Sauvée

Sauvée

Dans l’armada des nouvelles compliquées, des mesures difficiles à comprendre, il y a parfois de la lumière. Les articles qu’on publie traitent parfois de la santé mentale de la jeunesse, articles qui peuvent se résumer par une dièse ou un hashtag, #cestpasfacile, le témoignage de Marissa est unique.

Révélation

L’école, ça me stresse. Parfois quand l’angoisse est trop forte, je fais des crises de panique. Pourtant, même si les points sont bons, même si les professeurs m’aiment bien, je me sens juste oppressée, mal à l’aise, en danger … Parfois j’ai juste eu l’envie de mourir. À force, j’ai été déscolarisée et j’ai développé des phobies sociales. “On” a dû prendre la décision de me faire hospitaliser en pédopsychiatrie. Après avoir appris la nouvelle, j’ai beaucoup pleuré. Je n’étais ni malade, ni folle. Je n’ai pas vraiment eu le choix, alors je me suis résignée à y aller. Au début, j’étais très mal. Je pensais qu’on m’avait placée avec les dingues et les cas désespérés. Alors que pas du tout. J’y ai découvert des jeunes géniaux, avec certes leurs difficultés, mais géniaux tout de même.

Réfugiée dans la lecture

Durant mon hospitalisation, je me suis souvent ennuyée, surtout le soir. Les journées étaient plutôt longues et je n’avais pas de visites. Le matin, on se réveillait à 8h, et on mangeait tou·te·s ensemble. Ensuite, on allait se balader et, à 9h on avait cours à l’hôpital. Les heures de repas étaient toujours les mêmes. L’horloge rythmait nos journées. Le coucher était à 21h15, ce qui était plutôt tôt. J’avais des troubles du sommeil, et dans ces moments là, mon cerveau pensait en permanence. Cela a été horrible pour moi : pas de téléphone, pas de télévision, pas d’ordinateur, alors … je me suis réfugiée dans la lecture. Depuis petite j’aime lire, mais je ne lisais pas spécialement beaucoup. Un peu avant mon entrée à l’hôpital, j’avais commencé à lire plus. Je ne sais pas si on peut dire que les livres m’ont sauvée, mais je remercie chaque auteur·e de m’avoir fait voyager dans des univers extraordinaires ! De m’avoir permis de voir autre chose que les murs de l’hôpital. En dehors de la lecture, j’ai tout de même fait des activités telles que de l’hippothérapie, du sport et de la relaxation.

Merci

Après de multiples séances de psychomotricité et de thérapie avec une psychologue, j’ai pu sortir de l’hôpital. Après 3 mois, j’ai eu du mal à partir : je me suis beaucoup attachée au personnel hospitalier, aux autres jeunes avec lesquels j’étais très à l’aise. Ils et elles m’ont appris à apprécier tous les petits détails insignifiants de la vie. Même si j’ai toujours des difficultés pour aller à l’école, je peux dire qu’aujourd’hui, je vis beaucoup mieux et ça, c’est en partie grâce à leur aide.

Auteure : Marisa, 15 ans, Eupen

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Maïra a 16 ans. Elle s’interroge sur l’information donnée aux jeunes gens autour des questions liées à la sexualité. Pour elle, ça arrive bien trop tard !

L’année passée, j’étais en 4 secondaire et, avec mon école, nous avons eu une activité en collaboration avec le planning familial (1) pour parler de la contraception, de la sexualité et des maladies sexuellement transmissibles. Ce qui m’a choqué, c’est d’avoir ces informations seulement en 4ème secondaire et pas plus tôt.

La société pense que les ados ont leur premier rapport vers l’âge de 16 ou 17 ans (2) mais moi, je ne pense pas que ce soit le cas. Je pense, au contraire, que la première fois arrive beaucoup plus tôt. Or, j’ai l’impression que beaucoup de jeunes de mon entourage ne prennent pas conscience des dérives et dangers par rapport au fait d’avoir des rapports non-protégés.

Certes, il y a quand même une sensibilisation par rapport à la sexualité mais je trouve quand même que, même si la moyenne d’âge du premier rapport est à 16 ou 17 ans, il faut quand même en parler aux plus jeunes adolescents.

En conclusion, je pense que cela serait mieux de sensibiliser plus tôt les jeunes dans les écoles, par exemple avec des cours d’éducation sexuelle pour qu’ils apprennent et prennent conscience de la sexualuté.   

 (1) Un centre de planning familial propose toute une série d’informations et de consultations autour de la contraception, la vie affective ou sexuelle, la grossesse, l’avortement, les infections sexuellement transmissibles, … En Belgique, il y a des centres un peu partout. L’accueil est à la fois gratuit et confidentiel. Le site Loveattitude.be permettra aux curieux et curieuses d’en savoir plus, sur le travail que fournissent ces centres, par exemple en ce qui concerne la sexualité.

(2) D’après une étude de l’UCL, l’âge moyen du premier rapport sexuel en Belgique, tournerait autour de 17 ans. Cette donnée est confirmée par une autre étude, menée par le fabricant de préservatifs Durex, en  2012, les Belges – en général – auraient leur premier rapport  à, très précisément  17 ans et 3 mois…

Auteur : Maïra, Namur, 16 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R. 

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