui, l’argent c’est quelque chose de très important. Il aime l’argent, il aime en avoir et voudrait que son portefeuille soit plus fourni demain qu’aujourd’hui, attention cependant, il n’est pas prêt à tout pour ça.

 

La bonne paye

J’aime l’argent, et j’aime le compter quand il y’en a beaucoup. Ce n’est pourtant pas une addiction, non, c’est quelque chose de normal pour moi. À partir de ma première paye, j’ai développé une passion pour l’argent. J’ai travaillé en carrosserie, et quand j’ai reçu ma première paye, j’ai tout de suite été à la banque pour retirer l’argent en cash. Assis sur un banc, j’ai compté les billets pendant plusieurs heures. C’est à ce moment-là que j’ai développé une passion pour les grosses liasses d’argent en cash.

 

Les poches vides

Aujourd’hui, je suis déçu parce que je n’ai plus de cash dans ma poche. Je suis déscolarisé. Avant, j’étais à l’IFAMPE, une école qui permet aux étudiant·e·s de suivre des cours et de se mettre tout de suite en situation professionnelle d’apprentissage. Grâce à ça, depuis décembre 2020, j’avais un contrat rémunéré mais comme je n’ai plus été aux cours, j’ai été viré. En septembre prochain, j’aimerais m’y réinscrire pour me former en terrassement ou en carrosserie. Je veux suivre les cours sans plus m’absenter, je veux mieux me comporter en cours, arriver à l’heure à l’école et me faire engager après mes trois ans d’apprentissage.

 

Construire

Pour moi, c’est important de gagner de l’argent parce que j’ai des projets. Je veux pouvoir m’acheter une voiture dès que j’ai le permis, et mettre de l’argent de côté pour pouvoir construire une maison dans quelques années. Je serai fier de moi parce que ça sera de l’argent propre et je serai récompensé du travail que j’ai fourni. J’estime que ça sera un argent que je mérite et je serai satisfait de mon travail. Par le passé, j’ai déjà eu des galères. J’ai déjà pensé à des moyens de me faire de l’argent rapidement. Je ne suis pas fier d’avoir pensé comme ça, mais je me suis rapidement rendu compte que ça allait me créer des ennuis plus qu’autre chose. Alors je suis patient pour pouvoir gagner correctement ma vie. Si je peux te donner un conseil, si tu me lis, si tu veux de l’argent, va travailler ou fait des études pour avoir un métier qui te rapportera beaucoup et qui te rendra fier.

 

Note de la rédaction : Money, money, money est une chanson – aussi populaire que stupide du groupe suédois Abba. Si on s’attarde un peu sur les paroles, on comprendra que la chanteuse – Anni-Frid Synni Lyngstad – a des factures à payer et qu’elle fera tout ce qui faut pour ne plus en avoir et vivre comme une folle : “Si je me trouvais un homme fortuné. Je n’aurais plus du tout besoin de travailler, je ferais l’imbécile et je m’amuserais comme une folle?” Vision passionnante du rôle de la femme ! Derrière tout cela, cette chanson nous dit, tout comme Pierre, que ce n’est pas si simple de gagner des sous !

Auteur : Pierre, Verviers

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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