Pourquoi toujours eux ? Les cyclistes sont systématiquement raccrochés au mot ‘dopage’.

D’autant plus depuis l’hégémonie Armstrong, au début du millénaire. Pourtant, si l’on fait bien attention, cet acte de triche arrive bien moins régulièrement. Si certains utilisent encore des méthodes douteuses, le prisme du dopage devrait logiquement s’éteindre. En fait non. L’ombre et les souvenirs sont liés à l’époque des Tours de France, entre 1980 et 2010, avec les affaires Contador, en passant par le scandale Festina (l’apparition de l’EPO), connaissant en outre un essor lors des années Armstrong.

Il est aujourd’hui impossible de nier l’existence de ces pratiques et le fait qu’elles continueront d’exister. Certains placent des doutes en Astana car la formation est dirigée par Alexandre Vinokourov, ancien coureur qui s’était dopé durant sa carrière.

Dernièrement, l’affaire Pantano, découvert en train de se doper à l’EPO, et Stefan Denifl, vainqueur d’une grande étape de montagne sur la Vuelta, montrent que l’histoire de ce sport est également proche des faits divers. Pourtant, la courbe de nombre de coureurs dopés décroît, saison après saison. Pour autant, chaque coureur qui impressionne quelque peu est de suite accusé de triche : les Jumbos dominant le monde du vélo depuis 2 ans, les Ineos et leurs 7 Tours de France, Pogačar et sa ‘sur-domination’ en montagne. Ces coureurs ne sont-ils pas simplement les meilleurs de leur génération ? Christopher Froome, et la Sky, sur la montée de La Pierre Saint-Martin, n’est-il pas mieux préparé que Quintana, Gesink, Contador et Nibali ? Pogačar n’a-t-il pas simplement profité d’une absence de grands leaders ? La Jumbo-Visma n’a-t-elle pas simplement l’effectif le plus complet ?

Si grâce aux nombreux contrôles anti-dopage, ce dernier diminue, alors le chouchou des détracteurs du vélo est le dopage mécanique ! Que ce soit Cancellara dans le Mur de Grammont ou Froome durant toute sa carrière. Tous 2 ont intrigué par leur cadence ou puissance de pédalage. L’un a fait passer Tom Boonen, légende ultime des flandriennes, pour un cadet et l’autre, a humilié l’un des meilleurs coureurs de sa génération : Alberto Contador. Etaient-ils dopés ? Nous ne le saurons probablement jamais.

Au début du mois de juin, Nadal a remporté son 14e Roland-Garros. Un exploit certes, mais ce dernier fera une déclaration légèrement dérangeante. En effet, le sportif, tiraillé depuis plusieurs mois par une douleur au pied, a procédé à de nombreuses injections. Des dires qui ont amené les suiveurs de cyclisme à se questionner au sujet du Roi de la Terre Battue. Dans une interview accordée à L’Equipe, le cycliste français de chez Cofidis, Guillaume Martin, déclara : « Ce qu’a fait Nadal aurait été impossible dans le vélo, et je trouve ça normal. Si on est malade ou blessé, on ne court pas, on ne fait pas de compétition, ça me semble du bon sens ». Les explications du Français sont logiques et ce, d’autant plus quand il complète par : « En premier lieu, pour la santé des athlètes. Sur le long terme, je ne suis pas sûr que cela fasse du bien à la cheville de Nadal. Les médicaments, et encore plus les infiltrations, n’ont pas qu’un effet de guérison. Ça peut certainement avoir des effets sur la performance, donc ça me semble très limite ». D’autres avis vont dans le même sens, tel que celui de Thibaut Pinot, membre du MPCC (Mouvement Pour le Cyclisme Crédible) sur ses réseaux sociaux. Thibaut Pinot citant Laurent Vergne :

Barbara Schett : « Combien d’injections as-tu reçu pendant le tournoi ? »

Rafaël Nadal : « C’est mieux que tu ne le saches pas »

On pourrait aussi parler de la vingtaine d’injections dans le genou de Zlatan Ibrahimovic afin d’aider l’AC Milan : reconquérir un scudetto (remporter le championnat national de première division). Mais non, personne n’attaque ces légendes, ni les accuse de dopage ou de triche. Une situation normale au vu du fait que rien n’interdit la pratique de l’injection dans leur sport respectif. Moralement, on peut voir ça d’un mauvais œil. Néanmoins, leurs méthodes ne peuvent nullement être sanctionnées. N’est-elle pas là l’injustice ? Ne devrions-nous pas nous diriger vers des règles plus égalitaires entre les différents sports ? Aujourd’hui, les médicaments pouvant être utilisés dans le vélo minimisent l’impact sur les performances, là où le football ne se pose pas ce genre de question.

Selon un auditeur namurois féru de cyclisme nommé Clément Maniquet : « Il faut être beaucoup plus strict sur le dopage pour le diminuer et imposer des règles de base pour les sports olympiques ».

Toujours selon ce dernier, l’UCI (Union Cycliste Internationale) ne fera pas exploser de scandale par peur de nuire à ce cyclisme en reconstruction, 10 ans seulement après les années Armstrong. Cependant, ce matin, l’UCI se montre inflexible face au dopage et déclare : « Si une tête d’affiche doit tomber, elle tombera ».

Pour conclure, le dopage fait partie de l’histoire du cyclisme. On essaye (MPCC, UCI, etc.) de le faire diminuer mais profitons des exploits des forçats de la route, plutôt que de les accabler.

Auteur : Augustin, 16 ans, Wavre

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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