Si j’étais un oiseau

Si j’étais un oiseau

En juillet 2024, Scan-R organise une balade dans les bois avec les demandeur·se·s de protection internationale du centre d’accueil de Fraipont. Avec l’aide d’un guide nature, nous observons et étudions les oiseaux de la région. Ensuite, les participant·e·s discutent ensemble à propos de cette expérience et sont invité·e·s à compléter les phrases suivantes.

Marie, 55 ans, Fraipont

Si j’étais un oiseau, je m’envolerais pour aller dans tout le monde entier aider les désœuvrés, les déshérités, bref tous ceux qui sont dans le besoin.

Si j’étais un oiseau, je chanterais pour apporter de la bonne humeur, l’amour et l’unité entre les êtres humains.

Migrer c’est quitter un lieu pour un autre, pour des raisons multiples pour sa survie ou sa sécurité.

Je me sens accueillie quand on m’accepte telle que je suis dans le lieu d’accueil. Avec amour et fraternité.

Je ne me sens pas chez moi quand le lieu d’accueil ne me donne pas l’amour souhaité.

Ce que je dirais à la femme que j’étais avant de quitter mon pays : Je dirai que j’ai beaucoup appris et découvert beaucoup de choses dans ma vie depuis que je suis ici. Et je me sens beaucoup plus en sécurité ici.

Mohamed, 35 ans, Fraipont

Si j’étais un oiseau, je m’envolerais pour aller chercher la sécurité.

Si j’étais un oiseau, je chanterais pour la liberté.

Migrer c’est la paix.

Je me sens accueilli quand je me sens à l’aise.

Je ne me sens pas chez moi quand me manquent ma famille et mes souvenirs.

Ce que je dirais à l’homme que j’étais avant de quitter mon pays ? Je dirais ça : c’était pas mon choix car c’était le choix de mes parents pour vivre loin de la guerre et les milices.

Mamadou, 35 ans, Fraipont

Si j’étais un oiseau, je m’envolerais pour aller dans les nuages.

Si j’étais un oiseau, je chanterais pour chanter.

Migrer c’est voyager d’un pays à autre pays.

Je me sens accueilli quand je suis chez  moi à la maison.

Je ne me sens pas chez moi quand j’ai froid.

Ce que je dirais à la l’homme que j’étais avant de quitter mon pays : pour moi mon pays j’ai fait une croix dessus, c’est une nouvelle vie qui commence.

Ndlr : Parfois, Scan-R partage la parole de personnes ayant plus de 30 ans, afin de visibiliser les personnes plus fragilisées de notre société.

Auteurs/es : Marie, Mohamed, Mamadou, Fraipont

CES PETITS AVIS ONT ÉTÉ PRODUITS LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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première Rentrée scolaire en Belgique

La vie sociale n’est pas toujours facile pour les jeunes dont je suis. L’intégration au groupe est essentielle pour se sentir bien sur les bancs, réduire le poids de l’école. J’avais 12 ans quand j’ai senti, pour la première fois, le rejet, la solitude et l’ignorance de la part de mes camarades de classe. Le 5 septembre était mon premier jour dans une école totalement inconnue. Une expérience totalement nouvelle pour moi. Depuis la maternelle, j’étais à Alep, en Syrie, j’étais dans la même école avec les mêmes personnes. Ce 5 septembre-là, j’ai ouvert les portes vers un nouveau monde, belge celui-là.

Le poids de l’Himalaya

Je ne parlais pas français, ce qui rendait la communication impossible. Quand le prof m’a présentée aux élèves, j’ai trouvé leurs regards très violents et remplis d’incompréhension. Ces regards m’ont profondément blessée. C’était comme si je portais l’Himalaya sur mes épaules. J’avais ce sentiment d’être une personne qui a peur de toutes, de tous, de tout ce qui l’entoure.

étrangère

À midi, tous les élèves de ma classe m’ont entourée, comme s’ils observaient une extraterrestre. Ils rigolaient et se moquaient de moi, devant toute l’école… Ce qui m’a choquée c’est qu’aucun prof n’a réagi. Je n’avais jamais ressenti cela avant… En Syrie, j’étais populaire, je connaissais tout le monde à l’école et tout le monde me connaissait. J’avais une vie sociale facile et agréable. Là-bas, à l’école, on nous apprend la bienveillance, l’écoute de l’autre et le bon accueil des nouveaux. Ce sentiment d’être d’une autre planète a perduré pendant 5 ans.

Cinq années plus tard

Aujourd’hui, ma vie amicale ou sociale est toujours difficile mais, heureusement, de moins en moins. D’après mon expérience, je trouve que certains professeurs doivent faire plus attention à ce problème pour que ce type d’agression scolaire, même si elle est indirecte, diminue, disparaisse. Je parle de ce problème parce qu’il me semble que c’est vraiment le moment de changer les choses, de prêter attention aux sentiments des timides, à ceux des personnes peut-être moins sociales, aux nouveaux, à l’étranger dans la classe… Ce que j’en retire, c’est tout cela, l’accueil, l’écoute et la bienveillance. Ce sont des compétences indispensables pour pouvoir rencontrer l’autre.

Auteure : Kristiane, 17 ans , Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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