La neuroatypicité
La neuroatypicité, vous demanderez, mais c’est quoi?
Imaginez-vous dans un groupe d’individu dans lesquels vous connaissez seulement certaines personnes. Vous entamez une conversation sur un sujet qui vous tient à cœur, mais personne ne semble être réceptif, comme si vous étiez exclus volontairement du groupe; alors que la conversation continue à battre son plein sur d’autres sujets. Voilà comment je suis quand je dois essayer d’interagir avec les autres. Je me sens super vulnérable, gênée, anxieuse à l’idée que je ne puisse pas m’intégrer dans le groupe.
Il aura fallu presque 22 ans de vie pour qu’une neuropsychologue me diagnostique neuroatypique. Elle m’a permis de comprendre d’où pouvait venir mon hypersensibilité, mon angoisse, mes difficultés en math, autrement appelée dyscalculie, ainsi que mon manque de confiance et mes troubles relationnels. En apprenant la nouvelle, la première chose que j’ai faite, c’est appeler ma maman. Sa réaction n’était pas du tout étonnante, elle ne croyait pas à ce diagnostic. Les larmes me sont soudainement tombées des yeux, je ne pouvais plus rien contrôler. Peu de temps après, j’ai pris conscience de l’impact que ça allait avoir sur moi et sur mon futur. En réalité, pas grand-chose finalement. Ça m’a surtout permis de mettre des mots sur des pensées envahissantes.
Ce diagnostic, ça a été le début de belles choses : une meilleure compréhension de moi-même que ce soit dans mes capacités ou dans mes faiblesses, un meilleur contrôle de mes émotions et actions, ainsi qu’une grande confiance en moi.
Je ne dirais pas qu’il faut obligatoirement passer par un test psychologique et vérifié pour se rendre compte de ses différences. Mais ça peut en aider certains à se libérer d’un poids sur les épaules. Tout le monde n’a pas envie de se retrouver comme Atlas condamné à perpétuité à porter la Terre sur son dos. L’important, c’est de bien s’entourer de personnes bienveillantes qui t’acceptent comme tu es avec ou sans différence spécifiée et surtout que tu te sentes libre de vivre et de t’exprimer tel que tu es vraiment. C’est fini les faux semblants.
Auteur : Camille, 23 ans, Bruxelles
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.