La musique plutôt que la parole

La musique plutôt que la parole

Pour Clothilde, la musique est un véritable moyen d’expression. Pour elle, parfois, on en dit plus en jouant quelques notes qu’en ouvrant la bouche. S’exprimer avec les mots justes est parfois compliqué et la musique lui épargne ce travail.

La musique touche les esprits

La plupart du temps, je ne joue que pour moi et ça me plait d’écouter les sons que je peux produire grâce à mon instrument. La musique m’a souvent permis de réfléchir. Que ce soit à mon sujet, au sujet de ma vie ou du monde qui m’entoure. Par exemple, lorsqu’un chanteur évoque un quelque chose qui me touche, ou pose des questions auxquelles je n’avais jamais réfléchi. Ou encore lorsque la musique évoque des émotions particulières qui me font penser à certains thèmes. Ou parfois, simplement parce que la mélodie est belle, je peux partir dans un autre monde qui me fait juste rêver ! Dans ces moments-là, je peux refaire le monde. C’est l’un des nombreux pouvoirs de la musique : elle touche les esprits !

Se faire entendre par un grand nombre

C’est le moyen d’expression que beaucoup de personnes ont choisi pour enfin se faire entendre par le plus de personnes possible. Même lorsqu’on ne chante pas, c’est une façon de faire entendre sa voix. Dans une chanson, j’aime tout écouter ! Bien sûr, dans un premier temps, je vais me concentrer sur les paroles, mais dans un second temps, je vais écouter attentivement la musique « d’accompagnement ». Ce qui est bien dans la musique « sans paroles », c’est que chacun est libre d’y entendre ce qu’il veut.

Un morceau, mille interprétations

Lorsque je joue des morceaux plus « classiques », j’essaye de comprendre ce que le compositeur a voulu nous dire à travers son œuvre, il y a parfois une centaine d’années. Une fois que j’ai acquis les côtés techniques du morceau, je raconte ma propre histoire en le jouant. C’est fascinant car plusieurs interprètes ont beau jouer le même morceau, suivre exactement la même partition, ils ne raconteront pas la même chose, et le morceau peut en devenir singulièrement différent. J’aime beaucoup ce concept. D’une certaine façon, tous les musiciens se complètent ! Je suis attachée à l’idée qu’en jouant ou en écoutant de la musique, je fais vraiment partie d’un mouvement : celui de la musique. En écoutant, on peut se sentir connecté à la fois à l’interprète, mais aussi à tous ceux qui écoutent la même chose ! C’est pour ça que simplement parler de musique rapproche les gens ! Parfois, ce qu’on a en commun avec une personne se résume uniquement à nos gouts musicaux, et c’est déjà un élément important !

La musique adoucit les maux …

Pour moi, la musique, au-delà d’être un moyen d’expression, est aussi une échappatoire. Elle a le pouvoir de guérir de nombreux maux. Elle me permet de me sentir moins seule. Comme je l’ai dit plus tôt, la musique raconte une histoire, mais chacun y entend ce qu’il veut. Parfois, ça permet justement d’entendre ce que j’ai besoin d’entendre. La musique m’a aidée à de nombreuses reprises au cours de ma vie. Lors du premier confinement, je me sentais fort seule, et maintenir le contact avec mes amis devenait parfois compliqué. J’ai alors commencé à écouter encore plus de musique qu’avant. Ça me permettait de faire passer le temps, mais ça m’a aussi fait réaliser que je n’étais pas la seule dans ce cas, et que je n’étais pas la plus à plaindre.

… et les confinements

De nombreuses personnes ont tiré profit de cette situation de crise pour développer leur créativité à travers la musique. Ce qui a été composé pendant le confinement témoigne de la réalité du monde entier durant cette période et j’ai compris que je n’étais pas seule, que malheureusement, il y a des gens qui le vivaient encore plus mal que moi, et que j’avais la chance d’avoir une famille soudée et en bonne santé. La musique m’a fait me reprendre en main, et m’a donné envie de faire passer du positif à travers ma propre musique.

La musique c’est magique

Au final, je trouve que la musique est une forme de magie. Elle offre à tout le monde de se faire entendre ! Pour moi, qui ai parfois du mal à trouver les mots, c’est le moyen de communication idéal. C’est ce qui est beau dans la musique, c’est qu’elle ne fait pas de discrimination. Qui que l’on soit et où qu’on se trouve, on peut tous faire de la musique avec n’importe quoi !

Auteure : Clothilde, 15 ans, Boncelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

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Dansons ? Dansons !

Dansons ? Dansons !

Sur un trottoir de Bruxelles, Flore croise danseuses et danseurs. Elles et ils ne dansent pas sur une même musique mais, écouteurs coincés dans les oreilles, chacun·e à la sienne. Flore rejoindra-t-elle la piste improvisée ?

Alors on danse ?

Samedi, 17h30, grosse et lourde semaine derrière moi. Je décide de me rendre dans le centre de Bruxelles. Soucis, stress et fatigue font leur apparition dans ma tête pendant que moi, je marche. Aussi simple et systématique que ça, je marche. Marcher pour avancer car mes journées semblent s’enchainer et ne cessent d’être remplies. C’est ainsi que je les veux : productives et remplies… Du coin de l’œil, il me semble apercevoir des gens qui bougent, s’excitent un peu dans tous les sens. Je tourne la tête et vois, en effet, un petit cercle de gens qui dansent. Toutes et tous à des rythmes et avec des mouvements différents. Petit air de discothèque en plein air et chacun·e à 1,50 m de distance et, il me semble, sans musique. J’observe et me demande sur quels rythmes on danse. Je m’approche et constate que tout le monde a sa propre paire d’écouteurs et danse sur la musique de son choix. Concept nouveau et très étrange à mon gout. Étonnamment, il ne me faut pas deux minutes avant de me lancer et de les rejoindre pour danser, moi aussi, au rythme de ma musique.

Acceptation et image de soi

J’observe un instant. En même temps, je suis un peu gênée et j’ai très envie de rire ! Je me rends compte que tout le monde se lâche pour de vrai. Je suis un peu mal à l’aise et insatisfaite par la « beauté » de mes mouvements. Je ne veux pas qu’ils paraissent trop « exagérés », « séduisants » ou « gênants »… Je remarque les regards étonnés et incompréhensifs des passants devant cette foule de gens qui dansent sans musique. Parfois, j’entends un rire moqueur. Je vois que des smartphones sortent des poches et que des vidéos sont prises. J’arrête les mouvements susceptibles d’être moqués. Ensuite, je décide de regarder les autres qui dansent. Elles et ils ne semblent pas se soucier, ne serait-ce qu’un instant, de leur apparence. Ils et elles continuent à sautiller, tourner, taper dans les mains, se balancer… Je ferme les yeux et je ne me préoccupe plus des gens autour. J’apprivoise le rythme de ma musique, je tente de m’évader et je danse comme bon me semble. Il me faut trois morceaux pour enfin, plonger dans cette atmosphère libératrice.
En fonction des morceaux, je me retrouve parfois à sauter alors que les autres sont calmes, probablement sur un rythme plus lent… Je commence à apprécier de voir comment chacun utilise son corps, l’énergie dégagée, les expressions. Je me retrouve hypnotisée par le mouvement de chaque partie des corps, par la beauté dont chacune et chacun choisit de l’exploiter. À sa manière. C’est si beau.
Comme si tout le monde relâchait ses émotions du moment, ses soucis de la journée et offrait à son corps la possibilité de l’exprimer d’une manière physique.

Liberté en temps de covid

Ce sentiment de liberté et de légèreté me prend et j’apprécie chaque instant. Je découvre mon propre corps en mouvement. Ça faisait si longtemps que je n’avais plus dansé. Danser comme cela je ne l’avais jamais fait. Je sens un sourire s’installer sur mon visage et en fin de compte, je remarque celui des autres également. Ce sourire, aujourd’hui caché par un bout de tissu, me réchauffe tant qu’il m’emporte alors dans un bonheur immense. Les gens sont si beaux. C’est si beau de voir les personnes dans un bienêtre et de s’y trouver également.

Finie la musique

Ma playlist se termine. Je regarde ma montre et je me rends compte qu’une heure est déjà passée. Elle semble être passée en un rien de temps. Quel bien fou ça m’a fait, un bol d’air frais après une journée devant l’écran, un sentiment de liberté et d’humanité. Une expérience clairement unique. Elle m’a apporté beaucoup et m’a fait beaucoup réfléchir par rapport à l’image que j’ai de moi mais aussi à ce moment de pure liberté pour notre corps. Le laisser s’exprimer à sa manière et, à notre tour, de nous découvrir, de retrouver notre côté humain.

On dansera encore

Quelques minutes plus tard, alors que je range mes écouteurs dans ma poche et m’éloigne du groupe, je me rends compte que ce temps pour moi était tout ce dont j’avais besoin. De perdre le contrôle et la maitrise de ma journée et, surtout, de m’évader. Samedi, 18h30, sortant d’une heure de pur bonheur, d’escapade à la fois commune et individuelle. En marchant cette fois d’un pas plus léger, je me retourne pour observer une dernière fois le groupe et je souris en les voyant danser.

Auteure : Flore, 18 ans, Auderghem

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Les petits-avis, épisode 13

Les petits-avis, épisode 13

Scan-R, dès le départ, essaye de donner la parole à chacune, à chacun, à tout le monde ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post. On a donc décidé d’en rassembler plusieurs. Voici donc les témoignages de Stéphanie, Thomas et Arthur.

Arriver à la résilience par Arthur, 18 ans, Bruxelles

L’énervement peut détruire toute une vie, même plusieurs ou alors, aussi dur que cela puisse être, on peut choisir de laisser ça derrière nous. C’est important pour avancer. Ce qui a été difficile pour moi, c’est de ne pas écouter ma tête, de gérer les sentiments qui me traversaient l’esprit : la haine, l’agressivité et la violence envers certaines personnes. Ce sont des sentiments et des émotions qui compliquent la résilience. Le devoir de protection, la compréhension et l’empathie envers d’autres devraient primer pour réussir à être résilients. La résilience m’est tombée dessus, je n’ai pas pris la décision de passer par ces différentes phases. C’est simplement le temps qui en a décidé ainsi. Le temps peut être bon comme mauvais, mais ici c’est lui qui m’a aidé.

Rêve ou réalité ? par Stéphanie, 16 ans, Barvaux-sur-Ourthe

J’avais 10 ans quand c’est arrivé. Un jour comme les autres, j’ai marché pour rejoindre mon arrêt de bus. Je me souviens très bien du temps : ciel bleu et vent froid. Mes bottillons laissaient passer l’air et rendaient mes chevilles rigides. Mon vieux manteau était mouillé de la veille, j’ai emprunté la vieille veste jaune moutarde de ma grand-mère. Je détestais cette veste… Elle avait une odeur qui me donnait envie de vomir.
Quand je suis montée dans le bus, il était plein de monde, j’ai pris place à côté d’un garçon endormi. Je me suis dit qu’au moins, j’aurais la paix. Durant le trajet, j’avais l’habitude de regarder le paysage et la couleur des arbres. Ce jour-là, je n’en avais pas la force, je luttais contre le sommeil. Dix minutes, c’est le temps que j’avais avant d’arriver à l’école. J’ai fermé les yeux. Et là je l’ai vue. Noire, courant à vive allure, les crins aux vents, elle donnait l’impression de voler. Cette magnifique jument courait à toute vitesse dans le même sens que le bus. Elle me semblait si proche et en même temps si loin. C’est en regardant au loin que j’ai compris pourquoi elle courait si vite. Elle a tourné la tête et j’ai compris.
Mon voisin m’a secoué le bras. Nous étions arrivés. “Désolé mais ton pied écrase mon sac.” Je ne m’en étais même pas rendu compte mais j’ai dû m’agiter car toutes mes affaires étaient tombées. Le garçon poursuit : “Ah et au fait, ça va ? Parce que tu avais l’air de faire un drôle de rêve.” Pardon lui demandais-je … “Oui oui, tu as bien entendu. Tu n’arrêtais pas de crier ce nom… Jazz.” Descendant du bus, j’ai repensé à cette scène … Tout cela m’avait l’air tellement vrai …

Bref, j’ai oublié mes écouteurs par Thomas, 18 ans, Bruxelles

Il est 16 heures. Je marche jusqu’à l’arrêt de métro pour rentrer chez moi après une journée de cours. J’ai oublié mes écouteurs chez moi. Ça me soule. Mon trajet va passer beaucoup plus lentement. Écouter de la musique, ça me fait oublier où je suis. Le temps passe tellement vite quand j’écoute de la musique. Que je sois triste, heureux ou en colère, il y aura toujours un type de musique qui correspond à mon état d’esprit. Putain ! La musique c’est un don du ciel !

En ces temps compliqués où nos libertés sont fortement restreintes, je me rends compte que le simple fait de pouvoir écouter de la musique est une chance. La musique me permet de m’échapper, de me sentir libre même enfermé dans ma petite chambre. C’est fou à quel point la musique peut changer le cours de ma journée. J’ai oublié mes écouteurs et ça me soule, ça me soule car je suis fatigué et que j’ai envie de me vider la tête. J’aurais écouté une petite musique ambiante qui m’aurait rendu la bonne humeur et le smile.
Bref… J’ai oublié mes écouteurs.

Auteur·e·s : Stéphanie, Arthur & Thomas

Ces articles ont été écrits lors d’ateliers Scan-R 

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Ma découverte de l’art

Ma découverte de l’art

Loïc aura eu besoin d’un peu de temps pour découvrir et aimer l’art. Aujourd’hui, musique, musées, tout y passe ! Plus encore, cela peut nous rapprocher les unes des uns et des autres et nous faire voyager dans le temps.

Pas fan à la base

Quand j’étais enfant, je détestais les musées. Je me sentais oppressé. Oppressé par un savoir qui me dépassait. Alors, au lieu de focaliser mon regard sur les peintures, j’observais minutieusement les visiteuses et visiteurs, se pavanant de tableau en tableau. Ils et elles bougeaient, parlaient, respiraient. Les tableaux, eux, restaient muets et ça ne me convenait pas.

L’art c’est le …

Durant mon adolescence, j’ai suivi une longue formation de piano classique. Comme j’étais d’un naturel studieux, mon niveau évoluait rapidement, mais cet apprentissage restait de l’ordre du simple loisir et non de la véritable passion. À la fin de mon cursus secondaire, deux évènements concomitants remirent en question ma relation avec les beaux-arts. Lors de la dernière heure de cours d’un vendredi pluvieux, une dissertation, un travail d’écriture, d’argumentation et de réflexion est à l’ordre du jour. Il s’agit de commenter en quelques lignes une citation de Malraux (1) : « L’art, c’est le chemin le plus court de l’homme à l’homme ». Sur le moment même, ce postulat, cette déclaration n’a pas retenu mon attention… Ce qui ne l’empêcha pas, les jours suivants, de résonner dans ma tête. À la même époque, je découvre par hasard que les concerts de l’Orchestre Philharmonique de Liège sont gratuits pour les jeunes (2). Suite aux recommandations d’un ami mélomane, qui me disait que « j’allais regretter toute ma vie de ne pas profiter de cette opportunité », je décide donc de m’y rendre, non sans appréhension.

Je commence à comprendre

Progressivement, mon aversion envers l’art s’est estompée. Il m’a fallu du temps pour mettre des mots sur ce mystérieux changement de paradigme, de point de vue. En réalité, je me rendais compte que l’art était profondément humain, qu’il connectait les Hommes dans le temps et dans l’espace. À l’heure de la consommation effrénée des mass-médias, du règne de l’instantanéité, quelques tableaux, quelques œuvres, ont traversé les siècles. Ces petits fragments d’éternité participent à la création d’un monde commun qui résiste au passage du temps et n’est plus soumis au rythme de la nature. Plusieurs générations qui m’ont précédé se sont également retrouvées face à cette œuvre. Elles ont éprouvé des émotions. Elles ont exercé leur faculté de jugement, de gout. Cette permanence me fascine.

L’art nous rassemble

L’art nous relie aussi dans le présent. Des femmes et des hommes des quatre coins de la planète se bousculent aux portes des musées. Notre premier réflexe, lorsque nous aimons une œuvre, est souvent de susciter un débat, d’essayer de faire naitre chez autrui l’expérience émotionnelle que nous avons ressentie. « As-tu vu le dernier film de Quentin Tarantino (3) ? Il est génial » « Écoute le dernier album de Cabrel (4), c’est incroyable » « Regarde cette peinture, elle est magnifique ». L’art est donc une expérience publique, il sert de socle au dialogue, et crée des passerelles entre les humains. Aujourd’hui, j’ai 20 ans, et quand je rentre dans un musée, les tableaux bougent, parlent et respirent.

1. André Malraux (France, 1901-1976) avait plus d’un chapeau sur la tête. À 18 ans, il publie un premier livre Lunes en papier; à 20 ans, après s’être marié, il est arrêté et emprisonné au Cambodge, un pays d’Asie du Sud-Est pour trafic d’art. Après avoir été libéré grâce aux soutiens du monde littéraire français, il s’engage dans un premier contre la colonisation, de nombreux autres suivront, notamment contre le fascisme. En 1933, il gagne le prix Goncourt pour son roman La condition humaine. Soldat pendant la seconde guerre, il est fait prisonnier, s’évade et rejoint la résistance. Après guerre, il écrit encore et toujours et s’engage en politique. Durant neuf ans, il sera ministre des Affaires culturelles. .
2. On espère que ce sera toujours le cas pour les moins de 16 ans quand se terminera cette drôle de période.
3. Quentin Tarantino (USA, 1963) est un cinéaste américain. Dans ses films, souvent très violents, comme Pulp Fiction, ou Django Unchained, il apporte un grand soin aux dialogues, aux choix musicaux. Plutôt présentés comme des livres, ils sont découpés en chapitres et non en parties.
4. Francis Cabrel, (France, 1953), est un auteur-compositeur-interprète très populaire. On lui doit, par exemple, le morceau La Corrida, titre contre cette lutte, assez particulière, entre l’homme et le taureau. 

Auteur : Loïc, 20 ans, Flémalle

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Ecouter ce qu’on n’aime pas

Ecouter ce qu’on n’aime pas

Comme certain·e·s sont dingues de jeux, de bagnoles, de cuisine à base d’huile de foie de morue, de basse et haute-couture, Diego est dingue de musique ! Si cela fait, parfois, plus de bruit, l’avantage c’est qu’à l’inverse des bagnoles et de le cuisine à base d’huile de foie de morue, ça ne sent pas mauvais. Bref, Diego nous ouvre ses partitions !

La musique, oui, la musique

Dans la vie, on a souvent tendance à ranger les gens dans des cases : « Regarde celui-là, il porte du noir, il doit surement écouter du Heavy metal et égorger des brebis ». « Casquettes, baskets… il doit aimer le hip-hop. » C’est dommage de vouloir tant et tout catégoriser quitte à ne pas s’intéresser à certains styles musicaux considérés comme « trop à l’écart de notre culture ». Je me rappelle des paroles de ma prof de piano : « Je n’aime pas le rock, ça crie. » Son univers musical, c’était le jazz et la musique classique. Or, pour moi qui adore autant Bach (1) que le Heavy metal de Metallica (2), il y a moult similitudes entre musique classique et Heavy metal, autant dans la complexité que dans la recherche de l’excellence. Dans le genre, il y a aussi ceux qu’on appelle les shredders. C’est un peu compliqué, je vous explique. Un shredder, c’est un guitariste hyper doué qui, quand il reprend un morceau, insiste sur la vitesse et la difficulté technique de l’exécution du morceau. Il y a des shredders qui font dans le jazz mais aussi dans le métal… Écoutez ce qui suit pour vous faire une idée !

Échanges de sons

Je m’étais donc, en quelque sorte, donné la mission de changer son point de vue et les reprises classiques m’y ont beaucoup aidé. Après quelques mois en ma compagnie, elle m’a fait découvrir Lordi, un groupe de Heavy Metal finlandais qui avait remporté l’Eurovision en 2006 ! Comme dirait ma mère : preuve qu’il faut toujours gouter avant de dire qu’on n’aime pas ! C’est devenu un adage important pour moi.

Ouvert à tout

En voulant toujours rester ouvert à tout, j’ai pu notamment changer mon opinion sur le groupe PNL (3) et, au fil de mes réécoutes, j’ai fini par apprécier leur univers et leur musicalité. S’ouvrir à tous les styles de musique, c’est s’ouvrir aux autres et au monde qui nous entoure. Inversement, s’intéresser à d’autres cultures permet d’étonnantes découvertes musicales, comme cette fois où en cherchant un mot de vocabulaire en japonais, je suis tombé sur un rappeur américano-nippon, qui parle si bien de sa double nationalité et de cette multiculturalité, cette ouverture aux autres. Pour moi, il est primordial de ne pas s’arrêter aux préjugés et d’être open minded comme disent les Anglais et ouvert d’esprit comme disent les autres ! Dorénavant, lorsque vous croiserez quelqu’un vêtu de noir, imaginez-le adorer « Libérée, délivrée » car en réalité, c’est probablement le cas au moins pour la version Heavy metal.

(1) Dans sa famille de stars de la musique, l’étoile de Jean-Sébastien Bach, dit Bach (Allemagne 1685-1720) brille encore plus que les autres. Auteur de plus 1000 compositions dont les Variations Goldberg (à découvrir ici dans l’interprétation de Glenn Gould), il fait partie des plus grands compositeurs de musique de toute l’histoire humaine.

(2) C’est à la fin des années 60 que le Heavy metal ou metal, une déclinaison du rock, apparait principalement au Royaume Uni et aux États-Unis. Guitares et batteries sont très importantes pour ce genre. Dans les célèbres groupes, on peut citer, par exemple, Kiss, Iron Maiden, et Metallica, un groupe étasunien actif depuis 1981 à qui on doit notamment Enter Sandman, Sad but true et le plus doux Nothing Else Matter. 

(3) PNL autrement dit Peace N’ Loves, est le duo des frères Andrieu, Jusqu’au dernier gramme regroupe quatre clips du groupe. Ils racontent l’histoire de deux amis qui, des années plus tard, ne le sont plus. Désormais, ils sont en guerre sur fond de trafic de drogue.

Auteur : Diego, 24 ans, Charleroi

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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