Je suis née dans une famille qui d’apparence peut paraître tout à fait normale et banale. J’ai une maman, un papa et j’ai une sœur qui a un an de moins que moi. Je suis née durant l’automne et on m’offrait la chance de vivre. Enfin une chance, cela dépend du point de vue de chacun.
À première vue, j’étais une petite fille timide qui avait l’air de ne manquer de rien. En effet, je mangeais à ma faim, j’avais de beaux vêtements, j’avais des jouets et des cadeaux pour mon anniversaire. Oui c’est vrai, j’ai été chanceuse à ce niveau-là. Par contre, en ce qui concernait l’ambiance familiale qu’il y avait à la maison, c’était une autre histoire.
Je ne sais pas ce que ça fait de vivre dans une famille saine, une famille qui s’aime et qui se respecte. J’ai toujours vécu dans les cris. Il n’y avait pas une journée où il n’y avait pas de tension. J’étais toujours sur mes gardes et je me demandais bien ce qu’il allait se passer cette fois-ci. Je ressentais toujours du stress, de la peur, de la tristesse… Je voyais tous les jours mes parents se disputer. Ils s’insultaient de tous les noms, ils se faisaient des menaces, ils hurlaient et parfois, des choses se cassaient.
Les tensions qu’il y avait entre mes parents étaient déjà pénibles à vivre. Malheureusement, les tensions finirent aussi par se retourner contre ma sœur et moi.
Je n’ai jamais connu une sortie en famille normale. Que ce soit une sortie au cinéma, dans un parc d’attraction, dans un magasin, un restaurant ou autre…à chaque fois, ça tournait mal. Toujours, sans exception. Je n’ai aucun souvenir d’un moment heureux que j’aurais pu passer avec eux. Rien, il n’y a vraiment rien.
Grosse vache, connasse, idiote, incapable, tu me fais honte, va te jeter par la fenêtre, casse-toi, ferme-la, arrête de faire ta comédie, je regrette de t’avoir donné la vie, tu n’arriveras jamais à rien, regarde comment les autres sont mieux que toi…tout ça, ce sont des mots et des phrases qui font partie de mon quotidien. Et ce, depuis 22 ans.
En côtoyant des gens et en grandissant, j’ai fini par comprendre que ce n’était pas normal ce que je vivais. Pendant longtemps, je pensais qu’on était une famille comme toutes les autres et que c’était normal de vivre ainsi. Ce n’était pas que j’étais naïve, c’était juste parce que je n’avais connu que ça toute ma vie.
Si je devais parler à la petite fille que j’étais à l’époque, je lui dirais ceci :
Tu ne dois jamais perdre espoir. Oui, ça va être très dur mais tu ne dois jamais baisser les bras. Car tout ça, ce n’est qu’une période de ta vie. Tu peux avoir un avenir meilleur si tu te bats pour ce que tu veux. Tu ne vivras pas pour toujours dans cette maison remplie de cris. Tu peux construire ton propre foyer, tu pourras profiter du silence et être en paix avec toi-même. Tu auras clairement des séquelles à l’avenir qui resteront en grandissant, certaines s’effaceront et d’autres seront indélébiles. Mais cela ne t’empêchera pas de vivre et de connaître des jours heureux, autour de personnes qui t’apporteront du bonheur, ce bonheur que tu désires tant. Tu vas rencontrer des personnes incroyables qui compteront énormément pour toi et tu compteras aussi pour elles. Il y aura beaucoup d’obstacles que tu devras franchir et il t’arrivera parfois de toucher le fond… mais tu auras toujours la force de te relever car l’espoir, tu y crois et tu y croiras toujours.
Sans l’espoir, il n’y a pas la vie.
Alors si toi aussi qui me lis, tu as vécu des choses similaires…n’arrête jamais de croire à un avenir meilleur. Il y a toujours de l’espoir. Tant que tu y croiras, tu y arriveras.
J’en suis persuadée.
Auteur : Anonyme
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.