Ce matin, j’ai pleuré, terrassé par les souvenirs et la peur de l’échec. Cette peur plus importante que l’échec en lui-même et ces souvenirs tellement forts, purs et intacts qu’ils vous font revivre une partie de votre vie.

Les émotions sont montées comme à chaque levée du lit mais ce matin, elles étaient juste trop fortes pour que je puisse lutter. Les larmes m’ont pris sans autre moyen de défense que de le constater, sans autre regret que le fait d’être libéré.
La musique, mon seul lot de consolation à mon habitude, est venue renforcer ma tristesse, les musiques joyeuses n’étant que le reflet de bons moments passés et entérinés.

Aujourd’hui, chaque contact humain ne sera que le rappel du souvenir de ceux que j’ai perdu en chemin. Chaque discussion ne se limitera qu’à mon état de fatigue, la peur de la sensibilité m’empêchant d’exprimer mes véritables émotions. Je regarderai chaque tâche avec la même peur d’échouer et de perdre le statut que m’accordent les autres. Ce matin, ma dualité interne a perdu et gagné à la fois, cette lutte inévitable de la joie et de la tristesse, montrant que la victoire n’est qu’une question de point de vue, relative au camp que l’on choisit.

Je rentrerai chez moi en pensant que la routine de mon domicile calmera mes angoisses et questionnements. Ces questionnements vous rappelant vos choix de vie, vous rappelant les chemins que vous avez empruntés, ces questionnements vous faisant presque douter de votre existence. C’est dans cette cacophonie interne et le silence assourdissant de mon quotidien que j’irai tenter de trouver le sommeil en espérant que le lendemain matin sera un autre matin.

Celui de la joie et de l’espoir, celui qui vous ferait croire que vous pouvez réussir chaque défi de votre vie en une seule matinée, celui qui vous portera tout au long de votre journée, celui qui sera plein de richesses vous faisant savourer votre présence sur terre.

En attendant, fatigué d’avoir dormi, je calmerai mes pensées en croyant au changement de demain.

Bref, ce matin j’ai pleuré.

Auteur : Corentin, 19 ans, Anderlecht

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

Et d’autres récits

On ne doit rien lâcher

J’ai peur. Je pense tous les jours au malheur que mes filles vont vivre dans leurs vies. Deux petites filles, 2 et 4 ans. Des filles, dans un monde où les mascus sont plus virulents, où être une...

La chanson de la rue

Il y a des chanteurs et des chanteuses qui veulent mourir sur scène, sous les projecteurs, acclamés par le public. Mais vous, mes amis et amies de la rue, votre scène, c’est un bout de carton, un...

Miam miam

Comment éviter d’exploser de rage dans ce monde absurde ? Suivez la recette. Il vous faut : • Un zeste de patience envers les haineux. Pas trop quand même, c’est toujours mieux d’éviter les high...

Jimmy, mousquetaire imaginaire

Il était une fois une petite souris qui s’appelait Jimmy ! Son plus grand rêve dans la vie était de devenir mousquetaire. Un rêve trop grand pour un si petit être ? C’était en tout cas l’avis de ses...

Sans temps

Temps, Bruit des aiguilles, temps qui passeEncore et toujours dans le même cirqueJe m’efface… Brouhahaha et train qui passeJe trépasse… Temps,Cette chose m’échappe.Ça m’agace…Son bruit résonne...

A un fil du bonheur

Il était une fois un monde peut-être pas si lointain de celui où on vit. Un monde où, pour fonctionner, chaque homme suivait une récompense. Certains pourchassaient des liasses de billets, tandis...

LES PETITS AVIS, EPISODE 121

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...

Vivre, avec ses grands bonheurs et ses petits malheurs

J’aurais aimé savoir plus tôt qu’il ne faut pas toujours chercher à être heureux•se en permanence pour vivre une vie belle et épanouie. « Comment ça va ? ». Presque systématiquement, la réponse à...

Intraçable

J’ai toujours rêvé de laisser une trace. Moi dans la vie, je ne veux pas qu’on m’oublie. Je veux que les gens se souviennent de moi. Pas pour avoir fait de grandes choses. Mais juste pour qui je...

Quand tout semble s’éteindre…

Quand le vent souffle fort et que le ciel se ferme,Quand la nuit semble longue, et le cœur, à l’extrême,Rappelle-toi toujours, au plus creux de l’orage,Que l’aube se prépare, cachée dans les nuages....