Stop

Stop

J’ai envie de partir en vacances en Espagne, vider ma tête de toutes ces pensées négatives. Penser à autre chose que ma juge et mes problèmes. Je ne veux plus continuer dans cette roue infernale sans pouvoir m’arrêter et me dire stop.
Tout a commencé il y a un an et demi.

Un jour, je me suis retrouvée à l’hôpital Reine Fabiola à Bruxelles suite à une hospitalisation de trois mois. Je revenais d’une fugue d’une semaine. Le lendemain, je vois la police arriver dans l’enceinte de l’hôpital. Je ne m’attendais pas à les voir si vite. Ils rentrent dans ma chambre d’hôpital en me disant « bonjour Aicha police de La Louvière, nous sommes là car le procureur veut que l’on t’entende suite à ta fugue ».
Ensuite, une infirmière vient à ma rencontre pour me donner mes affaires personnelles pour mon diabète et me conseiller de prendre des vêtements au cas où je devrais passer la nuit dans une cellule. À ce moment-là, je ne comprenais pas pourquoi je devais prendre des affaires, car je me suis déjà fait entendre pour d’autres histoires et je n’ai jamais passé de nuit dans un poste de police. À ce moment-là, je ne m’attendais pas à ce qu’il allait se passer.

Nous avons pris la route en direction de La Louvière. Je ne vais pas vous mentir : je pensais que la route allait être interminable. 40 min plus tard, nous étions arrivés à destination au poste de police de La Louvière. Une femme m’accueille en me demandant si je désire boire quelque chose. Je réponds que je n’ai pas spécialement soif. La femme me raconte un peu la demande du procureur. Il leur avait demandé de m’auditionner suite à une fugue ancienne qui avait comme motif « trafic de stupéfiants ». Après m’avoir tout expliqué, la policière me demande si je désire que mon avocate soit là. Je réponds que oui, car je n’ai que 15 ans et que j’ai un peu peur. Elle essaye de me rassurer en me disant qu’il ne va rien m’arriver et que ce n’est qu’une petite audition de rien du tout. La gentille policière me laisse quelques instants seule.

Dans ma tête, c’est le cafouille. Je ne comprends rien de ce qu’il se passe. Ma tête part dans tous les sens. Je ne comprends rien. Je n’ai jamais eu de problème avec la police. Ce n’est quand même pas aujourd’hui que j’en aurais… bon, je décide de me calmer et de respirer calmement. À ce moment-là, mon avocate arrive à ma rencontre pour me demander si tout va bien. Je lui réponds que ça va, mais que je ne comprends pas pourquoi le procureur veut m’auditionner. Mon avocate maître Rolio m’explique que la police et le procureur vont me mettre en IPPJ pour conserver ma santé, en particulier mon diabète. Je lui réponds que je ne comprends pas.

La policière vient à notre rencontre pour nous demander si l’audition peut commencer et maître Rolio répond que oui. La policière m’explique alors ce qui s’était passé. Un jour, j’avais appelé la police lorsque j’étais à l’hôtel Albert à Schaerbeek, pour dire que je ne me sentais pas trop bien à cause de mon diabète. La police arrive sur les lieux. Ils montent dans ma chambre d’hôtel. Dans ma chambre, un garçon. Ils décident de l’embarquer. En effet, je les avais contactés pour leur dire qu’il y avait quelqu’un qui était rentré et que je ne le connaissais pas. Ils font une fouille et trouvent 3kg de cannabis et 1kg de cocaïne.
Quand j’ai entendu ces mots sortir de la bouche de la policière qui était en face de moi, j’ai compris que la bataille serait dure…

Comme je l’ai dit, je ne veux plus continuer dans cette roue infernale sans pouvoir m’arrêter et me dire stop.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Aïcha, 17 ans, Namur.

Et d’autres récits

LES PETITS AVIS, EPISODE 85

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...

Qui veut la fin…

« Qui veut la fin, veut les moyens ». Pas forcément. Il faut prendre le temps de réfléchir à ce qu’on fait et ne pas foncer dans le tas, faire des conneries. Il suffit de réfléchir pour trouver une...

L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ?

« L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt », quelle phrase hypocrite. Je me lève tard et j'ai accompli des choses, je me lève tard mais je travaille, je me lève tard, pourtant… je ne suis pas...

Pré aire

Le pré carité, là où je fais mon beurre en discutant avec des gens de tout horizon.L’horizon de toit où l’on veut être en dessous pour le bien être. Car sans toit, dure est la vie. Apprendre à crier...

Le sel de la vie

« C’est vrai que ce que nous réalisons n’est qu’une goutte d’eau par rapport à l’océan.Mais sans cette petite goutte, il manquerait quelque chose à l’océan. » (Mère Teresa) J’ai souvent l’impression...

Vous saviez que les bateaux de police « surveillent » les migrants qui traversent la Manche ?

En vacances à la Côté d’Opale avec mes parents, on décide de faire notre première randonnée. En bord de mer, des personnes qui semblent non-européennes se trouvent sur la plage. Avec mes parents, on...

L’automne en poésie

Je suis un cahier dont les mots se posent sur les pagesJe suis le bic qui écrit les lettres de mes penséesEt moi, la main en fluiditéLe tout, un art sans mesure qui rédige à l’authentique les idées...

Les mondes parfaits

A quoi ressemblerait un monde parfait ? La question fut posée à trois adolescentes. Un monde sans…, Assia, 15 ans Un monde parfait, c’est un monde sans IPPJ, un monde où on peut être avec sa...

Equité et partage

Un monde parfait ? Quelle drôle de question… quand on est enfant, on ne se pose pas ces questions, on vit naïvement sans vraiment se rendre compte d’où on évolue. Puis, petit à petit, on prend...

Projets à venir

Voici mes projets. Rentrer chez moi. Retrouver une vie normale. Retrouver mon papa et retourner à l’école. Avoir un petit travail. Être éducatrice plus tard ou tenir un magasin de massage. Pour moi,...