Aider les autres
Depuis plusieurs années, Léa aime aider et écouter les autres. D’où lui vient cette idée, cette envie, ce besoin de tendre la main ? Après avoir pris du temps et du recul, elle a compris pourquoi elle était comme ça.>
Il m’est arrivé un truc
Par le passé, j’ai connu des périodes difficiles et je n’ai jamais été écoutée. Je devais avoir cinq ans quand des évènements sont survenus dans ma vie. Je ne souhaite pas entrer dans les détails, je ne suis pas prête à en parler comme ça. Par contre , ce que je désire, c’est partager le traumatisme que j’ai vécu lorsqu’on ne m’a pas écoutée. Le fait de ne pas avoir été entendue a laissé de nombreuses traces, craintes, doutes, méfiances et peurs. J’ai perdu toute confiance en moi. Depuis cette période, j’ai toujours l’impression de déranger, je n’ose plus parler, je ne cesse de me poser des milliers de questions : « Pourquoi j’ai dit ça ? », «Est-ce qu’on me trouve gênante ? », « Est-ce que ce que je viens de dévoiler va se retourner contre moi ? », « Est-ce que la personne s’intéresse à ce que je dis ? » , « Devrais-je arrêter de parler ? », « Est-ce que j’ai cassé l’ambiance ? ».
Je ne veux pas que ça arrive à d’autres
Avoir vécu un malêtre et une tristesse si profonde a développé mon empathie et ma compassion envers les autres et envers leur histoire. J’écoute les autres, car je sais ce que ça fait de ne pas pouvoir dire ce que l’on ressent, ce qui nous attriste et je sais aussi que tout garder pour soi n’arrange rien, ça empire juste la situation. Tout garder pour soi revient à contenir ses émotions, ses sentiments, ses ressentis, ses craintes, ses traumatismes et ses problèmes au fond de soi.
Craquer
À force d’accumuler tous ces sentiments, il arrive un jour où la goutte déborde du vase et on craque. D’une personne à l’autre, ce craquage peut prendre des formes bien diverses. Ce que je peux affirmer, c’est que quand on craque, ça pue. Au moment où on craque, on ne se contrôle plus. On ne contrôle absolument plus rien et on fait ou on pense à des choses qu’on finit par regretter : automutilation, tentative de suicide… Lorsqu’on « craque », on peut s’infliger toutes sortes de choses, comme l’automutilation, l’autodestruction, le suicide…
Vous n’êtes pas seul·e
Pour les personnes qui vivent toutes ces choses, sachez que j’y ai été aussi confrontée et je sais à quel point cela peut-être dur. N’oubliez pas que vous n’êtes pas seul·e. Essayez d’en parler autour de vous. Si vous ne souhaitez pas en parler à vos proches, il y a des applications comme, par exemple, « I am sober » qui aide les personnes souffrant d’addiction. Il y a notamment un forum où vous pouvez parler en toute sécurité. Sachez aussi que je suis fière de vous et que je vous soutiens, peu importe vos faits et gestes. Ne perdez pas espoir et essayez de vous reposer un peu, prenez soin de vous, faites les choses que vous aimez, n’oubliez pas de manger et de boire de l’eau.
<3
Aujourd’hui je me sens mieux et mes craintes, interrogations et doutes sont moins récurrents, même si elles reviennent parfois. J’écoute les autres comme j’aurais voulu qu’on le fasse pour moi. Je ne veux pas qu’une personne soit aussi triste, dévastée et anéantie que j’ai pu l’être. J’apporte aux autres ce que j’aurais voulu qu’on m’apporte. Aider, écouter et soutenir me fascine plus que tout. J’aimerais en faire mon métier. Être psychologue me permettra d’être là pour les autres et contribuera à mon propre bonheur.
Auteure : Léa, 14 ans, Montigny-le-Tilleul
Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R
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