
LES PETITS AVIS, EPISODE 123
Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc dans un seul article sobrement intitulé “Les Petits Avis”.
Libre, Anonyme, 23 ans, Namur
Et si demain, je devenais libre ? Libre comme un papillon, m’envolant, légère comme une plume. Je serais soudainement sereine, je pourrais divaguer autant que je veux, je pourrais admirer la beauté du monde, de la vie et de la mort. Je pourrais contempler, non sans tristesse, mon passé et la nostalgie qui l’accompagne. Libre, je pourrais prendre le temps de vivre, de me connaitre et, peut-être, rencontrer la personne que je suis vraiment.
Simplicité, Anonyme, 23 ans, Namur
Ce futur qui me semble impossible mais que je désir tellement. Être entourée de mes amis sans avoir peur de les perdre. Trouver une personne qui m’aimera autant que je l’aime. Vivre dans un endroit confortable et calme, peut être proche de la nature.
Avant, je rêvais de grandes choses, de faire des découvertes, de changer le monde… Mais maintenant, je rêve d’un avenir simple, des petits plaisirs de la vie, de la chaleur du soleil en été, de la beauté de la neige en hiver, des conversations profondes du dimanche après-midi, des pâtisseries dégustées en terrasse et surtout, de l’amour et de la bienveillance que l’on peut retrouver tout autour de nous.
Fond du fond, Aaron, 23 ans, Namur
Lorsqu’on perd quelqu’un de proche, tout change, plus rien n’est comme avant. Associé aux différentes situations inhumaines que j’ai vécues, je vis plus au fond du fond. Alors, je suis arrivé en Belgique en septembre 2024, je ne connaissais personne, pas d’amis ni rien, j’étais très isolé et renfermé sur moi-même. Par miracle, j’ai intégré la maison Arc-en-Ciel donc ma communauté, où je me suis fait toute ma famille. Ensuite chez Masha, donc je ne suis plus seul.
Je m’appelle Aaron, j’ai 23 ans. Aujourd’hui, j’aimerai vous dire de vous aimer !
Une lumière finie ?, Willy, 58 ans, Charleroi
Quand je regarde une image avec deux mains qui tiennent la lumière du monde, j’ai peur qu’un jour cette lumière devienne une lumière du mal. Et si les mains se referment, notre lumière deviendra maléfique.
Déjà, nous vivons avec tant de souffrances…
Quand les gens voient le soleil illuminer leur sourire, ils savent qu’ils profiteront de la nature et qu’ils partiront en vacances. Mais l’hiver venu, nous vivons dans l’ombre de nous-mêmes. Notre monde est sourd, il n’écoute pas les personnes, il a peur d’entendre leur douleur.
Cette souffrance résonne comme une musique, une chanson, les paroles d’un concert. Mais la seule musique qui reste, ce sont des vies brisées. Beaucoup craignent de mener sans fin le même combat, jusqu’aux frissons. Il n’y a plus de son, plus de respect.
Faites-nous signe, un jour, avant que le monde ne soit totalement détruit dans notre dignité. Faites-nous signe pour trouver une guérison.
Comment maîtriser un monde rempli de trahisons ? Notre chagrin reste parfois un drame sombre, sans solution pour avancer. Trop de vies humaines sont perdues, et nous vivons dans la souffrance. Le deuil n’est pas qu’une douleur, une souffrance : c’est une déchirure dans notre vie et dans notre mémoire à jamais. Quels signes pouvons-nous trouver pour aller mieux, pour continuer à vivre ? Peut-on encore tendre une oreille dans un monde de critiques et de jugements ? Il y a des moments où nous vivons comme une dernière audition, avant de disparaître à jamais dans le silence et l’oubli. Et l’on voudrait revenir sur une scène, chanter, pour effacer les malentendus d’une société qui sombre et capte nos mots dans l’air.
NDLR : Parfois, Scan-R partage la parole des personnes ayant plus de 30 ans. Elles écrivent au sein d’institutions en lutte contre la précarité.
Auteurs/ices : Anonymes, Aaron, Willy
CES PETITS AVIS ONT ÉTÉ PRODUITS LORS DE DIFFERENTS ATELIERS SCAN-R.