Animatrice à la Croix-Rouge Jeunesse : une diversité enrichissante
Il y a sept ans, un peu par hasard, Anne-Marie est passée par un stand de la CRJ. Là, sans le savoir, voulant juste dépanner un de ses amis, elle a mis le doigt dans un formidable engrenage qui l’a conduite à de nombreuses et très belles découvertes !
Un coup de main de 5 minutes qui dure depuis 7 ans !
Il y a sept ans, et dans des circonstances tout à fait anodines, je suis entrée à la Croix-Rouge Jeunesse (CRJ) – (1). Lors d’un salon, un ami s’occupait d’un stand de sensibilisation aux premiers soins pour les enfants. Lors de la discussion, il m’apprend qu’il a besoin de mains pour accompagner une petite fille sur son stand. Elle avait pour mission (fictive, on s’entend) de sauver un blessé de guerre. Pour cela, elle devait l’amener sur un brancard jusqu’au poste de soin se trouvant de l’autre côté du champ jonché d’embuches : fausses mines menaçant de se déclencher, obstacles devant être enjambés… Mon aide à l’animation, qui devait durer cinq minutes, a duré toute la journée et puis 7 ans ! La CRJ ne m’a plus lâchée. Avec le recul, je n’aurais jamais pu imaginer que la simple visite d’un salon allait me faire vivre autant d’aventures différentes !
Il faut sauver Henriette !
Mes premiers pas à la CRJ se limitaient à animer les enfants sur des stands de sensibilisation aux premiers secours. Mon rôle ? Animer un parcours en brancards. Quel enfant n’aurait pas envie de se déguiser en secouriste et de soigner Henriette, notre ourse blessée… Une fois ce parcours terminé, les enfants étaient pris en charge par d’autres animateurs qui les sensibilisaient à l’appel 112, aux soins des brulures et des plaies, etc. Petit à petit, je me suis formée aux techniques pour soigner, aux techniques d’animation de la CRJ. On commence par apprendre ce qu’on doit faire pour animer les petites activités sur les stands, on termine par savoir occuper tous les postes de ce stand et par pouvoir prendre en charge la gestion d’un tel évènement avec le soutien des coordinateurs.
Un deuxième projet
Quelques semaines après le stand, on m’a proposé de participer au stage. Pendant une semaine, nous devions sensibiliser les enfants aux thématiques de la Croix-Rouge. Ce fut l’une des plus belles expériences que j’ai eu l’occasion de vivre ! Un groupe d’animateurs et d’animatrices venant d’horizons différents pour offrir à des enfants une semaine de vacances accompagnée de bonne humeur, rires, découvertes et apprentissages de toutes les sortes. Une semaine cela peut paraitre court et pourtant cela demande de la dextérité, surtout quand nous devons nous occuper de l’ensemble du projet : la logistique, l’animation, l’encadrement, la subsistance. Nous aurions pu nous répartir les rôles et chacun·e rester dans une catégorie fixe, mais non, le choix a été de tou·te·s nous mélanger et de réaliser l’ensemble des tâches entre nous. Cela nous a permis de tou·te·s nous rencontrer, nous découvrir et surtout, de mettre en avant les forces de chacun et chacune. Ces cinq jours sont intenses, éreintants, mais pourtant, quel bonheur de voir le regard de ces enfants s’illuminer lorsqu’ils arrivent à relever les défis qui leur sont proposés, quelle bulle d’oxygène de pouvoir mettre en pratique sa créativité pour une cause utile !
Sept ans, le bilan
En sept ans au sein de la CRJ, j’ai pu m’adonner à de nombreuses activités et projets différents. Chaque fois que je discute avec les coordinateurs et coordinatrices d’un nouveau projet, d’une nouvelle animation, je me demande ce qu’ils et elles vont encore me proposer. Chacune de mes expériences est unique de par son contenu, son cadre ou encore par les personnes avec lesquelles j’ai eu l’occasion de la mener à bien. Il m’est arrivé de devoir animer en français mais également en néerlandais, en anglais ou encore dans une langue totalement invitée dans le seul but de déstabiliser les enfants. Imaginez-vous avec un soldat face à vous qui ne vous répond qu’en utilisant des syllabes ou une seule voyelle : quel casse-tête pour comprendre ce qu’il vous veut ! Et pourtant par ce jeu, nous sensibilisons les enfants aux difficultés des migrant·e·s à lorsqu’ils et elles arrivent dans un pays dont la langue leur est inconnue.
En sept ans à la CRJ, j’en ai fait du chemin, du parcours en brancard jusqu’au soldat parlant une langue inventée tout en créant et en mettant en place de nouvelles activités. J’ai parcouru des kilomètres pour rencontrer des enfants de tout horizon. J’ai eu des fous rires, j’ai fait des rencontres qui marquent mon existence, j’ai eu l’occasion de (re)découvrir des aspects de ma personnalité que je ne mets pas en avant dans ma vie de tous les jours. Tout cela, je ne l’aurais jamais imaginé ce matin-là, il y a sept ans, où je me suis déguisée en brancardière pour permettre à une petite fille de mener à bien la mission qui lui avait été confiée. Aujourd’hui, je ne m’imagine pas arrêter mon volontariat à la CRJ grâce à cette diversité, chaque nouvelle animation est un nouveau défi à relever.
(1) La CRJ est l’organisation de jeunesse de la Croix-Rouge de Belgique. Depuis 1981, elle a pour mission d’accompagner, de soutenir et de stimuler les jeunes à devenir des CRACS (Citoyens Responsables, Actifs, Critiques et Solidaires), tout en valorisant leur potentiel comme acteur de changement. Elle travaille autour de trois axes : animer et sensibiliser sur les premiers soins, accompagner et soutenir les jeunes dans leur engagement citoyen, participer et représenter des jeunes au sein des instances de gouvernance et aux processus décisionnels à la CRJ et à la Croix-Rouge de Belgique.