C’est en changeant d’orientation scolaire que David a plongé dans le harcèlement. Insulté, brimé, il s’est fait du mal et a dû être déterminé pour s’en sortir. Aujourd’hui, il n’est plus harcelé mais comment a-t-il fait pour s’en sortir ?

Ça commence très mal

Tout a commencé le 5 septembre 2019 quand, avec d’autres que je ne connaissais pas, je suis rentré en 3ème professionnelle cuisine. Dès le début, il y en a eu quatre qui commençaient à me chercher des problèmes… C’est là que tout a commencé. Au début, les harceleurs y allaient doucement. Des gros mots, des insultes, se moquer de mon poids, de ma tête et bien évidemment de ma façon d’être. Pour eux, j’étais différent et cela ne leur plaisait pas. Je ne me sentais pas bien et surtout très agressé.

Je me fais du mal

Un jour, dans ma salle de bain. Je décide que ma souffrance doit s’arrêter. Je me suis alors ouvert les bras. Je n’avais rien dit à personne, surtout pas à ma maman parce que j’avais peur du jugement et de l’incompréhension. Deux semaines plus tard, mon animatrice de la maison des jeunes, Ludivine, a vu mes bras et m’a demandé ce qui se passait. Là, je lui ai tout dit, du coup elle m’a dit de rester fort et que je devais en parler. J’ai donc décidé de le dire à une professeure spécialisée dans le harcèlement à l’école mais elle n’a pas bougé. Déjà, que cela avait été dur pour moi de faire la démarche de lui parler… Ne pas avoir été entendu, c’était encore plus dur.

Le jour où tout bascule

Ce jour-là, ma journée commence en cuisine et tout de suite, et comme d’habitude, les insultes fusent. Je ne dis rien, j’encaisse. Jusqu’au moment où l’un d’entre eux a un geste déplacé envers moi. Sur le moment je ne dis rien, mais une fois rentré chez moi, je me coupe volontairement les bras en écoutant des musiques déprimantes. Ce qui change, c’est que ma sœur a vu que j’avais les bras ouverts et que je pleurais. Elle a alors appelé ma maman. Là, enfin, ce fut le soulagement. Ma maman m’emmène à l’école et montre mes bras à la préfète qui n’avait aucune idée de ce qui se passait dans son école. Ma maman explique qu’elle va appeler la police contre non-assistance envers personne en danger et surtout pour harcèlement.

Tranquille enfin !

Je suis resté chez moi quelque temps et j’ai fait une mini dépression. Après, il a bien fallu que je revienne à l’école et même si mes harceleurs l’avaient quittée à la demande de la préfète, je ne me sentais toujours pas bien. Ma maman m’a dit que je devais être fort et que je ne devais pas avoir peur de dire ce que je pensais. Ludivine aussi m’a aidé et m’a dit que j’étais une bonne personne, que je pouvais faire des choses merveilleuses, que j’étais un petit mec de bonne vie et que j’avais plein de choses pour moi ! Elle m’a aussi dit que j’étais un artiste, que je devais garder la joie que j’avais car je donnais du bonheur autour de moi. Après tout ça, enfin, je me suis posé. Ma meilleure amie m’a aidé ainsi que ma copine et je les remercie pour tout. La chose que vous ne devez pas oublier, c’est d’en parler. C’est compliqué, je sais, mais croyez-moi ça vous fera du bien. Maintenant je parle et je ne me laisse plus faire. Je garde le sourire et tout ça, c’est derrière moi. Ça restera derrière moi.

Auteur : David, 16 ans, Liège

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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