Dans ma chambre d’hôpital
Comme Léa, Louise, est hospitalisée dans une unité de pédopsychiatrique à Bruxelles. Dans cette unité sont hospitalisé·e·s des jeunes âgé·e·s de 8 à 14 ans qui présentent une souffrance psychopathologique telle que le milieu institutionnel transitoire ne suffit plus. Le moral et la concentration et moral de ces jeunes n’étaient pas toujours au rendez-vous de nos rencontres et écrire en « je » est pour elles et eux un véritable défi. Louise, 11 ans, est hospitalisée depuis plusieurs semaines. C’est à sa chambre et à ce qui s’y passe qu’elle s’adresse.
Chère chambre 15/16,
À vue d’œil, tu es parfaite mais en réalité tu ne me plais pas toujours. Déjà, j’aimerais changer de côté avec Charlotte, l’autre fille qui te partage avec moi. J’aimerais, comme chez moi, être du côté de la fenêtre. Et puis, je dois dire que tu n’es pas vraiment une chambre comme celle que j’ai chez moi. À la maison, j’ai des affiches de basket aux murs, c’est décoré avec mes anciennes médailles nationales et d’autres photos sur les murs. Ici, pendant la journée, je ne me sens pas toujours chez moi … Mais bon là, en général tout va bien. Il fait bien chaud !
La journée
Tous les matins, c’est la même chose. Je me réveille et je vois que Charlotte n’est plus dans son lit, elle est déjà réveillée. J’entends parfois les autres enfants qui parlent. Je me lève, m’habille et sors de ma chambre, là, je vois d’abord le bureau de l’équipe médicale. Ensuite, on m’appelle et on me demande de prendre mon traitement.
Le soir je ne sais pas quoi faire pour m’occuper, je n’ai pas mes affaires pour dessiner, je n’ai pas emporté ma radio … et surtout, ma famille me manque. En plus, je te l’avoue, je ne dors pas bien ici. Je me réveille la nuit, ce qui n’est pas le cas à la maison. En plus, encore, mon matelas est très fin et je touche les lattes du sommier. Désolée mais dans ma chambre, le lit est mieux même si, en vrai, je préfère quand même une chambre comme ça que rien du tout !
Bon et mauvais moments
L’hôpital, c’est aussi des bons moments avec les copains ! Le meilleur ? Quand quand j’ai joué au kicker avec Iannis ! Mon pire souvenir ? Un vendredi après-midi. On m’a dit que ma date de sortie a été reculée. Trois semaines plus tard, je suis toujours là. À ce moment-là, j’étais en colère et triste en même temps. C’était compliqué à gérer et j’ai crié d’énervement.
La différence avec les ami·e·s d’ici et ceux en dehors de l’hôpital ? Aux ami·e·s d’ici, je peux tout dire, ils et elles comprendront. Avec celles et ceux de l’extérieur, c’est différent mais tou·te·s m’encouragent.
Auteure : Louise, 11 ans, Bruxelles
Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R
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