Je crois que mon cerveau, ou mon cœur, a été mal câblé. Le choix est déjà fait, la décision est prise, le train est parti, les voiles ont brûlé, je ne reviendrai plus en arrière ; et pourtant, la simulation continue de tourner. Je reçois les notifs de ce moi-robot qui m’inonde des photos et des statuts de sa vie parfaite, outrageusement réussie : doctorats, palais, amis, reconnaissance internationale… dès que quelque chose semble me manquer, il l’a. Il l’a, et il ne se prive pas de s’en vanter, et c’est mon plus grand malheur.
Heureusement, j’ai pour moi un amour qui a survécu à tous les mauvais choix, qui réenchante les gestes faits mille fois et même, parfois, répare l’injustice biologique de mon cœur défaillant.
Auteur : Laurent, 32 ans, Liège
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.