Plus loin que l’oubli

Plus loin que l’oubli

Tout le bleu du ciel de Melissa Da Costa est un roman qui aborde la fatalité de la maladie. Emile, un jeune homme, a appris qu’il était atteint d’un Alzheimer précoce. Il décide de partir avec une inconnue, Joanne, en camping-car. Il veut voyager jusqu’à ce que la maladie l’emporte car il ne veut pas que ses proches se souviennent de sa maladie, mais de lui.

J’ai trouvé cette œuvre très forte en émotions. Joanne est un personnage très intéressant, elle est silencieuse et vit la vie d’une manière qui va changer la façon dont Emile la voyait. Emile est un jeune qui a un caractère très compliqué, il aime faire la fête et est jugeant. Leur relation va nous apporter une envie de vivre pleinement. L’envie qu’a Emile de devenir une meilleure personne est magnifique.

Je recommande ce roman à toute personne qui aime les histoires pleines d’émotions, de remises en question. Le livre est long mais cela n’a pas rendu le récit lent.

Auteur : Anonyme, 16 ans, Liège

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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J’ai toujours été révoltée par l’injustice

J’ai vu un bébé mort aujourd’hui. Quand une amie me voit plus tard et me demande comment je vais, je lui dirai : « Bien » et je lui sourirai. J’ai vu un bébé mort aujourd’hui, j’ai vu un bébé mort aujourd’hui, j’ai vu un bébé mort aujourd’hui.

Les mots grattent  l’arrière de mes dents  et pincent la chair derrière mes yeux, gravés sur ma langue et dans mon esprit.

« J’ai vu un bébé mort aujourd’hui ». Je devrai le dire à voix haute, de crainte que si je ne le fais pas, il soit enterré à l’intérieur de moi pour toujours.

« Quoi ? », demandera-t-elle.

« Un bébé », je dirai. Mort. Je l’ai vu pendant que je faisais pipi.

Il était tout, tout petit, et pas seulement parce qu’il était un bébé, mais parce qu’il était sur mon tout petit écran.

Il avait de tous petits doigts et de tous petits orteils, mais pas d’yeux, pas de nez.

Pas de visage du tout en réalité.

Et pas juste parce qu’il était un bébé sur mon écran, un bébé que je ne connaissais pas, juste un autre bébé sans visage, mais parce que, là où auraient dû être sa petite bouche, et son petit nez et ses petits yeux, il n’y avait que du sang.

Il ne ressemblait pas aux bébés auxquels je suis habituée.

Sa peau était couverte de poudre et de poussière, il était trop, trop immobile.

Il ne ressemblait pas aux bébés auxquels je suis habituée parce que sa mère et son père parlaient dans un langage que je ne comprends pas, parce que je ne parle pas l’arabe, mais parce que les pleurs d’un chagrin si profond ne peuvent pas m’être familiers, à moi, la fille qui a vu un bébé mort qui n’était pas le sien sur son écran, pendant qu’elle était assise sur les toilettes.

J’ai vu un bébé mort aujourd’hui. Et je me suis dit, comme c’est ridicule, que moi, franchement, hors de la douche, bien nourrie et en sécurité, sois en train de regarder des parents pleurer leur bébé mutilé, sur nos écrans, depuis ma salle de bain.

Ils méritent mieux. Ils méritent de ne pas pleurer leur bébé du tout, mais surtout pas de le pleurer avec moi, une étrangère qui ne peut pas comprendre leur douleur à travers un écran à des milliers de kilomètres, mais qui ressent une bribe infinitésimale si profondément au cœur de ses os qu’elle ne peut pas détourner le regard, qu’elle ne peut pas supporter de regarder le monde et les visages souriants qui continuent juste à tourner et tourner autour d’elle.

Malgré le fait que s’ils s’arrêtaient et regardaient, même juste un instant, ils pourraient  eux aussi voir le bébé mort, voir les parents pleurants, voir les milliers d’autres exactement comme eux et réaliser que le monde existe au-delà de leur ligne de mire.

Et que ce qui arrive à eux nous arrive à nous et ils pourraient réaliser qu’ils doivent stopper tout, et pleurer le bébé, le bébé mort, qui est juste sur l’écran mais qui est si, si réel, et pas hors de portée, si nous nous réunissions et nous levions pour exiger que cela prenne fin.

J’ai vu un bébé mort aujourd’hui, et de l’autre côté du monde, les yeux de quelqu’un d’autre en ont vu cent ou plus au cours de ces deux derniers jours seulement. Ils remplissent des camions de glace avec des bébés morts, et des jeunes pères, et des vielles femmes, pendant que des explosifs pleuvent du ciel et que les rues coulent de rivières de sang. J’ai vu un bébé mort aujourd’hui, et je suis supposée retourner à mon quotidien. Combien de bébés morts faudra-t-il, empilés à Gaza, avant que nous ne puissions enfin ne prêter attention à rien d’autre, supplier, et nous battre pour que cela s’arrête ?

J’ai vu un bébé mort aujourd’hui, et c’était le moins que je puisse faire que de ne pas détourner les yeux.

D’être témoin d’une douleur indescriptible. Je ne connaitrai jamais son nom, mais je le pleurerai tout de même.

J’ai vu un bébé mort de Gaza aujourd’hui.

Si vous le voyez aussi, voudriez-vous battre pour que ça s’arrête ?

Auteure : Marie, 22 ans, Bruxelles

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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Le 20 janvier 2023, le groupe italien Måneskin sort son quatrième album. Le premier depuis leur victoire à l’Eurovision. Il est sorti durant leur tournée mondiale, ce qui leur a permis de faire découvrir leurs nouveaux morceaux au grand public en direct. Il n’y a rien à dire, le groupe cartonne partout où il passe. Pourtant leur style glam rock/pop rock avec une touche de hard rock n’était plus rien dans les oreilles des jeunes qui préfèrent une musique plus électronique et moins élaborée.

Même s’ils sont devenus célèbres, ils sont toujours émerveillés lorsqu’ils sont en présence des plus grands, tels les Rolling Stones ou bien encore les Red Hot Chili Peppers. Malgré le fait que leur style soit plus ancien, les sujets abordés dans leurs chansons sont quant à eux plus d’actualité. Prenons par exemple « Gasoline », une musique qui dénonce l’exploitation absurde du pétrole ou encore « Supermodel », l’histoire d’un jeune homme absorbé par le monde des écrans, des médias et qui ne profitent peut-être pas assez de la vie. On a d’ailleurs pu remarquer que ce mélange de joie de la jeunesse, associé avec un style un peu dépassé, a donné une sorte de vague dans les nouvelles générations. Celles-ci retournent vers une musique plus ancienne et savent qu’être rockeur en 2024 redonne de l’espoir à plein de jeunes musiciens qui espèrent faire carrière.

Auteur : Alexandre, 16 ans, Liège

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Lors d’une dernière conférence d’Emmanuel Macron, le président français a évoqué que le taux de natalité est en baisse, sur base d’une étude de l’INSEE. Et après ça, il a évoqué qu’il fera en sorte que le taux réaugmente les années qui viendront.

Pour moi, il faudrait réfléchir au pourquoi cela arrive. En premier lieu, parlons de l’inflation. Il devient de plus en plus difficile de finir les fins de mois, pour une partie de la population. Avoir un enfant peut en décourager beaucoup, par peur de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de ce dernier. La société dans laquelle nous vivons ne rend pas service aux futurs parents. Le prix des crèches, des activités, ou encore la charge financière peut être un frein.

Un second constat personnel que je fais, est qu’on inculque, depuis des années, le fait que c’est à nous de payer les conséquences impactant l’écologie, des décisions prises par nos aïeuls, que c’est à nous de changer cela. Je trouve que c’est une grosse charge qu’on impose aux jeunes adultes d’aujourd’hui.

C’est pour cela qu’à l’heure actuelle, je n’ai pas comme projet d’être parent dans le futur. La direction que prend le monde ne va pas pour moi dans le bon sens, d’un aspect général.
Je pense que personne ne peut obliger des personnes à être parents. Chacun fait ce dont il a envie, personne ne peut juger le choix d’être parent ou non.

Auteur : Anonyme, 20 ans, Liège

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Tamala, découverte d’un style musical

Tamala, découverte d’un style musical

Cela va faire cinq ans que je suis scolarisé à Liège 1. Cinq années durant lesquelles je me suis inscrit à moult activités extrascolaires. Le club d’échec, de grec, de la communauté européenne, de programmation informatique et le club OPRL. De tous ceux-ci, je ne suis resté profondément fidèle qu’au dernier.
Le club OPRL est, comme son nom l’indique (Orchestre Philarmonique Royal de Liège), un rassemblement de mélomanes qui se rendent au moins bimensuellement au conservatoire pour y écouter de la musique, classique d’ordinaire.

Oui, mais justement, une fois n’est pas coutume, il ne s’agissait pas de musique classique ce jour-là. Je vais en effet vous raconter ma rencontre avec le groupe Tamala.
Lors d’une de nos réunions hebdomadaires avec le club, nous apprîmes, mes condisciples et moi, que nous allions assister à un concert un peu spécial. Oh non, pas de musique classique, romantique ou baroque cette fois, mais bien de la musique dite « du monde ». Il s’avéra que le conservatoire se voyait accueillir le groupe Tamala pour quelques soirées et que notre professeur avait réussi à nous obtenir suffisamment de places pour nous y emmener tous. Nous eûmes donc droit à un petit cours d’introduction sur le groupe que nous allions voir. Celui-ci était composé de Bao Sissoko à la kora, accompagné de Mola Sylla aux vocalises et de Wouter Vandenabeele au violon. Les deux premiers sont des griots sénégalais, des sortes de chamans, des dépositaires de la tradition orale de leur village, qui sont, depuis la naissance, entrainés à chanter et jouer selon des pratiques antiques. Le dernier est, je l’ai dit, violoniste et flamand, comme vous l’aurez deviné. Somme toute, un mélange de musiciens un peu hétéroclite au premier coup d’œil.

Bao Sissoko jouait donc de la kora. La kora, pour ceux qui ne connaitraient pas, c’est tout bonnement incroyable ! Il s’agit là d’un mélange entre une harpe, un tam-tam et un luth, un instrument mélodieux qui accompagne et accueille les autres sonorités, mais qui ne craint pas de s’imposer et de prendre le dessus avec son harmonie enchanteresse au moment venu.
Le jour du concert arrivé, des divers extraits écoutés en classe en préparation de la représentation, il ne me restait que quelques airs tronqués, insuffisants pour appréhender l’ampleur de ce à quoi nous allions assister. Les entendre c’est une chose, les voir, c’en est une autre !
Une fois que nous fûmes confortablement installés à nos sièges, une certaine Hélène Sechehaye, musicologue, nous présenta le spectacle. Elle nous expliqua en quoi consiste la fonction de griot, nous décrivit les instruments que nous devinions à grand-peine du fait de la pénombre et introduisit les artistes avec difficulté. Effectivement, ça n’était pas gagné… expliquer comment un violoniste de formation classique, mais reconverti au folk allait accompagner nos musiciens griots, ça n’était guère évident. Néanmoins, elle y parvint et nous eûmes une idée, certes floue, mais une idée tout de même de ce qui nous attendait.

La présentation terminée, le concert commença. L’on nous plongea dans l’obscurité en nous rappelant d’éteindre nos téléphones et de ne pas prendre de photos la séance durant. Soudain, la scène s’illumina. Nos quatre esthètes s’avancèrent, prirent places et instruments et commencèrent à jouer. Dès les premières notes, le public se transforma en véritable métronome, hochant la tête ou le buste de droite à gauche ou frappant silencieusement du pied au rythme de la musique. Dur de rester immobile face à ces sonorités entraînantes ! Alors on s’abandonne à la mesure, en ayant soin de ne pas gêner nos voisins, évidemment.
Chaque fin de morceau laissait place à Wouter Vandenabeele pour présenter un des interprètes ainsi que l’extrait suivant.
Bao Sissoko abandonna sa kora au profit d’une calebasse située à l’arrière, marquant la cadence au moyen de cette gigantesque caisse de résonance.
Mola Sylla, lorsqu’il avait les mains libres de son xalam (un luth traditionnel africain) et les poumons de ses chants, attrapait un de ses instruments « faits-main », et y soufflait, l’agitait ou le frappait suivant l’utilisation qu’il lui avait attribuée. Parmi ceux-ci, une calebasse montée sur un bâton portant une corde solitaire. C’est un violon, nous explique Wouter Vandenabeele. Mola aurait dénigré celui de Wouter en prétendant qu’il ne s’agissait que de quelques vulgaires cordes reliées à du bois creux, il aurait ensuite contrefait l’instrument avec les moyens du bord et se serait arrêté à une unique corde.

Ces trois amis sont liés comme les doigts de la main, et ça se voit ! Enfin… cela s’entend plutôt.
Il n’est pas rare que le groupe s’adonne à des improvisations, nous avait-on dit. Effectivement, une certaine sincérité primesautière, un naturel spontané émanait de leurs gestes, leurs mouvements, leur musique. Des associations de mots fort poétiques et abstraites, me direz-vous, mais qui témoignent de la difficulté d’exprimer cette liberté instinctive, liberté qui n’est pas présente dans nos mœurs musicales.
Il s’agit là du point fort de Tamala et de la musique du monde en général. Ce dépaysement tant auditif que visuel, cette ouverture culturelle, qui, à n’en point douter, nous change des symphonies et concerti auxquels nous sommes habitués.
Ces quelques notes exotiques auront égayé le répertoire traditionnel, mais non moins charmant, de cette année. Ce fut un très beau spectacle pour entamer ce programme !

Auteur : Gilles, 16 ans, Liège

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Ce qui me révolte, c’est l’injustice

Ce qui me révolte, c’est l’injustice

J’ai choisi cette phrase, parce que le monde est baigné d’injustice et on tente de justifier ces injustices. Le message que je veux partager, c’est qu’il ne faut pas se laisser influencer. Nous sommes tous égaux devant la loi, n’ayez pas peur de vous faire entendre quand vous êtes victimes d’une injustice. Parlez ! Dénoncez ! Pourquoi eux et pas vous ? Posez des questions, et attendez de voir si les réponses tiennent la route, généralement non ! Ils vont vous sortir des excuses bidon, comme : oui mais c’est comme ça on n’y peut rien ! Comment ça on n’y peut rien ? Mais c’est quoi ce bordel ? Et moi dans tout ça ? Et ils répondent : oui mais si on doit commencer à individualiser les règles ça risque de devenir le bordel !

Et c’est ce qu’ils disent à chaque fois qu’une personne dénonce une injustice, ils répètent toujours cette même phrase.

Mais ne vous résignez pas, car c’est ce qu’ils attendent du peuple ! Parlez et ne cessez pas de parler ! Battez-vous pour défendre vos droits. D’autres vous diront : « Tu t’épuises, ça ne changera pas, ça va toujours être comme ça… ». Croyez que vous pouvez être cette personne, qui même si elle ne fera pas changer les choses, fera entendre sa voix.

Et ce sera déjà un très grand exploit !

Prenez soin de vous !

Auteure : Laurette, 22 ans, Bruxelles

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