Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc dans un seul article sobrement intitulé “Les Petits Avis”.
Pourquoi la vie est plus belle avec une sœur jumelle ?, Juliette, 17 ans, Nivelles
Avoir une sœur jumelle ça change la vie car c’est comme avoir une complice, tout le temps.
Quand on est à la maison, on fait quasiment tout, ensemble. Ma sœur et moi on partage des passions, des rêves et des objectifs. On n’a pas peur de se dire nos 4 vérités et c’est pour ça qu’elle est irremplaçable.
Je peux avoir l’avis et la réflexion d’une personne de mon âge sans aucun jugement et je ne me sens jamais seule et plus comprise.
Sans bruits !!, Anonyme, 17 ans, Liège
J’aimerais rester seul. Ma journée commence à 7h. Je vais à l’école. A 8h15, mes cours commencent, puis, se terminent à 17h. A 20h, il faut que je dorme.
Je me réveille, il y a ma famille autour de moi, en train de faire du bruit. Je vais au parc pendant le temps de midi, les voitures et gens qui marchent dans la rue font du bruit. Maintenant, je suis assis à un atelier et tout le monde fait du bruit avec son bic.
Je veux 15 minutes de calme.
La liberté, Anonyme, Liège
Le sens de la vie, c’est la liberté, car on est des êtres humains, donc, on n’est pas né pour être mis dans des cases. Alors, pour moi, c’est une chose importante de ne pas être mis dans une case et être libre.
Malheureusement, dans ce monde, notre liberté est de plus en plus restreinte et presque inexistante pour d’autres, à cause de la guerre ou des dirigeants du pays. C’est pour cela qu’il faut se méfier des gouvernements.
Pour le peuple ?, Willy, 58 ans, Charleroi
Je suis en train de regarder un film à la télévision.
Il parle du génocide et de l’esclavage des peuples d’Afrique. Depuis des siècles, l’histoire humaine est marquée par la cruauté, par des hommes devenus bourreaux. C’est douloureux de voir cela : des êtres humains frappés, humiliés, forcés à travailler jusqu’à l’épuisement, et parfois jusqu’à la mort s’ils n’obéissent pas. L’être humain a toujours montré une capacité à faire du mal. Beaucoup d’hommes blancs, à travers l’histoire, ont préféré exploiter les autres plutôt que de salir eux-mêmes leurs mains. Et encore aujourd’hui, les génocides se poursuivent ailleurs dans le monde.
On se demande quand cessera cette cruauté, quand l’humanité comprendra que tant de personnes souffrent en silence, avec des douleurs immenses.
Nous vivons aussi, d’une certaine façon, un nouvel esclavage, pris au piège d’une société qui enchaîne les peuples sous des systèmes de profit et d’injustice. Tout est devenu plus cher : manger, boire, se loger, payer l’électricité, l’eau, le gaz. Les gouvernements semblent agir davantage pour leur propre bénéfice que pour leur peuple. Cette logique mène à la misère et au désespoir, et fait planer le risque d’une nouvelle guerre mondiale, où des pays entiers seraient détruits et où tant d’enfants seraient sacrifiés.
Beaucoup de gens ont peur de parler, de révéler la vérité, de peur d’être tués ou de disparaître à jamais. En Belgique, par exemple, on laisse des personnes dormir dehors, souffrir dans le froid et la pluie, mourir dans l’indifférence.
Où est le cœur de l’être humain quand il détourne les yeux de la douleur des sans-abris ?
Heureusement, certains ne jugent pas, ne critiquent pas et tendent la main : associations, structures d’aide, tables ouvertes. Mais cela reste malgré tout une trahison de la société dans son ensemble. Nous vivons dans un monde en échec. Beaucoup se cachent derrière un masque, refusant d’affronter une réalité désespérée. Même avec du courage, nous devons faire face aux préjugés, à l’absence d’humanité, à l’indifférence. Les blessures laissées par la vie sont profondes et marquent la mémoire. La rue, elle, détruit les corps et les esprits : marcher sans répit, souffrir du froid glacial, lutter pour survivre… c’est une bataille épuisante, surtout en hiver. Et voir ceux qui meurent dehors nous rappelle le deuil, l’injustice, la dignité bafouée, l’espoir brisé. Les regards se détournent, rendant la souffrance invisible. On ferme les yeux, on ferme la porte, on range la douleur dans un placard. On abandonne un monde dans la faim, on laisse des enfants mourir de faim, sans réagir.
L’hypocrisie règne souvent, et il vaut mieux parfois s’éloigner de ceux qui exploitent la bonté des autres.
Malgré tout, rendre service, c’est aussi savoir garder le cœur ouvert. Même si cela fait mal parfois, c’est ce qui nous maintient humains.
NDLR : Parfois, Scan-R partage la parole des personnes ayant plus de 30 ans. Elles écrivent au sein d’institutions en lutte contre la précarité.