Echouer pour mieux régner
J’ai toujours eu peur de l’échec. Peur de rater. De créer quelque chose qui n’était pas bien. Ce qui me paralyse pour toute entreprise créative.
J’étais bon élève à l’école, pas excellent mais je n’ai jamais échoué dans des cours, ni été proche de rater une année ou devoir en refaire une. Donc, je n’ai jamais vraiment été confronté à l’échec pendant mon parcours scolaire. Je faisais ce que les profs et mes parents me disaient de faire et tout roulait. Mais à la fin de l’école, le parcours tracé pour toi est fini et il faut définir son avenir, son destin et fixer ses objectifs soi-même. Le problème avec le fait de définir ses objectifs, ce qu’on veut faire, ce qu’on veut réussir, c’est qu’on définit EGALEMENT les critères qui détermineront notre échec.
L’échec fait très mal dans le court terme. On apprend quelque chose de douloureux, quelque chose de déplaisant. On est confronté à la dure réalité que ce qui était si beau dans sa forme abstraite et floue dans notre tête ne l’est pas autant dans sa première forme concrète.
C’est cet inconfort et cette douleur qui provoquent invariablement l’échec, et donc qu’on (du moins JE) cherche à éviter. Mais on n’apprend jamais rien VRAIMENT si l’expérience n’est pas douloureuse ou déplaisante.
La réalité aussi c’est que tout ce qu’on entreprend pour la première fois va très probablement être nul. On va faire ça très mal. Mais ce qui est cool, c’est que quand on le fait pour la deuxième fois, on le fera un peu mieux. Ce sera peut-être (probablement) toujours assez nul ; mais moins nul que la première fois. Et on découvrira incroyablement à quel point c’est possible de progresser en réalisant une suite d’essais et d’erreurs (la seule méthode pour véritablement progresser).
Il faut arrêter de penser qu’il y a un moyen d’éviter l’échec. Il ne faut pas apprendre à éviter l’échec. Déjà, c’est impossible. Il faut apprendre à être OK, être à l’aise avec l’échec. L’échec est une étape OBLIGATOIRE vers le succès. Souvent, elle va se reproduire plein de fois, avant d’arriver au succès. Apprenons que c’est tout à fait normal. IL FAUT TOUJOURS FAIRE DE SON MIEUX mais accepter que ce sera souvent un échec. Et recommencer, en étant un peu moins bête. Essaye et échoue. Réessaye et échoue mieux. Réessaye toujours. Echoue encore mieux. Tu verras ta progression. Ce qui importe pour continuer une pratique ou un projet, ce n’est pas la réussite ou l’accomplissement d’objectifs fixes (ou d’objectifs externes), c’est la sensation personnelle de progresser.
La seule façon de surmonter cette étape, c’est de se lancer, de mettre en pratique. C’est ce qu’on est en train de faire en ce moment avec Scan-R. Se forcer à écrire. Caler des périodes ou des horaires pour ensuite se forcer à rédiger. Si on n’a pas assez de discipline personnelle, crée un groupe de travail où tu te sens responsable envers les autres participants. L’initiative te forcera à participer à ce projet.
Le psychologue Carl Jung affirmait qu’on ne peut pas être savant si l’on n’est pas prêt à être idiot. Autrement dit, on ne peut réussir/apprendre, si l’on n’est pas prêt à échouer.
Auteur : Anonyme, Bruxelles
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.