L’humain plus bête que les bêtes ?

L’humain plus bête que les bêtes ?

Quatorzième jour de confinement, mon esprit est fatigué. Je suis fatiguée. J’essaie de m’occuper mais en vain. Je pense que les humains ne sont pas faits pour être enfermés aussi longtemps. Mais finalement quatorze jours, est-ce beaucoup ? La mentalité des gens changera-t ’elle à la fin de cette période ? 

 Je me pose beaucoup de questions. Nous ne supportons pas l’idée d’être enfermés, pourtant nous infligeons ça et bien pire à des milliards d’animaux. En effet, d’après l’article de Thomas Depicker paru en février 2019 sur Moustique, plus de 26 millions d’animaux sont abattus par mois. Les porcs sont les animaux les plus abattus. Ils représentent 59% à eux seuls. D’après Animal Rights, chaque année en Belgique et au Pays-Bas, plus de 2,5 millions d’animaux de laboratoire sont tués… Pire encore, plus de la moitié de ces animaux sont morts avant que ne soit menée la moindre expérience… ces animaux n’étaient qu’un stock.

Certains êtres humains sont vils et cruels, certains détruisent. J’espère qu’après ce confinement, une remise en question générale apparaîtra et qu’une prise de conscience naîtra afin que nous arrêtions, enfin, de détruire notre belle planète. J’aimerais que les gens se rendent compte du mal qu’ils font lorsqu’ils enferment des animaux sans s’en occuper. Un animal n’est ni un jouet ni un ornement, il n’est pas fait pour vivre seul ou abandonné dans un coin. J’ai beau espérer que ça change, je crains que cela ne change jamais. Le fait que l’être humain puisse penser au bien-être animal avant son plaisir pécuniaire me parait dérisoire. 

 J’ai envie de m’évader, j’ai envie de profiter. Je vis avec ma famille, c’est amusant mais il m’est impossible d’être seule lorsque j’en ressens le besoin. Mon esprit essaie de s’évader mais il n’y arrive pas. Et les animaux ? Comment font-ils lorsqu’ils veulent s’évader ? Eux non plus ne sont jamais seuls. Être enfermés toute leur vie dans une cage, tel est leur sort. Comment puis-je me plaindre après seulement quatorze jours ? Je me sens égoïste vis-à-vis d’eux. 

J’aimerais faire passer un message, j’aimerais que les gens bannissent de leur vie les zoos et les cirques utilisant des animaux. Certes c’est divertissant, mais c’est tellement cruel. Pouvez-vous vous imaginer être arraché à votre famille puis enfermé seul dans un endroit qui vous est inconnu bien loin de votre milieu naturel ? Pouvez-vous vous imaginer d’être torturés durant toute votre vie afin de réaliser différents tours devant une foule en délire ? Il y a quelques années, je suis allée en Afrique et nous sommes allés faire une balade à dos d’éléphant. Crédule et inconsciente, je pensais que cela serait une expérience inoubliable. Quel souvenir atroce. J’en ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Les éléphants étaient tellement braves mais tellement déprimés. Lorsque qu’ils n’obéissaient pas, un crochet en fer de 5-10 centimètres leur était enfoncé dans la tête. Comment l’être humain en est-il arrivé là ? Comment ce genre d’individu peut dormir et vivre en faisant cela ? 

 L’humain subit une pandémie virale. Il faudrait pourtant qu’il se rende compte que le virus sur terre, c’est lui. Quatorzième jour, je me réveille le matin, je mange mon dîner et je m’occupe de mes chevaux l’après-midi. Ensuite, je retourne dans ma cage. Voilà mon quotidien depuis quatorze jours. Et demain, quinzième jour, le rituel recommencera.

Auteure : Aurore, Heusy, 19 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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Tony, 15 ans, Gitan – il se présente comme tel – a une vie est un peu compliquée. Forcément d’un peu partout, il a pris le stylo alors qu’il était détenu en IPPJ : une Institution Publique de Protection de la Jeunesse (1). Tony balance entre colère et prière, entre “petites conneries” et convictions familiale et religieuse.

 

Suisse, Allemagne, Espagne, Italie, Belgique… J’ai traversé beaucoup de pays depuis que je suis petit. Mes parents sont serbes (2). Ils ont toujours voyagé pour découvrir l’Europe. Nous sommes gitans. Moi, je suis né en Italie, je parle Italien mais chez moi, l’endroit, la ville ou je me sens chez moi, c’est Charleroi.

Nous sommes arrivés en Belgique quand j’avais 10 ans. On a arrêté de voyager car mon père est tombé malade. C’était un choix difficile. Au total, on aura habité dans quatre appartements différents. J’ai trois frères et deux sœurs. Nous sommes donc 8 chez nous, avec papa et maman. Ma mère ne travaille pas, elle doit s’occuper de mon père : il est paralysé suite à un cancer du cerveau. Il ne travaille donc plus.

Je trouve que l’on a toujours bien vécu. Nous n’avons pas toujours été compris par les gens. Nous sommes jugés par les autres car ils pensent que si on n’a pas d’argent on vole. Ce n’est pas vrai. La famille est là pour nous aider. Nous vivons avec l’argent de mon grand-père paternel qui avait un château en Serbie.

Il y a 8-9 mois, c’était compliqué pour payer de l’appartement. On a conseillé à mon papa d’acheter un camping car pour avoir quelque chose à lui. C’est ce qu’il a fait et c’est là qu’on vit aujourd’hui. Mon père a aussi acheté une maison en Italie. Nous allons quitter la Belgique quand je sors de l’IPPJ.

C’est la deuxième fois en un mois et demi que je reviens en IPPJ. L’IPPJ c’est tout le contraire de ma vie de famille. Nous, avec les parents, on bouge tout le temps. On est libre. Ici, on est enfermé. Je suis avec des gens que je ne connais pas. Dans ma chambre, il y a des barreaux et la porte est blindée. Les surveillants la ferment à clé. Je suis obligé de respecter certaines règles. Ici, on est des chiens tout fonctionne avec des sanctions. Je repasse en IPPJ suite à une mauvaise rencontre après avoir quitté l’IPPJ une première fois.

Dieu c’est important pour nous, pour moi, pour ma famille. Ma seule liberté, c’est de penser. Quand un surveillant crie, je ferme ma gueule et je m’assieds sur le banc. Je reste à ma place. De toute façon, personne ne peut venir dans ma tête. Je prie car je suis catholique. Dieu, c’est le plus grand. Quand il le veut, il fait tomber tout ça : les barreaux, les caméras, les portes blindées. Mais pour le moment, c’est le juge qui décide. Je prie pourtant pour que dieu me libère.

Je suis là pour encore 3 semaines. J’ai hâte de retrouver ma totale liberté. Je veux sortir pour aller à l’école. Cela fait longtemps que je n’y suis plus allé. Je ne sais ni écrire ni lire. Je ne parle pas bien aussi français. Ici à l’IPPJ, j’apprends et je trouve cela intéressant. C’est important pour moi. Je pourrai lire la Bible et d’autres trucs. Je serai fier et surtout on ne se moquera plus de moi. Si j’apprends, je pourrai prendre ma vie en main, exister vraiment !

Maintenant, la Belgique c’est fini. La liberté, je la vivrai en Italie.

(1) Dans les IPPJ sont placé-es des mineur-es délinquant-es. Le but de ces cinq institutions réparties sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles est de punir tout en veillant à la réinsertion sociale. Placer un jeune en IPPJ est une des sanctions que peut prendre le juge de la jeunesse.
(2) La Serbie est une république située en Europe centrale. Roumanie, Bulgarie, Macédoine du Nord, Kosovo, Albanie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Croatie et Hongrie sont ses voisins.

Auteur : Tony, 15 ans, Charleroi

Cet article a été réalisé lors d’un atelier Scan-R en IPPJ.

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Nini, 19 ans, dealeuse et toxico

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Après avoir consommé et vendu de la drogue dans les rues de Bruxelles, Nini a été arrêtée et condamnée à une première peine de prison. Après, très précisément, 29 jours derrière les barreaux, elle nous offre son témoignage.

Je suis arrivée dans le noir le 2 août 2019. Le noir, l’ombre, la cage, le noir, c’est la prison. C’est là qu’on enferme les gens comme moi, les criminelles, les violeurs, les meurtriers, les terroristes, les voleurs. Arrivée dans le noir, je pensais que j’allais avoir mal, que j’allais souffrir, que je n’allais pas m’en sortir…

Pourtant, en réalité, le noir ne m’a pas fait de mal, le noir m’a aidée, il a été bénéfique pour moi et je remercie les Grands : les juges, les avocats, les magistrats… de m’y avoir plongée.

Je m’appelle Nini, j’ai 19 ans et je suis dealeuse et toxico… Je vais vous raconter mon histoire dans le noir. Je manquais de sommeil et j’avais faim. Quand je suis rentrée dans le noir, ça faisait des jours que je n’avais pas dormi. Les premiers jours, mes mains tremblaient. Mais rien de tout cela ne serait arrivé si je n’avais pas commencé…

J’ai commencé à m’empoisonner puis, j’ai commencé à empoisonner les autres pour me remplir les poches, me payer tout ce que je voulais, j’avais beaucoup plus d’argent que de scrupules. Je devenais comme mes cats… Cats, c’est comme cela que j’appelle mes clients : ils sont un peu comme des chats errants, méchants, paranoïaques.

À chaque fois que je sortais dans la rue, j’étais la fille la plus respectée par tous les malfamés. À chaque fois je passais chez moi, j’étais la fille la plus détestée de ma famille. Eux, je les avais mis de côté, je ne pensais qu’à moi. Je regrette d’avoir fait tout ça. C’est le noir qui m’a permis de comprendre pas mal de choses, c’est lui qui a permis à mon esprit de faire le point ; de remettre de l’ordre dans ma vie, mon corps et mon esprit ; de me rendre compte de ce et de ceux qui comptent vraiment.

Le noir te permet de connaître ta vraie famille, tes vraies amies. Il m’a rapproché de mes frères, il m’a rapproché de mon papa sur qui j’ai pu compter et que jamais, je ne remercierais assez de ce qu’il a fait pour moi. J’ai pu profiter de son épaule et de celle de ma belle-mère, de la tendresse de mon petit frère, de mon petit gremlins… Bientôt, un nouveau rendez-vous avec les Grands me permettra peut-être de sortir du noir. J’espère et j’attends la lumière.

Auteur : Nini, 19 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R au Centre de jeunes de Jupille. 

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Hippothérapie plutôt que travail avec un psy

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Ce que les psys n’ont pas su réaliser avec Antoine, la nature, les animaux et son travail avec les enfants s’en sont chargés. Il y a deux mois encore, Antoine était bourré de tocs, de stress et d’angoisses. Aujourd’hui, c’est un jeune homme qui s’épanouit grâce à son engagement au service citoyen (1).

L’hippothérapie (2) a changé ma vision de qui je suis. Aujourd’hui, mon implication dans un projet thérapeutique pour enfant a totalement changé le cours de ma vie. Dans cette aventure, c’est le cheval et surtout le contact avec lui qui m’a aidé à avancer.

Après avoir passé ces derniers mois à chercher, en vain, ce que je pouvais faire de ma vie, je me suis lancé à corps perdu dans le service citoyen. À travers la mission que l’on m’a confiée, je peux déjà vous dire, qu’après seulement deux mois, j’ai beaucoup changé et je ne suis pas déçu de m’y être engagé !

Il y a maintenant quelques semaines, j’ai rejoint les Rênes de la Vie. C’est une association située à la Hulpe. Elle travaille sur la relation entre l’enfant porteur de handicap, le poney et la nature et développe une approche thérapeutique et sociale. Le tout se déroule dans un splendide et verdoyant environnement.

L’ambiance avec les chevaux et les enfants en pleine nature m’apporte beaucoup de bien-être. J’ai d’ailleurs observé une nette amélioration de mon état d’esprit, dans mon comportement quotidien. Je me sens beaucoup plus calme, plus serein. Je pars chaque matin avec plus de joie de vivre qu’auparavant. Je m’endors chaque soir avec plus de fierté personnelle, l’impression d’avoir rendu service à la communauté, d’avoir été utile. C’est très agréable.

Je recommence à avoir de l’espoir par rapport à ce que je ferai plus tard. Un chemin de vie est en train de se dessiner grâce à ce service citoyen.

Dans le fond, ce qui me rend plus calme, sur mon lieu de mission, c’est la beauté du parc, des arbres et des lacs qui me font penser à un paysage paradisiaque où il n’y a pas de bruit en permanence et de pollution. Cette pensée utopique se renforce lorsqu’il fait, comme c’est le cas actuellement, beau et chaud, avec un ciel bleu parfaitement dégagé, sans nuage. C’est aussi l’espace immense qu’offre ici le lac de la Hulpe, qui me fait ressentir en permanence une sensation très joyeuse de liberté, de tranquillité, détachement de la société avec sa technologie, son train de vie quotidien habituel. Ensuite, la présence des chevaux contribue principalement à la sérénité dont je (re)commence à faire preuve. En effet, la base, sur mon lieu de mission, c’est de ne pas crier, ne pas courir, ne pas mettre de musique, même douce ou à faible le volume, ne pas s’exciter ou s’énerver parce que tous ces comportements « brutaux » sont susceptibles d’effrayer et/ou d’énerver les poneys, ce qui non seulement, n’est pas correct vis-à-vis des chevaux, car ils ne sont pas à considérer comme de simples animaux mais parce que ça peut aussi devenir très dangereux pour les humains, en particulier avec les enfants handicapés qui n’entendent pas ou ne sentent pas le danger. Travailler dans un milieu équestre requiert beaucoup de patience, de calme, d’écoute et de compréhension pour pouvoir être en lien, en phase avec le cheval. J’apprends beaucoup sur moi et je reprends confiance.

Comme je l’ai fait remarquer à ma tutrice, la personne qui veille sur moi pendant ce stage, c’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’à nouveau, je me lève chaque matin pour aller sur mon lieu de mission. C’est un monde totalement différent et inspirant dans lequel un véritable apprentissage et une maîtrise de soi s’imposent. Mon comportement change de jour en jour, pour mon plus grand bonheur !

(1) La Plateforme pour le Service Citoyen est une possibilité laissée aux jeunes de 18 à 25 qui se posent de grandes questions sur les activités qu’ils et elles pourraient mener, humainement ou professionnellement. Durant plusieurs mois, ils et elles participent à un stage qui les plonge dans une association d’aide aux personnes.

(2) L’hippothérapie est une manière de soigner les patient·es autrement. En plus d’un suivi médical classique, la personne est aidée par un thérapeute et un cheval… Le cheval étant, par exemple, un moyen extraordinaire pour éveiller l’ensemble des sens. 

Auteur : Antoine, Bruxelles, 20 ans

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