Scan-R organisait des ateliers d’écriture au sujet des inondations (Province de Liège, 2021). A Liège et Verviers, des jeunes avaient alors l’opportunité de s’exprimer sur le drame.
Durant les inondations j’étais en train de dormir, puis ma mère m’a réveillé moi et mon frère, en nous disant qu’il fallait monter chez la voisine car il y avait de l’eau qui ruisselait dans la rue. A ce moment-là, il n’y avait pas des courants d’eau.
Nous sommes montées chez ma voisine. Moi et ma mère, on regardait par la fenêtre. Ma mère attendait mon père qui était parti en voiture pour chercher un endroit sûr où on pourrait tous aller, tandis que moi, je regardais simplement par la fenêtre. Je voyais des arbres dans l’eau, des voitures, des marchandises, des cadis, des toits de maisons, mais à ce moment-là, je ne me rendais pas encore compte de la force de l’eau.
Quelques minutes après, je vois mon père. Il était sur le toit d’une voiture. Il se faisait emporter par le courant. Les voisins ont commencé à crier mais ça n’a rien changé. Le courant l’emportait et la voiture, sur laquelle il était, avançait dans l’eau. Tout le monde pensait que c’était fini pour lui et qu’il n’allait pas s’en sortir. Les voisins avaient dit à ma mère : « Votre mari est mort ». Mais, elle n’y a pas cru. Elle leur a répondu : « Il va s’en sortir. Il va revenir ».
Après 7 minutes dans la peur, on a aperçu mon père au loin. Il s’accrochait aux murs des maisons. Ma mère et mon voisin sont descendus et ils ont réussi à le tirer de là. Finalement, il est revenu sain et sauf avec quelques petites blessures.
Auteure : Miriam, 16 ans, Liège
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.