Je me sens plus ukrainienne que jamais. Même si cela fait 4 années que j’habite en Belgique. Même si c’était un choix de quitter mon pays.

Même si j’ai tout fait pour m’adapter et m’intégrer au maximum ici. Même si je suis moitié ukrainienne et moitié russe, moitié je ne sais pas qui…

L’Ukraine est mon cœur. La terre où je suis née et où j’ai grandi. Là où mon esprit restera pour toujours.

Nous étions pourtant divisés et le 24 février nous a réuni. On a désormais le même but, le même souhait, les mêmes valeurs. Le même espoir. Nous pensons tous que nous allons gagner cette terrible guerre. Pour notre liberté et celle du monde entier. Mais la question est quand ?

Et combien de nos gens vont tomber ? Combien vont encore souffrir ? Combien de morts, encore ? Au début, personne ne croit que cela va durer longtemps… Chaque jour, j’ai attendu de bonnes nouvelles. La réalité, c’est que c’est un film d’horreur. Je n’ai jamais imaginé pouvoir ressentir autant de noirceur dans mon cœur et dans mon âme. Je déteste chaque russe venu dans mon pays pour tuer, voler et violer. Pour la première fois, je me sens capable de tuer pour protéger tout ce que j’aime. Mais dans cette colère, dans cette noirceur, je me perds moi-même. Le plus dur est de voir son impuissance.

J’essaye de transformer cette colère en action. Je suis désormais bénévole pour aider mes compatriotes ici. Je transforme ma haine en amour.

Auteure : Nathaliia, 33 ans, Liège (Origine: Ukraine)

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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