Longtemps, la relation entre Talha et son papa a été très compliquée. L’une et l’un ne se parlaient quasiment pas, le climat était tendu en permanence et un mur s’était construit entre elle et lui.
Petit déjeuner mortel
Mon papa m’a beaucoup aidée financièrement mais jamais, je n’ai eu la chance de m’amuser avec lui, de profiter de mon enfance avec lui. Au fil du temps, petit à petit, j’ai eu de moins en moins de respect pour lui. Je le considérais comme quelqu’un qui vit avec moi, quelqu’un que je peux voir une ou deux heures par jour. À la maison, nous avons eu de nombreuses disputes. Exemple, on déjeunait ensemble, sans se parler, sans échanger un mot et il m’a traitée d’imbécile, d’enfant très gâtée. Il m’a dit que je ne méritais pas d’avoir tout ce que j’avais. Je lui ai dit qu’il n’était un père qu’un enfant puisse désirer.
Le monde du silence
Pendant des mois, on ne s’est pas parlé. Un jour, j’ai entendu mes ami·e·s raconter les relations qu’elles et ils avaient avec leur père, j’ai entendu le respect qu’ils et elles avaient pour lui. Ce jour-là, la colère est montée en moi. J’avais l’air d’être un peu débile. Une personne qui considère son père comme quelqu’un qui n’a rien à faire dans sa vie. J’ai aussi pris conscience qu’il n’était pas l’homme que j’imaginais.
Merci papa
Il a fait des sacrifices pour nous offrir la meilleure vie possible. Il a eu une vie dont je n’aurais pas voulu. Je l’ai vu travailler 15 heures chaque jour. C’est à ce moment-là que j’ai compris que mon père méritait plus de respect de ma part. C’est ce respect que j’essaye d’apprendre à mon petit frère. Le respect, c’est de ne pas faire aux autres ce qu’on n’aimerait pas qu’on vous fasse. Les jeunes doivent respecter leurs ainés mais aussi la hiérarchie.
Auteure : Talha, 20 ans, Bruxelles
Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance
Et d’autres décryptages
Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles
Scan-R est soutenu par