Les jeunes sur parole

« Il y a quelques temps de ça, me voilà, les yeux rivés sur mon téléphone, à sourire après chaque réaction sur ma nouvelle photo de profil Facebook. Une attitude que ma mère ne comprend pas… »

Notre partenaire média, La Libre, relaye la parole des jeunes, rencontré.e.s lors de nos ateliers, dans l’espace public, dont les récits d’Emma et Nathaliia.

T’en penses quoi ?

T’en penses quoi ?

Il y a quelques temps de ça, me voilà, les yeux rivés sur mon téléphone, à sourire après chaque réaction sur ma nouvelle photo de profil Facebook. Une attitude que ma mère ne comprend pas. Pourtant, la réalité est ainsi, j’ai besoin plus que je ne le voudrais de l’approbation des autres. Une attitude que je partage sans doute avec la majorité des jeunes de ma génération.
Mais quelle(s) conséquences(s) peut donc bien avoir cette recherche constante de reconnaissance ?

Vers une conformité malsaine. À toujours chercher à plaire aux autres, on finit par se perdre.
Une conséquence, selon moi, de ce besoin quasi absolu de reconnaissance que nous connaissons, est la tendance à uniformiser chacun de nos faits et gestes. En effet, peu de gens osent se démarquer, que ce soit vestimentairement ou autre, de leurs congénères, sous peine d’être jugés comme étranges ou dérangés. La société actuelle nous impose des standards à respecter pour nous éviter d’être jugés « hors normes ».
Résultat des courses, de plus en plus de personnes avec des vies semblant parfaites fleurissent sur nos réseaux pour nous dicter « la norme ». Mais cette influence n’est selon moi pas sans danger.

Pensons aux dérives d’une recherche constante d’approbation. À vouloir à tout prix rentrer dans le moule, un cercle vicieux peut s’installer chez certains individus. Un bon exemple concerne les troubles alimentaires dans lesquels certains jeunes peuvent tomber. À vouloir coûte que coûte ressembler aux « stars » des réseaux sociaux, de jeunes gens se tuent à petit feu.
Et que dire des nombreux cas de suicides que connaît notre époque ? À force d’être rabaissés, jugés, moqués par les autres, car considérés comme différents, de nombreux jeunes préfèrent mettre un terme à toute la souffrance qu’ils endurent.

Alors, osons assumer nos différences. Soyons comme nous sommes et surtout comme nous voulons être. Faisons ce qui nous plaît et non pas ce qui devrait nous plaire et surtout, remplissons le monde de toutes ces petites choses qui peuvent nous faire dire : « Ça, c’est moi ».

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Emma, 21 ans, Liège

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

Retrouvez ce récit et d’autres dans notre dossier thématique

Plus ukrainienne que jamais

Plus ukrainienne que jamais

Je me sens plus ukrainienne que jamais. Même si cela fait 4 années que j’habite en Belgique. Même si c’était un choix de quitter mon pays.

Même si j’ai tout fait pour m’adapter et m’intégrer au maximum ici. Même si je suis moitié ukrainienne et moitié russe, moitié je ne sais pas qui…

L’Ukraine est mon cœur. La terre où je suis née et où j’ai grandi. Là où mon esprit restera pour toujours.

Nous étions pourtant divisés et le 24 février nous a réuni. On a désormais le même but, le même souhait, les mêmes valeurs. Le même espoir. Nous pensons tous que nous allons gagner cette terrible guerre. Pour notre liberté et celle du monde entier. Mais la question est quand ?

Et combien de nos gens vont tomber ? Combien vont encore souffrir ? Combien de morts, encore ? Au début, personne ne croit que cela va durer longtemps… Chaque jour, j’ai attendu de bonnes nouvelles. La réalité, c’est que c’est un film d’horreur. Je n’ai jamais imaginé pouvoir ressentir autant de noirceur dans mon cœur et dans mon âme. Je déteste chaque russe venu dans mon pays pour tuer, voler et violer. Pour la première fois, je me sens capable de tuer pour protéger tout ce que j’aime. Mais dans cette colère, dans cette noirceur, je me perds moi-même. Le plus dur est de voir son impuissance.

J’essaye de transformer cette colère en action. Je suis désormais bénévole pour aider mes compatriotes ici. Je transforme ma haine en amour.

Auteure : Nathaliia, 33 ans, Liège (Origine: Ukraine)

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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Notre partenaire média, La Libre, nous permet à nouveau de relayer la parole des jeunes dans l’espace public, et notamment les témoignages de Suzon, Fati et Alex.

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« Le rapport des jeunes à leur corps est compliqué. Emy, Lena et X témoignent de leur désarroi. Beaucoup d’adolescents sont hypersensibles à l’avis des autres. Les réseaux sociaux imposent des normes inatteignables comme celle des corps minces. Dire « non » et renforcer son estime de soi s’apprend… »

Merci à notre partenaire média La Libre de relayer la parole des jeunes dans son journal. Cette fois-ci, c’est le rapport difficile à leur corps qui est mis en lumière, avec notamment les témoignages d’Emy et Léna.