J’ai toujours eu peur de la mort

J’ai toujours eu peur de la mort

Quand ma maman a commencé à vivre avec sa compagne, Isabelle, la famille d’Isabelle a refusé de la voir. Ses parents l’ont déshéritée, ils mettaient des lettres sur la voiture de ma maman où ils menaçaient notre famille.

Ma maman a eu beaucoup de mal, la police disait qu’on avait aucune preuve que c’était eux, et comme son père, ma mère est tombée dans l’alcool. Je me suis toujours demandé s’il n’y avait pas un caractère héréditaire aux addictions. Bref, pendant plusieurs mois ma mère a bu, beaucoup, beaucoup trop même et un jour elle a fait un coma éthylique.

Pour moi la mort signifiait et signifie encore la fin de tout. De sa présence, de son amour, de ses attentions, de son odeur, … même si l’alcool brouillait un peu tout ça. J’aime ma maman et je n’ai jamais au aussi peur de toute ma vie. A 10 ans personne ne devrait être dans un couloir d’hôpital, à tenter de comprendre ce qu’un médecin explique avec ses mots compliqués.

A la sortie de l’hôpital j’ai vu ma maman se battre pour sortir des difficultés comme je n’ai jamais vu quelqu’un se battre mais le souvenir amer des couloirs d’hôpitaux, des visages tristes croisés dans ces couloirs, des pleurs, des médecins, l’odeur, le bruit des machines, … a gravé au fond de moi que la vie ne tient qu’à un fil.

Auteur : Anonyme, Verviers

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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Jus d’orange, jus d’orage ?

Jus d’orange, jus d’orage ?

À l’inverse de 82% de Belges de 15 ans et plus, Anne-Lyse ne boit jamais d’alcool, ni par allergie, ni par religion, ni pour quoi que ce soit… La raison est simple : elle n’aime pas ça et ne voit pas pourquoi elle devrait s’adonner à la boisson. Les pressions pour qu’elle boive une pression sont nombreuses…

Première conversation

Je m’appelle Anne-Lyse, j’ai 23 ans, je vis à Bruxelles. Voici un exemple de la conversation que j’ai, souvent, quand je rencontre, une première fois, une personne lors d’une soirée. Moi (M) : Je ne bois pas d’alcool. Lui ou elle (LOE) : Ah bon ?. M : Oui. LOE : Mais… Même de la bière ? M : Oui, même de la bière. LOE : … Mais pourquoi ? M : Parce que je n’aime pas le gout de l’alcool. LOE : Même dans les cocktails ? M : Oui, même dans les cocktails. Tu n’as pas du jus d’orange s’il-te plait ?

Soulée (par les discussions)

Voilà, ça c’est environ 99,9% des conversations que j’ai avec une personne que je rencontre, une première fois, lors d’une soirée. Le fait est que ne pas boire d’alcool, à 23 ans, en 2020, dérange plus les autres que moi. Et même si c’est difficile pour mon entourage d’assumer que ma non-consommation d’alcool ne leur convient pas tout à fait, il est assez clair que le simple fait de ne pas en aimer le goût n’est pas une raison suffisante pour ne pas en boire. Pourtant, quand j’apprends à quelqu’un que je n’aime pas les champignons sur ma pizza, ça provoque des réactions nettement moins virulentes. Quelle place occupe donc l’alcool pour bénéficier d’une telle ferveur collective ? L’alcool, c’est un phénomène de société, ça rapproche, ça désinhibe, c’est la fête ! Moi aussi j’ai envie de faire la fête et pour autant, je ne force personne à manger des champignons avec sa pizza sous prétexte que tout le monde le fait !

Je vais te faire boire un truc…

Alors certes, personne, un samedi soir, ne m’a jamais fait gober une Jup sans mon consentement mais les réflexions que j’ai pu entendre parfois pourraient faire l’objet d’une publication dans une encyclopédie, un dictionnaire. LOE : T’inquiètes pas, moi je vais te faire boire un truc que tu vas aimer ! ou Mais du coup, t’es jamais bourrée ? ou Tu veux que j’aille te chercher une gueuze Pècheresse chez le Paki ? Ça tu vas aimer ! … Malgré mon éternelle reconnaissance envers ces personnes qui ont désespérément tenté de résoudre mon anomalie, j’aimerais rappeler que ce n’est pas un problème pour moi, que je vis parfaitement bien avec, ou plutôt …sans.

Ça dérange ?

Pour tout vous dire, je ne sais pas encore bien ce qui dérange, ni même pourquoi c’est si important pour autant de monde. C’est un phénomène de société, la pression sociale. À l’adolescence, on rentre tous dans une phase durant laquelle on doit coller aux exigences sociales, cela devient un but permanent. Boire de l’alcool devient cool et nécessaire. Cette pression que les gens que je croise ont surement subie, ils s’efforcent de la transmettre autour d’elles et eux, à moi notamment, sans forcément réaliser que leur première pils était amère pour eux et elles aussi. Tant mieux si, avec le temps, elle s’est adoucie sous leur palais mais pas sous le mien. Je trouve dommage qu’il soit encore difficile pour certains de me laisser disposer du contenu de mon verre comme je l’entends, sans devoir répondre à toutes ces questions permettant de l’expliquer. Je vis dans un espace libre, je respecte chaque gorgée d’alcool avalée et j’aspire au respect des autres quand moi je n’en bois pas. Je m’appelle Anne-Lise, j’ai 23 ans, je vis à Bruxelles et je bois du jus d’orange.

Auteure : Anne-Lyse, 23 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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Le mal d’un père

Le mal d’un père

Le mal d’un père

Après des mois et des années très compliqués, après une enfance vécue dans un climat familial violent lié à l’alcoolisme de son père. Dylan retrouve une famille apaisée mais meurtrie par la maladie.

J’ai vécu des problèmes de famille avec mon père qui m’a fait réfléchir sur ce qu’il a fait à moi et à d’autres personnes de ma famille. Du coup, je ne ferais pas ce qu’il a fait car ce n’est pas bien. Il a fait beaucoup de mal autour de lui et s’est fait passer pour une personne qu’il n’était pas, une personne qui pouvait changer de comportement ou d’attitude d’une seconde à l’autre. Cette vie, personne ne voudrait l’avoir et pourtant j’en retire des pistes pour la suite, des choses qui pourront m’être utiles et vont me servir à ne pas faire les mêmes erreurs que lui.

Mon père buvait, cela créait des bagarre pour rien et il y a eu des blessés. Il a commis des accidents de voiture parce qu’il avait trop bu, il y a même eu des coups de feu…  Tout jeune, j’ai appris à tirer avec mon père. Il battait ma mère, qui ne se laissait pas faire. Il la battait parce qu’il était nerveux, il était sans cesse à bout de nerfs, il s’énervait pour rien et explosait directement. 

Depuis quelques années, il s’est calmé, je pense qu’il a compris de ses erreurs. J’ai perdu des membres de ma famille à cause de règlement de comptes, à cause de la maladie.

Ça s’est arrêté parce que je me suis rebellé. Il a compris quand je me suis tiré de la maison vers 12-13ans pour lui faire comprendre et il a arrêté parce qu’il a ouvert les yeux. Depuis, il ne boit plus et est plus calme. Mais maintenant,… il est à l’hôpital car il a une maladie grave.

Ma mère ne lui en veut pas trop ; elle le frappait aussi. Ils ont tous les deux un sale caractère, il a pris des médicaments pour se calmer et ça a bien marché.  Ma mère est tous les jours à l’hôpital, près de lui, c’est la preuve qu’ils s’aiment toujours ! 

Je ressens un peu de haine envers mon père, surtout quand par rapport à toutes les choses qui se sont passées quand j’étais petit. J’avais peur que ça ne s’arrête jamais. Ce n’était pas possible de vivre une vie comme ça, ça m’a beaucoup touché. Aujourd’hui, je ne lui en veux pas trop parce qu’il ne se rendait pas compte et qu’il a réussi à changé.

Pour conclure, la leçon que je retiens de ça. Je ne lui en veux plus trop, car il m’a fait du mal et m’a marqué. Je sais maintenant que je ne ferai jamais la même chose et que je ne veux pas qu’on fasse cela à un membre de ma famille. Mon père, ça reste mon père même s’il m’a fait du mal, un père, on en a qu’un. La haine s’oublie avec le temps, elle doit s’oublier aussi parce qu’il peut mourir à tout moment. Mon père a des défauts, mais aussi des qualités. Malgré ses erreurs, il m’a appris beaucoup de choses. Maintenant il est gravement malade, alors qu’il allait mieux, j’espère que ça va aller.

Lorsqu’un enfant est confronté à une problématique ou des grands questionnements comme ceux que Dylan expose, il peut appeler le 103, tous les jours de la semaine de 10h à minuit. Ce service gratuit, qui garanti, l’anonymat, répond aux enfants et adolescents Tous les thèmes peuvent être abordés par les jeunes. Un site 103ecoute.be est également disponible.

Auteur : Dylan, 16 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R e. 

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