Oh papa, si tu savais

Oh papa, si tu savais

Le frigo est vide, le téléphone sonne et l’hôpital est proche. Aujourd’hui, j’aimerais vous raconter mon parcours et ma relation avec mes parents. Ayant grandi dans un bon milieu social, j’ai eu la chance d’accéder à une éducation de qualité. J’ai travaillé, avancé et acquis des compétences personnelles pour me lancer dans la vie.

Pourtant, rien ne me prédestinait à tomber dans une certaine précarité à mon jeune âge. Des évènements tragiques ont bouleversé notre quotidien familial : la maladie et les troubles mentaux de maman. Tomber malade à l’aube de ses 40 ans nous paraît inimaginable. Et pourtant, ça n’arrive pas qu’aux autres… l’équilibre familial que nous avions trouvé a été envolé en une phrase du médecin : « Votre maman a un cancer de stade 4 ».

Lorsque l’on est face à une situation inédite à ce jeune âge, nous avons 2 possibilités, soit avancer soit sombrer. C’est là que papa intervient. Papa a toujours été quelqu’un d’autoritaire, de droit et imposant. Pendant les mois qui ont suivi la maladie, il était présent pour maman. Un papa courageux et loyal comme chaque enfant rêverait.

Et pourtant, il a oublié une partie importante de sa vie : ses enfants. Lorsque papa était triste, il angoissait et oubliait de nous nourrir correctement. Trimbalés de foyer en foyer, mon frère et moi étions livrés à nous-mêmes. Et la précarité s’est installée…
Papa faisait excessivement des économies de peur de perdre maman. Le budget courses s’amoindrissait… ces mois et ces années ont été durs et salvateurs pour moi.
J’ai appris à me débrouiller avec peu. Toute cette tristesse et cette colère en moi ont créé une vraie résilience. J’en ai fait une force et aujourd’hui j’aide les autres. Je tends cette main remplie de bienveillance et de générosité. Une aide et une solidarité que j’aurais aimé recevoir.

Auteure : Cécile, 22 ans, Louvain-la-Neuve

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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« L’optimisme est le parfum de la vie »

« L’optimisme est le parfum de la vie »

A quoi ressemblerait votre vie si on vous arrachait la personne que vous aimez le plus au monde ?

Le coupable se divise en deux. Destin et hasard.

Le malheureux hasard a emporté ma mère durant le mois de juin 2019. Le cancer a brulé son corps. Malgré les nombreuses thérapies, les divers conseils et ma soif d’optimisme, nous pouvions rayer de nos cranes, l’expression « rêver d’un jour meilleur ».

Quant au deuxième assaillant, le destin, il est à considérer de manière nuancée. Le destin de maman était de mourir, comme chaque mortel en ce bas monde. Sa destinée n’était pas de souffrir. Sa générosité a rendu ses proches plus forts, plus grands, plus extraordinaires. Maman laisse derrière elle une série de valeurs : l’importance du respect de l’autre, la foi en l’espoir, une philosophie épicurienne, l’amour pour l’Italie, une envie de sacraliser les enfants et une constante volonté de faire fonctionner son esprit critique.  

Aujourd’hui, j’espère qu’elle est fière de moi. Que de là où elle me regarde, elle sait que je porte son flambeau, en annonçant : « L’optimisme est le parfum de la vie ».

Auteur : Bruno, 25 ans, Liège

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Une maladie contre une vie robotique

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Mon plus grand malheur serait boum badaboum une injustice biologique qui foudroie ma vie. Pour le moment, tout se passe au mieux dans ma paisible vie. Je me lève le matin, je vais en cours la journée et je dors la nuit. J’agis sagement comme le petit robot que la société souhaite que je sois. Mais imaginez deux minutes que mon train-train quotidien s’arrête du jour au lendemain. Oui, imaginez qu’au lieu d’aller en cours après la sonnerie brutale de mon réveil, je dois me rendre à l’hôpital pour soigner une maladie incurable.
Cela serait fort fâcheux, n’est-ce pas ?

Donc voilà, mon plus grand malheur serait d’attraper une grosse, vilaine, méchante maladie qui m’empêcherait de vivre ma vie comme je le souhaite (ou plutôt comme la société le souhaite que je la vive). Après, je me dis que si j’attrape une maladie et que j’en guéris, cela serait peut-être un réenchantement, voyez-vous ? Comme si cette crasse, une fois enlevée, m’aurait permis de voir que finalement, ma vie robotique n’était pas si cool.

Donc ouais, mon plus grand malheur serait plutôt de rester enfermé dans ce train-train quotidien. Par pitié, je veux du changement dans ma vie (mais de préférence, pas une maladie).

Auteure : Eloïse, 19 ans, Liège

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Soyez heureux de ne pas vivre les injustices biologiques !

Soyez heureux de ne pas vivre les injustices biologiques !

Quand on parle d’injustice, il y en a plein qui peuvent venir à notre esprit. Les inégalités dans le monde, les pauvres, les riches, le racisme, le sexisme, etc. Toutes ces choses sont inhérentes à la société humaine et sont profondément injustes. Mais aujourd’hui, je voulais parler d’autre chose. Aujourd’hui, je veux m’exprimer à propos de quelque chose face à quoi on ne peut strictement rien faire. Bien que je considère les inégalités citées précédemment comme complexes et que les personnes qui en sont victimes les subissent. Je pense qu’elles peuvent, avec beaucoup de volonté, de force, de courage, y faire face et les surmonter.

Tandis que lorsqu’une maladie s’abat sur notre vie, on ne peut rien faire du tout. Ce monde est cruel. Un dérèglement dans notre corps peut nous briser. La seule chose qu’on peut faire est de s’en remettre à la médecine. La médecine dicte notre vie et on y peut rien. On aura beau avoir toute la volonté du monde rien n’y fait. C’est dégueulasse, non ?

Le pire c’est qu’on ne s’en rend même pas compte. On vit, on profite et souvent, on met notre santé en parenthèse : alcool, tabac, mal bouffe et j’en passe. Je pense donc qu’il faut réellement croquer la vie à pleines dents. Vivre, jouir, être heureux. Et le jour où la maladie viendra toquer à votre porte, il faudra l’accepter et croiser les doigts pour qu’elle reparte au plus vite. Mais en attendant, peu importe les injustices sociales que vous vivez, soyez heureux de ne pas vivre les injustices biologiques !

Auteure : Eloïse, 19 ans, Liège

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Mon arrivée en Belgique

Mon arrivée en Belgique

Je suis une Congolaise de nationalité, veuve depuis 2014 et mère de deux enfants. Il y a de cela deux ans que j’ai décidé de venir vivre en Belgique.

Après la mort de mon mari, la situation familiale a subi un déséquilibre total. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée qu’avec mes deux filles, avec qui je devais maintenir le niveau de vie qu’elles avaient avec leur père.

Hélas, ça ne tenait pas.

J’ai la chance d’avoir mes deux parents en vie. Grâce à eux, j’ai pu tenir le coup.
Mais comment rester les bras croisés lorsqu’on connait les réalités du pays dans lequel nous vivons ? Voir son père, qui, dans un pays organisé, devrait être à la retraite, se sentir obligé de travailler pour continuer à nourrir sa fille et ses petites-filles ?

Alors je devais trouver une solution, parce que c’était plus à lui de s’occuper de moi, c’était mon rôle de leur apporter mon soutien.

En effet, mon feu mari était Belge mais c’est ma première fille qui a bénéficié de sa nationalité. Et c’était facile, pour moi, de faire une demande de visa pour pouvoir venir m’installer en Belgique, pour que ma deuxième fille puisse en profiter. J’ai réussi mon coup et, ma fille ainée et moi, nous sommes arrivées en Belgique en janvier 2020.

A peine arrivées, nous sommes allées au SAMUSOCIAL (Centre d’hébergement famille et enfants à Evere), où j’ai rencontré des assistants sociaux qui m’ont accompagné à me régulariser après différentes démarches administratives.
Cependant, trois mois après notre arrivée à Bruxelles, je découvre une boule sur mon sein gauche. J’étais immédiatement convaincue que j’avais un cancer du sein. Je venais d’obtenir ma carte orange et ma carte de santé également. C’est comme cela que je suis allée voir l’infirmière du centre où j’étais pour exposer mon inquiétude. Elle finit par appeler le CHU Saint-Pierre pour une prise en charge (des examens médicaux approfondis).

Au final, les résultats tombent. J’ai le cancer du sein.

L’une des plus mauvaises nouvelles de ma vie après la mort de mon mari. J’ai vu mes filles orphelines de deux parents, je me suis vu dire au revoir à mes deux parents en leur disant : « faites l’impossible pour rester en vie jusqu’à mon retour ». Alors, je me dis que c’est moi qui vais mourir et ils n’auront même pas l’occasion de voir mon corps. Je regarde ma fille, je me dis qu’elle aurait dû rester au Congo avec ses grands-parents.

Alors, toutes ces réflexions, avec une prise en charge psychologique parfaite de l’hôpital, m’ont aidé à pouvoir me relever.

Au début, pour moi, tout était bon, parce que tout était pris en charge. Mais comme j’avais pas encore de mutuelle, un examen que je considère comme prioritaire (examen génétique), je ne savais pas le faire à ce moment-là. J’ai fini pas le faire. Entre l’hôpital et les démarches administratives, ma fille qui avait 12 ans à ce moment-là, elle ne voyait que du feu.

Ma maladie a fait naitre un sentiment de rejet absolu vis-à-vis de moi.

Nous avons quitté le centre pour s’installer dans une maison de transit du SAMUSOCIAL, « La Casa Resalto », où j’ai créé des liens avec d’autres personnes qui avaient également des problèmes de santé.

Mon traitement se passe bien. Entre-temps, je m’étais lancée à la recherche d’un chez-moi et je réfléchissais à ce que je devais faire après ma guérison.

Après avoir répondu à plusieurs offres sur IMMOWEB, enfin, j’ai une réponse positive et je dois aller avec ma fille rencontrer le propriétaire pour la signature du contrat de bail.

Arrivées, c’est une dame qui nous ouvre la porte, c’est elle la propriétaire. Après une dizaine de minutes d’échange, elle me fait comprendre, devant ma fille, qu’elle devait réfléchir car elle ne fait pas confiance à ma communauté. J’étais prête à me mettre à genoux, devant ma fille, parce que c’était la première fois que ma fille me voyait dans une situation d’incapacité.

Subir du racisme à ce point, ça reste l’une des difficultés que j’ai eues depuis que je suis en Belgique.

Pour conclure, l’accueil, la santé, l’éducation sont les choses que je garde de très positives en Belgique. Mais, au niveau du logement, qui est très difficile à obtenir, le racisme est très présent et les propriétaires ne se gênent pas. Et pourtant les services publics ont des logements inhabités.

Auteure : Lucienne, 21 ans, Bruxelles (Origine: RDC)

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