Je ne suis pas binaire

Je ne suis pas binaire

Fille ? Gars ? Homme ? Femme ? Qui est Ash ? Est-ce qu’il faut lui coller une étiquette ? Est-ce qu’on doit se forcer à rentrer dans une case parce que la société, le monde l’attend, l’exige ?

Petite définition

Pour commencer, je voudrais vous proposer cette définition que j’ai trouvée sur Google : « La non-binarité est le terme générique utilisé pour désigner la catégorisation des personnes, dites non-binaires ou genderqueer, dont l’identité de genre ne s’inscrit pas dans la norme binaire, c’est-à-dire qui ne se ressentent ni strictement homme, ni strictement femme, mais entre les deux, un mélange des deux ou aucun des deux »

Je me sens pas bien

Quand je suis arrivé en secondaire, j’ai commencé à me sentir vraiment mal à l’aise avec les cours de sport. Jusqu’à il y a quelque temps, je ne comprenais pas pourquoi. Ce n’était pas le cours en lui-même (quoique le sport, ce n’est vraiment pas mon truc) mais c’était cette notion de séparation entre « les filles » et « les garçons ». Le fait qu’on nous met dans ces cases, avec certaines obligations. J’avais l’impression de ne pas être à ma place avec les filles autour de moi. Ce n’était pas pour autant que je voulais être dans le groupe des garçons, ça non. Mais le sentiment d’inconfort a persisté, il était de plus en plus fort. La société continuait à me catégoriser, à mettre une étiquette sur moi, ce que j’étais ou censé être. Une étiquette basée sur ce que j’avais entre les jambes.

Pas seul …

J’ai fini par comprendre, en entendant parler de la non-binarité, que je n’étais en réalité pas le seul à ressentir ça. J’ai aussi découvert qu’il y avait plus que « juste » la non-binarité. J’ai appris qu’il y avait des dizaines d’identités de genre, et qu’il y avait des gens qui se sentaient entre femme et homme, aucun des deux, un peu des deux ou même les deux plus le neutre (et bien plus) ! J’ai mis du temps à comprendre ma relation avec le genre, et je suis passé par beaucoup d’identités pour finalement comprendre que le terme non-binaire, à lui seul, me convenait très bien. Ma réponse aux gens qui disent que c’est un effet de mode ? C’est qu’il y a quelques milliers d’années, dans beaucoup de cultures et même si les mots n’étaient pas les mêmes, ces questions se posaient déjà. (1)

Les choses changent

Pour moi, il y a de plus en plus de personnes qui s’identifient comme non-binaires (ou toute autre identité de genre qui ne fait pas partie de la catégorie binaire) parce qu’avec les réseaux sociaux et tous les nouveaux moyens de communication, on en entend beaucoup parler. Les gens ont donc un moyen de trouver, peut-être, qui ils sont à ce niveau-là. Avec toutes ces nouvelles plateformes, on a finalement les moyens de s’exprimer et de lutter contre cette oppression et contre tout ce que la société actuelle nous impose, qui est basé sur ce qu’on avait entre les jambes au moment de notre naissance. Et personnellement, je trouve que c’est une très bonne chose.

Note de la rédaction

Quelques exemples… En Inde, depuis 4000 ans, existent les Hirjas, un troisième genre. Parmi les peuples nord-américains, on parlait de bardache, une personne qui ne se considère pas comme un être féminin ou masculin mais qui appartient à un troisième sexe. Aujourd’hui, on utilise plutôt le mot 2S pour bispiritualité. Dans certaines de ces tribus, il y a quatre genres : hommes masculins ; femmes féminines ; hommes avec tendance féminine et femmes avec tendance masculine. Pour d’autres tribus, il y en a bien plus ! Voir ce documentaire. Dernier exemple, pendant la période la Grèce Antique, qu’on situe entre – 800 et 200, Hermaphrodite était à la fois homme et femme.

Auteure : Ash, 15 ans, Verviers

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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Le retour des frontières

Le retour des frontières

Originaire d’Alsace, région de France frontalière de l’Allemagne et de la Suisse, pour Anna, la possibilité de traverser les frontières de manière quotidienne et d’avoir un mode de vie transfrontalier et hypermobile semblait acquise et parfaitement naturelle. Durant son année universitaire en Erasmus, elle a usé et abusé de cette possibilité ! En train, en bus, en covoiturage, en avion… toute l’Europe était pratiquement à portée de main sur un week-end ! Tout allait bien jusqu’à …

L’avenir ?

L’avenir, je l’imaginais déjà quelque part entre les frontières françaises, belges, luxembourgeoises, allemandes, suisses, italiennes … Je voyais un terrain de jeux, sur lequel je pourrais travailler et / ou vivre d’un côté ou de l’autre comme je l’entendais. Comme vous pouvez l’imaginer, le « grain de sable Corona » a bien chamboulé ma vie ! Fraichement diplômée de l’école d’architecture de Lille, Bruxelles me semblait l’endroit idéal pour avoir accès à des opportunités professionnelles intéressantes, tout en ayant la possibilité de garder des contacts étroits avec mon cercle d’ami·e·s de Lille, de multiplier les allers-retours même en semaine s’il le fallait. Bien avant que tout cela commence, bien loin d’imaginer que nous vivrions une crise sanitaire d’une telle ampleur, j’ai donc emménagé à Bruxelles avec mon copain.

Bruxelles

Bruxelles, la fausse bonne idée et je m’en suis mordue les doigts… D’une part, vivre cette situation angoissante coupée de mes ami·e·s et de ma famille. D’autre part, ne pas avoir la possibilité de découvrir mon nouveau lieu de vie ou de me créer un nouveau réseau de connaissances a été très difficile. Heureusement, je n’étais pas seule ! À Bruxelles, j’ai eu la chance de trouver un emploi, de le commencer en présentiel, d’y retrouver une amie d’enfance qui y faisait ses études. Mais j’avais la sensation qu’à chaque fois qu’un semblant de vie sociale se mettait en place, tout se coupait net au gré des mesures sanitaires. Je me sentais véritablement assignée à résidence.
À l’approche de la date d’anniversaire du confinement, ma situation personnelle à Bruxelles et la gestion de mes angoisses s’améliorent. Cependant, les conséquences du coronavirus, la durée de cette crise sanitaire et le peu de certitudes que nous avons vis-à-vis de ce virus laissent des traces et de sérieux doutes … Et si nous ne connaissions plus jamais une telle liberté de mouvements ? Et s’il n’était plus possible de voyager aussi facilement ? Et s’il fallait, obligatoirement, s’enraciner quelque part ? Ne choisir qu’un lieu unique où vivre et travailler ?

Tout est flou

Toutes les projections sur mon avenir et mon futur mode de vie s’effondrent. Jusque-là, mes convictions étaient intactes. Moi, l’europhile convaincue, j’en viens à douter de la pertinence de l’UE ! Alors que je doute de tout, il me semble devoir faire des choix déterminants pour mon avenir à long terme : quel lieu me correspond ? Quelle entreprise me correspond ? Qu’est-ce qui a du sens pour moi ? Qu’est-ce que j’aime faire ? Bien loin d’avoir la réponse à toutes ces questions, la crise sanitaire aura peut-être déclenché une remise en question généralisée accélérée.

Auteure : Anna, 25 ans, Schaerbeek

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Dansons ? Dansons !

Dansons ? Dansons !

Sur un trottoir de Bruxelles, Flore croise danseuses et danseurs. Elles et ils ne dansent pas sur une même musique mais, écouteurs coincés dans les oreilles, chacun·e à la sienne. Flore rejoindra-t-elle la piste improvisée ?

Alors on danse ?

Samedi, 17h30, grosse et lourde semaine derrière moi. Je décide de me rendre dans le centre de Bruxelles. Soucis, stress et fatigue font leur apparition dans ma tête pendant que moi, je marche. Aussi simple et systématique que ça, je marche. Marcher pour avancer car mes journées semblent s’enchainer et ne cessent d’être remplies. C’est ainsi que je les veux : productives et remplies… Du coin de l’œil, il me semble apercevoir des gens qui bougent, s’excitent un peu dans tous les sens. Je tourne la tête et vois, en effet, un petit cercle de gens qui dansent. Toutes et tous à des rythmes et avec des mouvements différents. Petit air de discothèque en plein air et chacun·e à 1,50 m de distance et, il me semble, sans musique. J’observe et me demande sur quels rythmes on danse. Je m’approche et constate que tout le monde a sa propre paire d’écouteurs et danse sur la musique de son choix. Concept nouveau et très étrange à mon gout. Étonnamment, il ne me faut pas deux minutes avant de me lancer et de les rejoindre pour danser, moi aussi, au rythme de ma musique.

Acceptation et image de soi

J’observe un instant. En même temps, je suis un peu gênée et j’ai très envie de rire ! Je me rends compte que tout le monde se lâche pour de vrai. Je suis un peu mal à l’aise et insatisfaite par la « beauté » de mes mouvements. Je ne veux pas qu’ils paraissent trop « exagérés », « séduisants » ou « gênants »… Je remarque les regards étonnés et incompréhensifs des passants devant cette foule de gens qui dansent sans musique. Parfois, j’entends un rire moqueur. Je vois que des smartphones sortent des poches et que des vidéos sont prises. J’arrête les mouvements susceptibles d’être moqués. Ensuite, je décide de regarder les autres qui dansent. Elles et ils ne semblent pas se soucier, ne serait-ce qu’un instant, de leur apparence. Ils et elles continuent à sautiller, tourner, taper dans les mains, se balancer… Je ferme les yeux et je ne me préoccupe plus des gens autour. J’apprivoise le rythme de ma musique, je tente de m’évader et je danse comme bon me semble. Il me faut trois morceaux pour enfin, plonger dans cette atmosphère libératrice.
En fonction des morceaux, je me retrouve parfois à sauter alors que les autres sont calmes, probablement sur un rythme plus lent… Je commence à apprécier de voir comment chacun utilise son corps, l’énergie dégagée, les expressions. Je me retrouve hypnotisée par le mouvement de chaque partie des corps, par la beauté dont chacune et chacun choisit de l’exploiter. À sa manière. C’est si beau.
Comme si tout le monde relâchait ses émotions du moment, ses soucis de la journée et offrait à son corps la possibilité de l’exprimer d’une manière physique.

Liberté en temps de covid

Ce sentiment de liberté et de légèreté me prend et j’apprécie chaque instant. Je découvre mon propre corps en mouvement. Ça faisait si longtemps que je n’avais plus dansé. Danser comme cela je ne l’avais jamais fait. Je sens un sourire s’installer sur mon visage et en fin de compte, je remarque celui des autres également. Ce sourire, aujourd’hui caché par un bout de tissu, me réchauffe tant qu’il m’emporte alors dans un bonheur immense. Les gens sont si beaux. C’est si beau de voir les personnes dans un bienêtre et de s’y trouver également.

Finie la musique

Ma playlist se termine. Je regarde ma montre et je me rends compte qu’une heure est déjà passée. Elle semble être passée en un rien de temps. Quel bien fou ça m’a fait, un bol d’air frais après une journée devant l’écran, un sentiment de liberté et d’humanité. Une expérience clairement unique. Elle m’a apporté beaucoup et m’a fait beaucoup réfléchir par rapport à l’image que j’ai de moi mais aussi à ce moment de pure liberté pour notre corps. Le laisser s’exprimer à sa manière et, à notre tour, de nous découvrir, de retrouver notre côté humain.

On dansera encore

Quelques minutes plus tard, alors que je range mes écouteurs dans ma poche et m’éloigne du groupe, je me rends compte que ce temps pour moi était tout ce dont j’avais besoin. De perdre le contrôle et la maitrise de ma journée et, surtout, de m’évader. Samedi, 18h30, sortant d’une heure de pur bonheur, d’escapade à la fois commune et individuelle. En marchant cette fois d’un pas plus léger, je me retourne pour observer une dernière fois le groupe et je souris en les voyant danser.

Auteure : Flore, 18 ans, Auderghem

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Injustice envers soi-même

Injustice envers soi-même

Ayoub nous emmène sur de nombreux chemins, celui de quelques grands poètes, aventuriers ; il nous emmène aussi sur les chemins de randonnée qu’il aime tant et il nous emmène, enfin, vers les chemins incroyables de ses pensées généreuses et jolies.

”Que sur son cul”

« Mais tu es trop bête » dit-il, « Franchement reste à ta place » dit-elle, « Mais qui tu es toi ? » disent-ils et elles, tous et toutes, du haut de leur arrogance et de leur orgueil. Mais comme le disait Montaigne (1) : « Sur le plus beau trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul ! »
Sachez chères lectrices, chers lecteurs, que je vous comprends, je vous ressens, je perçois mes chaines et les vôtres. Les chaines de ce que je pourrais appeler « l’impuissance apprise ». Depuis notre tendre enfance, notre entourage, inconscient de cette notion de « justice envers soi », nous martèle d’expressions telles que celles citées dans l’introduction. Concentrons-nous un peu sur cette notion de ce qu’on pourrait appeler l’ injustice envers soi et partons en randonnée, tou·te·s ensemble, pour découvrir de quoi il s’agit ! Je dis “randonnée” parce que c’est une de mes passions et activités préférées. Quand je suis en randonnée, je me sens libre, c’est ressourçant, sauvage, et de surcroit c’est ce qui m’a, en partie, fait arrêter l’école.

Casser le moule

Arrêter l’école en 5ème professionnelle menuiserie a été une libération. Je me suis rendu compte que les institutions, que ce soit l’école, les supérieurs hiérarchiques ou autres, posent un voile sur nos qualités, nos potentiels, notre créativité. Elles essayent de nous faire rentrer dans un moule, une case bien définie.
C’est un peu comme l’image de l’éléphant et de la corde. Jeune, pour éviter qu’il s’enfuie, l’éléphanteau est accroché à un arbre. Une fois devenu éléphant, il subit la même brimade de la part de son propriétaire et l’éléphanteau devenu éléphant ne se rend pas compte de sa force, de sa taille et de sa puissance. Il se soumet à cette corde et ne peut s’en libérer. Mentalement, il ne l’a encore jamais fait.

L’histoire de l’éléphant

L’injustice envers soi, c’est exactement comme pour l’éléphant. Ce paradoxe est à mettre en parallèle avec nos propres expériences. Une fois adulte, nous sommes conditionné·e·s, enchainé·e·s aux aspirations des autres : la recherche d’un poste, d’un diplôme… Bref du prestige qui, finalement, ne nous sera pas utile dans notre tombe. Je ne prône pas le fatalisme ou l’ascétisme mais, justement, tout le contraire. Ce que je veux mettre en avant, ici, c’est que le fait de se définir par la réussite selon la société ou se laisser définir par l’aspiration des autres, qui ne nous connaissent en fait pas, cela revient à cultiver cette « injustice envers soi ». En fin de compte, nous parvenons à acheter une maison, mais pas un foyer, de la nourriture mais pas la santé, les plaisirs matériels, mais pas le bonheur !

Jamais seul avec mes questions

Au début du texte, j’ai dit que j’aimais la randonnée. En randonnée je suis seul dans un état de solitude total, et dans cette position je me pose un tas de questions : Qui suis-je ? Où vais-je ? … Et je fais aussi tout un tour dans mon intimité. Finalement, c’est aussi libérateur. Cela me permet d’être juste envers moi-même en sondant mes qualités, mes aspirations, mon potentiel à leur juste valeur et avec humilité. Chacune, chacun a ses différentes manières de faire mais si vous devez retenir une seule chose de ce texte : ne laissez personne vous définir. Même pas l’université puisqu’un Homme peut créer une université mais jamais le contraire ! Faites de votre pensée un empire. « N’attends d’applaudissements de personne d’autre que toi-même » dit Richard Francis Burton (2). Ne vivez jamais dans les idées des autres !
Actuellement, dans la société occidentale et riche, nous avons, en tout cas pour la majorité d’entre nous, un toit sur nos têtes qui est, certes, un facteur d’émancipation majeur, mais la capacité de créer sa propre maison intellectuelle l’est encore plus !

”Le monde nous attend”

Alors chers lecteurs et chères lectrices, le monde nous attend, l’injustice commise contre soi-même est parfois bien plus violente que l’injustice sociale alors comme le disait Gandhi (3) « Le plus grand voyageur n’est pas celui qui fait dix fois le tour du monde mais, une fois, le tour de soi-même ». Freinez cette violence qu’on vous inflige par l’émancipation, permettez-vous d’être en colère parce que (allez encore une dernière) comme le disait Malcolm X (4) : « Quand un homme est triste, il ne fait rien pour changer sa condition. Quand un homme est en colère, il agit pour le changement ». J’ai été trop souvent injuste envers moi-même, mais arrêter l’école et commencer la randonnée m’ont sauvé. Je vous partage mon vécu, qui est celui de beaucoup d’autres personnes, en espérant que cela vous sera utile. Mais sachez que vous méritez plus de compréhension malgré ces jours difficiles de confinement. Les beaux jours sont encore à venir !
Que la paix vous accompagne !

Notes de la rédaction

Michel de Montaigne (France 1533 – 1592) est auteur, philosophe et bien plus. Pour en savoir plus, en moins de quatre minutes et en vidéo, voici un lien lien.

Richard Francis Burton (1821 Angleterre – 1890 Italie) est un voyageur infatigable et un polyglotte hallucinant. Mauvais étudiant, il a été un des premiers Européens à faire un voyage jusqu’à la Mecque ; il était aussi anthropologue, escrimeur, diplomate, poète… Pour en savoir plus, voici un lien.

Mohandas Karamchand Gandhi dit Gandhi (1869 Empire britannique – 1948 Inde), est un homme politique indien et instigateur du mouvement d’indépendance indienne. Militant pour la désobéissance civile, il a œuvré et plaidé pour la rébellion non-violente. Le lien pour en savoir plus.

Malcom X (USA 1925 – 1965), est une des figures de proue du mouvement américain des droits civiques qui visait à instaurer une égalité des droits entres Noir·e·s et Blanc·he·s. Un lien pour aller plus loin.

Auteur : Ayoub, 21 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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L’original

L’original

Pour écrire lors d’un atelier Scan-R ou à n’importe quel autre moment, il faut une idée mais, qu’est-ce qui se passe quand il n’y a pas la moindre idée ? À l’inverse, qu’est-ce qui se passe quand il y a trop d’idées ? Voici la piste, singulière et originale, de Martin.

Écrire

Je mordille mon bic de manière pensive. Ça devrait aller non ? Si c’est tout ce qu’on me demande, je finirai ce bout de texte en moins d’une heure. La consigne n’impose ni sujet ni autre contrainte. Juste ce qui me passe par la tête. C’est bien le problème. Quel sujet choisir quand on peut tout choisir ?

Trouver le sujet

Je regarde autour de moi. Les autres se sont déjà lancé·e·s. Têtes baissées, gribouillant frénétiquement dans leur carnet. Je retourne dans mes pensées. Bon, me dis-je, abordons le problème de manière systématique. Qu’est-ce qui me passionne ? La musique ? D’autres le font déjà. L’histoire ? D’accord, mais laquelle ? Bref, comment s’y prendre?

Plus le temps passe, plus ça m’embarrasse. Toujours vierge, cette feuille me nargue. Peut-être quelque chose de plus personnel ? J’explore l’idée mais très vite, je tombe dans une impasse. Déjà, je n’arrive pas à m’expliquer à moi-même, alors m’expliquer aux autres …

Trouver le sujet, épisode 2

Je n’ose pas regarder l’heure pour confirmer, mais j’estime que j’ai perdu une bonne demi-heure. Un sentiment de panique s’empare doucement de moi. Il me faut absolument une idée, sinon je risque de ne plus avoir le temps de finir un texte, sujet original ou non.
Mais vaut-il même la peine d’écrire quoi que ce soit, si c’est pour écrire des choses banales, ou pire, mauvaises ? Non, il me faut quelque chose d’original. Notre insignifiance dans l’étendue de l’univers ? La relativité de nos codes moraux ? Ça a le mérite d’être original, mais c’est prétentieux à en mourir.

Eurêka

Je sature. Je sue. Trop d’idées tuent l’idée. Je ne vois plus que le temps qui passe, et pas l’ombre d’une bonne idée. Je décide de faire un tour en rue… Une bouffée d’air froid m’accueille dehors. Immédiatement, ça va mieux. Mon cerveau oxygéné se remet en route. Qu’est-ce qu’une bonne idée ? Doit-elle impérativement être originale ? La quête vers l’originalité n’est-elle pas aussi futile qu’elle est prétentieuse ? Peut-être, mais j’ai ma fierté. S’il y a bien une chose que je ne ferai jamais, c’est écrire quelque chose qui n’est pas inutilement surrefléchi. Et là, je me dis que j’ai trouvé mon idée. Je me mets au travail.

Auteur : Martin, 22 ans, Ixelles

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L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...