Gabriel a une approche inédite, complètement inédite, du satané virus qui, enfin, semble s’éloigner de nos contrées. Son témoignage nous parle de la mort. La mort oui mais laquelle ?
Tout va bien…
Alors qu’un virus meurtrier se propage peu à peu dans le monde, son arrivée peu désirée plonge notre société dans des paradoxes complexes qui laissent émerger des failles importantes de notre système actuel, celui de la planète entière. Le confinement protège la santé physique de la population au détriment de sa santé mentale et de la santé économique mondiale et nous laisse perplexe sur notre mode de fonctionnement actuel. Maintenant, il faut choisir quelle santé nous allons devoir privilégier.
Quelles crises ? Quelles conséquences ?
Pour certains, la crise financière n’aura que très peu d’impact sur leur vie future, mais qu’en est-il des conséquences que pourrait avoir la crise sanitaire ? À quoi bon avoir encore quelques sous de côté alors qu’à chaque ravitaillement de nourriture, à chaque déplacement aussi court soit-il, nous risquons de finir seul, entubé, dans un hôpital ? Riche mais mort, quel est l’intérêt ?
Et qu’en est-il de ceux qui dépendent entièrement d’un système économique en pleine croissance pour accomplir leurs rêves ? Les entrepreneurs, les actionnaires ou les restaurateurs ? À quoi bon avoir une santé sans faille et des poumons sains alors que notre seule raison de vivre est partie en fumée ? Que se passera-t-il lorsque la crise économique provoquée par le confinement dû à la COVID-19 aura ravagé tous nos projets de vie ? La dépression et les comportements suicidaires vont se mélanger à la pauvreté et la destruction de ces rêves. En vie mais sans avenir, quel est l’intérêt ?
Ne parlons d’ailleurs pas des conséquences dramatiques sur la santé mentale des confinés, pour qui les journées sont des boucles, sans aucun sens. Pour qui la vie n’a plus la même odeur, le même goût ou la même apparence. Pour qui les amis étaient la base fondamentale de son existence, mais sont maintenant devenus inaccessibles à cause d’un confinement qui fait que nous sommes tous contraints de rester cloîtrer dans notre prison dorée si encore nous sommes chanceux de posséder ce luxe. En vie mais sans ami, quel est l’intérêt ?
Mourir de quoi ?
Quel est l’intérêt de rester en vie lorsque tout se qui se passe nous conduit forcément à une mort ? Heureusement que nous sommes maîtres (un minimum) de notre destin : nous possédons le luxe d’avoir le choix. Le choix de la façon dont nous allons mourir : à cause de la solitude, du manque d’argent ou du manque d’oxygène ?
Auteur : Gabriel, 17 ans, Liège
Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.
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