LES PETIS AVIS, EPISODE 80

LES PETIS AVIS, EPISODE 80

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc dans un seul article sobrement intitulé “Les Petits Avis”.

Le pouvoir de choisir, Colin, 22 ans, Bruxelles

Je me sens libre quand je vais en teuf, solo, et quand je dessine. Mon objectif est de me sentir libre de ce que je fais ou dis. J’aime créer. J’ai trop d’idées que je veux dessiner ou faire. Se sentir utile, c’est super important pour soi et les autres. Mais, il ne faut pas oublier de faire un truc qu’on aime. Utile ou pas, si tu n’aimes pas, tu ne seras pas toi-même.

Et demain, Steven, 22 ans, Bruxelles

Si demain, je venais à mourir, que faire ? J’aimerais voir ma famille une toute dernière fois et passer mes derniers instants avec mes amis, je jouerais à la console toute la matinée. J’espère qu’ils viendront à mon enterrement, je leur dirais merci et je partirais avec le sourire.

Est-ce bien ou non ?, Anonyme, Bruxelles

Je ris toujours face à la vie et la mort. Est-ce bien ou non ? Car depuis tout petit (2-3 ans), j’ai vu la mort de très près et la vie ne m’intéresse plus. A cause du fait d’avoir vu la mort de proches, j’aime tout ce qui est dangereux et j’ai besoin d’avoir cette adrénaline en moi.

N’aillez pas peur de la mort, c’est qu’une étape. Profitez un maximum de la vie sans trop vous mettre en danger. Tu peux tout faire si tu en as envie et si tu y mets tous les moyens possibles pour y arriver.

Auteurs : Colin, Steven, Anonyme

CES PETITS AVIS ONT ÉTÉ PRODUITS LORS DE DIFFERENTS ATELIERS SCAN-R.

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Projets, forces & besoins

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Étoile morte

Étoile morte

J’ai toujours eu peur de perdre mes proches, mais je ne peux pas rester toute ma vie à leurs côtés. Bien que je porte sur moi ce sentiment de ne jamais me sentir à ma place, j’ai besoin de faire ce saut dans le vide et accepter ces changements dans ma vie.

« Regarde de l’avant, toujours ».

Pour me connaître, je dois me détacher et accepter cette aventure d’être moi sans les autres. Moi, quand on ne me regarde pas. Moi, sans avoir honte d’exister. Moi, même quand ça dérange la société. Je veux vivre, je n’ai plus peur de vous. Dans ma solitude, il n’y a que dans les cieux que je trouve un refuge.

Rien n’est fatal, à part la mort. Pourtant, je prends mon espace car j’ai le droit. Je construis ma propre planète, et cet univers est rempli d’étoiles mortes qui continuent de briller sans ne jamais s’éteindre.

Auteure : Zarha, 23 ans, Bruxelles

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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Fin

Fin

La peine est devenue trop grande pour être supportable
Chaque mouvement est une épreuve et chaque nouveau jour une aiguille perforant mon être de part en part
Plus rien ne me retient en ce monde rempli de haine et parsemé de folie
Les passions qui faisaient vibrer mon cœur de joie et d’amour le déchirent à présent de regrets et de tristesse
Mes souvenirs passés sont devenus l’expression d’un bien-être que je ne pourrai plus jamais ressentir
Mon tourbillon de questions s’est transformé en spirale de déception
Mes rêves d’enfant se sont évaporés en grandissant
Ma vie s’est effondrée comme un château de cartes
J’en suis devenu le spectateur calme, silencieux, insipide
J’ai tant donné aux autres sans jamais rien
recevoir de personne
Le geste que je m’interdisais est devenu une évidence
Je n’ai plus peur de ce qui m’attend mais de ce que je laisse
Comment serais-je vu ? Comme un homme ayant tout donné jusqu’à y laisser ses dernières forces ou un égoïste abonnant ses proches ?
Un crayon, du papier, un dernier mot d’amour
Aucun pourquoi, aucun comment, je ne saurais y répondre moi-même
Mes pensées se noircissent à mesure que mon geste se clarifie
Chaque battement de mon cœur est une aiguille que l’on enfonce en son sein
Je regarde une dernière fois dans le vide observant mon passé en ignorant mon avenir
Quand toute sa vie, on a aimé les autres plus qu’on ne s’est aimé soi-même, à la
fin, que reste-t-il de nous ?

Pas un pourquoi, pas un comment, juste un petit mot d’amour
Les questions s’accumulent à mesure que les réponses s’amenuisent
Le film de ma vie, de notre vie défile devant mes yeux embués de larmes
Les remords m’envahissent en même temps que la colère
Toutes mes absences viennent frapper à la porte de ma conscience
Je n’ai pas été assez présent pour celui qui a toujours été à mon écoute
Il était une part de ma personne, une part de mon entité
Je n’ai pas été capable de déceler les failles de celui dont j’étais le plus proche
Je cogne ma tête de toutes mes forces pour essayer d’en faire sortir tous mes regrets
Je voudrais te crier que mes reproches
étaient des « je tiens à toi » inavoués ;
Mes conseils des « je t’écoute » déguisés ;
Mes silences des « je t’aime » inaudibles
Aujourd’hui je donnerais tout ce que j’ai pour transformer l’implicite en cri du cœur mais ma bouche est incapable d’émettre le moindre son quand il n’y a plus personne pour l’entendre
Je refuse que la dernière image de notre histoire commune ne soit celle de ton corps seul
Ce soir je m’endormirai perdu et incontrôlable, demain je me réveillerai vide et inconsolable
Moi qui rêvait notre avenir, je ne peux accepter que notre futur doive se conjuguer au passé
Quand tout sa vie, on a aimé quelqu’un plus qu’il ne s’est aimé lui-même, à la fin que lui avons-nous donné ?

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Corentin, 20 ans, Anderlecht

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Julie

Julie

Encore ce matin sur mon vélo je pensais à Julie et à la chance que j’ai, moi, de vivre. Entretemps, j’ai eu un petit garçon qui va bientôt avoir deux ans. Entretemps, c’est le temps entre maintenant et son décès qui remonte à 3 ans. Julie, c’est mon amie, Julie elle est morte d’un cancer de l’utérus, emportée en neufs mois par cette maladie affreuse, ignoble, qui ne lui  a rien épargné. Elle a fêté son anniversaire, ses 39 ans, et quatre jours plus tard elle était partie, pfttt, shttt, plus rien.

Et moi je suis là, à continuer, un pas après l’autre, c’est pas tous les jours facile mais j’y suis dans cette vie et j’en profite comme je peux. Souvent je pense à elle, et dans ces moments-là, il y a souvent cet éclair, cette pensée, cette lucidité et je la remercie d’une certaine façon, à ma façon. Ce que je veux dire par là c’est juste l’illustration que ça peut être plus court que ce qu’on ne l’avait imaginé et qu’à bien regarder, il y  a beaucoup de choses dans la vie qui méritent de s’émerveiller, de tenir le coup, de relativiser.

Auteure : Sophie, 40 ans, Bruxelles

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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L’injustice : les violences policières

L’injustice : les violences policières

Je choisis de parler de l’injustice car l’injustice commence à devenir de plus en plus fréquente dans le monde, que ça soit l’injustice dans les tribunaux, donc quand ça parle de droits (des droits qui sont enlevés à certains), ou encore avec les policiers. Et c’est ce qui est, pour moi, le plus impactant, car malheureusement, depuis pas longtemps, le nombres de bavures policières augmente et cela se banalise.

Avant de parler de l’injustice, principalement des bavures policières, je vais commencer par vous expliquer ce que c’est une bavure policière. Une bavure policière est une erreur grave commise par des policiers et qui peut être commise sous plusieurs formes. Elle peut être commise sous forme verbale, tel que les stéréotypes ou encore des phrases racistes que les agents peuvent dire. Il y a aussi les discriminations et il y a les bavures policières violentes, c’est ce qui va faire office de notre sujet. Ces bavures sont tout simplement des policiers qui vont rouer des coups ou encore tirer sur une personne qui ne méritait pas vraiment ça. Comme vous le savez, les tirs peuvent tuer directement mais les coups, eux, non donc ces incidents vont majoritairement conduire à des blessures graves et même souvent la mort. Et c’est ce qui va créer une sorte de recul envers les forces de l’ordre. Dans ces incidents, le problème le plus grave est la mort certes, mais il y a aussi le fait que ce sont des agents qui ont commis cette erreur dans leur travail et la responsabilité de la justice. Ce que je veux dire par là, c’est que majoritairement la justice ne poursuit pas les poursuites pénales et c’est, donc, ça la source des émeutes. Je ne fais pas l’apologie des émeutes, mais c’est la réaction d’une tristesse incontrôlable, d’énervement et d’injustice qui fait naître ce comportement.

Dernièrement, il y a eu la mort du jeune Nael en France. Et, en Belgique, il y a eu ADIL, MEDHI, MARWA ou encore IBRAHIMA qui est le plus impactant, avec ADIL, car tous les deux venaient d’Anderlecht et à ce moment-là j’habitais dans cette commune et IBRAHIMA faisait partie de mon club. Afin de vous mettre dans le contexte, j’aimerais vous racontez deux histoires :

Premièrement, je vais raconter l’histoire du jeune Ibrahima, qui faisait partie de mon club de foot qui est le FEFA. Ibrahima est un jeune de la FEFA qui est mort, il était d’origine guinéenne et avait seulement 23 ans. Un soir, il se balade simplement et il s’arrête lorsqu’il aperçoit des policiers en train de malmener quelqu’un. Il décide donc de filmer. Et les policiers décident de l’embarquer et l’ont ramené au commissariat de Gare du Nord. Là, ils ont tapé le jeune et, après cela, ils l’ont ramené dans l’ambulance à l’hôpital parce qu’il était dans un état critique en disant qu’il avait fait une simple overdose mais la vraie vérité n’est pas cela. Et il est mort. Voilà donc comment s’est finie l’histoire d’un jeune qui a côtoyé les mêmes locaux que nous. Je ne sais pas vous, mais cette histoire me rappelle la même histoire que la maman qui s’appelait SOUROUR qui, elle aussi, a été tuée dans une cellule par des policiers.

Deuxièmement, je voulais raconter l’histoire du jeune Adil, qui était seulement âgé de 19 ans et qui était très souriant et toujours content de rendre service. Mais, le 10 avril 2020, le jeune motard a pris son scooter, sans doute pour se faire plaisir, et acheter des victuailles pour regarder un film, comme disait ses amis. Ce jeune est mort, percuté à pleine vitesse par un véhicule de police qui venait en contresens et à très grande vitesse. La mort de Adil me concerne en quelque sorte car il venait du même quartier que moi. Mes grands frères et mes amis le connaissaient très bien et savaient que ce n’était pas un jeune méchant ou encore insolent. A l’inverse, il aimait faire du bien, était poli et il rendait même des services sans jamais refuser.

Et puis, malheureusement, les policiers vont s’étonner du fait qu’il y ait des émeutes, qu’elles soient violentes ou non. Mais lorsque on y pense réellement, la vraie source de ces émeutes sont les policiers qui ne font pas leur travail, qui est de nous protéger, et qui font totalement l’inverse ! Mais attention, je ne dis pas que tous les policiers font mal leur travail, car, certes, il y a des mauvais policiers qui commettent des erreurs, qui sont peut-être pardonnables, par la justice mais, pour la famille de la victime, cela ne sera jamais justifié et jamais accepté. Car nous-mêmes, lorsque nous perdons un proche, nous sentons un manque et personne ne peut s’empêcher de pleurer parce que la personne nous tient vraiment à cœur donc je ne vous laisse même pas imaginer la souffrance des familles qui ont perdu un de leur proche à cause de policiers.

Lorsque nous entendons ces histoires, nous trouvons ça triste mais nous ne pensons pas au fait que des parents, des sœurs, des frères endeuillés vont devoir vivre avec ça. Et c’est ce qui est le plus triste, hormis le fait que les policiers qui sont là, pour de base, nous protéger font totalement l’inverse en tuant des jeunes. Comme l’a dit le rappeur Booba, les émeutes sont les abcès qui devaient péter.

Auteur : Wa’el, 15 ans, Anderlecht (avec l’aide de Don)

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R.

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