Laissez-moi tranquille
Dans quelques jours, Joanne fêtera son dix-septième anniversaire. Jusqu’ici, son chemin n’a pas croisé celui de l’amour et elle ne s’en inquiète pas, ça viendra quand ça viendra. Ce qui est plus inquiétant, ce sont les personnes de son entourage qui la jugent. Ce qu’elle veut, c’est qu’on la laisse tranquille.
Seule (et c’est pas grave du tout)
Bonjour, je m’appelle Joanne, j’ai 16 ans bientôt 17, je suis une fille et je ne suis encore jamais sortie avec un garçon. Est-ce un drame ? Je ne pense pas. La vie a fait que je n’ai pas encore rencontré quelqu’un avec qui, émotionnellement et physiquement, j’ai eu envie d’aller plus loin qu’une simple amitié. Cela ne m’avait jamais posé des problèmes. Cependant, passé un certain âge, des rumeurs ou des idées se forment autour de moi, des déductions totalement absurdes telles qu’« Oh elle n’a pas encore de copain et elle a des copines lesbiennes… Elle est lesbienne, c’est sûr ! » ou encore des sous-entendus comme « C’est quand que tu sors avec un mec… ou alors avec une fille hein ? Ça ne nous pose pas de problème… ». Lorsqu’on entend ces phrases à propos de soi, c’est quelque chose de lourd et de douloureux.
Libre de choisir
C’est en effet triste et décevant d’entendre ou de découvrir que des proches se fassent des idées, affirment des choses sans qu’il n’y ait véritablement de preuves ou de confirmations. Comment ces personnes peuvent-elles se permettre de formuler de telles affirmations, notamment sur l’orientation sexuelle de quelqu’un·e ? Cette personne ne sait peut-être même pas vers qui elle veut aller ? Cette personne n’a peut-être pas, juste, trouvé la bonne personne. Et puis pourquoi ce sujet est-il, à la fois, si tabou et si intrigant ? C’est quelque chose d’intime, de très intime. Laissez les personnes s’exprimer sur leur genre, leur orientation sexuelle quand elles seront prêtes, ne forcez pas les choses. L’identité d’une personne n’appartient qu’à celle-ci. Pour ma part, certes je ne puis confirmer ou ébruiter les rumeurs, car je n’ai toujours pas eu de copain. Cependant, je n’ai que 16 ans. La vie est encore longue. Des occasions, des rencontres continueront à se présenter et puis, même si un jour je faisais la rencontre d’une super fille avec qui il y aurait quelque chose de plus qu’une simple amitié, il n’y aurait finalement rien de mal à cela !
Rester soi
L’important est de se sentir bien avec soi-même et de ne pas se sentir obligée de se trouver un mec parce que ça fait bien ou encore de devoir, à tout prix, se mettre dans une sorte de case désignant une appartenance précise et définitive. Il faut surtout se faire confiance, laisser les personnes s’affirmer quand elles en auront l’envie.
Auteure : Joanne, 16 ans, Orp-le-Grand
Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R
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