Nous sommes belges

Nous sommes belges

Anaïs a quinze ans, elle est blanche. Abraham, 3 de moins est son petit frère et il est noir. Elle a profité d’un atelier Scan-R pour nous offrir un texte à la fois poétique et humaniste

Avec son petit air malicieux et ses yeux brillants, Abraham, mon  frère,  fait craquer beaucoup de monde  Pourtant, des centaines et centaines de personnes ont encore peur de la différence. Tellement peur, qu’ils en viennent à haïr les personnes .

Il est mon frère.
Je suis sa soeur.
Une couleur de peau peut-elle nous enlever ce lien fraternel? Non, pas à nous.
Il a les cheveux frisés.
J’ai les cheveux lisses.
Et alors?

 Quand je parle avec les gens, j’entends beaucoup de remarques telles que «  mais c’est pas ton vrai frère alors? » ou « ben non, il a pas les mêmes parents que toi! ». Mais ça ne change rien. Un lien de fraternité, c’est plus qu’un nom sur une feuille ou les mêmes parents. C’est beaucoup plus. C’est un  « lien magique », une complicité, de l’entraide. mais des disputes aussi. Nous sommes frère et soeur et rien ni personne ne pourra nous enlever ce lien si particulier.

Tout le monde est pareil. Nous avons une bouche, deux oreilles et un nez. Une couleurs de peau ne devrait pas provoquer rixes et guerres. Les gens ont peur. Peur de la différence. Mais quelles dissemblances avons-nous? Une couleur. Une putain de couleur qui rend les hommes si détestables.

Mais réfléchissons…Quand nous avons chaud, nous devenons rouges, quand nous avons froid, nous devenons bleus; quand nous avons peur, nous devenons vert, quand nous serons morts, nous serons gris. Alors qui sont les hommes de couleur ? Les Chinois ? Les  Éthiopiens ? Les Brésiliens ? Nous ?

 

Auteure : AnaIs, 15 ans, Jalhay

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

Et d’autres décryptages

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R

Les petits avis, épisode 3

Les petits avis, épisode 3

Scan-R, dès le départ, donne la parole à tout le monde… Dans les témoignages que nous avons reçus, certains étaient un peu trop courts pour faire l’objet d’un post sur notre site. Nous avons donc décidé de rassembler ici ces petits avis !  

marline, 13 ans, namur

Le confinement me rend folle ! Cela devient insupportable ! Mes activités me manquent énormément, il n a rien a faire. Je m’ennuie ! Mes amies me manquent, mes cours de dessin me manquent énormément et j’ai peur pour mes études à venir ! J’espère que cela sera bientôt fini et qu’on reprendra une vie normale. Qu’il en sera terminé du virus et des décès.

Sébastien, 23 ans, Woluwé-Saint-Lambert

Chaque jour nous recevons un crédit unique, un crédit qui va à rebours et qui ne peut être récupéré ou étalé. Chaque jour nous recevons 24 heures, 1440 minutes, 86400 secondes et nous pouvons en faire ce que nous voulons.

D’ordinaire on consacre ce temps au travail, ce qui nous laisse peu de temps pour soi ou pour nos projets. Mais nos habitudes ont étés chamboulées, cela nous laisse une occasion unique réaliser ces choses qu’on se disait pouvoir faire « si on avait plus de temps » : regarder des films, lire des livres, jouer à des jeux vidéos, etc. ou commencer des projets que l’on imaginait à peine dans la maison. Contrepartie : l’ennui, la procrastination, devoir faire le ménage plus souvent, et l’on peut se découvrir des choses chez nous qui ne nous plaisent pas.

Nous vivons quelque une situation extraordinaire : malgré le fait que nous devions être isolés les uns des autres, on peut rester en contact avec nos amis et familles. À phénomène unique, occasions uniques : renouer avec d’anciens contacts, rejouer à des vieux jeux, explorer de nouvelles envies, de nouvelles passions, …

Vous pouvez redistribuer votre crédit journalier comme bon vous semble, profitez-en !

Margo, 16 ans, Namur 

Au début, le confinement a été très compliqué. J’ai dû stopper net toutes les activités musicales et sportives que je pratiquais. Maintenant, ça va j’ai plein d’exercices pour l’école et mon club de sport. Je lis et je pâtisse pour occuper mes journées. Avec mes parents nous avons fait beaucoup de rangements et à la longue, on n’a plus vraiment envie de sortir.

Salvatore, 13 ans, La Louvière

La matin, je profite en me levant tard et quand je me lève, ma mère me harcèle : « Après ton petit déjeuner, tu dois travailler au moins 2 heures, une demi-heure pour chaque matière après, tu t’habilles et tu t’entraines dehors ». Elle planifie mes journées. Sans mentir, je n’aime pas trop travailler, mais bon, je suis bien obligé ! L’après-midi, je sors dans la cours et fais quelques tires au ballon mais ce n’est pas la même chose… J’espère reprendre mes activités sportives très vite parce que le foot, c’est toute ma vie ! Chose positive, maman joue avec moi et parfois elle m’entraîne. Pour le reste, je balance entre grande tristesse et ennui.

Emma, 16 ans, Grimbergen

Mon confinement se passe bien le seul problème c’est que je ne vois plus mon petit copain, ce qui est très dur pour moi. À part ça, je m’occupe, je bronze, je mange beaucoup, je dors, je regarde des séries sur Netflix, j’appelle mon copain, des amies, ma grand-mère, j’écoute de la musique et je reste beaucoup sur mon téléphone. Ce qui m’ennuie,… j’essayais de diminuer le temps rester dessus…Vu que ne je sors plus, j’ai pas d’autre choix pour rester en contact avec les personnes que j’aime. Au tout début, c’était juste un simple virus puis je me suis rendue compte que c’était assez grave. Maintenant que c’est fermé, ça fait bizarre ne plus aller en cours, ne plus voir les amies, les profs… puis les cours à distance c’est très compliqué.. Je ne croyais jamais pouvoir dire ça mais l’école me manque ! 

Et d’autres décryptages

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R

Songe d’un confinement sans fin

Songe d’un confinement sans fin

Pour Maude, 22 ans, tous les jours de ce confinement se ressemblent. Entre les jeux vidéo et les applis de rencontres, elle passe le temps et tente de combler le vide.  

Confinement jour 3. Ou 4. Je sais plus.

Chaque matin, c’est le même rituel. 7h du matin, je me réveille, je traîne au lit. Je suis sur mon téléphone, je réponds vaguement aux messages que je reçois sur les différentes applications de rencontres que j’ai installées. Aaaah, ils se ressemblent tous, quelle tristesse. 

8h du matin, je mets de la musique. Pas trop fort, mais pas trop doucement non plus. Je sais que ça va réveiller les voisins mais bon… Est-ce que je m’en soucie ? Pas vraiment. Je vis ce confinement seule et j’ai besoin de meubler le vide. Menu : thé vert, fruit, céréales. Là aussi, la routine ne change pas.
Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de ma journée ? Appeler mes potes ? Ça fait déjà six fois en trois jours que je les appelle.  Appeler mes parents ? Non, ils se feraient un malin plaisir de trouver quelque chose à critiquer, même à distance. Bon et bien… Il ne me reste plus grand-chose. J’ai acheté un jeu vidéo, dans lequel tu peux simuler une vie parfaite. Peut-être que je devrais faire ça, vivre ma meilleure vie à travers la simulation puisque dehors c’est interdit.
Le temps passe si vite, et en même temps j’ai l’impression que le monde est mis sur pause. Au bout d’une -petite- semaine de confinement, j’ai déjà fait le tour des amis à appeler, des activités à faire… Peut-être serait-il temps de se retrouver avec soi-même, dans le silence ? Ah, quelle idée déplaisante. Alors, je fais une sieste. Et je rejoue aux jeux vidéo. Et je mange. Et j’ennuie mes amis. Et un nouveau jour se lève.

Confinement jour 5

Céréales, thé, fruit. Musique. Voisins qui râlent. 

Je cherche sur internet les codes de triche du jeu pour avoir plus d’argent, à défaut d’en avoir en vrai. Bon, je vais discuter un peu en ligne. Dans ma petite boîte à messages d’un site de rencontres bien connu, un message se démarque des autres.  ‘’Ravi de rencontrer quelqu’un qui déteste les champignons autant que moi’’. Incroyable, quelqu’un qui sait lire une description. Je réponds. Il est plutôt mignon, la conversation est chouette, il est où le piège ? Ah, le voilà, il habite dans le pays d’à côté, et on ne parle pas la même langue. Peut-être pourrais-je profiter de ce «congé » forcé pour apprendre le néerlandais, qui sait ? 

Je pourrais aussi en profiter pour me remettre au dessin. J’ai toujours voulu faire une école d’art, mais je n’ai jamais trouvé que ce que je créais était assez bien que pour me proclamer artiste. Et puis mes parents étaient contre. Mais maintenant que je vis seule, dans mon propre appartement, je vais dessiner. Bon, ça doit être comme faire du vélo, ça ne s’oublie pas. Finalement, je m’en suis plutôt bien sortie. J’ai quelques fois déraillé, mais ça ressemble à quelque chose d’à peu près correct. Le plus dur pour moi dans le confinement, c’est vraiment d’être seule. Je viens d’une grande famille, où il y avait toujours du bruit, peu importe l’heure, toujours quelque chose à faire. Et là… Rien. Le vide. Moi, moi-même, et mes pensées. L’idée de me retrouver seule face à moi-même a toujours été quelque chose qui m’effraie, et pourtant, m’y voilà forcée ! Quelle ironie. Merci le pangolin.

Avant ce confinement, je n’étais jamais restée aussi longtemps chez moi. Je redécouvre mon appartement. Je le décore. J’y accroche mes dessins. 

Oh, et j’ai fait des cookies. Bon y en a une dizaine, je ne vais pas pouvoir tous les manger seule. Puis j’ai toujours préféré la pâte à cookies plutôt que le biscuit cuit. Peu importe. Ils feront office de décoration dans ma cuisine ! 

« Slaap lekker » On a discuté toute la journée. 

Confinement jour 6 

Rituel classique du matin, on rajoutera que j’ai traîné au lit devant cette application bien connue qui consiste à faire une chorégraphie derrière une musique. Je me suis toujours moquée des gens qui adoraient cette application, et j’en fais mon plaisir coupable, c’est drôle. 

« Good morning cutie ! » Les messages matinaux font toujours chaud au cœur, c’est toujours drôle de savoir que tu fais partie des premières pensées de quelqu’un.

Bon, mon frigo et mes armoires paraissent un peu vides… Puis je m’ennuie, j’irais bien faire des courses. En arrivant au magasin, il y a de la file. Chaque personne doit obligatoirement prendre un caddie pour y entreposer ses courses. J’ai laissé ma monnaie à la maison puisque c’est quelque chose de sale et qui véhicule on ne sait combien de microbes. Finalement le vigile me montre comment obtenir un caddie sans pièce, ça consiste à insérer sa clé dedans. Pas bête cette astuce, pourquoi je n’y ai pas pensé… Quand je rentre dans le magasin, je me rends compte que c’est la première fois qu’il est autant bourdonnant de monde. J’ai acheté du mousseux, je ne sais pas ce que je vais fêter, mais je trouverai bien une raison. J’arrive à la caisse et là… Masque, gants bleus, combinaison qui lui recouvre tout le corps : une espèce de chirurgien s’approche de mon caddie. « Pardon, je désinfecte votre caddie ». Ah… d’accord. C’est donc ça la pandémie qui nous frappe ? Des minions géants et des rayons de papier toilette vides ? Ce monde est vraiment bizarre.

Je rentre, je mange, encore une fois rien de très surprenant. 

Sauf que ce soir, en cuisinant, on a décidé de se faire un appel vidéo. Il est encore plus mignon que sur les photos, il y a quelques moments de silence, c’est gênant. On rigole beaucoup. Je suis contente qu’il soit là pour combler le silence de temps en temps.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Maude, liège, 22 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

Et d’autres décryptages

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...
Bulle

Bulle

Michaël a 22 ans, il habite à Bruxelles. Le jeudi 12 mars, alors qu’il savait ce qui se passait en Chine. Il a appris, comme nous toutes et tous, que des nouvelles mesures avaient été prises en Belgique, pour faire face au virus. Ecoles, restaurants, bars, activités récréatives, tout devait être stoppé, suspendu. Le monde marquait une pause depuis, il est dans sa bulle.

Un événement inédit

Pour moi, comme pour les autres, c’était une première : je n’avais jamais vécu ce genre de situation avec d’aussi grandes répercussions. Jusque-là, je n’avais pas pris conscience que ça serait la dernière fois que je verrais mes proches car après cela,… J’ai passé le week-end chez mon copain pour en profiter un maximum avant qu’on soit confinés jusqu’à …

Cette situation me touche,…  j’avais l’habitude de sortir, de voir mes proches, de profiter de bons moments à leurs côtés. Du jour au lendemain, ne plus me retrouver à leurs côtés me fait un pincement au cœur. Je ne suis pas une personne qui aime être au téléphone, je préfère voir la personne dans la vraie vie.

Les premiers jours étaient difficiles. Dur de s’habituer à cette situation. Rester à la maison, c’est bénéfique cela me permet de me recentrer sur moi. J’aime me retrouver seul, c’est à la fois apaisant et relaxant. Je fais quelques promenades avec ma chienne, des petites tours de 5 à 10 minutes, je prends l’air. Être enfermé est perturbant. Sortir comme ça, l’espace d’un moment, on peut un peu oublier le confinement.

Un cocon de solitude 

Plus, les jours passent, plus, je sens que cette routine qui s’installe. Notre esprit doit s’adapter à la situation. L’absence de mon copain est de plus en plus pesante. Bien-sûr,  je suis entouré de ma famille mais ce n’est pas la même chose qu’avec mes amis et mon copain car la plupart du temps, je suis dans ma chambre, dans mon cocon. Les seuls moments que je passe avec ma famille, c’est pour le dîner où nous échangeons notre ressenti face à la situation tout en discutant et en mangeant un bon repas.

Dans un sens, j’aurais aimé être avec mon copain. La personne que j’aime depuis 4 ans et demi, le fait qu’il ne soit pas à mes côtés me pèse beaucoup. Comme dans toutes les relations,  nous vivons des hauts et des bas. Mais ces moments avec lui, même sans faire quelque chose de particulier, me manquent, toutes les sorties, au cinéma, aux magasins, tout me manque. Le confinement m’a fait rendre compte que le manque d’une personne devenait pesant chaque jour qui passe et par moment, c’est dur de ressentir cette douleur.

D’autres de mes proches ont de la chance. Ils ont leur copain/copine avec eux même si, de temps en temps, ça ne doit pas être facile chaque jour de voir la même personne en permanence. Moi, j’aurais aimé traverser cette épreuve avec mon copain car cela m’aura permis de me rapprocher de lui. Parfois j’envie les gens qui sont ensemble, je les jalouse même car j’aimerais tellement être aux côtés de mon gars. La solitude prend le dessus…
Mon moral prend un coup chaque jour qui passe. Les proches me manquent, mon copain me manque, le fait de ne pas les voir depuis un bon moment ou via la caméra n’arrange pas les choses.  

Une épreuve

Malgré les noirceurs de ce confinement, je me dis qu’il faut toujours relativiser et croire que la lumière est au bout du tunnel. Elle arrivera à un moment donné même si actuellement, ce n’est pas encore gagné. Tout cela me semble interminable. Un jour, le confinement sera levé définitivement. À un moment, je pourrai reprendre un rythme de vie normal, je pourrai revoir mes proches et mon copain… Après on en reparlera de ce confinement … en rigolant.

Cette épreuve, ce n’est pas seul qu’on la traverse… Il y a toujours quelqu’un avec qui on peut discuter de nos problèmes, de nos inquiétudes face à ça ou d’autres choses encore. Ça fait du bien d’entendre d’autres personnes. Parfois, je peux me sentir seul comme dans une bulle mais, grâce aux réseaux sociaux, je peux exprimer ma créativité et me sentir mieux après. Ces réseaux permettent de garder contact avec mes proches et mon copain, ce n’est pas quelque chose d’indispensable mais cela permet de nous évader et d’oublier cette frustration du confinement.

Je souhaite faire passer un message à toi qui lira ceci : fais attention à toi, n’hésite pas à prendre l’air quelques minutes en allant dans ton jardin, dehors mais surtout prends soin de tes humains préférés. 

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Michaël, Bruxelles, 22 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

Et d’autres décryptages

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...
La gifle

La gifle

Pendant un an et demi, Amélia a eu une sale histoire et on ne peut pas appeler ça une histoire d’amour. Victime de celui qu’elle aimait, elle pense aujourd’hui à toutes les autres femmes qui sont deux fois prisonnières. Une première fois du virus, une seconde fois de leur gars.

Le confinement ce n’est pas chouette. On ne peut plus aller au cinéma, prendre un verre avec des copains, faire ses courses tranquillement ou seulement, bêtement, se balader en paix. Du haut de mes 20 ans, j’ai vécu un tout autre confinement qui, lui, a duré 1 an et demi. Livrée à moi-même, je tombe sous le charme d’un homme qui, au début, avait tout d’un gentleman. Il se présenta comme un héros, il m’a promis la lune et dans mon malheur… je l’ai cru.

L’oiseau était dans la cage. Interdiction de sortir, souffrances physique et mentale, surveillance constante, rabaissement et j’en passe. Aveuglée par ses moments de tendresse entre deux « personne d’autre que moi, jamais ne voudra de toi, Amélia » je ne vivais que par lui. Je restai car j’étais conditionnée, IL m’avait conditionnée. 

Certaines femmes le sont aussi, mais avant le confinement, elles avaient l’opportunité de s’aérer l’esprit. Aujourd’hui, je pense à toutes ces femmes qui, malgré elles, se retrouvent confinées avec leur bourreau. Ces femmes qui s’acharnent à éduquer leurs enfants du mieux qu’elles peuvent, qui malgré leur fatigue et la pression, s’occupent de leur maison comme des chefs et qui ne reçoivent jamais la reconnaissance qu’elles mériteraient. Je veux qu’on pense à elles car quand nous nous plaignons que le wifi bug, elle reçoivent une gifle pour une assiette mal rincée. 

A écouter aussi en podcast ici

Info en plus. Dans “Coronavirus en Belgique: les lignes d’écoute pour les victimes de violences conjugales sont saturées”, une dépêche de l’agence Belga publiée sur le site de la RTBF, on apprend que, depuis le début du confinement, le nombre d’appels passés au 0800/30.030 a doublé. Ce numéro est celui de Ecoute violence conjugale, disponible 7/24, il permet – gratuitement et dans l’anonymat – de parler de la situation. Parler, c’est un premier pas vers une solution.

Auteure : Amélia, 20 ans, namur

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

Et d’autres récits

Vivre, avec ses grands bonheurs et ses petits malheurs

J’aurais aimé savoir plus tôt qu’il ne faut pas toujours chercher à être heureux•se en permanence pour vivre une vie belle et épanouie. « Comment ça va ? ». Presque systématiquement, la réponse à...

Intraçable

J’ai toujours rêvé de laisser une trace. Moi dans la vie, je ne veux pas qu’on m’oublie. Je veux que les gens se souviennent de moi. Pas pour avoir fait de grandes choses. Mais juste pour qui je...

Quand tout semble s’éteindre…

Quand le vent souffle fort et que le ciel se ferme,Quand la nuit semble longue, et le cœur, à l’extrême,Rappelle-toi toujours, au plus creux de l’orage,Que l’aube se prépare, cachée dans les nuages....

Bavard

Être bavard c’est à la fois une qualité et un défaut. On ne choisit pas d’être bavard. Nous, les bavards, sommes confrontés à parler mais alors, beaucoup parler. C’est chouette de parler, d’être...

LES PETITS AVIS, EPISODE 120

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...

Quand la danse des souris n’attend pas le départ du chat

Au sommet d’une colline, à l’ombre des cerisiers en fleurs, se trouve le temple des Maitres du Miaou-de. Sous les arches imposantes, les trois chats de droit divin décident au quotidien de la marche...

Au-delà des heures

Si je pouvais franchir les murs du temps,Toucher l’hier, caresser l’avant,J’irais cueillir les rires oubliés,Et consoler les cœurs brisés. Je glisserais des mots sur les blessures,Allégerais les...

Prendre son temps

La nuit est tombée depuis un moment, Seuls deux amis restent encore un instant, Leurs années de lycée sont derrière eux, Soudain l’un demande si avant c’était mieux, Son ami reste d’abord étonné, Ne...

L’enfant sous la pluie

Un petit garçon, les pieds dans l’eau, est impassible depuis l’aube. Manteau, écharpe, capuche. Un seau à la main, parapluie dans l’autre. Il arrose une plante déjà noyée par les flots, la seule...

Comment pardonner quand on voit un enfant tué ?

Je regarde la télévision, et je ressens une profonde colère ainsi qu’une immense tristesse en voyant tous ces enfants décédés à cause de la police. Comment pourrions-nous empêcher que de tels drames...