Cela fait déjà deux mois que nous sommes en confinement. Depuis son commencement, le sentiment qui me domine est la nostalgie ainsi que de légers regrets mélangés à de la culpabilité. Je m’en voulais d’avoir attendu une pandémie pour comprendre que sortir voir mes amis, aller à la danse, jouer au tennis, voir un film au cinéma, aller à l’école (je l’admets) sont des privilèges.

Je pense

À l’heure actuelle encore, mes journées se résument à manger, dormir, lire et écrire. Deux mois auparavant, on m’a annoncé que j’avais raté le concours d’entrée de l’école où je rêvais d’aller, je me souviens, j’avais le cœur brisé, un peu comme lors d’une rupture. Je culpabilisais à l’époque et maintenant, me voici prisonnière de mes pensées. Je pense tout le temps, je ne pensais qu’à ça, je pense à tout, je ne pense à rien, je pense aux phrases et actes que je regrette, je pense à mon dernier mcdo, je pense à n’importe quoi à … 2000 à l’heure.

Coupable

Je regrette tellement de ne pas avoir assez profité de mes derniers instants avec mes proches. Je m’en veux d’avoir pris les banalités du quotidien pour acquises. Aujourd’hui, ce début de déconfinement me semble presque irréel, j’ai presque du mal à y croire, il m’effraie parfois, j’ai peur que ça aille trop vite. Pourtant, je me souviendrai toujours de l’émotion dans le regard de ma grand-mère, la moitié de son visage étant couverte par son masque, lorsque je l’ai vue pour la fête des mères.

Pas complètement inutile 

Après toutes les opportunités qu’elle nous a retirées, je concède à cette pandémie, le fait qu’in fine, elle nous donne la plus belle de toutes à mes yeux, celle d’effectuer une réelle introspection, réaliser de quoi est-ce que j’ai besoin, ce que je veux vraiment ou le plus ? Comment est-ce que j’aspire à réintégrer, à nouveau, le monde réel ? Celui-ci désormais a été, à jamais, chamboulé, mais l’une des vérités qui m’a le plus frappée est qu’au bout du compte rien n’existe, rien n’est stable.

Faut le subir pour le croire

Si l’on m’avait dit, il y a 1 an, que nous allions vivre tout ce que nous avons vécu et vivons encore à l’heure actuelle, je ne l’aurais jamais cru. Cette nouvelle décennie s’annonce comme un changement plus grand que ce que l’on aurait pu imaginer, elle nous donne l’occasion de tout réécrire.

Auteure : Victoria, 16 ans, Liège

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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