ACE

ACE

11 ans, l’âge moyen confronté au porno
PEGI 18, âge limite
Pas de protection, ça n’y va pas molo
Avant même, confronté au porno
Enfant, ces images pas rigolo
Traumatisé par ‘l’Amour’
Continuer à en voir quelques jours.
Ces actes-là ne m’attirent pas
Pas d’envie, ne m’en parle pas
Jamais eu d’attirance sexuelle
C’est ce qu’on appelle être asexuel
Pour ma part, sex repulses
Sexe, ça me repousse
Être adolescent
Toujours en questionnement
Ce n’est pas un dérèglement hormonal
Ou une maladie mentale
Être normal, hors norme et invisibilisé
Même dans la communauté
Mon identité rejeté
A, ce n’est pas pour Allié
Pourtant 1% de la population
Dans ce spectre iels sont
Possédant quand même une attirance romantique
Et attirance esthétique
Toutes ces attirances sont différentes
N’en sachant rien
Faut garder en tête ces liens
« L’asexualité est une fête »
Tu es légitime, normal, sois en fier !

Auteur : Noa, 19 ans, Liège

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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Pornographie : jouir ou vomir ?

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Pornographie, je te hais. Je déteste quand tu me forces à plonger jusqu’au cou dans cette masse de vidéos dégueulasses pour en extraire à grand peine LA scène capable de m’émoustiller sans me faire grimacer. Je suis peut-être trop exigeante. Ça ne m’excite pas trop de voir des filles se faire frapper, insulter, violenter. Et puis, bon, ils ne me facilitent pas là tâche avec les titres de leurs vidéos. Synonymes de l’acte : défoncer, déchirer, exploser, saccager. Défoncer qui ? La mère, la sœur, la belle-fille, l’écolière, la femme d’ici ou la femme d’ailleurs. Elles portent souvent les jolis qualificatifs de salope, traînée, truie. Si elle aime ce qu’on lui fait, c’est une salope. Si elle n’aime pas, c’est quand même une salope. Le décor est planté dès le premier clic aux portes de PornHub. Apprendre à faire le tri, quelle aventure ! On procède par essai-erreur, jusqu’à trouver quelque chose de potable. Elle se prend une claque ? Je change. Elle l’appelle papa ? Je change. Cela tient plus de la torture que de l’érotisme ? Je change. Mais l’art de la navigation pornographique ne s’arrête pas là. Une fois l’internaute habile parvenu à dégager un contenu compatible avec le respect de la dignité humaine, il reste du chemin à faire. Vous l’aurez remarqué, les femmes du porno ont la vie dure. Elles ont souvent l’air de passer un sale quart d’heure. La notion de consentement est floue à souhait. On aimerait bien fantasmer un peu, mais difficile d’avoir envie de s’identifier. 

On nous parle souvent de l’objectification. Une femme, c’est tellement plus qu’une paire de seins, qu’un cul, qu’une vulve. C’est beaucoup plus que ça, mais c’est au moins ça ! L’homme, lui, est réduit à un simple attribut fonctionnel. Le mâle pornographique est un pénis auquel l’être humain se raccroche par nécessité logistique. Au meilleur de son potentiel, il pourra éventuellement laisser échapper quelques insultes gaillardes. Se servir de ses mains, souvent pour donner des gifles, agiter les doigts avec le débit et la délicatesse d’un marteau piqueur. L’homme pornographique n’est pas intéressant, il sert de piédestal à la femme. Son plaisir n’est pas vendeur. On le veut stoïque, dominant. C’est un gars sérieux, il fait son boulot avec 50 entrées et sorties à la minute mais il faut pas lui demander beaucoup plus. Alors moi, une fille qui aime voir du sexe, lors de mes petits rendez-vous avec ma vulve et mon clitoris, je me retrouve dans ce marécage d’inconfort : entre une femme violentée et un homme inintéressant. Inérotique. Plastique. De marbre. Je déteste le porno pour ce qu’il nous montre. 

Qu’une femme, ça aime bien qu’on lui fasse mal. Qu’elle dise non, qu’elle est surprise, mais que tu verras, au fond elle en a envie. Je déteste le porno quand il nous fait savoir qu’un homme, c’est un sexe et que tout le reste est accessoire. Zone érogène unique, infatigable. Pénétration ou fellation, le choix est binaire. Pauvre femmes, et pauvres hommes. Je déteste le porno mais je n’ai pas honte d’en regarder. Quand on gratte cette couche de crasse, d’humiliation, de viol, de corps plastiques et de positions intenables, on trouve des choses plutôt chouettes. 

Aujourd’hui ce n’est pas tabou de dire, je suis une fille et j’aime le sexe. Une affaire de débutants. Niveau avancé : je suis une fille et je me masturbe. Déjà, l’inconfort se fait sentir. Niveau expert : je suis une fille et je regarde du porno. Là, une de mes amies qui se définit comme plus que féministe me regarde avec les yeux écarquillés. « QUOI ? Mais le porno c’est pour les garçons ! ». Ben oui, tu as raison. Le porno, c’est fait pour exhiber la femme. Son plaisir excessif est une ode à la puissance masculine. C’est un message rassurant qui dit que tant que tu dispose d’un pénis, pas de problème, le tour est dans le sac. Mais dans cet univers taillé pour l’esprit masculin, je louvoie. Je chine jusqu’à trouver les perles. Si les hommes ont droit à leur plaisir solitaire et facile, je ne vois pas pourquoi mon clitoris et moi, on s’en priverait. 

Je ne vais pas m’en priver parce que je rêve d’une sphère pornographique où la présence féminine est trop forte pour ne pas se refléter dans les tendances. Où l’homme transcendera sa fonctionnalité pénienne pour devenir une créature sensuelle érotisée. Où la femme se délectera de l’acte plutôt que de le subir avec humiliation. Où les corps seront moins lisses. Où les poils et les fluides auront leur place. Où pornographie ne rimera pas avec perversion et dégradation. Je rêve d’une sphère pornographique dont ne se mêlerait pas ma cervelle, pleine de réflexions féministes, d’indignation et d’étonnement face aux pratiques les plus inimaginables. Je rêve d’une lune de miel entre ma main et ma vulve, vers un orgasme délivré de toute charge intellectuelle.

Auteur : Sara, Bruxelles, 23 ans

Cet article a été produit lors du premier Laboratoire Social et Médiatique.

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