Les auteur·e·s de scan-r
Les auteur·e·s de Scan-R sont issu·e·s de toute la Fédération Wallonie-Bruxelles. Âgé·e·s de 12 à 30 ans, elles et ils ont décidé de participer à un atelier organisé dans une structure qu’elles et ils fréquentaient. Les articles ou témoignages écrits sont la libre expression de chacun·e que Scan-R s’efforce de respecter et de modifier le moins possible.

Je suis venu te dire que je m’en veux
Au mois de juin 2019, une équipe de Scan-R s’est rendue à l’Institution Publique pour la Protection de la Jeunesse (1) de Saint-Hubert. Elle y a rencontré une dizaine de jeunes. Voici le texte qu’Antoine a écrit. Ce qu'il regrette le plus, ce n’est pas les faits qui font qu’il est là, c'est la distance obligée entre lui et sa maman. Ce qu'il souhaite, c'est sortir, une bonne fois pour toute, de la spirale de la délinquance et suivre une formation. Reconnaître ses torts Je suis en IPPJ depuis une semaine tout juste. C’est la quatrième fois que je viens dans un établissement comme celui-ci. Quand le juge m’annonce que je vais retourner en IPPJ. Je suis toujours triste. Cela veut dire que je vais être séparé de ma famille, de mes ami·e·s. Le plus dur, c’est avec ma...

J’avais sept ans et j’ai quitté le Liban. Voici comment j’ai réussi à m’intégrer…
Georges a grandi en Belgique. Malgré le regard des autres et la barrière de la langue, il a su s’intégrer. Mais le Liban de son enfance restera pour toujours dans son cœur. J’avais 7 ans… On a dit au revoir à tout le monde, la famille et les amis et on a quitté le Liban. C’était il y a dix ans. J’étais triste et content à la fois. On est venu directement en Belgique car maman avait un contrat de travail. Elle est infirmière. Quand je suis arrivé à l’aéroport. Il faisait froid. Cela faisait une grosse différente de température avec le Liban où il faisait très chaud. J’ai eu facile à m’adapter en Belgique. Au Liban, j’apprenais déjà le français à l’école. Ça a été plus facile pour m’intégrer à l’école. J’ai deux petits frères. A l’époque, ils étaient tout...

Engagé parce que roux
Toutes les mauvaises blagues, toutes les humiliations petites et grandes, il les a connues… Sa rousseur aurait pu être un fardeau, aujourd’hui, Quentin, se rend compte qu’elle a eu un impact considérable sur son parcours ! Je suis étudiant à l’Université de Louvain-La-Neuve. Du haut de mes 20 ans, je me porte plutôt bien. Entouré, accompagné d’une adorable copine, de plein de potes, de belles réussites et de petits échecs, je ne me plains pas. Ces années d’étudiant ont été riches en rencontres, en découvertes de nouveaux projets pour moi. D’abord investi dans de nombreux comités de toutes les sortes, touchant de près ou de loin à des activités ludiques, j’ai aujourd’hui la chance de m’impliquer dans un projet entouré de nombreuses et bonnes personnes. Force est...

Mineure, en Belgique pour échapper à un mariage forcé.
Rabiatou habite dans un centre d’accueil pour réfugié·es à Bruxelles. Avec une septantaine d’autres femmes ou jeunes femmes - ainsi que quelques bébés et enfants - elle est demandeuse d’asile (1). Elle attend que sa situation soit régularisée, autrement dit, elle espère obtenir le statut de réfugiée (2). Ma famille est tout pour moi. Ma mère et ma grand-mère sont toujours en vie. J’ai quatre frères et deux sœurs. Mon père,... Je ne le connais pas. Ils habitent tous en Somalie (3) et moi, je suis ici, à Bruxelles, dans le centre d’accueil d’accueil pour demandeurs d’asile. Je voudrais, aussi vite que possible, que tout le monde me rejoigne ici mais c’est très, très compliqué. C'est plutôt un rêve... Quand j’ai quitté la Somalie, je ne savais pas du tout dans quel...

Pornographie : jouir ou vomir ?
Dans ce texte, Sara, 23 ans nous parle porno et masturbation. Si cela devait choquer l'une ou l'un, on l'invite à lire un autre article tout de suite ! Vu et su, ce qui se passe ailleurs sur Internet, nous estimons que cette expression intime, sur ce sujet qu'on voile parfois de prude pudeur, est à la fois intéressante, rare, violente peut-être mais aussi précieuse. Pornographie, je te hais. Je déteste quand tu me forces à plonger jusqu’au cou dans cette masse de vidéos dégueulasses pour en extraire à grand peine LA scène capable de m’émoustiller sans me faire grimacer. Je suis peut-être trop exigeante. Ça ne m’excite pas trop de voir des filles se faire frapper, insulter, violenter. Et puis, bon, ils ne me facilitent pas là tâche avec les titres de leurs vidéos....

De l’IPPJ à la Croix-Rouge
Difficile de savoir où nos pas nous conduisent... Pour Benjamin, qui se définit, au début de son récit, comme un « gamin de cité », il passera d'une face à l'autre, de la destruction à la réparation, à la reconstruction. Après avoir baigné dans une violente délinquance, il a décidé de s’engager positivement pour le reste de sa vie. Rencontres et projets l’aident à construire son quotidien et celui de l’autre. Ceci est mon histoire. À 13 ans, j’ai fait des conneries dont je ne suis pas fier. À l’époque, j’étais dans une bande de copains. Avec eux, j’ai fait les 401 coups : je me suis battu, j’ai cassé des voitures et bien d’autres choses de « jeunes de cités ». Un jour tout a basculé. Alors que je me promenais dans la rue, j’ai entendu des cris et je me suis...

Nini, 19 ans, dealeuse et toxico
Après avoir consommé et vendu de la drogue dans les rues de Bruxelles, Nini a été arrêtée et condamnée à une première peine de prison. Après, très précisément, 29 jours derrière les barreaux, elle nous offre son témoignage. Je suis arrivée dans le noir le 2 août 2019. Le noir, l’ombre, la cage, le noir, c’est la prison. C’est là qu’on enferme les gens comme moi, les criminelles, les violeurs, les meurtriers, les terroristes, les voleurs. Arrivée dans le noir, je pensais que j’allais avoir mal, que j’allais souffrir, que je n’allais pas m’en sortir… Pourtant, en réalité, le noir ne m’a pas fait de mal, le noir m’a aidée, il a été bénéfique pour moi et je remercie les Grands : les juges, les avocats, les magistrats… de m’y avoir plongée. Je m’appelle Nini, j’ai 19...

La génitrice et la maman
Alors qu’il avait un an, Jérémie a été adopté. Aujourd’hui, il se confie à nous et nous explique comment il l’a appris. Ce que ça a changé et change pour lui. Au travers de son histoire, il nous parle de l’adoption, de son impact sur les enfants et les familles. Vers 1 an, j’ai été adopté. Quelques années plus tard, à 8 ou 9 ans, je l’ai appris. Maintenant, je suis très heureux d’être ici avec ma famille. L’adoption ne se fait pas d’un seul coup. D’abord, il y a quelques petites choses très importantes, on n’adopte pas un enfant du jour au lendemain et puis, il est préférable d’éviter de ne pas changer son prénom : il a été habitué à être appelé comme ça. Ensuite, il ne faut pas le changer d’environnement trop vite, il faut y aller progressivement. Pour commencer,...

Regards croisés sur l’emprisonnement
Au mois de juin, une équipe de Scan-R s’est rendue à Institution Publique pour la Protection de la Jeunesse (1) de Saint-Hubert. Elle y a rencontré une dizaine de jeunes dont les témoignages seront publiés dans les jours et semaines à venir. Voici les premiers témoignages de Karim et Frank. Pendant une petite heure, ils ont parlé de leur enfermement, de comment ils se sentaient traités, de ce qu'ils espéraient pour la suite. Frank (FR) : De la cour, on ne voit rien. Des grillages et des barbelés. Le haut des arbres, mais c’est tout. Le tronc ? On ne le voit même pas. De ma chambre, je vois la même chose : le grillage, quelques brins d’herbe, c’est tout. Karim (KA) : De ma chambre à la maison, je vois la ville, ma ville, toute ma ville. Mon quartier. Les...

Racisme peu ordinaire
Depuis que Jérôme a écrit son article, il y a eu des changements en Italie. Le gouvernement ne réunit plus l’extrême-droite de Matteo Salvini et le Mouvement 5 étoiles, parti antisystème, de Luigi Di Maio. Le partenaire a changé, l’allié c’est désormais le Parti Démocrate, un parti de centre-gauche. Depuis son enfance, la grand-mère de Jérôme lui transmet les us et coutumes de l’Italie où elle est née. Il trouve cela riche et passionnant… Jusqu’au jour où la grand-mère explique qu’elle est convaincue par la politique anti-immigration de Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur Italien. Comment réagir lorsque notre grand-mère, immigrée, soutient la politique anti-immigration de son pays d’origine ? Jérôme explique… Régulièrement, je suis invité, avec mes frères...

Le mal d’un père
Après des mois et des années très compliqués, après une enfance vécue dans un climat familial violent lié à l’alcoolisme de son père. Dylan retrouve une famille apaisée mais meurtrie par la maladie. J’ai vécu des problèmes de famille avec mon père qui m’a fait réfléchir sur ce qu’il a fait à moi et à d’autres personnes de ma famille. Du coup, je ne ferais pas ce qu’il a fait car ce n’est pas bien. Il a fait beaucoup de mal autour de lui et s’est fait passer pour une personne qu’il n’était pas, une personne qui pouvait changer de comportement ou d’attitude d’une seconde à l’autre. Cette vie, personne ne voudrait l’avoir et pourtant j’en retire des pistes pour la suite, des choses qui pourront m’être utiles et vont me servir à ne pas faire les mêmes erreurs que lui....

Africain en Belgique
Il y a six ans, Wilfried a quitté le Cameroun. Il est venu en Belgique pour rejoindre sa mère. Elle est arrivée en Europe, avant lui, pour sortir de la misère et trouver un meilleur avenir. Wilfried, 16 ans aujourd’hui, se sent chargé d’une mission : s’occuper de ceux qui sont restés au pays. C’est ce qui l’aide au quotidien pour passer au-dessus du racisme, des discriminations. Être Africain au sein d’un pays qu’on rejoint, c’est parfois difficile… Le regard des gens et sur les choses, sur presque toutes les choses, est différent. Cela fait six ans que j’ai quitté le Cameroun pour rejoindre ma mère en Belgique. Je sais de quoi je parle. Quand je sors dans la rue, ici, la majorité des adultes, blancs, m’observent avec un regard hautain même dans le monde du...

#balanceton?
Suite à ce que Nour a vécu, elle a décidé de soutenir la cause féministe mais à une seule condition : que les messages soient transmis de façon appropriée et efficace. Pour elle c’est l’éducation avant tout ! Depuis toujours, je prends soin de moi : je me maquille, me lisse les cheveux, m’habille bien, me fais faire des soins chaque semaine et je n’hésite pas à porter une jupe ou une robe quand il fait chaud. Bref, j’aime mettre en valeur mon côté féminin ! Je défends les droits des femmes, leur place dans la société et dans la vie quotidienne. De nos jours, il est primordial que la femme soit sur le même pied d’égalité que l’homme. Cependant, je déplore la façon dont certaines femmes décident de défendre leurs droits. Par exemple, Irène, une étudiante parisienne...

La religion apprend le respect de toutes les religions
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Hippothérapie plutôt que travail avec un psy
Ce que les psys n’ont pas su réaliser avec Antoine, la nature, les animaux et son travail avec les enfants s’en sont chargés. Il y a deux mois encore, Antoine était bourré de tocs, de stress et d’angoisses. Aujourd’hui, c’est un jeune homme qui s’épanouit grâce à son engagement au service citoyen (1). L’hippothérapie (2) a changé ma vision de qui je suis. Aujourd’hui, mon implication dans un projet thérapeutique pour enfant a totalement changé le cours de ma vie. Dans cette aventure, c’est le cheval et surtout le contact avec lui qui m’a aidé à avancer. Après avoir passé ces derniers mois à chercher, en vain, ce que je pouvais faire de ma vie, je me suis lancé à corps perdu dans le service citoyen. À travers la mission que l’on m’a confiée, je peux déjà vous dire,...

De l’isolement à la béatitude
Barek est heureux : une famille aimante, un travail et un lieu de vie qu’il aime. Pourtant, il s’est longtemps isolé des autres. Pour vivre heureux, je vis caché ? Comme le chantait Renaud ? Il raconte comment il s’est rendu compte que le partage et l’écoute des autres l’ont amené vers le vrai bonheur. Je me suis isolé des autres sans m’en apercevoir. C’est arrivé progressivement, juste ce qu’il faut pour ne pas le comprendre. C’est en faisant ce texte que la pièce est tombée comme une simple évidence. Je voulais écrire sur la recherche du bonheur, et un des animateur de l’atelier m’a demandé « De quels malheurs veux-tu t’échapper, qu’est-ce qui ne te convient pas dans ta vie ? » Cela m’a profondément troublé : je parle de bonheur, et lui, à cause de la formulation...

De ma console à YouTube, des rêves à construire.
Il se voyait déjà en haut de la playlist... Anthony rêve d’être le prochain Youtubeur en vogue. Il espère, secrètement, qu’il sera surliké, que ses vidéos seront partagées des centaines voire des milliers de fois par les internautes ! Derrière le rêve se cache un parcours de vie compliqué et des difficultés pour s’exprimer. Moi c’est IZANAGA… c’est mon pseudo sur la PS4. En fait, c’est le nom tiré d’une technique de combat dans le manga Naruto. J’ai juste changé la dernière lettre et je l’ai remplacée par la première de mon prénom. Peut-être qu’un jour, ce sera mon nom de Youtubeur. C’est mon rêve. J’ai envie d’être vu, vu et encore revu sur internet ! En fait, j’ai surtout envie de faire ce que j’aime de ma vie et ce que j’aime, c’est jouer aux jeux vidéos ! ...

Trouver le job de ses rêves et être confinée
Pour Suzon, 23 ans, l’année 2020 allait être son année, fraîchement diplômée, elle avait envie de croquer la pomme, de réaliser ses objectifs qu’elle s’était fixés, de vivre tout simplement. Les objectifs ont été atteints mais … L’animatrice de la Maison des Jeunes (MJ) de la ville de Soignies, nous explique ... Ça commençait bien ! 2020 commence. Nouvelle année, nouveau départ. Fraîchement diplômée en communication, je me fixe trois objectifs : trouver du travail dans le secteur de l’animation socioculturelle, passer mon permis, trouver un chez moi. 25 janvier : j’ai le permis en poche, 28 janvier : je signe mon contrat à la MJ de Soignies en tant qu’animatrice. Je ne pouvais pas rêver mieux. L’année commence très bien. Le 16 mars, comme tous les jours depuis plus...