Le nouveau dossier thématique sur la désinformation est disponible

ALERTE PUBLICATION : Pour son nouveau dossier thématique, la Rédaction Jeunes partage ses réflexions sur la désinformation.

Au menu ?
▪️ Les cartes blanches des membres de la Rédaction Jeunes
▪️ L’interview de David Leloup, journaliste d’investigation et chargé de cours au Département médias, culture et communication de l’ULiège
▪️ Et des textes produits par les jeunes rencontré-e-s lors des ateliers

Bonne lecture !

Médias et identité

Médias et identité

Marcher droit, respecter les normes, rentrer dans le cadre, suivre le troupeau, se faire avoir, accepter, renoncer à qui on est, se fondre, s’oublier, se morfondre, se soumettre, s’oppresser … Ce ne sont plus des mots pour Valeria. Furieuse contre les médias, furieuse de la majorité qui étouffe, elle prend son clavier et nous offre une page légitimement contestataire !

Noyée

Qui suis-je ? Que suis-je ? Comment arriver à me représenter différemment dans une société où on veut que tout le monde soit pareil et se nourrisse des mêmes informations ? J’ai l’impression que les médias m’oppressent, me désaccordent. Ils voudraient que je me reconditionne en une personne que je ne suis pas et que je ne veux pas devenir. Je sens les masses vouloir me pousser et m’écarter. J’ai l’impression que la seule façon de ne pas être exilée, c’est de se laisser prendre par ce troupeau de moutons entêtés. Je crains les foules comme elles me craignent jusqu’à en faire des crises d’angoisse, je préférais donc finir seule plutôt que de les suivre. Quoi de plus facile que de former la masse pour la manipuler, ensuite, à sa guise ?

Les médias …

Les médias ne reflètent que la partie émergée de l’iceberg, c’est-à-dire qu’ils ne véhiculent que des informations qui leur ont été transmises et pour moi, les journalistes ne connaissent qu’une version des faits qu’ils modifient eux-mêmes avant de les diffuser. De plus, certain·e·s cherchent plutôt le buzz médiatique et parlent souvent de l’aspect négatif d’UNE partie d’UNE certaine information. Ils et elles sont devenu·e·s la courroie de transmission de manipulations gouvernementales sans même forcément en avoir conscience. Qu’est-ce vraiment « une information vérifiable » alors ?

… et moi ?

Depuis que je me suis éloignée de l’emprise médiatique, j’ai pu ainsi me construire, devenir, réagir. À présent, chacun de mes battements est militant en tant que femme, métisse et queer. J’existe et assume fièrement cette partie de mon identité dont je ne peux me délier. Cela devrait être le cas pour la partie de la population qui me ressemble mais comment être certain d’avoir le droit d’être fier ou fière lorsqu’on n’arrive pas à se reconnaitre dans les yeux des médias ? Médias qui devraient pourtant représenter le peuple tel qu’il est. Au lieu de cela, ils parviennent à flouter la réalité, à vouloir en créer une nouvelle, qui n’est pas réelle. La diversité dans les médias est primordiale mais, pour moi, moins absente. Cela implique le problème des représentations approximatives. Ainsi, le mariage homosexuel a amené un grand débat médiatique alors que les informations n’étaient pas livrées par des représentants propres à cette cause. Serait-ce trop d’espérer une mixité dans les représentations médiatiques à l’heure d’aujourd’hui ?

Renverser la tendance médiatique

Je me pose beaucoup de questions auxquelles je ne suis pas sure d’obtenir les réponses. Je me demande comment renverser les masses qui m’ont elles-mêmes marché dessus. Je pense que c’est le cas pour un bon nombre de jeunes qui, comme moi, veulent renverser cette tendance médiatique. Nous nous sentons accablés par ce surplus d’informations, souvent diffamatoires, notamment en ce moment suite aux récents attentats en France et aux informations constantes liées au covid. Peut-être verrons-nous le jour d’une réforme où on garantirait la mixité dans les médias ? Une réforme qui pourrait aider à rétablir une confiance entre la population et ceux qui les représentent journalistiquement. Les masses resteront puisque, comme le disait Aristote , « l’Homme est un animal social ». Mais si le public avait des représentations médiatiques diverses auxquelles il parviendrait à s’identifier, je pense que l’harmonie se dégageant de la vie et de la cohabitation entre êtres humains ne serait que plus belle.

 

Des textes pour aller plus loin !

Les questions soulevées par Valeria ont été abordées par différents organismes. L’ASBL Média Animation a proposé un grand dossier intitulé Médias sans frontières autour de la représentativité des minorités dans les médias. Femmes Plurielles, le magazine des Femmes Prévoyantes Socialistes a traité de la représentation de l’homosexualité dans les médias. En octobre 2020 Emma Mestiner, journaliste à la RTBF a proposé un article autour de la question du genre dans les médias. Elle explique et reprend les grandes lignes d’une étude du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel autour de la question de l’égalité du genre dans les métiers de l’audiovisuel au sein de la RTBF, RTL Belgium et les chaînes de télévisions locales.

Auteure : Valeria, 19 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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C’est du bon sens !

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Avant tout, Romain, 19 ans, souligne que ce qu’il nous écrit n’engage que lui. Il écrit qu’il existe autant de visions du monde que d’êtres humains, tous et toutes influencé·e·s par leur environnement, leur éducation, il est donc normal que mon avis soit loin de faire l’unanimité. Dans sa vision, plutôt humaniste, il nous invite à la discussion, à l’interrogation et à l’introspection.

Les incohérences

Du haut de mes 19 ans et loin, donc, de présenter les faits qui vont suivre comme pleinement véridiques, je ne peux m’empêcher de remarquer une multitude d’incohérences dans le monde. Nombreux savent que la situation planétaire actuelle n’est pas rose ; à toutes les échelles, de multiples problèmes menacent notre futur. Malgré cela, même si nous sommes embourbés dans nos nombreux problèmes, la vie continue. Difficile de tout changer du jour au lendemain quand on fonctionne comme cela depuis plusieurs décennies.

 

Artemisia Annua

Je ne peux m’empêcher de remarquer un nombre incalculable d’incohérences qui vont à l’encontre des changements auxquels nous devrions procéder. Prenons par exemple l’utilisation de la plante Artemisia Annua. C’est une plante médicinale utilisée depuis plus d’un millénaire en Chine, et certainement ailleurs comme dans certains d’Afrique. Elle a comme vertus médicinales de soigner le paludisme. L’Artemisia Annua, du moins sa substance extraite : l’artémisinine, a même été reconnue pour ses multiples bienfaits médicinaux. Cela a même valu à son investigateur un prix Nobel de médecine chinois en 2015. Plus récemment, elle a grandement servi comme médicaments contre le covid-19 à Madagascar. Sujet très sensible car l’on trouve tout et son contraire sur internet, thématique étonnamment peu médiatisée alors qu’il s’agit d’un remède potentiel contre le virus responsable de la pandémie mondiale. À ce jour, l’OMS n’a toujours pas reconnu son efficacité contre le virus. L’OMS donne énormément d’arguments d’ordre pratique et très spécifiques concernant la raison du choix de l’abstinence de son utilisation. Arguments apparemment scientifiquement fondés, mais insignifiants et facilement contournables quand il s’agit d’un remède contre le fameux virus ! Sauf erreur de ma part… Je trouve cette histoire plutôt douteuse… Quand on sait que cette plante est très efficace pour de multiples applications, on ne peut s’empêcher de penser qu’elle pourrait nuire aux précieux profits du cartel pharmaceutique mondial.

 

Pour en savoir plus sur cette plante, découvrez ce reportage vidéo du journal le Monde.

 

L’argent et la pub

En parlant d’argent, le deuxième exemple d’incohérence aborde également une partie très florissante des entreprises mondiales. Les publicités font partie intégrante de notre quotidien. Que ce soit sur les réseaux sociaux, à la télévision ou dans les journaux, elles sont partout ! Dites-le moi si j’ai tort, mais j’ai l’impression qu’on apprend plus à les ignorer et à s’en moquer que d’y prêter réellement attention. Sans aucune exception, elles poussent à consommer, en mettant en scène un petit plus qui nous noiera de bonheur. Chacune de ces pubs est si niaise et peu fidèle à la réalité que je ne peux m’empêcher de me demander si on nous prend réellement pour des cons ?! Là est peut-être l’une de leurs stratégies pour pousser à consommer ? Je n’ai pas la prétention de l’affirmer, par contre ce que je trouve scandaleux dans tout ça, c’est l’argent qui y est investi. En effet, l’investissement des marques dans la publicité est colossal (1).

 

Les élections américaines

J’ai trouvé fort étonnant que des élections prennent autant de place dans les médias. Bien que cela concerne le pays le plus influent du monde et le berceau du capitalisme, les médias sont-ils obligés de surmédiatiser cet événement ? N’y a t’il pas de nombreux autres sujets qui méritent une tête d’affiche ? Comme par exemple l’Artemisia Annua. Le monde est vaste, les choses bougent petit à petit, ne serait-il pas judicieux d’informer les populations sur des sujets environnementaux et sociaux ? Des sujets qui pointent du doigt des actions qui font bouger les choses à leur échelle, pour notre futur à tous et toutes ? N’est-il pas préférable de favoriser ce genre d’informations ?

 

Les médias

Difficile d’imaginer le nombre d’incohérences de ce genre qu’il reste à citer, sachant que notre monde en est criblé. Je pense que les médias ont un règlement précis sur les informations qu’ils donnent, que ce n’est pas sélectif, qu’ils font de leur mieux pour informer un maximum la population sans se positionner. Je n’ai pas l’intention de dénoncer une théorie du complot ou quoi que ce soit de ce genre, je demande de la cohérence, j’encourage à la lecture et à l’action. Les multiples incohérences citées vont à l’encontre des changements que nous devons amorcer ! Les jeunes d’aujourd’hui sont noyés par l’information au point que ça en devient de la désinformation. On trouve tout et son contraire, l’information n’as jamais été aussi rapide et accessible. L’émergence d’internet a tout accéléré, les évolutions se succèdent. Tout va si vite… Les jeunes ne savent plus où donner de la tête et pour couronner le tout, leur avenir s’en trouve perturbé par les décennies d’industrialisation et de globalisation…

 

C’était pas mieux hier

La société actuelle n’est plus en accord avec la situation présente. Quand je dis que le système n’est plus en adéquation avec la situation actuelle, je n’affirme pas niaisement qu’il l’était plus il y a 10, 20 ou 30 ans. Une société à grande échelle est difficile à agencer pour satisfaire les besoins de tout le monde, et c’est encore plus dure de la diriger, des problèmes afflueront toujours face à un système, c’est inévitable. Seulement, la crise mondiale à venir nous impose de changer nos manières de vivre, nos habitudes. Dans tous les cas et d’après ce que l’on voit, il ne faut pas attendre un changement du système ou une solution miracle. Le changement, ça commence par se changer soi-même. Les jeunes ont une place primordiale dans les changements à venir car ils sont les adultes de demain. La plupart ne font que commencer à s’intégrer à la société, à la machine, et n’ont pas encore d’énormes responsabilités financières ou familiales.

 

Passer à l’action

 

Au lieu de scroller les réseaux ou de s’abrutir devant un écran, agissons ! Nous sommes faits pour bouger ! Même chez soi, les possibilités d’actions sont abondantes : créer son propre potager, un compostage, ses propres produits cosmétiques, faire du vélo, recycler, cuisiner bio, … Sortir du lot ! L’argument qui me semble indispensable d’appuyer est celui de notre futur. On doit le vouer au changement, à la construction d’un projet qui à pour but d’agir activement sur une problématique locale. N’attendons pas que les choses bougent, soyons acteur de ce changement !

 

Vivre en communauté ?

Notre monde manque cruellement de solidarité. Nous vivons actuellement dans une société très individualiste. Chacun son toit, sa voiture, sa cuisine, ses achats, … Cette manière de vivre convient aux plus aisé·e·s mais beaucoup moins à celles et ceux qui ont des difficultés à boucler leurs fins de mois. À long terme, le changement passe aussi par changer sa manière de vivre. Pourquoi ne pas favoriser la vie en communauté ? Il est sûr que vivre ensemble est une autre paire de manches, mais dans un cadre correctement réglementé, organisé et agrémenté des efforts de chacun, il est possible de créer un mode de vie tout à fait stable. Financièrement parlant, le coût du vivre ensemble est amoindri. Vivre en communauté, c’est faire confiance à quelque chose de plus grand que soi dont chacun participe, c’est la division des tâches, l’acceptation de la différence, la communication et et l’entraide. Les rapports humains ! Un exemple plus concret serait de citer la communauté de la Poudrière, elle a été créée en 1958. Cette communauté est située partiellement à Bruxelles. Elle subsiste grâce aux efforts de chacun·e, à la tenue d’un magasin de seconde main, d’un centre de tri et de recyclage et à des récoltes saisonnières.

 

Construisons un avenir à visage humain

Le défi est de taille et les problèmes ne faciliteront pas la tâche. Après une pandémie globale ou tous les petits commerçants font faillite au profit des plus gros, ou les rapports sociaux sont limités et où l’économie mondiale elle-même est mise à mal, je ne fais qu’espérer un éveil de conscience. Cette pandémie a beau avoir fait beaucoup de dégâts, elle a d’après moi servi d’impulsion à la compréhension de certaines facettes de notre réalité. En ralentissant notre quotidien, nous avons eu le temps de nous poser des questions, de cogiter, de mener des projets nouveaux, de parfois remettre l’homme avant l’économie ! Le futur nous menace de multiples difficultés telle qu’un effondrement économique, des immigrations en masse, les énormes disparités des richesse, ou encore du réchauffement climatique. Nous ne pouvons qu’essayer d’engager un changement chacun de notre côté. Aussi différents que nous sommes, cela me semble être du bon sens quand il s’agit de notre avenir à tous.
Construisons un avenir à visage humain.

 

(1) Selon le site français Alternatives Economiques, pour une paire de baskets Air Jordan 1 Retro, payée 140 euros par l’acheteur, le coût de la main d’oeuvre est de 2,4 € et les coûts de marketing et sponsoring sont deux fois plus élevés soit 5,6 €.

Auteur : Romain, 19 ans, Bruxelles

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Démêler le vrai du fake, le laid du beau

Démêler le vrai du fake, le laid du beau

Entre les dates, les propos, les avis d’experts, les volées de bois verts, les chiffres, les vaccins et tout ce qui se dit dans les médias à propos de tout cela, Clémentine est un confuse. Voici sa réflexion sur les médias !

Une expérience

Peut-être l’avez-vous vu passer sur la toile en novembre dernier, peut-être qu’un membre de votre famille ou même votre voisin·e vous l’a envoyé. Réalisé en dix minutes et de manière grossière selon les propres termes de l’auteur, ce document dévoilait que le 12 mars 2021 serait la date potentielle d’un troisième confinement. Durant plusieurs jours, cette annonce a fait tanguer la toile. L’auteur, un trentenaire français, ancien étudiant en sciences humaines, révélera plusieurs jours plus tard dans une vidéo postée sur Youtube la visée de son canular : « L’idée était de révéler très vite qu’il s’agissait d’un canular au travers d’une vidéo, pour montrer que quelques personnes peuvent prendre au sérieux et partager des documents créés en quelques minutes.» En falsifiant un document officiel, à en-tête du ministère de l’Intérieur, laissant entrevoir une série de points et de tirets signifiant “faux” en code morse, celui-ci souhaitait avant tout attirer l’attention de la population sur la viralité d’une « information ». Le tout sans que quiconque ne prenne le temps de vérifier la véracité du propos.

Au-delà de cette expérience, l’auteur défend la visée pédagogique de son faux document. Bien entendu, conscient que celui-ci ne révolutionnera pas le monde, il espère pouvoir laisser une graine de doute, d’esprit critique dans la tête des gens qui ont suivi l’affaire : “Peut-être que cela fera réfléchir certains la prochaine fois qu’ils tomberont sur un document qui traîne sur les réseaux et qui vient conforter leurs propres angoisses”.

Fake news, un symptôme du Covid 19 ?

Face à ce canular, on peut – bien entendu – se questionner sur l’éthique ou la morale de cette expérience, sur sa portée, sa signification. Le Covid a-t-il aussi entraîné une propension aux fakes news ? Est-ce qu’une partie de la population ne croit véritablement plus en rien ? Peut-on encore se fier aux médias traditionnels ? Ou est-ce plutôt un symptôme d’une problématique bien plus grande ? L’accessibilité de l’information et sa légitimité sont une gageure de la démocratie (1).

Pourtant, depuis quelques années, les informations relayées par les médias classiques entraine – selon moi – un désintérêt et une méfiance de plus en plus accrue d’une partie de la population. Changement climatique invisibilisé, lois votées sans consultation populaire, violences policières niées et démenties sont tant d’exemples qui montrent – selon moi – une démission du politique et surtout une défiance prononcée à l’égard des élites pour une partie de la population qui ne semblent pas partager le “même monde” qu’elle. Le contexte du covid 19 a vu émerger un océan de fakes news et un flot continu d’informations qui se contredisent, se mélangent. Est-ce un phénomène nouveau ? Non, selon moi toujours, celui-ci n’a fait que croitre face à l’augmentation de personnes confrontées au numérique en phase de confinement mais aussi face au climat anxiogène diffusé à coup de statistiques morbides et aux informations incertaines relayées par les médias.

“Que demande le peuple ?”

Face à une crise sanitaire et sociale de cette ampleur, nous nous retrouvons confrontés à des situations extrêmes : isolement, interdiction de voir nos proches, de les toucher, de les serrer contre nous, perte d’emploi, maladie, décès, précarité, et j’en passe … Isolés des autres et confrontés à nous-mêmes, nous interagissons dès lors à distance : nous relayons les dernières informations sur nos droits ou sur les nouvelles privations de liberté, sur ce qui se déroule à l’autre bout le monde mais aussi à côté de chez nous. Nous nous retrouvons face à des informations qui pullulent sans trop savoir où donner de la tête. Tantôt nous sommes confrontés à une information, tantôt nous à son contraire. Le doute s’installe, ne sachant plus très bien que ou qui suivre, que ou qui croire, comment et pourquoi …

Face à ces bouleversements, une grande partie de la population aurait, d’après moi, besoin qu’on l’écoute, la rassure, lui explique clairement la situation, qu’elle se sente comprise, soutenue, qu’on décrive sa réalité à elle … De mon point de vue, cette réalité plurielle, n’est pas reflétée, dans toute sa complexité, par les différentes médias.

Vers un idéal médiatique

Au-delà d’une indépendance et de la transparence, un défi majeur pour les médias traditionnels aujourd’hui serait de permettre une plus grande variété et diversité de discours. Autrement dit une meilleure inclusivité de toutes les populations. Le contexte du covid 19 nous l’a bien montré : les mesures drastiques des gouvernements n’ont pas impacté tout le monde de la même manière. Cette diversité des vécus a été sous-représentée. C’est vrai en tant de Covid comme en temps normal.

Je crois aussi qu’une meilleure “pondération” dans la diffusion de l’information permettrait sans aucun doute de s’attarder sur des éléments moins dramatiques et anxiogènes. Selon moi, les médias doivent nous permettre, en temps de Covid, d’être informés des évolutions de la maladie, mais pas seulement. L’idéal serait qu’ils aient un rôle de soutien et nous permettent, par exemple, de continuer à se cultiver. Bref, qu’ils nous offrent des ouvertures du “politique” pour que citoyens et citoyennes aient envie de faire confiance à l’information et se sentent représenté·e·s.

(1) Les résultats du sondage de l’agence Reuters en ce qui concerne la confiance qu’accorde les Belges aux médias est intéressante. Dans l’ensemble, ils et elles sont 45% à faire confiance aux infos reçues, pour la tranche des 18-24 ans, ces chiffres chutent à 35 la méfiance est grande quant aux informations sélectionnées par les médias classiques.

Auteure : Clémentine, Bruxelles

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Média(scep)tique

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Guilherme nous le dit très clairement, il ne s’intéresse pas aux médias. Même si on peut se demander ce qu’il met exactement derrière ce mot, il nous écrit quand même qu’il ne lit pas le journal, ne regarde pas le JT et n’écoute pas la radio. Voici donc, après les échos de LauraLaura, de Clémence et de Bastien, celui d’un autre jeune Bruxellois de 22 ans.

 

Déconnecté de l’actualité

Les nouvelles abordées sont souvent sans impacts directs sur ma vie quotidienne ou du moins, je n’arrive pas à percevoir leur influence sur celle-ci. Je ne suis pas libre de choisir les articles qui me sont proposés. Certes, je peux choisir le média que je souhaite consulter mais le contenu qu’il propose ne répond pas à mes attentes concernant l’actualité. Il vise un public cible mais ce qu’il propose n’est pas propre à chacun.

Toujours des mauvaises nouvelles !

De plus, je ressens que le choix des médias se porte sur un contenu pessimiste. Ils se tournent plus vers ce qui va mal et ce qui fait du « drama » plutôt que d’être neutres dans le choix du sujet. Ils privilégient le choquant pour générer de l’audience, pour gagner plus, plutôt que de se concentrer exclusivement à transmettre des faits.

Une piste, une solution ?

Comment résoudre tout cela ? Je n’ai pas de réponse magique, mais je peux vous présenter ce qui serait, pour moi, le média idéal. Je voudrais que les infos offertes me soient propres. Elles seraient classées par thème et je choisirais celle(s) que je souhaite consulter. Il devrait être disponible sous application mobile, en format vidéo, audio et écrit. Je vois ce média idéal comme une plateforme qui regrouperait les contenus de divers médias pour obtenir un contenu neutre et véridique. Via la collecte de données anonymes des utilisateurs, il pourrait apprendre au fur et à mesure ce qui est le plus pertinent pour chacune ou chacun. Ensuite, il faudrait qu’il me confronte également à des idées que je n’approuve pas. J’estime qu’un média doit aussi avoir le rôle de m’ouvrir l’esprit. Enfin, il ne devrait exister que dans le seul but de m’informer car tout autre objectif biaiserait les infos offertes.

La forêt est-elle si épaisse ?

Je ne m’intéresse pas à l’actualité mais peut-être que je pourrais m’y intéresser. Le mécontentement face aux médias actuels va peut-être pousser les gens à se tourner vers autre chose. La démocratisation d’internet offre aujourd’hui plus que jamais la possibilité de s’exprimer et d’offrir des alternatives. Mon média idéal n’est peut-être pas si compliqué à réaliser tout compte fait.

Auteur : Guilherme, 22 ans, Auderghem

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