Luca a 19 ans, il est bruxellois. Cette année, il réalise son service citoyen. Depuis qu’il a six ans, il fait aussi partie des mouvements de jeunesse. Cette année, il en est à sa seconde deuxième année d’animation. Ce chef louveteaux s’occupe donc de garçons âgés de 8 à 12 ans, il adore le contact, l’échange avec les plus jeunes et se pose souvent cette question : quel effet le Covid aura-t-il sur le développement social des enfants et des préadolescents ?
Difficile de comprendre
Pendant mon stage du service citoyen, j’ai pu constater que les plus jeunes, âgés entre 3 et 5 ans, ne comprennent malheureusement pas la gravité que cette maladie peut avoir sur certaines personnes. Je pense qu’ils ne savent pas non plus que ce virus peut se transmettre très rapidement. Je dis ça parce que, souvent, ils essayent de retirer mon masque en pensant que c’est un jeu, je me dis que leur cerveau n’est pas encore assez développé pour comprendre l’ampleur de ce virus. De plus, le port du masque crée parfois une barrière. Difficile de reconnaître les émotions seulement par le regard, les enfants ne se sentent pas toujours en sécurité lorsqu’ils rencontrent une personne, pour la première fois, et qu’elle porte un masque. Je ne pense pas que la vie extérieure soit très différente pour eux. Certains passent encore des après-midis chez leurs copains, copines et certaines activités extra-scolaires sont maintenues.
Où sont les loups ?
Aux réunions louveteaux, nous avons pu observer que le nombre d’enfants présents avait diminué. Malheureusement, certains parents ne veulent pas prendre de risque ou parfois juste pour une question d’équité entre frère et sœur. Disons qu’à l’heure d’écrire ces lignes, les plus grands (12 ans et plus) n’ont plus le droit aux réunions. Perso, je pense que si les enfants n’ont plus que le cadre scolaire pour s’évader un peu de chez eux et que cette situation ne s’améliore pas, à long terme cela pourrait avoir un impact sur leur développement social. Il est important que les plus jeunes aient l’occasion de se changer les idées pendant cette période compliquée. Pour certains, se changer les idées en restant à la maison, ce n’est pas facile. Surtout que, dans la société actuelle, ils sont parfois exposés aux écrans et le confinement n’a pas aidé. Il ne faut pas que cette pandémie rende des jeunes déjà accros à la technologie avant même d’arriver dans l’adolescence. Pour moi, cela pourrait amener une peur d’aller vers les autres, certains pourraient, dès leur plus jeune âge, se renfermer sur eux-mêmes. Il faut espérer que cela n’ait pas trop d’impact sur leur vie sociale future.
Patience, patience et patience
Pour conclure, je pense que plus longue sera cette pandémie, plus l’impact sur le développement social des plus jeunes sera fort. Ils sont encore trop innocents pour comprendre les conséquences que cela pourrait avoir sur eux. Notre rôle à jouer dans cette épidémie est donc de tout mettre en œuvre pour pousser nos enfants à retourner à l’école et à recommencer toute autre activité extra-scolaire dès que la vie aura repris son cours. Et dans tout ça, mon rôle à moi sera de les accueillir à bras ouverts, dès que tout reviendra à la normale.
Auteur : Luca, 19 ans, Bruxelles
Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance
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