Je suis de ces personnes avec une sensibilité accrue, vos joies et vos peines deviennent alors les miennes et vos cris, eux, m’oppressent. J’extériorise, par les larmes, tout ce que je vis, alors non, mes pleurs ne sont pas nécessairement la conséquence de mes peines, au contraire, dans un éclat de bonheur, les larmes ne peuvent s’empêcher de rouler sur ma joue, ce qui a le don de suspendre le temps.
Comme s’il était nécessaire que ce trop-plein en moi s’évacue, comme si une seule personne ne pouvait en accueillir autant. Sachez que ce qui vous frôle me percute, ce qui vous stresse me paralyse. Il existe en ce monde des personnes avec la capacité hors-norme de ressentir, une capacité à se laisser submerger par ce qui doit l’être, même si je finis parfois noyée. C’est pour ces infimes moments que je vis, pour ses quelques secondes qui me font monter les larmes aux yeux, pour un regard qui flâne, pour une voix qui apaise, un câlin qu’on aime éterniser ou pour un « je t’aime » prononcé en premier.
La vulnérabilité est une force et non une faille, c’est la possibilité de se montrer au monde tels que nous sommes, sans artifice. Une authenticité brute qui étonne, qui surprend, qui n’a aucun répit. Au lieu de se tourner vers ses versants négatifs, concentrons-nous sur l’extraordinaire de ce pouvoir, car au final, il n’y a jamais d’ombre sans véritable lumière.
Auteure : Lucie, 21 ans, Mons
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.