Les débats fusent au Resto du Cœur de Gembloux. Durant un premier atelier d’écriture, les textes dévoilent des opinions diverses et variées. Deux bénéficiaires répondent à une question plutôt philosophique : « Est-ce que la pauvreté tue l’envie de créer ? ».
Il en faut peu, Olivier, 50 ans, Gembloux
Le quotidien est dur et difficile. Tous les jours, la difficulté de trouver ceci-cela pèse sur les épaules et le moral de chacun, et de tout le monde spécialement sur les gens qui n’ont pas les moyens de vivre décemment. La pauvreté influence clairement la créativité. Pourtant, la créativité ne demande que peu d’efforts ; un papier et un crayon suffisent à développer sa créativité, il n’est pas nécessaire d’avoir de grands moyens pour faire de grandes choses.
Comme l’argent ne fait pas le bonheur mais y contribue, on peut dire que la pauvreté ne tue pas la créativité mais elle y contribue sans moral, sans volonté de s’en sortir, il est parfois difficile de se mobiliser. A nous de garder à l’esprit qu’avec un peu de volonté, nous pouvons être des créatifs très importants. Commençons à refaire le monde.
L’importance de comprendre, Pierre, 53 ans, Gembloux
Bien sûr que oui. Ca rejoint le droit à l’accès à la culture. L’article 27 des droits humains : « Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer aux progrès scientifiques et aux bienfaits qui en résultent ».
Ne pas pouvoir apprendre, c’est ne plus pouvoir comprendre, et ne plus pouvoir comprendre rend abruti, rend, excusez-moi si c’est dur, con.
C’est par la créativité que se sont construites les plus belles merveilles du monde et s’il n’y a plus la possibilité de sortir et de voir sans payer, peu à peu la pauvreté monétaire entraînera une pauvreté culturelle qui entraînera une pauvreté intellectuelle où il ne restera plus qu’une petite élite abrutie qui ne se rendra même pas compte qu’elle s’éteindra d’elle-même et fera disparaître l’humanité toute entière.
ndlr : Parfois, Scan-R partage la parole des personnes ayant plus de 30 ans. Elles écrivent au sein d’institutions en lutte contre la précarité.
Auteurs : Olivier, Pierre, Gembloux
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.