Les masques en société : qui veut-on protéger ?
« Est-ce que ça va ? ». Une question fatidique. Lorsqu’on la pose, trop peu de personnes avoueront « non, ça ne va pas ». Nombreux sont les gens qui mentent à cette question régulièrement. Pourquoi ?
Pour ne pas paraître fragile ? Eviter de devoir se remémorer, tout expliquer ? Pour épargner l’autre de nos sentiments ? De toute évidence, les masques sont là pour nous protéger. Protéger qui ? De quoi ? Quand peut-on véritablement laisser tomber le masque ? Ils changent selon la personne en face de nous. Ils regroupent nos secrets, nos émotions, notre manière d’être, de parler. Parler à un enfant n’est pas la même chose que de parler à un client, un patron, un parent, un inconnu.
Mais pourquoi ? Pour préserver nos relations. Et peu importe nos émotions, on les refoule. Rester poli devant le patron, pour ne pas être viré, même s’il est horrible. Retenir ses larmes devant un enfant, pour donner un rôle fort, ne pas le rendre triste. Enfouir sa frustration lorsqu’un client arrive et forcer un sourire, même si on désire hurler. S’efforcer de rester beau ou belle, rester courtois pour accommoder des inconnus qu’on ne va jamais revoir. Ne pas oser parler de ses sentiments à un proche, refuser de l’aide pour ne pas les déranger.
On protège ainsi à la fois l’autre et soi-même, on protège nos relations. Mais une protection qui blesse. A force de tout prendre sur soi, une tension se crée. Une tension qui ne désire qu’exploser. Et qu’en est-il de l’autre lorsqu’à force de vouloir le protéger, en venir au mensonge et à la distanciation, la relation se dégrade ?
Auteur : Iris, 21 ans, Namur
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.