Les auteur·e·s de scan-r
Les auteur·e·s de Scan-R sont issu·e·s de toute la Fédération Wallonie-Bruxelles. Âgé·e·s de 12 à 30 ans, elles et ils ont décidé de participer à un atelier organisé dans une structure qu’elles et ils fréquentaient. Les articles ou témoignages écrits sont la libre expression de chacun·e que Scan-R s’efforce de respecter et de modifier le moins possible.

La violence conjugale, il faut en parler !
Pour Laurine, la violence conjugale est un sujet un peu oublié par les médias et il faudrait en parler plus, beaucoup plus. Personnellement touchée par cette violence, elle nous a confié son témoignage. Personne n’a le droit de faire subir cette violence. J’ai énormément de choses à dire à ce sujet, il me touche, il touche aussi des personnes de ma famille. C’est aussi un thème qu’on a abordé en classe et, pour moi, il est important de ne pas se taire. Il n’y a pas que les femmes qui sont touchées. Les hommes aussi peuvent en être victimes. Parler de ce qu’on vit n’est pas toujours facile. Je comprends toutes ces personnes qui ont peur d’en parler mais il faut le faire, même si c’est à un·e ami·e, même si c’est à une personne de votre famille. Parlez-en, cette...

À coeur grand ouvert
Aimer sans limite, y laisser son coeur, détester de tout son être, pleurer sans raison ou encore sourire à en avoir des crampes,... Tout cela dans l’espace d’une seule et même journée… Parlons sensibilité. Un coeur qui bat très très fort... J’ai un cœur qui s’investit parfois un peu trop dans ma vie. La sensibilité(1) est cette merveilleuse capacité qu’a l’être humain de se mettre à la place de l’autre, d’essayer de savoir comment il se sent, ce qu’ils pense. La sensibilité, c’est encore une capacité à apprécier de la musique, un poème, une œuvre d’art. Décrit comme ça, cela peut paraître génial d’être sensible, sauf que la vie n’est pas toujours rose et que nous sommes aussi sensibles aux mauvais aspects de la vie. Le moindre petit geste de travers, la moindre...

Les réseaux sociaux, nous rassemblent ou séparent ?
Les réseaux sociaux nous rassemblent, nous séparent ? Cette question me fait sourire... On pourrait penser que les mots “réseaux sociaux” y répondent déjà et pourtant. Parfois, quand arrive l’heure du souper, ma famille est réunie autour de la table et même si je suis là, je suis ailleurs, je suis toujours connecté à mon « monde virtuel ». Je me coupe du monde physique et reste dans cet univers de likes et de partages. Il m’est arrivé, plusieurs fois, de faire cela. Virtualité VS Réalité Je ne suis pas sûr que les réseaux sociaux nous rassemblent autant que ça : je reste en contact avec les personnes que je n’ai pas l’occasion de voir tous les jours mais qu’en est-il des personnes que je vois tous les jours ? On est over connecté à ce monde virtuel. Normal, on...

« C’est todi les ptits k’on spotche »
C'est todi les ptits k'on spotche, c'est un proverbe wallon qu'on peut traduire par, c'est toujours les petits qu'on écrase. Ce proverbe a, longtemps, été une réalité pour Roman. Alors, malgré le risque de tomber sur un cliché, voici son histoire, un parfum de cour de récré, un témoignage sur ce qui se passe dans toutes les écoles du monde et dont tout le monde pourrait être victime. En primaire, en secondaire, j’étais plus grand que la moyenne, maigre, des cheveux longs jusqu’aux épaules et un humour particulier. À cet âge, mon profil est ce qu’on peut considérer comme celui d’une proie, celui de quelqu’un qui sort de la norme imposée par le groupe des enfants du même âge. Lorsque l’on s’écarte du troupeau, la menace des loups devient plus grande. J’ai maintenant...

Salut corona !
Parfois, on entend une petite voix, parfois on a des amis (ou des ennemis imaginaires). La petite voix, l’ennemi - peu imaginaire - de Maya est une minuscule boule garnie de brocolis carmins. Elle lui a envoyé ce petit mot qu’aujourd’hui, elle partage. Ca va ? Je pense que je connais la réponse... Tu as l'air de plutôt bien te porter. J'avais envie de te parler, Corona, j'avais envie de te connaître, de te comprendre. J'ai réfléchi. J'ai essayé de trouver pourquoi, Corona. Pourquoi tu es devenu comme ça. Et je me suis dit que c'est peut-être parce que tu étais tout petit. Parce que tu étais minuscule. Tu devais être transparent, pauvre petit Corona. On aurait même commencé à t'appeler virus. Ce n’est pas gentil, hein ? Pourtant toi tu n'étais peut-être pas si...

Ma vie chamboulée
Entre ce qui reste, ce qu’elle aimait, ce qui lui manque et ce qui l’inquiète, Clara apprivoise le clair-obscur du confinement sous les rayons du soleil de mai. Tout a changé du jour au lendemain. Ecole mise en suspens jusqu’aux vacances de Pâques puis, école repoussée au-delà d’avril… puis ? Voyage scolaire en Angleterre annulé. Visite d’Auschwitz avec mes parents supprimée… mon présent est un chamboulement. Malgré le retournement de situation, l’école reste encore bien présente dans mon quotidien. Entre les devoirs plus ou moins longs, les contrôles à rendre et les live en matinées, j’ai de quoi m’occuper. La situation de confinement nous laisse beaucoup de temps libre, ce qui ne me déplaît nullement. Je peux remplir mes journées en allant me promener avec mes...

Confuse je, confus confinement
« Comment est-ce possible qu’un machin aussi nanométrique fasse autant de dégâts ? Il n’a pas le droit, personne ne veut de lui » me dis-je, comme une jeune enfant se demanderait pourquoi les méchants existent. Mais malgré tout...je reste de marbre. Comme si cette situation ne me faisait, en réalité, ni chaud ni froid On m'a demandé comment je me sentais durant ce confinement. On m'a demandé comment je le vivais. Et pour être honnête...je n'en sais rien. J’ai beau tourner la question de toutes les manières possibles et imaginables, je retombe à chaque fois à la même conclusion : je suis incapable d’y répondre. Cette situation me laisse perplexe : suis-je touchée par les événements, moi qui ai tendance à vivre mes émotions aux extrêmes, ou suis-je, au contraire,...

Dystopie 3.0
Quel est ce monde ? On y voit des humains enfermés dans la peur, ils doivent rester chez eux, sortir avec un masque et des gants, ne doivent pas se rapprocher à moins d’1,50 m les uns les autres, ne peuvent plus travailler pour beaucoup, sauf certains par leur ordinateur. D'autres sont démunis, incapables de s'adapter à la situation, la pandémie et les mesures de confinement prises pour lutter contre ce virus, leur empêche d'avoir accès au moindre revenu ou logement. Le confinement et toutes ces règles sont bien là pour stopper la propagation du virus mais on est poussés à vivre une vie plus centrée sur nos ordinateurs et téléphones, à une ère où la 5G est sur le point de se mettre en place, malgré les inquiétudes et les contestations de pas mal de gens et malgré...

Envie de sortir autant que je veux
Avant que ce confinement ne nous enferme dans notre chez nous, avant qu’on ne parle plus que par webcams interposées, Mouna avait un projet. Il est remis à un plus tard mais quand sera ce plus tard ... Je m’appelle Mouna, j’ai 22 ans et je vais vous raconter mon histoire. Je suis dans un centre d'accueil pour femme. J’ai déjà fait 2 ans dans le centre, je vais bientôt avoir un appartement social. Avant, j’habitais avec mon ex-compagnon et j’ai vécu des violences conjugales, je suis donc venue dans ce centre. Dans le centre, il y a les chambres et les flats. Nous sommes 32 personnes en tout. Nous avons toutes une éducatrice et une assistante sociale pour nous aider. Il y a aussi une psychologue. Nous pouvons prendre rendez-vous en cas de besoin. En septembre 2019,...

Retour à l’essentiel
En ce moment de confinement, toutes mes habitudes sont chamboulées, plus d’école, plus de sport, plus de sortie entre amis. Je me retrouve seule avec moi même. Je me questionne sur la manière dont chaque personne va vivre cette quarantaine. Je pense que cet isolement peut être autant positif que négatif. Les + Au niveau du positif, cela me permet de comprendre l’importance des éléments essentiels de la vie. Exemple, sans ce virus jamais je ne me serais rendue compte de l’importance de faire les courses, c’est une habitude banale de la vie. J’ai la chance de toujours pouvoir manger à ma faim, mes parents travaillent. Maintenant je fais plus attention, nous ne pouvons plus faire les courses comme bon nous semble et acheter des quantités énormes sans penser aux...

Attouché
Il y a quelques années, Benoît, 19 ans aujourd’hui, a été sexuellement agressé par un de ses voisins. Après avoir gardé tout cette histoire pour lui, il n’en peut plus, il éclate, parle et se confie. Pour lui, la parole a été une grande libération. Tous les prénoms, noms et lieux ont été changés. La promenade En juillet 2016, je n’avais que 15 ans. Vers 22h, 22h30, je promenais mon petit chien et comme d’habitude, je n’étais pas seul. Un couple âgé, avec qui j’avais l’habitude de faire ma petite promenade, promenait lui aussi son chien. Nous faisions donc le tour de notre « cité ». Une fois la balade terminée, je raccompagne les promeneurs devant leur bâtiment. Il se trouvait à ce moment-là en face du mien. Une fois que je les vois rentrer chez eux,...

J’ai seulement 18 ans
Il n’est pas toujours facile pour ma génération de prendre conscience de ce qui se joue face à l’avenir de notre planète. Jeunes et responsables c’est ce que nous devrions tous être, et pourtant… J’ai seulement 18 ans et je pose, et je me pose, pas mal de questions… Ne pas se taire Les copains jettent des trucs par terre, dans les bois, … Ailleurs que dans une poubelle… Malgré l’intention de bon nombre d’entre nous, le fait d’intervenir, concrètement et réellement quand une situation comme cela se produit, ce n’est pas toujours aisé… On peut faire des remarques à l’un ou l’autre par rapport à ce comportement mais, bien souvent, cette remarque est freinée par la peur d’être ridicule aux yeux de nos copains. Pour ma part, étant plutôt blagueur de nature j’aurais...

Réseaux sociaux indispensables, pas exclusifs.
En cette période un peu particulière de confinement, je me rends encore plus compte que oui, les réseaux sociaux sont géniaux mais aussi que cela ne fait pas tout. Ma maman est infirmière en pédopsychiatrie. Elle a été rappelée en urgence pédiatrique pour faire face à cette pandémie. Résultat : je ne la vois plus que très peu. Elle n’a pas non plus envie de nous transmettre ce virus avec lequel elle est en contact tous les jours. Comme je suis autant chez elle que chez mon papa, on se voit par messenger, on s’appelle pendant une demi-heure. Ça fait plaisir mais ce n’est quand même pas la même chose... Mon papa, lui, fait du télé travail et passe ses journées au téléphone pour essayer de répondre aux questions de nombreuses entreprises. Pas...

J’ai des cheveux bleus, ça dérange ?
Sarah a 16 ans et que ça plaise ou non, elle a décidé que ses cheveux seraient bleus ! D’après les gens que je croise dans ma vie de tous les jours (rue, école, activités extra scolaires,…), je suis bizarre. Cela ne pourrait s’expliquer que par un défi perdu. D’après eux, naïve, d’après eux, c’est pas avec cette tête que je vais avoir de nouveaux amis, un copain, un job plus tard, d’après eux, j’ai besoin d’être dans la case de ceux qui sont « différents », j’ai besoin de me démarquer pour exister... En réalité, j’ai des cheveux colorés juste parce que je trouve ça beau, c’est tout. J’ai décidé de ne plus avoir mes cheveux bruns, pas parce que je ne les aimais plus, mais juste parce que j’avais besoin de changement. Je pense très sincèrement que, le fait d’avoir...

Tu me vois vivre comme je t’ai vu mourir ?
Voici un texte assez différent de ceux que nous recevons le plus souvent. Entre vers et prose, Loris nous parle de la mort de sa soeur, de la relation très particulière avec sa nièce. Est-ce que tu me vois vivre comme je t’ai vu mourir ?Car depuis ce soir là, je suis ivre et ne veux plus me souvenirDepuis ce fameux soir, je n’ai plus pu la voirJe pleure lorsqu’il fait noir car j’arrive plus à y croireTu étais une Déesse, tu as accouché d’une princesse.Je m’amusais à faire ses tresses, il ne reste que détresseJe m’en occupais bien, je suis maintenant rempli d’chagrinJ’suis qu’un humain je sais pas ce que réserve demainAu cœur j’ai tellement mal faudrait aller à l’hôpitalL’impression de m’être pris une balle en plein moralÇa a touché mon mental j’suis plus...

Ecrire : le pouvoir d’être Dieu
Ma vie a commencé en 2ème année secondaire. Je me revois encore. Assise à l’écart dans la salle d’étude de mon école, comme d’habitude, avec ma meilleure amie, sous le nez de l’éducateur, comme les petites élèves modèles. Mais ne vous laissez pas avoir oui, on était presque irréprochables en classe. En-dehors de l’école, c’était une toute autre affaire. J’ai toujours eu des facilités à l’école (sauf en maths). Je n’avais rien à faire et je m’ennuyais grave. Ce jour-là : un éclair de génie ! Et si… j’écrivais une histoire ? Pas la mienne ; elle est vraiment trop nulle. Ces héros que j’invente Je préfère écrire l’histoire de quelqu’un qui aurait la chance de vivre des aventures extraordinaires… peut-être un peu versé dans l’horreur… J’ai pris une feuille, mon stylo...

« Je » est multiple
J’ai toujours été intriguée par tout ce qui se rapportait aux origines au sens large du terme. Selon le dictionnaire Larousse, il a comme sens "Classe sociale, milieu, groupe, pays, dont quelqu'un est issu". Je suis belge d’origine éthiopienne et cela m’a toujours paru important de savoir d’où on venait, composante ineffaçable de notre identité. Avec du recul, je me rends compte que notre identité se compose de tellement de facettes ; savoir nos origines est une chose mais ce n’est pas forcément ce qui nous reflète le plus. Le fait de ne pas avoir vécu en Ethiopie me rend étrangère à cette culture même si celle-ci m’intéresse... énormément. L'ÉTHIOPIE Pour vous décrire ce pays, que vous ne connaissez peut-être pas ou peu, il se situe en Afrique de l’est. Il fait...

Les petits avis, épisode 3
Scan-R, dès le départ, donne la parole à tout le monde… Dans les témoignages que nous avons reçus, certains étaient un peu trop courts pour faire l’objet d’un post sur notre site. Nous avons donc décidé de rassembler ici ces petits avis ! marline, 13 ans, namurLe confinement me rend folle ! Cela devient insupportable ! Mes activités me manquent énormément, il n a rien a faire. Je m’ennuie ! Mes amies me manquent, mes cours de dessin me manquent énormément et j’ai peur pour mes études à venir ! J’espère que cela sera bientôt fini et qu’on reprendra une vie normale. Qu’il en sera terminé du virus et des décès. Sébastien, 23 ans, Woluwé-Saint-LambertChaque jour nous recevons un crédit unique, un crédit qui va à rebours et qui ne peut être récupéré ou étalé....

Une famille de huit en confinement ? C’est possible !
À la fin des années 70, au début des années 80, "Huit, ça suffit !", une série télévisée américaine était très populaire. Une cinquantaine d'années plus tard, et une fois de plus, la réalité a rattrapé et même dépassé la fiction. Chez Florence, à Malmedy, elles et ils sont huit aussi et eux, et elles, sont en plus confiné-es ! Comment se passe une journée ? Lisons le tout de suite ! Lever On a l’habitude d’entendre sonner le réveil pour aller au travail ou encore à l’école… Aujourd’hui nous sommes le 15 avril, jour de confinement. Il est 7h30 du matin. Ce n’est pas le réveil qui fait son office mais la voix douce et paisible de maman. Qu’est-ce que je n’ai pas envie de me lever, surtout si j’ai « congé ». Laver Une grande famille demande une certaine organisation....

Si seulement ce n’était qu’un mauvais rêve
Ce devait être la fin d’une année extraordinaire pour Carla... La fin des études secondaires, avec des festivités entre potes, un parfum d’été avant l’heure. Pour la fête, on repassera. Le Covid-19 a tout mis sur pause. Ce ne sera que partie remise. Assise devant mon ordi, les mots ne se bousculent pas. Pourtant, il y a tant à dire, tant d’images qui envahissent nos écrans, tant, trop de chiffres. Comment en sommes-nous arrivés là ? Si vite, si brusquement ? Il y a encore un mois j’allais à l’école. Me lever, déjeuner, retrouver mes amis, apprendre, rentrer, bouger, dormir, c’était ma petite routine. Une vie tout ce qu’il y a de plus normal, lassante même certains jours. Pourtant… Si seulement je pouvais retourner au collège, fermer les yeux, faire comme si ce...

Songe d’un confinement sans fin
Pour Maude, 22 ans, tous les jours de ce confinement se ressemblent. Entre les jeux vidéo et les applis de rencontres, elle passe le temps et tente de combler le vide. Confinement jour 3. Ou 4. Je sais plus. Chaque matin, c’est le même rituel. 7h du matin, je me réveille, je traîne au lit. Je suis sur mon téléphone, je réponds vaguement aux messages que je reçois sur les différentes applications de rencontres que j’ai installées. Aaaah, ils se ressemblent tous, quelle tristesse. 8h du matin, je mets de la musique. Pas trop fort, mais pas trop doucement non plus. Je sais que ça va réveiller les voisins mais bon... Est-ce que je m’en soucie ? Pas vraiment. Je vis ce confinement seule et j’ai besoin de meubler le vide. Menu : thé vert, fruit, céréales. Là aussi, la...

Journal d’une étudiante confinée, jour « Je ne sais plus »
Mon confinement dure depuis déjà depuis..., je ne pourrais même plus dire quand. La France a décidé d’y entrer, il me semble, le 17 mars, j’avais un avion le mercredi 18 depuis Bruxelles-Charleroi jusque Toulouse. Bien sûr, mon vol a été annulé. Il a fallu réagir, trouver un autre vol. Une bonne étoile m’a accompagnée, j’ai déniché un vol au départ de Lille, le mardi soir. Me voilà donc depuis, occupée à “profiter” du soleil du sud-ouest. Je ne considère pas tout à fait cette période comme étant des vacances, je vis avec la famille de mon petit ami et j’ai l’impression que nous sommes retournés au siècle précédent. Au travail Les hommes travaillent dans le jardin, construction d’une serre avec de vieux châssis, tonte du gazon, etc. Les femmes nettoient et font à...

Bulle
Michaël a 22 ans, il habite à Bruxelles. Le jeudi 12 mars, alors qu’il savait ce qui se passait en Chine. Il a appris, comme nous toutes et tous, que des nouvelles mesures avaient été prises en Belgique, pour faire face au virus. Ecoles, restaurants, bars, activités récréatives, tout devait être stoppé, suspendu. Le monde marquait une pause depuis, il est dans sa bulle. Un événement inédit Pour moi, comme pour les autres, c’était une première : je n’avais jamais vécu ce genre de situation avec d’aussi grandes répercussions. Jusque-là, je n’avais pas pris conscience que ça serait la dernière fois que je verrais mes proches car après cela,... J’ai passé le week-end chez mon copain pour en profiter un maximum avant qu’on soit confinés jusqu’à … Cette situation me...

La gifle
Pendant un an et demi, Amélia a eu une sale histoire et on ne peut pas appeler ça une histoire d’amour. Victime de celui qu’elle aimait, elle pense aujourd’hui à toutes les autres femmes qui sont deux fois prisonnières. Une première fois du virus, une seconde fois de leur gars. Le confinement ce n’est pas chouette. On ne peut plus aller au cinéma, prendre un verre avec des copains, faire ses courses tranquillement ou seulement, bêtement, se balader en paix. Du haut de mes 20 ans, j’ai vécu un tout autre confinement qui, lui, a duré 1 an et demi. Livrée à moi-même, je tombe sous le charme d’un homme qui, au début, avait tout d’un gentleman. Il se présenta comme un héros, il m’a promis la lune et dans mon malheur… je l’ai cru.L’oiseau était dans la cage. Interdiction...

Les petits avis, épisode 2
Scan-R, dès le départ, donne la parole à tout le monde… Dans les témoignages que nous avons reçus, certains étaient un peu trop courts pour faire l’objet d’un post sur notre site. Nous avons donc décidé de rassembler ici ces petits avis ! Inès, 17 ans, HerveJe suis issue d’une famille multiculturelle : maman est belgo-italienne, papa maroco-espagnol. L’une, l’un et moi avons tous la nationalité belge. Je suis aussi de plusieurs religions. Chacune de mes grands mères est très croyante, chacune a une religion différente. Petite, on me faisait des “blagues” assez déplaisantes : « les arabes ce sont des voleurs ». Avec le temps et si l’intention est basée sur la plaisanterie, j’en rigole mais ce n’a pas toujours été le cas. Je ne parle pas de racisme. Je pense que...

Confinée, saison 2
Blanche a 24 ans, son confinement a quelque chose d’unique. Pour elle, c’est une prolongation d’une situation qu’elle connaissait déjà de manière intime et angoissante. Malgré tout, le message qu’elle partage est formidable d’espoir. Pour moi, le confinement a un goût amer. Pas parce qu’il me sort de mon quotidien mais, au contraire, parce qu’il est présent depuis trop longtemps. Le matin du 12 mars, on m’a annoncé la rémission de mon cancer. Le même 12 mars, au soir, le pays se mettait partiellement à l’arrêt. Physiquement et psychologiquement, je m’étais préparée à sortir à nouveau en commençant un service citoyen(*) afin de retrouver un rythme quotidien. Aujourd’hui, j’ai l’impression que tout le monde s’est adapté au mien. Il y a encore un mois, la...

Les jeux vidéos et moi
Ahmed a 19 ans. Il nous parle de ce que les jeux vidéos ont changé sa vie. En apportant son témoignage, il souhaite faire comprendre les possibilités qui se cachent derrière les jeux vidéos. Depuis 5 ans déjà, je suis un joueur compétiteur(1) de Super Smash Bros(2), sous le pseudo de Yiazmat Goth(3). Les débuts étaient durs : je n’avais pas un bon niveau et je ne connaissais personne mais, les débuts sont toujours comme ça ! Les premiers tournois m’ont permis de me défouler pendant les mauvaises périodes et, petit à petit, j’ai pu rencontrer et connaître de plus en plus de monde en Belgique. Certains sont devenus des proches et m’ont beaucoup aidé et poussé vers l’avant, car après tout, derrière chaque joueur une personnalité unique se cache. Petit bonus ça...

Je relativise …
Mazen a une énorme, une colossale, une gigantesque envie d’apprendre … Pour le moment hélas, un peu comme tout le monde, ce qu’il apprend ce n’est ni comment on prépare un Macaron à la rose, pomelos et litchis ni la recette du boeuf stroganoff… Ce qu’il apprend le plus, c'est la patience ! Je passe le plus clair de mon temps à faire du sport et j'aspire à ce que la situation revienne à la normale. J'aimerais commencer la formation en cuisine que j'ai décidé d'entreprendre, j’aimerais aussi que mes cours du soir en coaching sportif commencent. Malheureusement, même si les envies et projets ne manquent ça ne sera pas dans l'immédiat... Personnellement, je relativise vis-à-vis de la situation actuelle. J'essaye de prendre de la distance par rapport aux médias, à la...

L’humain plus bête que les bêtes ?
Quatorzième jour de confinement, mon esprit est fatigué. Je suis fatiguée. J’essaie de m’occuper mais en vain. Je pense que les humains ne sont pas faits pour être enfermés aussi longtemps. Mais finalement quatorze jours, est-ce beaucoup ? La mentalité des gens changera-t ’elle à la fin de cette période ? Je me pose beaucoup de questions. Nous ne supportons pas l’idée d’être enfermés, pourtant nous infligeons ça et bien pire à des milliards d’animaux. En effet, d’après l’article de Thomas Depicker paru en février 2019 sur Moustique, plus de 26 millions d’animaux sont abattus par mois. Les porcs sont les animaux les plus abattus. Ils représentent 59% à eux seuls. D’après Animal Rights, chaque année en Belgique et au Pays-Bas, plus de 2,5 millions d’animaux de...

Ma manière de voir le confinement
Je crois que je ne me rends pas bien compte.... On pourrait me dire d’ouvrir les yeux et de voir, tout le monde connaît la situation Le problème ce n’est pas de voir ni de savoir, mais de réaliser ! Tout est arrivé si vite ! D’un jour à l’autre on s’est retrouvé enfermé chez nous (ou pas pour les moins chanceux d’entre nous) avec la demande de ne plus sortir. Les cours ont été suspendus, tous les loisirs externes ont été annulés. Comment vivre avec tout ça ? Le chiffre de contaminés augmente chaque jour et les gens sont de plus en plus méfiants. On se sent jugé au moindre toussotement ou reniflement. Nous évoluons dans un climat de peur et de stress mélangé à de l’euphorie et à de la colère. Je repense au vendredi avant le confinement, tous les élèves étaient...

Qui l’eut cru ?
Qui l'eut cru ? Personne, je crois. Il nous est tombé dessus aussi vite qu'un œuf qui glisse sur le plan de travail (oui, j'aime beaucoup les métaphores atypiques). Je parle de ce qui a bouleversé, en un instant, notre mode de vie, le confinement. Toi, moi, nous, jeunes humains enfermés quotidiennement dans notre chambre... Ça commence à faire long tu ne trouves pas ? On a tous sauté de joie en sachant que les cours étaient suspendus, mais qui s'attendait à ne plus voir les moches têtes de nos meilleurs potes pendant si longtemps ? Personne, ni toi, ni moi...Enfin peut-être que tu as réfléchi un peu plus que moi et que t'y a pensé toi... Dans tous les cas, on est beaucoup à ne pas avoir réalisé ce qui allait se passer. Peut-être que tu t'ennuyais au repas de...

Les petits avis, épisode 1
Scan-R, dès le départ, donne la parole à tout le monde… Dans les témoignages que nous avons reçus, certains étaient un peu trop courts pour faire l’objet d’un post sur notre site. Nous avons donc décidé de rassembler ici ces petits avis ! Nathaël, 12 ans, HalanzyJe ne suis pas très stressé par la crise qui se passe en ce moment car j’essaye de respecter au maximum les règles de sécurité. Pendant le confinement, un club de basket donne des défis chaque jour alors avec ma famille ou tout seul je les réalise ensuite on leur envoie la vidéo de nous. Puis ils rassemblent toutes les vidéos des personnes qui on fait le défi pour en faire une vidéo plus longue qui est publiée sur facebook. C’est très important pour moi ! Le basket a une grande place dans ma vie et pour...

Je suis malade
On est le 25 mars. J'ai arrêté de compter les jours de confinement. En Belgique on a ordonné aux gens de rester chez eux pour quelques semaines. Cela faisait déjà plusieurs jours que je restais chez moi, par précaution. Il est clair que c'est une nécessité pour éviter la propagation du virus qui circule actuellement autour du monde. Mais voilà, je suis malade. Non, je n'ai pas le coronavirus mais je souffre de dépression depuis des années. Il m'est arrivé de nombreuses péripéties psychologiquement douloureuses, je me suis battue avec moi-même des années durant. Je m'étais isolée, je ne côtoyais plus mes amis. Depuis quelques mois, je commence à remonter doucement la pente, justement grâce aux amis que j'ai retrouvés. Je les vois très souvent, et ces moments passés...

Et le reste alors ?
À voir tous ces articles sur le coronavirus, sur le confinement imposé à ceux qui le peuvent, et à me mettre moi-même en télétravail, je pense à tous les misérables qui sont encore plus laissés pour compte avec ce virus de merde. À la réflexion, je me dis que de nombreuses personnes ne sont pas trop mal… On est vraiment bien dans nos petits appartements, avec nos petites courses, notre wifi et nos livres. Mais les autres ? Merde quoi, ce sont encore les plus pauvres qui vont crever pendant qu’on se la coule douce dans notre canap’, à manger des trucs sains et à se remettre au sport ou au dessin. Et ça me met terriblement en rogne !! Franchement, l'humanité me déçoit, et je ne peux m’empêcher – même si je respecte les règles du confinement – de penser qu’encore une...

Le temps perdu, c’est comme le pain perdu…
Le temps perdu, c’est comme le pain perdu… ce n’est pas perdu. Ça fait 18 ans que je suis sur terre. 18 ans que je vis ma vie de la même façon, enfin presque. Ma vie, on m’a toujours dit de la vivre à fond, de ne pas faire de pause, de croire en mes rêves, d’avancer, de ne jamais être en stand-by, de ne jamais perdre mon temps. En gros, ma vie, je la vis comme on me dit de la vivre; h24 7j/7 au maximum de mes capacités. Sauf que cette vie d’actions, cette vie à 1000 à l’heure, cette vie sans pause a été contrainte de se mettre en pause durant ce confinement. Et cette pause, elle nous offre la possibilité de perdre notre temps ; parce que ce ne serait pas beau, au final, de perdre son temps ? En écrivant mon texte, assise face aux rayons sporadiques du soleil, j’ai,...

Quand, comment la vie reprendra-t-elle son cours normal ?
Hélène a été dans les premières à participer à nos ateliers à distance. Aujourd'hui, comme tout le monde ou presque, elle se demande quand enfin, se rouvriront les portes vers le monde et les autres. Certaines personnes sont en confinement depuis déjà un petit moment, d'autres plus récemment. Je ne vis pas bien cette situation : ne plus du tout voir mes amies, ne plus pouvoir aller aux scoutes, ne pratiquement plus faire de sport, ne plus faire la fête et, même si c'est fou, ne plus aller à l'école, ... Mes journées sont décousues. Il est parfois difficile d'être productive et d'avoir une bonne concentration. J'ai l'impression qu'il n'y a plus de week-ends et que tous les jours se ressemblent. Personnellement, je n'ai pas peur de la maladie en tant que telle mais...

“Sauvons la liberté, la liberté sauve le reste.”
Ce titre, citation de Victor Hugo(1), c’est celui qu’a choisi Gwendoline pour nous proposer un témoignage, un article, qui touche à une question essentielle, celle de la liberté. Ces derniers jours, cette notion ô combien naturelle, a reçu une nouvelle définition… Prisonnière ? Il aura fallu attendre mes 24 ans pour que je ressente, dans mes entrailles, cette crainte que beaucoup ont déjà dû ressentir au quotidien. À l’heure où j’écris, je suis vraiment inquiète quand mon regard se tourne vers l’horizon. Je n’ai jamais senti l’avenir aussi incertain ; il devient, à mesure que les jours passent, davantage insaisissable et incontrôlable. J’ai l’impression qu’il se dérobe sous mes pieds. Aujourd’hui, j’écris non pas par peur de la maladie – bien que son avancée et sa...

Mercredi 11 mars, il me dit qu’il ne m’aime plus.
Mercredi 11 mars, il me dit qu'il ne m'aime plus. Jeudi 12 mars, mes parents me disent qu'il faut rester à la maison à cause de la pandémie. Je trouve cette décision largement exagérée mais saisis cette occasion - tombée du ciel - de ne pas devoir affronter l'environnement scolaire dans l'état où je suis. Journée étrange en vagues émotionnelles. Je ne réalise pas encore le confinement qui tombe. Mais petit à petit, je me rends compte que je vais devoir rester cloîtrée bien longtemps à cause d'une pandémie mondiale. Ces deux événements n'auraient jamais dû survenir ensemble. Confinée, chez moi, où il est venu si souvent et a laissé des marques un peu partout. Comme de vagues échos de sa voix. On dit toujours qu'après une rupture il faut s'accrocher à quelque chose,...

Sois sexy mais baisse ta jupe
Sois sexy, mais baisse ta jupe. Sois intelligente, mais ferme ta gueule. Sois forte, mais baisse tes yeux. Sois femme. Sois quoi ? On me demande d’être quoi ? Femme ? F.E.M.M.E ? C’est quoi être femme ? Je ne comprends pas. Je ne comprends pas car, quand je pense me sentir femme, “on” me voit comme chienne. Quand je pense ne pas être femme, “on” ne me voit pas digne de porter mon corps, cette enveloppe qui semble tant nous définir aux yeux des autres. Je marche dans la rue, yeux de chacal enclenchés pour me lapider de ce qui semble nous différencier : mes talons claquant sur le sol, mon jeans roulant ma cellulite, mon pull enrobant mes seins et laissant apparaître mes tétons qui respirent. Je n’arrive plus à faire face à ce duel de dominant-dominé dans les rues de...

À quoi sert un toit, lorsque la tempête est dans le cœur ?
Je suis confiné. Sans cesse, je me fais attaquer de toutes parts, harcelé de : « reste chez-toi !», « stay at home ! », mais qu’avez-vous mal compris ? Je n’ai plus de chez-moi. Certes, j’ai une maison, une chambre et même un lit plutôt confortable, mais tout cela n’est que matériel ! Mon véritable chez-moi, ce sont mes amis, mes compagnons, et pour ne pas mentir, mes ennemis aussi. Car oui, c’est cela qui nous forge, qui nous abrite. À quoi sert un toit, lorsque la tempête est dans le cœur ? Toutes ces mesures isolationnistes m’ont renfermé sur moi-même, m’empêchant totalement de continuer à cultiver mes germes de relations. Ce virus, malgré sa minuscule taille, a eu un impact bien plus violent que ce que chacun pouvait imaginer. Il provoque des guerres pour une...

Au début, je ne prenais pas cette histoire trop au sérieux
Mon confinement se passe plutôt bien... Au début, un peu comme tous les jeunes, je ne prenais pas trop au sérieux cette histoire de corona, je pensais que ce n’était qu’une grippe saisonnière peut-être juste plus contagieuse mais pas forcément plus dangereuse. Je trouvais que mes parents stressaient pour rien et j’attendais que l’on me dise que les écoles allaient fermer ... Mais plus les jours passaient, plus je me rendais compte de l’impact de ce virus, l’augmentation des morts , les hôpitaux qui pouvaient être saturés, qui devraient faire des choix : sauver qui ? … Le déclic, c’est au supermarché avec ma maman. Je suis à peine arrivée que l’on a vu une grande file en dehors du magasin. Nous n’étions que 30 personnes mais nous nous tenions à plus de...

Je suis un pangolin
Purple Pangolin, Alias Benjamin, a un rapport particulier avec ce drôle d'animal... Lui et ses amis, se sont créés des surnoms avec pangolin ! Benjamin a même une tasse avec son surnom et différentes petites expressions. Dans le cadre du premier atelier - à distance - que nous avons réalisé pour notre campagne, "Bouclé-e par le corona ? Ouvre-la" Benjamin s'est mis dans la peau, les écailles d'un pangolin. C’est étrange mais je crois qu’avant ma naissance, j’étais déjà recherché. Maman m'a élevé, toujours, à l’abri des regards, elle savait que nous étions traqués... Elle, elle sait tout le mal que l'on va nous faire si on nous attrape... Ma carapace a beau s’être endurcie cette année, et même si j’atteins presque le mètre cinquante, je ne ferai pas le poids contre...

Voir le positif alors que le monde va mal
Le coronavirus, prend de la place, de plus en plus de place et ça fait réfléchir. Les mesures qui sont prises vont vers un confinement de plus en plus strict. Voici les idées et les inquiétudes de Delphine, 20 ans. Le contact avec l’extérieur devient difficile, mon contact familial s’arrête à mes proches. Mon compagnon étant chauffeur de bus au TEC, a de gros horaires et l’équipe se réduit, il y a beaucoup de « malades ». Mon papa, travaillant dans la restauration, est actuellement en chômage économique(1), comme beaucoup d’autres travailleurs (2). La question que je pose est la suivante « Comment la société va-t-elle tenir le coup avec un monde économique qui s’arrête ? ». Les aides sociales sont dans une impasse, les personnes en difficultés sont livrées à...

Le destin du monde est entre nos mains
Il y a quelques mois, les médias nous ont annoncé l’arrivée d’un nouveau venu dans nos vies et il n’est pas des moindres. Couramment on l’appelle coronavirus ou encore covid19, à vous de choisir lequel sonne le mieux à vos oreilles. À vous de choisir aussi si vous le voulez encore longtemps à vos côtés, aux côtés de vos proches. Ce que je m’apprête à dire est très solennel, mais le destin de nombreuses personnes est entre nos mains à tous ! Quand j’entends à la radio, quand je vois à la télé qu’il y a encore énormément de rassemblements dans les parcs, les rues, quand je vois même que des brocantes sont organisées,... Je me demande, sincèrement, si nous avons bien assimilé la gravité de la situation. Nous ne sommes pas en vacances, on n’est pas là pour prendre du...

Accepter l’isolement pour avoir une chance de guérir
Il y a un mois je rigolais de tout ça ! Je ne croyais pas, une seule seconde, que notre pays allait être touché. Je ne croyais pas qu’il y allait avoir autant de morts … Pourtant la réalité est là et notre pays est bel et bien touché. L’histoire du confinement je trouve ça utile, même si je n’y arrive pas à m’y faire de rester. Sept jours sur sept, enfermée chez moi… Sans aller voir mes copains ou mes copines tout cela sous un soleil magnifique… Va falloir respecter tout cela si on veut que notre pays guérisse, si on veut que les rues de chacune de nos villes se remplissent à nouveau de gens heureux, de personnes qui ne craignent pas de sortir de chez elles. Pour moi c’est dur, c’est difficile de rester à la maison. J’ai un copain, j’ai une nièce, mais je ne sors...

Face à moi-même et aux autres
Maintenant que le temps s'est arrêté et que le monde tourne au ralenti, je me retrouve face à moi-même. Certes, entourée par ma famille, mais cette fois je prends le temps d'être seule. Je savoure ces moments de solitude, qui, avant le confinement, se faisaient rares. Je parle de ces moments où l'on peut relâcher la pression, réfléchir sur soi et s'arrêter pendant un instant. Depuis que toute activité a cessé, on se rend compte qu'on vivait à du 100 km/h et que la vie ne nous attend pas. On ne se donne pas le temps de faire certaines choses, on ne se donne pas de répit alors qu'on a la possibilité de s'arrêter. Je me suis donc demandée : "Pourquoi faut-il que j'attende que le monde arrête de tourner pour prendre du temps pour moi?" A présent, je passe du temps en...

Ma sérénité dévorée par mon angoisse
Magda a 17 ans, elle habite à Charleroi. Son prénom a été changé à sa demande : elle ne veut que ses proches sachent qu'elle est très angoisée pour le moment. Si elle a peur, ce n’est pas pour elle mais pour sa maman, si elle a peur, c’est pour les siens. Depuis le début du confinement, je ne suis plus sereine. Je crois que c'est à partir de l'arrêt des cours que j'ai réellement pris conscience de ce qu'engendrerait le covid19. Je sais que certains diront que je n'ai pas à me tracasser car je suis jeune, en bonne santé. Et je leur répondrai que si j'ai peur ce n'est pas pour moi, mais pour ma maman. Elle a une maladie auto-immune(*), une maladie qui l'oblige à avoir un traitement immunosuppresseur. Ma mère est donc une personne à risque face au virus. Je compte...

Le covid19 ne nous atteindra pas
Il y a trois semaines, j’en rigolais, je faisais des blagues sur ce truc. Aujourd’hui, je me rends compte... Je me rends compte de certaines choses : qu’on peut peindre avec une paille, qu’on peut regarder un champ pendant 12 min juste parce que c’est beau, qu’on peut rigoler en lisant un Higgins Clark (1), qu’il y a plein d’anachronismes dans High School Musical (oui je me les suis tous refaits), que « Lettre à Élise » n’était pas si difficile à jouer au piano, que Grey’s Anatomy avait, étrangement, un effet positif sur mon moral (alors que c’est rempli de drames), que les lapins domestiques, une fois évadés de leurs cages, restaient à côté de leur cage. Aujourd’hui, je me rends surtout compte que les gens peuvent, parfois, être égoïstes. Aller faire bronzette au...

Sortir
Barnabé est le premier à nous avoir envoyé son témoignage à propos du confinement. Bruxellois, 13 ans, vivant en appartement avec son petit frère, une semaine avec sa mère, l'autre avec son père. Pour le moment, on ne pète pas encore les plombs et on espère que ça va continuer comme ça mais déjà, après seulement 3 jours, c'est un poil pénible. Ce qui manque le plus, c’est sortir, voir mes amis. Pour le moment je ne les vois pas du tout, on se croise vite fait sur Skype ou un truc du genre et on se fait une partie de FortNite ou un truc ou l’autre mais les voir en vrai, ce n’est plus possible… C’est bien chiant. Je ne sais pas si je peux vraiment dire que l’école ou les profs me manquent mais le pire, c’est que je m’embête… Alors, je joue aux jeux vidéo mais je ne...

Lire, lire, lire
J’adore la lecture à tel point que je me suis fait tatouer un hommage à la lecture sur le dos : la plume d’un écrivain entourée de 2 roses, une fermée, l’autre ouverte. Le tout parsemé d’épines rugueuses et piquantes, de feuilles plus douces et accueillantes. Quelques taches d’encre ponctuent le tout. J’accorde beaucoup d’importance et tout une symbolique à ce dessin d’artiste sur ma peau. Il me rappellera, à jamais, et au delà de ma mort, à quel point la lecture et l’écriture sont deux choses fondamentales pour moi, qui font de moi celui que je suis devenu. Comment en suis-je arrivé-là ? Laissez-moi vous conter mon histoire. Je veux lire Je me vois encore pleurer, alors que, âgé de 5 ans, je n’arrivais pas à lire mon histoire tout seul, avant d’aller au lit....

Sans papier, sans droit, sans dignité
Un jour en me baladant à Louvain-la-Neuve, je rencontre T. Ressortissant tunisien, il me demande une information : il vient d’arriver en Belgique. S’en suit une discussion sur nos vies, la sienne, la mienne. “De toute façon, je n’existe pas, je n’existe plus aux yeux des personnes.” Il m’explique alors son parcours, les craintes, les difficultés qui découlent de son absence de papiers. Je comprends alors qu’un sans papier n’est plus une personne, plus vraiment. Le sans-papier est un humain qui a, souvent, tout perdu ou tout sacrifier dans l’espoir d’une vie meilleure mais c’est surtout quelqu’un à qui on retire quelque chose d’essentiel, une partie de son identité. Une absence totale de statut. Pour clarifier mon propos il convient, dans un premier temps, de...

Certains m’appelent la Terre
Les textes écrits lors des ateliers proposés par Scan-R, prennent parfois par des formes plus poétiques. C'est le cas avec ce texte d'Ali. Son proverbe personnel ? "Souri à Ali et Ali te sourira." Certains m'appellent la TerreD’autres mère natureDès vos premiers pas, j’ai été là.Je vous ai regardé grandir, sans rien dire.J’existe depuis plus de 4 milliards et demi d’annéesSoit 22500 fois plus longtemps que vousJe n’ai pas besoin de vous.Mais vous avez besoin de moi.Oui !!! Votre future dépend de moi.Lorsque je prospère, vous prospérez.Lorsque je faiblis, vous faiblissez… ou pireJe suis là depuis l’éternité J’ai soumis des espèces plus grandes que vousEt affamé de bien plus nobles que vous.Mes océans, ma terre, mes rivières, mes forêtsTous peuvent vous emporterOu...

De la route à la taule, de la taule à la route
Tony, 15 ans, Gitan - il se présente comme tel - a une vie est un peu compliquée. Forcément d’un peu partout, il a pris le stylo alors qu’il était détenu en IPPJ : une Institution Publique de Protection de la Jeunesse (1). Tony balance entre colère et prière, entre “petites conneries” et convictions familiale et religieuse. Suisse, Allemagne, Espagne, Italie, Belgique… J’ai traversé beaucoup de pays depuis que je suis petit. Mes parents sont serbes (2). Ils ont toujours voyagé pour découvrir l’Europe. Nous sommes gitans. Moi, je suis né en Italie, je parle Italien mais chez moi, l’endroit, la ville ou je me sens chez moi, c’est Charleroi. Nous sommes arrivés en Belgique quand j’avais 10 ans. On a arrêté de voyager car mon père est tombé malade. C’était un...

Ma couronne
Il y a des couronnes pour les reines, pour les rois. Pour les grands d’Angleterre et d’ailleurs, elle est sertie de diamants, de pierres précieuses. Pour Moctezuma, souverain des Aztèques, elle était à plumes. Pour le Pape, elle se fait tiare et ne sort plus du Vatican… Pour l'épiphanie, elle se fait galette des rois… Mais l’histoire de la couronne de M’mah est d’une tout autre dimension ! Il y a bien longtemps maintenant, j’ai pris une décision étonnante : j’ai décidé de porter une couronne… permanente. Avant de porter cette couronne, de l’assumer et de la chérir, de la choyer, ma couronne était : « Chè pas comment tu fais avec des cheveux comme ça. », « Mouai, chè pas. J’préfère quand même les filles aux cheveux lisses » , « C’est dur, c’est sec, on dirait un...

Le dilemme du hérisson
Le dilemme du hérisson : situation dans laquelle un groupe de hérissons cherche à se rapprocher afin de partager leur chaleur par temps froid. Cependant, ils doivent rester éloignés les uns des autres sinon, ils se blessent mutuellement avec leurs épines. Bien qu’ils partagent tous l’intention de se rapprocher, cela ne peut se produire, pour des raisons qu’ils ne peuvent éviter. L’amour est la forme de chaleur à laquelle je fais allusion dans le dilemme du hérisson. L’être humain est un être social qui a besoin d’autres représentants de son espèce pour s’épanouir. Plusieurs types de relations viennent naturellement à se créer pour chaque individu. L’amitié et la famille sont alors des relations qui se créent pour combler les besoins tels que le besoin...

MENA, une vie derrière l’acronyme
Wema, 14 ans, vient du Congo. Elisabeth, 13 ans, vient d’Ouganda. Elles sont des MENA, des mineures étrangères non accompagnées. Avec 85 autres filles, femmes et jeunes garçons, elles habitent dans un Centre d'accueil pour demandeuses d’asile à Bruxelles. Une constance dans leur témoignage : l'absolue importance de la famille, celle qu’on a laissé aux pays, celle qu’on rêve. Elles confient leurs espoirs, doutes et envies. Wema Moi, dans 20 ans, je serai une grande et célèbre designeuse, réputée pour mon travail. J’aurai même ma propre marque qui s’appellera “W, un w majuscule sans rien de plus… Toutes mes réalisations, tous mes travaux seront griffés de cette marque. Mon métier me permettra de gagner de l’argent et quand j’en aurai assez pour vivre correctement...

J’aime
Lors d’un atelier organisé dans un service d’accrochage scolaire (SAS (1)) à Seraing, Mathieu (15 ans) et Rayan (14 ans), ont expliqué les petites et grandes choses qu’ils aimaient, minuscules ou pétaradantes petites taches de soleil qui réchauffent sans jamais brûler la peau. Mathieu et les gens J’ai appris la mécanique grâce à mon père qui est aussi fou de motos. Depuis tout petit, j’aime la moto, ma première moto, je l’ai eue à mes 5 ans je crois puis après, j’en ai eu plusieurs. J’ai toujours bien aimé rouler, être libre … Quand tu roules, tu peux grimper sur les hauteurs et puis découvrir le paysage. Cette sensation d’être libre est géniale. La moto, c’est de père en fils depuis un moment. Ce que j’adore quand je roule en moto, c’est d’écouter de la musique...

Bisexualité et coming out
Justine a 19 ans et non, elle ne se pose pas de questions sur sa sexualité. Au contraire, elle affirme et souhaite qu'on arrête de lui en poser, de formuler des suppositions, de présumer et même de parler à sa place ! J’ai toujours vécu dans un entourage très ouvert d’esprit et malheureusement, ce n’est pas le cas de tout le monde. Même si les mentalités changent, avoir une sexualité autre que l’hétérosexualité reste encore mal vu. Je suis bisexuelle, et même si les choses changent et que la communauté LGBT+ n’est plus traitée comme avant, ce n’est tout de même pas simple tous les jours. Dans la série, La théorie du Y, la femme bisexuelle dit à son ami gay que ça doit être facile pour lui, il sait qu’il aime les hommes et ça s’arrête là, alors qu’elle, elle se pose...

Je ne suis pas mort !
Mourad a survécu à un incendie. Il raconte son combat pour revenir à une vie aussi normale que possible. Entre décès de personnes - très proches - et difficultés à reprendre le dessus, il nous emmène sur un chemin compliqué qu'il quitte maintenant, petit à petit, pas à pas. 2017, avec la famille, on emménage dans une nouvelle maison. Quelques jours après, au matin, des ouvriers de la ville vérifient le compteur électrique. Vers 3 h du matin, il y a eu un gros problème. Tout le rez-de-chaussée s’embrase. ... À mon réveil, à l’hôpital, je ne savais pas ce du tout ce qui s'était passé, où j’étais, je ne me souvenais de rien, de rien du tout. Je ne savais pas bouger et je n’avais aucune notion du temps. J’étais auprès de mon frère, hospitalisé lui aussi suite à...

Merci de nous informer plus tôt !
Maïra a 16 ans. Elle s'interroge sur l'information donnée aux jeunes gens autour des questions liées à la sexualité. Pour elle, ça arrive bien trop tard ! L’année passée, j’étais en 4 secondaire et, avec mon école, nous avons eu une activité en collaboration avec le planning familial (1) pour parler de la contraception, de la sexualité et des maladies sexuellement transmissibles. Ce qui m’a choqué, c’est d’avoir ces informations seulement en 4ème secondaire et pas plus tôt. La société pense que les ados ont leur premier rapport vers l’âge de 16 ou 17 ans (2) mais moi, je ne pense pas que ce soit le cas. Je pense, au contraire, que la première fois arrive beaucoup plus tôt. Or, j’ai l’impression que beaucoup de jeunes de mon entourage ne prennent pas conscience des...

Je veux être normal
Dans les témoignages qu’ils et elles nous confient, les filles et les gars nous expliquent qu’ils et elles ont parfois le sentiment d’être terriblement commun·es, d’avoir une vie nulle et complètement conforme… Le rêve le plus fou d’Alexandre, notre invité du jour, c’est tout le contraire… Il rêve d’être comme tout le monde. Sur la touche depuis toujours... Durant toute ma scolarité, dès l’école primaire, j’ai été harcelé à l’école. J’ai aussi retourné, plus d’une fois, les instits et les profs contre moi. En cinquième primaire, cela a pris de l’ampleur. J’ai catégoriquement été mis sur le côté. J’étais un élève considéré comme trop différent. Progressivement, exclu, je suis devenu insignifiant pour les autres dans la classe. À 10 ans, sans trop savoir pourquoi,...

La liberté et ses limites.
Peut-on être quand les limites, les frontières existent. Quelles sont les limites, quelles sont les frontières… Est-ce que la liberté est la même pour tout le monde ? C’est à ces grandes questions qu’Alison a consacré la réflexion qu’elle partage aujourd'hui. Liberté, ce mot si complexe qui peut se décliner de tellement de façons différentes, liberté de circuler, liberté d’accueil, liberté d’agir, liberté de vivre tout simplement. Alors que nos libertés de circulation sont … inestimables en Europe occidentale, notre liberté d’agir s’amenuise petit à petit, peu à peu… Qu’en est-il de cette liberté de circulation en dehors des frontières européennes ? Il existe un fossé énorme des États de droit - comme par exemple les USA où la liberté semble sans limite - et des...

De Star du quartier à star de la télé ?
Nana, c’est la « The Voice » de sa famille, de son quartier. Mais son manque de confiance en elle fait qu’elle est persuadée que, jamais, elle ne pourra faire se retourner les célèbres fauteuils rouges. Pourtant, tout pourrait encore changer… Cette année j’ai envie de faire tomber des bouches en m’inscrivant à The Voice. Beaucoup de personnes me disent qu'il faut absolument que j’aille là-bas mais le souci, c’est que j’ai peur, peur de ne pas réussir… Quand j’avais 5 ans, ma grand-mère chantait dans une chorale, pour tout le monde, et des berceuses rien, que pour moi. Ça me passionnait beaucoup. J’étais tellement fan qu’un jour, je me suis mise à chanter. Quand elle est morte, j'avais 7 ans et sa disparition a fait que j’ai perdu toute confiance en moi. J’ai...

Un chez moi …
Regard blasé et paroles “cash”, Mélissa nous parle comme à un pote, tout en nous faisant comprendre que la boss…. C’est elle ! Elle l’affirme et s’affirme d’ailleurs : elle est adulte. Pas de quoi tromper tout le monde cependant. Sous son maquillage, ses piercings et son attitude, son visage poupin pointe. Un physique qui reflète son sentiment, sentiment d’être parfois prise entre deux mondes : celui des responsabilités, le monde des adultes, et celui où on l’infantilise. Comment se construire et grandir lorsque les fondations s'effritent ? La solution ? Elle vient avec un logement à elle, un « chez soi ». La cité. Mon terrain de jeu. De jeu, et d’attente. Quand j’avais huit ans, je restais dans la rue jusqu'à 2 ou 3 h du matin. Non, ce n’était pas un choix. Si je...

De Conakry à Bruxelles, parcours d’un jeune réfugié
Aujourd’hui Mamadou a 19 ans. Il est venu de très loin pour enfin arriver en Belgique et il n’est pas dit qu’il pourra y rester. Le 19 octobre, à Namur, avec l’aide d’une autre jeune, il a raconté son parcours depuis la Guinée Conakry jusqu’à Bruxelles. Il nous explique les étapes de ses pérégrinations vers un monde qu’il espère humain. En février 2017, il y a eu à Conakry, en Guinée(1), plusieurs manifestations pour l’enseignement. Enseignants, syndicats et des élèves exigeaient de meilleures conditions de travail. Si l’accord a finalement été conclu, cela n’a pas été sans violences. Il y a eu cinq morts, quatre hommes, une femme. Mon grand frère participait à cette manifestation. Les policiers étaient là pour nous tabasser tout en disant que c’était nous qui...

Entreprendre, du ridicule à l’évidence
Certaines et certains rêvent de longs voyages autour du monde, de devenir professionnel·le du jeu, d'être couvert·e d'or, de sauver le monde, de 325478 abonné·es sur Tik Tok, d'avoir une licorne ou une voiture de luxe... Le rêve d' Odemis est tout autre : il veut innover, entreprendre, monter sa petite entreprise ! Tout homme productif n’est pas forcément épanoui mais tout homme épanoui sera productif. Pour entreprendre, il faut être clair dans sa tête. Savoir où on va, savoir ce que l’on veut. Un homme épanoui aura, toujours, la possibilité d’entreprendre autant au niveau professionnel que dans sa vie privée. Au niveau d’entreprendre, au niveau des idées, je pense qu’il ne faut pas avoir peur : toutes les grandes idées, toute les révolutions sont toujours passées...

Opération tutmaç
Zilan aime beaucoup la photographie. Quand elle passe du temps dans sa famille de Turquie, elle aime prendre le temps de regarder tout ce qui se passe autour d’elle. Elle nous emmène avec elle et nous propose de la suivre dans la confection d’une recette typique de soupe au yaourt. Un matin d’été, très chaud, dans mon village des montagnes du sud-est de la Turquie, côté kurde, la voisine appelle ma tante. Avec d’autres, elle veut préparer des tutmaç, petites pâtes carrées destinées à entrer dans la composition d’une yayla çorbasi(1), délicieuse soupe au yaourt. Pour moi, c’est l’occasion rêvée de dégainer mon appareil photo et de saisir les meilleurs instants de “l’opération tutmaç” ! À l’arrière de la maison, elles s’installent dans un jardin avec vue sur la...

Je me disais qu’on rêvait la nuit … et qu’on pouvait rêver le jour.
Augustin fait partie de ces jeunes qu’on croise parfois sur les ondes, dans les colonnes de l’un ou l’autre journal. Liégeois, il s’est beaucoup impliqué et s’implique beaucoup dans Youth For Climate. Comme d’autres, il a pris la plume lors de notre premier laboratoire social et médiatique. Entre désastre et astres, il bouge et rêve encore pour sauver ce qui doit l’être. Je commence avec une citation de Michel Rocard, un ancien premier ministre français : « Les catastrophes écologiques qui se préparent à l’échelle mondiale produiront les pires inégalités entre ceux qui auront le moyen de s’en protéger, pour un temps, et les autres. L’ampleur des catastrophes sociales qu’elles risquent d’engendrer a conduit à l’effondrement de sociétés entières par le passé. »...

Je suis venu te dire que je m’en veux
Au mois de juin 2019, une équipe de Scan-R s’est rendue à l’Institution Publique pour la Protection de la Jeunesse (1) de Saint-Hubert. Elle y a rencontré une dizaine de jeunes. Voici le texte qu’Antoine a écrit. Ce qu'il regrette le plus, ce n’est pas les faits qui font qu’il est là, c'est la distance obligée entre lui et sa maman. Ce qu'il souhaite, c'est sortir, une bonne fois pour toute, de la spirale de la délinquance et suivre une formation. Reconnaître ses torts Je suis en IPPJ depuis une semaine tout juste. C’est la quatrième fois que je viens dans un établissement comme celui-ci. Quand le juge m’annonce que je vais retourner en IPPJ. Je suis toujours triste. Cela veut dire que je vais être séparé de ma famille, de mes ami·e·s. Le plus dur, c’est avec ma...

J’avais sept ans et j’ai quitté le Liban. Voici comment j’ai réussi à m’intégrer…
Georges a grandi en Belgique. Malgré le regard des autres et la barrière de la langue, il a su s’intégrer. Mais le Liban de son enfance restera pour toujours dans son cœur. J’avais 7 ans… On a dit au revoir à tout le monde, la famille et les amis et on a quitté le Liban. C’était il y a dix ans. J’étais triste et content à la fois. On est venu directement en Belgique car maman avait un contrat de travail. Elle est infirmière. Quand je suis arrivé à l’aéroport. Il faisait froid. Cela faisait une grosse différente de température avec le Liban où il faisait très chaud. J’ai eu facile à m’adapter en Belgique. Au Liban, j’apprenais déjà le français à l’école. Ça a été plus facile pour m’intégrer à l’école. J’ai deux petits frères. A l’époque, ils étaient tout...

Engagé parce que roux
Toutes les mauvaises blagues, toutes les humiliations petites et grandes, il les a connues… Sa rousseur aurait pu être un fardeau, aujourd’hui, Quentin, se rend compte qu’elle a eu un impact considérable sur son parcours ! Je suis étudiant à l’Université de Louvain-La-Neuve. Du haut de mes 20 ans, je me porte plutôt bien. Entouré, accompagné d’une adorable copine, de plein de potes, de belles réussites et de petits échecs, je ne me plains pas. Ces années d’étudiant ont été riches en rencontres, en découvertes de nouveaux projets pour moi. D’abord investi dans de nombreux comités de toutes les sortes, touchant de près ou de loin à des activités ludiques, j’ai aujourd’hui la chance de m’impliquer dans un projet entouré de nombreuses et bonnes personnes. Force est...

Mineure, en Belgique pour échapper à un mariage forcé.
Rabiatou habite dans un centre d’accueil pour réfugié·es à Bruxelles. Avec une septantaine d’autres femmes ou jeunes femmes - ainsi que quelques bébés et enfants - elle est demandeuse d’asile (1). Elle attend que sa situation soit régularisée, autrement dit, elle espère obtenir le statut de réfugiée (2). Ma famille est tout pour moi. Ma mère et ma grand-mère sont toujours en vie. J’ai quatre frères et deux sœurs. Mon père,... Je ne le connais pas. Ils habitent tous en Somalie (3) et moi, je suis ici, à Bruxelles, dans le centre d’accueil d’accueil pour demandeurs d’asile. Je voudrais, aussi vite que possible, que tout le monde me rejoigne ici mais c’est très, très compliqué. C'est plutôt un rêve... Quand j’ai quitté la Somalie, je ne savais pas du tout dans quel...

Pornographie : jouir ou vomir ?
Dans ce texte, Sara, 23 ans nous parle porno et masturbation. Si cela devait choquer l'une ou l'un, on l'invite à lire un autre article tout de suite ! Vu et su, ce qui se passe ailleurs sur Internet, nous estimons que cette expression intime, sur ce sujet qu'on voile parfois de prude pudeur, est à la fois intéressante, rare, violente peut-être mais aussi précieuse. Pornographie, je te hais. Je déteste quand tu me forces à plonger jusqu’au cou dans cette masse de vidéos dégueulasses pour en extraire à grand peine LA scène capable de m’émoustiller sans me faire grimacer. Je suis peut-être trop exigeante. Ça ne m’excite pas trop de voir des filles se faire frapper, insulter, violenter. Et puis, bon, ils ne me facilitent pas là tâche avec les titres de leurs vidéos....

De l’IPPJ à la Croix-Rouge
Difficile de savoir où nos pas nous conduisent... Pour Benjamin, qui se définit, au début de son récit, comme un « gamin de cité », il passera d'une face à l'autre, de la destruction à la réparation, à la reconstruction. Après avoir baigné dans une violente délinquance, il a décidé de s’engager positivement pour le reste de sa vie. Rencontres et projets l’aident à construire son quotidien et celui de l’autre. Ceci est mon histoire. À 13 ans, j’ai fait des conneries dont je ne suis pas fier. À l’époque, j’étais dans une bande de copains. Avec eux, j’ai fait les 401 coups : je me suis battu, j’ai cassé des voitures et bien d’autres choses de « jeunes de cités ». Un jour tout a basculé. Alors que je me promenais dans la rue, j’ai entendu des cris et je me suis...

Nini, 19 ans, dealeuse et toxico
Après avoir consommé et vendu de la drogue dans les rues de Bruxelles, Nini a été arrêtée et condamnée à une première peine de prison. Après, très précisément, 29 jours derrière les barreaux, elle nous offre son témoignage. Je suis arrivée dans le noir le 2 août 2019. Le noir, l’ombre, la cage, le noir, c’est la prison. C’est là qu’on enferme les gens comme moi, les criminelles, les violeurs, les meurtriers, les terroristes, les voleurs. Arrivée dans le noir, je pensais que j’allais avoir mal, que j’allais souffrir, que je n’allais pas m’en sortir… Pourtant, en réalité, le noir ne m’a pas fait de mal, le noir m’a aidée, il a été bénéfique pour moi et je remercie les Grands : les juges, les avocats, les magistrats… de m’y avoir plongée. Je m’appelle Nini, j’ai 19...

La génitrice et la maman
Alors qu’il avait un an, Jérémie a été adopté. Aujourd’hui, il se confie à nous et nous explique comment il l’a appris. Ce que ça a changé et change pour lui. Au travers de son histoire, il nous parle de l’adoption, de son impact sur les enfants et les familles. Vers 1 an, j’ai été adopté. Quelques années plus tard, à 8 ou 9 ans, je l’ai appris. Maintenant, je suis très heureux d’être ici avec ma famille. L’adoption ne se fait pas d’un seul coup. D’abord, il y a quelques petites choses très importantes, on n’adopte pas un enfant du jour au lendemain et puis, il est préférable d’éviter de ne pas changer son prénom : il a été habitué à être appelé comme ça. Ensuite, il ne faut pas le changer d’environnement trop vite, il faut y aller progressivement. Pour commencer,...

Regards croisés sur l’emprisonnement
Au mois de juin, une équipe de Scan-R s’est rendue à Institution Publique pour la Protection de la Jeunesse (1) de Saint-Hubert. Elle y a rencontré une dizaine de jeunes dont les témoignages seront publiés dans les jours et semaines à venir. Voici les premiers témoignages de Karim et Frank. Pendant une petite heure, ils ont parlé de leur enfermement, de comment ils se sentaient traités, de ce qu'ils espéraient pour la suite. Frank (FR) : De la cour, on ne voit rien. Des grillages et des barbelés. Le haut des arbres, mais c’est tout. Le tronc ? On ne le voit même pas. De ma chambre, je vois la même chose : le grillage, quelques brins d’herbe, c’est tout. Karim (KA) : De ma chambre à la maison, je vois la ville, ma ville, toute ma ville. Mon quartier. Les...

Racisme peu ordinaire
Depuis que Jérôme a écrit son article, il y a eu des changements en Italie. Le gouvernement ne réunit plus l’extrême-droite de Matteo Salvini et le Mouvement 5 étoiles, parti antisystème, de Luigi Di Maio. Le partenaire a changé, l’allié c’est désormais le Parti Démocrate, un parti de centre-gauche. Depuis son enfance, la grand-mère de Jérôme lui transmet les us et coutumes de l’Italie où elle est née. Il trouve cela riche et passionnant… Jusqu’au jour où la grand-mère explique qu’elle est convaincue par la politique anti-immigration de Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur Italien. Comment réagir lorsque notre grand-mère, immigrée, soutient la politique anti-immigration de son pays d’origine ? Jérôme explique… Régulièrement, je suis invité, avec mes frères...

Le mal d’un père
Après des mois et des années très compliqués, après une enfance vécue dans un climat familial violent lié à l’alcoolisme de son père. Dylan retrouve une famille apaisée mais meurtrie par la maladie. J’ai vécu des problèmes de famille avec mon père qui m’a fait réfléchir sur ce qu’il a fait à moi et à d’autres personnes de ma famille. Du coup, je ne ferais pas ce qu’il a fait car ce n’est pas bien. Il a fait beaucoup de mal autour de lui et s’est fait passer pour une personne qu’il n’était pas, une personne qui pouvait changer de comportement ou d’attitude d’une seconde à l’autre. Cette vie, personne ne voudrait l’avoir et pourtant j’en retire des pistes pour la suite, des choses qui pourront m’être utiles et vont me servir à ne pas faire les mêmes erreurs que lui....

Africain en Belgique
Il y a six ans, Wilfried a quitté le Cameroun. Il est venu en Belgique pour rejoindre sa mère. Elle est arrivée en Europe, avant lui, pour sortir de la misère et trouver un meilleur avenir. Wilfried, 16 ans aujourd’hui, se sent chargé d’une mission : s’occuper de ceux qui sont restés au pays. C’est ce qui l’aide au quotidien pour passer au-dessus du racisme, des discriminations. Être Africain au sein d’un pays qu’on rejoint, c’est parfois difficile… Le regard des gens et sur les choses, sur presque toutes les choses, est différent. Cela fait six ans que j’ai quitté le Cameroun pour rejoindre ma mère en Belgique. Je sais de quoi je parle. Quand je sors dans la rue, ici, la majorité des adultes, blancs, m’observent avec un regard hautain même dans le monde du...

#balanceton?
Suite à ce que Nour a vécu, elle a décidé de soutenir la cause féministe mais à une seule condition : que les messages soient transmis de façon appropriée et efficace. Pour elle c’est l’éducation avant tout ! Depuis toujours, je prends soin de moi : je me maquille, me lisse les cheveux, m’habille bien, me fais faire des soins chaque semaine et je n’hésite pas à porter une jupe ou une robe quand il fait chaud. Bref, j’aime mettre en valeur mon côté féminin ! Je défends les droits des femmes, leur place dans la société et dans la vie quotidienne. De nos jours, il est primordial que la femme soit sur le même pied d’égalité que l’homme. Cependant, je déplore la façon dont certaines femmes décident de défendre leurs droits. Par exemple, Irène, une étudiante parisienne...

La religion apprend le respect de toutes les religions
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Hippothérapie plutôt que travail avec un psy
Ce que les psys n’ont pas su réaliser avec Antoine, la nature, les animaux et son travail avec les enfants s’en sont chargés. Il y a deux mois encore, Antoine était bourré de tocs, de stress et d’angoisses. Aujourd’hui, c’est un jeune homme qui s’épanouit grâce à son engagement au service citoyen (1). L’hippothérapie (2) a changé ma vision de qui je suis. Aujourd’hui, mon implication dans un projet thérapeutique pour enfant a totalement changé le cours de ma vie. Dans cette aventure, c’est le cheval et surtout le contact avec lui qui m’a aidé à avancer. Après avoir passé ces derniers mois à chercher, en vain, ce que je pouvais faire de ma vie, je me suis lancé à corps perdu dans le service citoyen. À travers la mission que l’on m’a confiée, je peux déjà vous dire,...

De l’isolement à la béatitude
Barek est heureux : une famille aimante, un travail et un lieu de vie qu’il aime. Pourtant, il s’est longtemps isolé des autres. Pour vivre heureux, je vis caché ? Comme le chantait Renaud ? Il raconte comment il s’est rendu compte que le partage et l’écoute des autres l’ont amené vers le vrai bonheur. Je me suis isolé des autres sans m’en apercevoir. C’est arrivé progressivement, juste ce qu’il faut pour ne pas le comprendre. C’est en faisant ce texte que la pièce est tombée comme une simple évidence. Je voulais écrire sur la recherche du bonheur, et un des animateur de l’atelier m’a demandé « De quels malheurs veux-tu t’échapper, qu’est-ce qui ne te convient pas dans ta vie ? » Cela m’a profondément troublé : je parle de bonheur, et lui, à cause de la formulation...

De ma console à YouTube, des rêves à construire.
Il se voyait déjà en haut de la playlist... Anthony rêve d’être le prochain Youtubeur en vogue. Il espère, secrètement, qu’il sera surliké, que ses vidéos seront partagées des centaines voire des milliers de fois par les internautes ! Derrière le rêve se cache un parcours de vie compliqué et des difficultés pour s’exprimer. Moi c’est IZANAGA… c’est mon pseudo sur la PS4. En fait, c’est le nom tiré d’une technique de combat dans le manga Naruto. J’ai juste changé la dernière lettre et je l’ai remplacée par la première de mon prénom. Peut-être qu’un jour, ce sera mon nom de Youtubeur. C’est mon rêve. J’ai envie d’être vu, vu et encore revu sur internet ! En fait, j’ai surtout envie de faire ce que j’aime de ma vie et ce que j’aime, c’est jouer aux jeux vidéos ! ...

Trouver le job de ses rêves et être confinée
Pour Suzon, 23 ans, l’année 2020 allait être son année, fraîchement diplômée, elle avait envie de croquer la pomme, de réaliser ses objectifs qu’elle s’était fixés, de vivre tout simplement. Les objectifs ont été atteints mais … L’animatrice de la Maison des Jeunes (MJ) de la ville de Soignies, nous explique ... Ça commençait bien ! 2020 commence. Nouvelle année, nouveau départ. Fraîchement diplômée en communication, je me fixe trois objectifs : trouver du travail dans le secteur de l’animation socioculturelle, passer mon permis, trouver un chez moi. 25 janvier : j’ai le permis en poche, 28 janvier : je signe mon contrat à la MJ de Soignies en tant qu’animatrice. Je ne pouvais pas rêver mieux. L’année commence très bien. Le 16 mars, comme tous les jours depuis plus...