Jeune, toujours entourée, pourtant je me sens si seule.
Jeunes, toujours entourés,
Pourtant, on ressent tous ce vide, ce vide qui nous fait trembler.
Elle est trop belle, elle, cette fille, ce modèle,
Moi, j’voudrais juste avoir un corps pareil.
Et lui, là-bas, si loin, à Bali,
Il sourit, il vit, il brille sans répit.
Il vit sa meilleure vie, Lui.
La chance, qu’on dit. La chance… ou l’illusion,
Parce qu’au fond, c’est qu’une projection. Et on le sait.
Ah… Instagram, cette vitrine en couleurs,
Où chaque post respire le bonheur,
Des cœurs, des sourires, des clichés parfaits,
Mais ce sont des masques, et on le sait.
Génération « tout va bien », mais tout est faux,
On maquille nos peurs sous des filtres beaux.
On est heureux, enfin, sur l’écran,
Mais dans le réel, c’est le néant.
On prétend, tous, c’est ça le jeu,
Semblant d’être forts, semblant d’être heureux,
Mais ce qui est sûr, c’est qu’on est courageux.
Les réseaux, c’est beau, mais c’est si faux,
C’est faux, si faux qu’on s’y perd un peu,
Si faux qu’on y croit, qu’on s’y attache,
Et qu’on se détache du vrai, hélas.
Mais un jour, la lumière change de ton,
Ton fil d’actu devient une sorte de prison,
Fini les plages, fini les selfies souriants,
Maintenant c’est place à la douleur, aux cris, au sang, désillusion.
Des familles brisées, des enfants ensanglantés, des femmes violées, des familles
déchirées, des vies gâchées.
BAM, la réalité nous éclate en plein cœur,
On n’était pas prêts, pas prêts pour l’horreur.
On absorbe tout, tellement trop vite, et si fort,
Chaque image, chaque mot, devient un ressort.
Ça nous touche, ça nous tort, ça nous détruit.
Et parfois ça réveille des blessures enfouies.
Les traumas, ces ombres qu’on croit enterrées,
Mais qui ressurgissent au moindre coup porté.
Tu lis un mot, tu vois un visage,
Et soudain, ton passé refait naufrage.
Les traumas, ça te ronge, ça te prend,
Te laissant debout mais mort lentement.
Ça t’arrache ce que t’étais, ça te brise à jamais,
Et parfois, ça te fait devenir ce que tu détestais.
Les traumas, ça tue sans faire de bruit,
Ça détruit des vies, ça éteint des nuits,
Ça te fait survivre, pas vivre vraiment,
Et ça fait de toi un fantôme vivant
Les adultes, ils disent qu’on est chanceux, qu’on a tout,
Mais ce « tout » nous écrase, nous pousse à genoux.
Une génération qui porte le poids du monde,
Un monde trop bruyant, trop dur, trop immonde.
Alors, aujourd’hui, je vous le dis ici,
On est cette jeunesse écorchée,
Qu’on se soutienne, qu’on arrête de mentir, qu’on arrête de se mentir.
Et nos blessures, faut les laisser guérir.
Nos cœurs brisés peuvent recoller leurs morceaux.
On est là, ensemble, face au miroir,
Venez, aujourd’hui, on reprend notre espoir.
Auteure : Tigist, 24 ans, Liège
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.


