Une soeur à 9 doigts ?

Une soeur à 9 doigts ?

Pendant le (dé)confinement, toutes et tous, passons bien plus de temps sans sortir de chez nous qu’auparavant. Le risque de voir augmenter le nombre d’accidents domestiques – autrement dit les accidents qui se passent à la maison –  est grand. Si les journaux ont beaucoup parlé des risques d’empoisonnement, l’accident qu’a vécu Aïona est tout autre mais, c’est un accident quand même !

 

La porte maudite

Tout le monde a vécu des aventures durant le confinement. Mais, est-ce que vous, vous avez dû vous rendre en urgence à l’hôpital pour que votre petite sœur ne perde pas un doigt ? Je ne crois pas. Laissez-moi vous expliquer ce qu’il s’est passé. Il est midi, ma sœur crie et pleure. La porte s’est refermée sur son doigt. Je me prépare vitesse grand V pour l’emmener aux urgences. Évidemment en ce temps de confinement, les transports en commun sont déconseillés, nous allons devoir marcher. Heureusement, l’hôpital n’est qu’à 13 minutes. Je me demande comment cela va se passer là-bas.

Dans la gueule du loup

C’est l’endroit où personne ne veut se retrouver en cette période. Est-ce qu’on va rencontrer des malades du coronavirus ? Ma petite sœur est stressée. Je le suis aussi. Pas le temps de penser à ça, nous nous mettons donc en route. Le soleil tape, il n’y a pas un chat dans les rues, ma petite sœur se plaint. Son doigt lui cause beaucoup de douleur. Elle me pose des questions auxquelles je ne peux pas répondre. Je ne sais pas ce qu’il va se passer une fois que nous serons sur place. Plus tôt, pour la rassurer et calmer ses pleurs, je lui avais pourtant assuré que ça allait aller, que ce n’était rien, qu’on n’aurait pas à se rendre à l’hôpital. Mensonges… Maintenant elle ne croit plus ce que je dis. 

La main bionique

On arrive enfin. Je lève les yeux vers la façade de l’hôpital, on y est. Ma mère nous rejoint rapidement sur place. Elles entrent dans le bâtiment, moi, j’attends dehors, sur un banc. Le temps semble long, j’aimerais savoir ce qu’il se passe derrière ces murs. Est ce qu’elle va s’en sortir indemne ? J’imagine déjà le pire, je vois ma sœur dans une salle d’opération, les médecins qui lui annoncent que son doigt est déjà trop pourri pour pouvoir être sauvé et qu’il faut l’amputer pour que ça ne s’aggrave pas. Seulement il est déjà trop tard, ils vont devoir amputer toute sa main ! Comment va-t-elle faire ? Peut-être va-t-on la lui remplacer par une main bionique ? Si tel est le cas, elle va devoir être forte mais je serai là pour la soutenir ! 

Merci

Mère et sœur sortent enfin de l’hôpital, je cours vers elles et constate que je me suis inquiétée pour rien. Aucune trace de main bionique, elle n’a qu’un pansement autour du doigt. Je suis soulagée. Finalement, plus de peur que de mal. Je voulais vous raconter cette anecdote pour parler des soignants qui en plus de s’occuper des malades du Covid-19, ont continué à s’occuper de toutes nos blessures. Un grand merci à eux !!

Auteure : Aïona, 16 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R 

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R.I.P. Erasmus 2019-2020

R.I.P. Erasmus 2019-2020

« Le plus difficile, ce sont les adieux. » C’est la phrase que ma prof de langue m’a dite lors de ma proclamation en parlant de mon année future à Amsterdam. L’année 2019-2020 sera mémorable. C’était certain.

Zuiderzeequoi?

Cinq tasses de thé dispersées dans le salon-cuisine, des matelas, coussins et couvertures sur le sol, l’ordinateur prêt à lancer un film de mauvais goût, une guitare dans les mains de l’une ou l’autre, une parfum pop-corns, biscuits et chocolat. Voilà ce qui caractérise généralement le quotidien des 24 mètres carrés qui me servent de logement dans un immeuble pour étudiant d’Amsertdam. On se croirait dans le début d’une blague : « Deux espagnoles, un norvégien, une française et une belge regardent High School Musical (1) en fredonnant sans gêne les musiques du film, qui renverse son thé en premier ? »

Après seulement quelques semaines à vivre dans cet endroit, il est devenu ma maison, mon chez moi. Le plus marrant sur ce bâtiment, rempli principalement d’étudiants internationaux, c’est qu’il se situe sur une île au nom imprononçable pour la plupart d’entre eux : Zuiderzeeweg. Imaginez une Espagnole essayer de dire ce nom ! 

« À toi de prendre la décision »

Ce qu’il faut savoir sur l’Erasmus (2), c’est que plus le temps passe, plus il est précieux et plus on le chérit. Il est aussi interdit d’imaginer la fin avant l’heure. Profiter (et étudier aussi… un peu) c’est le maître-mot ! Mon Erasmus se termine le 8 juillet. Je finis mes examens le 15 juin. Parfait ! Ça me permettra de finir cette aventure en beauté avec tout le monde. Pourtant, le 17 mars au soir, mon téléphone sonne. Ce sont mes parents. On met le film sur pause et je vais dans la salle de bain. « La Belgique passera en lockdown complet à partir de demain midi, on s’inquiète de cette situation tu sais, ça semble réellement tourner en vrai crise sanitaire ». Je parle encore quelques minutes avec eux, ils me donnent des dizaines de raisons de rentrer et terminent par un timide « Mais c’est à toi de prendre la décision au final ». Je raccroche, je reviens en souriant et relance le film. Seulement, je ne chante plus. 

Des explications

Quand le générique de fin commence, j’explique à mes amis la situation et les enjeux de rester ou de rentrer. La situation n’est évidemment pas à mon avantage. Le gouvernement belge et les institutions scolaires font pression et sont claires : si je décide de rester à l’étranger durant le confinement, c’est à mon entière responsabilité. Je me retrouve à devoir choisir entre mon envie de garder mon indépendance, rester avec mes amis et tout ce que j’ai construit depuis sept mois ici tout en étant consciente que mes proches en Belgique se feront un sang d’encre à mon sujet ou bien renoncer aux trois derniers mois d’Erasmus, choisir la sécurité en rentrant vivre chez mes parents pour ainsi rassurer mes proches.

La nuit porte conseil

On en discute longuement tous ensemble, il est tard. Je propose que chacun aille dormir, que j’y réfléchisse seule et que je prenne une décision sans être influencée par un parti ou l’autre. Tout le monde semble d’accord, on s’embrasse tous et ils rentrent chez eux, à l’autre bout du palier. Cette nuit-là, je ne dors pas. Je réfléchis, je pleure, j’en veux au monde. Je suis frustrée et démunie. Il y a la décision que je veux prendre et celle que je devrai prendre.

Lendemain

Le lendemain matin, Eric, le norvégien, entend quelqu’un frapper à sa porte. Il ouvre. Je me tiens devant lui, un sourire triste, des larmes dans les yeux, une valise pleine à craquer dans la main. Un fuck s’échappe tristement de sa bouche et il me prend dans ses bras sans rien dire de plus. C’est le dernier à qui je dois dire au revoir. À cet instant précis, je repense à ma prof et à ses paroles des mois précédents. Si le plus difficile, quand le séjour se termine comme prévu, ce sont les adieux, alors qu’en est-il de l’impact d’une fin aussi abrupte ? Je continue de me poser cette question durant tout le trajet entre Amsterdam et Liège, sans me douter que les émotions qu’elle provoque auront de l’impact sur moi encore des semaines après. Je suis convaincue que si une fin programmée fait mal, une fin imprévue est d’autant plus douloureuse. 

(1) High School Musical est une série de plusieurs comédies musicales étatsuniennes de Disney. Dans le premier film, sorti en 2006, le jeune et populaire capitaine de l’équipe de basket de l’école et une jeune scientifique, nettement plus réservée, se rencontrent en préparant un concert pour la fin de l’année au lycée East High d’Albuquerque.
(2) Créé en 1987, le programme
Erasmus permet aux étudiant·es et professeur·es d’aller étudier ou travailler dans un autre pays membres de la Communauté européenne.   

Auteure : Katy, 22 ans, Chaineux

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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J’aimerais bien être un chat !

J’aimerais bien être un chat !

Entre information en permanence, stress du quotidien et coronavirus, Joanne nous invite à faire une petite pause féline !

Drôle de titre… 

Drôle de titre et drôle de phrase pour commencer un article vous direz vous sûrement. Moi je vous répondrais alors  » eh bien pourquoi pas ?! ». C’est une phrase qui m’est venue comme ça, un après-midi, et qui me passe par la tête par moment. Bref, on vit une époque bien compliquée due, notamment, à cette épidémie. Le Covid-19 nous force à nous tenir loin des gens qu’on aime, de nos loisirs, des habitudes que nous apprécions tant, de la vie telle qu’on la connait. Les médias sont là pour nous tenir au courant de ce qui se passe autour de nous, de comment va le monde. Les médias nous font découvrir la force avec laquelle le monde hospitalier se bat contre ce virus et arrive à sauver des vies. L’info nous est, évidemment, bien précieuse !

Profiter du moment présent

Cependant, trop d’infos tue l’info et laisse place au doute, au stress et à la peur. C’est à ce moment-là que je pense au chat, lui dont l’aspect semble toujours décontracté et posé. Il est toujours là, à profiter de l’instant sans se soucier de ce que sera demain. Je ne dis pas qu’il ne faut pas se déconnecter du reste de la planète. Mais je crois que, parfois, il faut savourer le moment présent, se poser là, devant le coucher de soleil et ses couleurs pastels ou encore devant une fleur et se dire que c’est tout simplement beau. Se dire que ce qui nous entoure est là et bien présent et que le stress engendré par le virus ne doit pas nous dévorer de l’intérieur. 

Je sais que ça peut paraitre fort naïf ce que j’ai pu écrire, je sais que beaucoup de personnes souffrent de cette épidémie et que pour elles, ça doit être terriblement dur de se dire qu’il faut juste « profiter de l’instant » mais voilà, si vous avez la possibilité et la chance d’être en bonne santé et dans de bonnes conditions, posez-vous un instant. Pensez à ce qui est réellement important, à ce que vous pourriez faire de ce temps pour aider les autres tout en restant protégé·e. 

Tout ira miaou demain 

Je suis jeune. Je ne connais encore que peu de choses de la vie. La vie me semble en mode « pause » pour l’instant. Pourtant, je pense et j’espère que lorsqu’on aura retrouvé les fondamentaux de la vie, qu’on aura redécouvert ces petits moments-là de bonheur de l’instant, cela nous permettra, après cette épidémie, de s’aimer encore mieux, on saura ce qui est réellement important à nos yeux, tel le chat ! (Même si lui, c’est sa philosophie pour tout et tout le temps).

Auteure : Joanne, 16 ans, Orp-le-Grand

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance. 

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Mon sauveur, c’est le confinement !

Mon sauveur, c’est le confinement !

Confinée, libérée ? Peut-être bien que oui ! La chanson de Natacha n’a pas grand-chose à voir avec celle de la Reine des neiges mais elle pourrait bien être tout aussi libératrice !

Rentrée des classes

Alors que tout le monde s’embrasse autour de moi, tout le monde est content de se retrouver, je reste dans un petit coin de la cour, je pleure. Je me sens exclue comme un petit chat dans sa cage. La sonnette retentit, ce n’est pas trop tôt ! Ma prof explique son cours mais je ne comprends rien, je veux lever mon doigt et demander de plus amples explications mais je me sens submergée par mes émotions. Cette peur me paralyse, j’ai peur de parler, ma gorge est nouée. Même si je le veux, je me trouve dans l’incapacité totale de sortir un son de ma bouche. 

Parler

Plus tard, la même année, ça se passe mieux. Je me revois en mai, tenir un discours sur l’incompétence et la corruption de plusieurs présidents devant toute une foule. Je me rappelle aussi qu’à la fin de chaque cours de français, le professeur donnait la parole à qui la voulait pour lui permettre de parler d’un sujet qu’il affectionnait. J’étais la seule à prendre la parole, à faire un discours sur l’avortement, le décrochage scolaire, les violences conjugales ou encore la maltraitance infantile … J’avais toujours quelque chose à dire ou à ajouter, j’avais toujours un avis à donner. En cette période, je n’avais pas peur de parler, je n’avais pas peur de prendre la parole. 

Arrivée en Belgique

Cette période est révolue. Désormais, je suis en Belgique et depuis, tout a changé. La première fois où j’ai ouvert ma bouche pour faire une simple lecture, j’ai entendu des rires. Mon accent fait rire, mon accent est vu comme un handicap par les autres. Alors, j’ai décidé de ne plus parler. Que puis-je bien dire qu’ils ne savent déjà ? Ma plus grande peur a été de me retrouver dans l’enseignement technique. Mes camarades m’ont fait comprendre que les élèves ne réussissant pas dans l’enseignement général passaient dans l’enseignement technique. Ce système me fait peur. Il arrive que les élèves qui sont en technique soient dénigrés, jugés et considérés comme moins “intelligents”. 

Parfois, ça va loin … Au fond de moi, par exemple, je ne veux pas parler pour ne pas être jugée inapte à suivre l’enseignement général. Quand j’avais quinze ans, j’étais persuadée qu’il suffirait que je dise une absurdité pour qu’à la fin de l’année, je sois envoyée en technique. Je n’avais jamais ressenti une telle pression auparavant.

À l’université 

Aujourd’hui,  j’ai toujours cette impression d’être jugée par rapport aux autres. J’ai le sentiment qu’au moindre faux pas, je serai classée dans la liste des gens moins “intelligents’’ ou considérée comme une personne qui n’a pas sa place à l’université ? Je sais, je crois savoir, que je ne dois pas attirer l’attention sur moi, je dois me taire et écouter si je ne veux pas être traitée d’ignorante. À travers le regard de certaines personnes, je le sens déjà. Pour certaines personnes, le fait de ne pas parler est synonyme de ne pas connaître. Conclusion qui me semble, totalement, erronée. 

Mars 2020

Heureusement pour moi, tout bascule à nouveau dans ma vie avec le fameux confinement. Très honnêtement, je l’adore. J’apprécie le fait de me lever à l’heure que je veux. Ce que j’aime aussi, c’est suivre mes cours en ligne. Tout est si calme autour de moi, il n’y a plus de chuchotements, plus de sons de paquets de chips ou de biscuits, plus de gens en face de moi qui regardent des films ou un match de football pendant que le prof peine à nous expliquer son cours. Tout est fini, oui, fini ! On a beau être six à la maison, tout le monde respecte mes heures d’étude, mes heures de cours. En ligne, je peux à présent poser mes questions librement dans un chat privé avec les profs, ils ne mettent plus des jours à répondre aux mails. Le confinement les oblige à rester connectés beaucoup plus qu’à l’accoutumée. Je comprends mieux le cours, j’étudie mieux. Enfin, il n’y a plus personne pour me juger. J’ai retrouvé la paix intérieure, longtemps perdue, et le plus important, c’est que je n’ai plus peur du regard des autres. J’ai repris confiance. Le confinement m’a permis de la retrouver. À l’inverse de la plupart des gens, le confinement n’a pas volé ma liberté. Le confinement m’a donc rendu ma liberté. J’espère que tout le monde ne gardera pas que de mauvais souvenirs de ce confinement. Après cette période, j’espère que nous puissions conserver la solidarité et l’entraide actuelle.

Auteure : Natacha, 20 ans, Braine-le-Comte

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Le pouvoir des câlins

Le pouvoir des câlins

Maximilien est tactile… Il aime le contact des autres, les embrassades, les gâtés, les câlins. Son témoignage explique que ce n’est pas qu’un besoin, c’est aussi un besoin vital comme manger et boire.

Je ne me souviens pas de la dernière fois que j’ai pris mes amis ou ma grand-mère dans mes bras. Je ne me rendais en effet pas compte que ce serait peut-être la toute dernière fois. À l’époque, je ne m’attendais pas à un tel bousculement de mon mode de vie et je prenais le droit de faire des câlins pour acquis. Les contacts physiques font partie du passé. Je dois désormais être séparé d’1m50 de tous mes amis et ma famille. Cette distance, relativement courte, se transforme en années lumières(1)  pour la personne tactile que je suis. 

Distance

Si cette fameuse distance d’1m50 n’empêche pas le contact social au sens strict du terme, elle interdit sa dimension physique. Fini les câlins, les bisous. Pas question de prendre sa grand-mère dans les bras, de lui prendre la main ou même de l’effleurer. Je peux courir avec un ami mais je ne peux pas lui taper dans le dos pour l’encourager lorsqu’il s’essouffle. Pas de bise à une connaissance croisée dans la rue en promenant le chien. La discussion prend alors une tournure très gênante et crée des situations cocasses. Nous devons, tous les deux, nous retenir de nous faire la bise. C’est difficile de désapprendre ce que nous faisons depuis notre naissance. Le mètre et demi qui nous sépare rend la discussion, elle aussi, distante et hésitante. Et pourtant, cette distanciation physique est devenue la preuve d’amour ultime : si tu tiens vraiment à telle personne, ne l’approche pas. Mais que c’est difficile.

Toucher 

Les contacts physiques représentent pour moi une forme d’énergie. Je les vois comme un complément alimentaire, introuvable ailleurs, dans mon alimentation. Je m’en nourris. Ce compliment alimentaire s’avère particulièrement important dans les périodes plus déprimantes et les moments de solitude. Il me rappelle que je ne suis pas seul. Les contacts physiques me rassurent sur la qualité, l’importance et la sincérité de ma relation avec l’autre.

C’est la science qui le dit

De nombreuses études démontrent en effet les bienfaits des contacts physiques pour la santé physique et mentale. Plus les câlins sont forts, plus ils jouent un rôle important dans les relations personnelles et la lutte contre les maladies (2). Pour faire court, ils œuvrent à la sécrétion de diverses hormones qui génèrent autant de merveilles pour notre corps et notre esprit : réduction de l’anxiété, du stress et de la pression artérielle, renforcement du système immunitaire.

Le rôle clé des contacts physiques semble être, pour les personnes affectueuses comme moi, encore plus critique. Cela fait désormais presque deux mois que je suis confiné avec ma mère et ma sœur et la situation devient difficile. Je reçois de l’affection sous perfusion par mes deux donneuses qui commencent cependant à sérieusement s’affaiblir. Autant je peux être friand de câlins, autant ma petite sœur arrive très vite à saturation. Ce seuil de tolérance a été franchi et je m’inquiète donc pour le futur à moyen terme.

La distance des vidéoconférences 

J’ai bien essayé de rechercher plus de contact social à travers les fameux appels vidéo mais… L’un ne remplace pas l’autre. Arriver à l’appel vidéo constitue déjà, un parcours du combattant en soi. Il faut se convaincre de rester assis pendant une heure devant son ordinateur après avoir déjà travaillé ou étudié dessus toute la journée, braver les problèmes de connexion internet et prier pour que votre interlocuteur y soit arrivé également. L’appel, une fois enclenché, me comblera bien moins qu’une vraie conversation comme dans la vie d’avant. Le décalage récurrent du son et de l’image génère l’impossibilité d’entendre quoi que ce soit lorsque plusieurs personnes parlent en même temps. Le ton de la conversation n’est pas le même, plus superficiel. On a en effet peu de choses à se raconter au vu du train de vie actuel et identique de chacun. Passé quelques expériences sur Zoom, Skype, Facebook, WhatsApp, House Party et j’en passe, la plupart de mes proches semblent s’être lassés de ces appels vidéo au point d’en préférer le traditionnel appel téléphonique. Qui a dit que le vintage était dépassé ? 

S’embrasser bientôt

Mes relations se nourrissent de contacts physiques que le confinement a réduits à néant : la bise du matin, les poignées de main de première rencontre, l’embrassade en revoyant un ami pour la première fois depuis longtemps, les caresses pour réconforter un proche blessé. Imaginer un monde sans ceux-ci est très difficile voire impensable pour moi et j’espère chaque jour un peu plus qu’un vaccin viendra nous libérer de cette distanciation qui nous prend en otage. En attendant, je me contenterai d’un « check » du pied.

1. Une année lumière, c’est égal à 9 460 730 472 580,8 km et donc 9 460,730 milliards de kilomètres. Si en plus, comme pour Maximilien, il y en a plusieurs… Cela fait loin, très très loin. 2. Cet article de Santé Magazine l’affirme : Se tenir par la main, se faire des câlins ou des massages, se serrer dans les bras… tous ces gestes ont un effet certain sur l’organisme et permettent au corps de se détendre.

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : MAXIMILIEN, 24 ANS, WATERLOO

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R  à DISTANCE

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Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...