Vivre dans une société où la femme est considérée comme un objet, c’est une épreuve assez difficile pour la gent féminine. Mais si en plus de cela la femme est Belgo-Marocaine et musulmane, l’épreuve est comparable à la montée du Kilimandjaro lors d’une tempête de neige.

Femme en 2020

Être une jeune femme en 2020, c’est devoir faire face aux pressions quotidiennes. Le fait que la société nous inculque depuis notre tendre enfance des stéréotypes que nous voyons constamment défiler sur nos écrans joue un rôle important sur notre manière de voir les choses. La jeune femme doit exceller dans ses études, la jeune femme doit être présentable sans être vulgaire, la jeune femme doit savoir se taire, parce que si elle milite et revendique ses droits, on la voit comme une rebelle. Jamais je n’aurais cru qu’être une femme aurait été un combat sans fin. On doit faire attention à notre façon de s’habiller, de se maquiller, de se tenir, de parler et même de ne pas oublier de nous épiler. Si on ne rentre pas dans les critères de perfection médiatique, on est une meuf qui n’est pas à la mode, qui se fera critiquer.

Femme voilée en 2020

Être une femme voilée en 2020, c’est être soumise, pourtant l’interdire c’est également se soumettre. Qui aurait cru qu’avec le temps, le port du voile n’aurait plus été différencié d’une soumission, mais plutôt d’un choix personnel d’expression ? De l’usage aussi de ma liberté d’expression ? Même si cela est souvent vu comme une soumission, dans une société dite patriarcale, cela reste le choix libre d’une femme libre. Pourtant, être une femme voilée et musulmane est synonyme d’un parcours du combattant. On doit faire attention à ne pas faire peur dans les transports en commun, à savoir justifier le fait qu’on porte le voile et d’accepter toutes discriminations rabaissantes à notre égard. En soi, on doit être un bloc de béton sachant tenir le coup. Tout ça parce qu’apparemment, on ne rentre pas dans le cliché autorisé de la société.

Femme de couleur en 2020

Être une femme de couleur en 2020, c’est être forte et s’accepter. Même si la société ne nous facilite pas toujours la tâche. Persévérer et montrer qu’on est également capable de réaliser nos rêves, comme toutes les autres femmes. Être une femme en 2020, c’est être libre de ce qu’on veut être et devenir. Sans que quiconque dicte ce qu’on doit faire, qui nous devons être. Être une femme, c’est également accepter la diversité qui règne en nous. Être une femme en 2020 est synonyme de courage. Parce que oui, il faut énormément de courage pour surmonter ses épreuves. Surtout si la société régresse au lieu d’avancer.

Le problème ?

Ce n’est pas la femme qui a un problème, mais la société dans laquelle on vit. On prône le féminisme, mais pourtant, on ne laisse pas la femme tranquille. On l’instrumentalise, on veut la mettre dans des cases conformes à celles que la société attend. Nous les femmes, nous sommes une diversité. Être femme c’est également être une maman, une épouse, une étudiante, une professionnelle, une religieuse, une rockeuse, une militante, une mécanicienne, une lesbienne, une bisexuelle, une femme au foyer, une médecin, une rappeuse, une ministre. La liste est longue.

Libre sur le papier

Dans la vie de tous les jours, la femme fait face à des critiques et des rejets. Tu es une geek ? Tu es bizarre. Tu t’habilles court ? Tu es une fille facile. Tu portes le voile ? Tu es soumise. Tu veux faire carrière ? Comment est-ce que tu tiendras ton ménage ? Tu aimes les femmes ? Ne t’affiche pas, c’est tabou. Certains aspects du libéralisme mettent en avant la liberté des cultes, d’expression et même d’être qui nous voulons être. Pourquoi est-ci si difficile à mettre en pratique ? Que je porte une mini-jupe, une perruque, une croix, que j’aie des cheveux roses ou que je porte le voile…C’est mon choix. Toute femme doit être acceptée et chaque femme est pareille en droits, mais différente à sa manière. Aucune femme n’est un handicap pour notre société, elle est une variété singulière.

Être une femme en 2020, c’est être libre de qui on voudrait être.   

 

Auteure : Ajar, 24 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

Et d’autres décryptages

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R